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EAN : 9782361835552
270 pages
Les Moutons Electriques (04/04/2019)
3.79/5   39 notes
Résumé :
Trois coracles cinglaient vers le couchant. À leur bord, Uther, un chef de guerre de l¹île de Bretagne, et ses compagnons de toujours. Leur destination, une île au bout de la mer, là où dit-on vivent les fées et les morts glorieusement tombés au combat. Que va-t-il chercher si loin des terres habitées par les hommes ?Alors que l¹Empire romain n¹en finit pas de mourir, et qu¹un monde nouveau se refuse encore à naître, Uther sait-il seulement qu¹il va enfanter d¹unelé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Le monde romain s'effondre, les confins de l'empire sont désertés par les légions. Les raids barbares s'intensifient sur l'île de Bretagne, les Scots, les Angles, les Saxons, tous ces peuples dont le mélange formera la riche culture britannique ne sont encore que des envahisseurs, des guerriers farouches venus piller ou s'établir sur des territoires volés.
Mais il n'y a pas d'unité sur l'île de Bretagne ; les descendants des Romains se sont mêlés aux locaux, côtoient de loin les Pictes refoulés derrière le mur d'Hadrien, mais chaque petite ville ou ancienne place forte est autonome.
Sous la pression des envahisseurs pillards et la menace d'un roitelet cupide et cruel, le pays se meurt. Qui est assez fort, courageux et ambitieux pour prendre les rênes d'un pays si peu unifié ?

Et là vous répondez : Arthur !
Eh bien non : si papa n'avait pas posé les jalons, Arthur se serait trouvé bien embêté. En tout cas, c'est ainsi qu'on peut reconsidérer la légende arthurienne à la lecture de ce roman.
Tout le monde connaît la légende du roi Arthur, mais qui s'est jamais donné la peine de savoir qui était Uther Pendragon, à peine mentionné comme un géniteur, un guerrier mal dégrossi qui a eu la cruauté de se faire passer pour un autre, autre qu'il venait de tuer d'ailleurs, juste pour tirer son coup. Évènement qui aurait pu rester anecdotique (sauf pour Ygerne, bien entendu), mais qui engendrera l'un des plus grands rois fédérateurs de l'histoire de la littérature.

Oui mais voilà qu'Akex Nikolavitch s'interroge, lui, sur le bonhomme Uther (Pendraig ici).
Il écrira ce roman que je trouve d'une grande mélancolie.
En reconstituant le contexte historique de la fin de l'Empire romain occidental et l'avènement de la religion chrétienne, l'auteur nous donne à voir un monde déstabilisé, méconnaissant son passé et sans espérances pour le futur, des peuples qui ne savent plus s'ils doivent s'accrocher à leurs traditions ou s'ils doivent accueillir le changement.
Les personnages sont forts, déterminés, courageux, mais le monde est vaste et la vie est brève. Uther, fils de chef et chef à son tour, se posera de nombreuses questions sur les batailles qu'il décidera de mener. En quête de sens, il partira au bout du monde. Accompagné par quelques compagnons, il traversera sur de frêles esquifs de cuir (les fameux coracles) un océan de dangers et accostera sur les rivages du monde occulte des fées et de la folie.

Que d'aventures avec ce récit !
Avec une plume toujours aussi bien travaillée et une trame jonglant entre deux temporalités, Alex Nikolavitch narre la geste d'Uther Pendragon avec une belle sensibilité.
J'ai beaucoup aimé et je recommande chaudement tout ouvrage de cet auteur, par ailleurs d'une grande gentillesse.
À bon entendeur !
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Qui était Uther Pendraig (ou Pendragon) ? le père d'Arthur, certes, mais encore ? Très probablement un roi de Bretagne, combattant les envahisseurs Saxons, Angles... Et surtout, ayant l'oreille des anciennes divinités, dans un pays où la religion chrétienne commence à s'installer...
C'est un pays en mouvement, en mutation profonde que veut conserver Uther. Comme lui, le lecteur se demande ce qu'il essaye de défendre : l'ancienne idée romaine ? une idée nouvelle, basée que l'unité de la seule Bretagne, hors de tout empire ? Un mélange des deux ? Après tout, il est dans une continuité, celle de Rome et sa volonté unificatrice, mais aussi dans un chemin nouveau qui passe certes par une unification, mais de peuples qui se ressemblent et vivent sur le même territoire. Cette idée sera d'ailleurs poursuivie par Arthur, plus tard. Toujours une histoire d'héritage... Un héritage ou une nouvelle voie aidé à la fois par l'ancienne religion mais aussi par la nouvelle...
Uther Pendraig est à la croisée des chemins, le centre de la querelle des Anciens et des Nouveaux, dans un monde en mutation, qui se cherche, et se recompose tout doucement.
Un peu comme le nôtre...
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Sur la suggestion d'un étrange barde prénommé Cynddylan, Uther embarque avec lui quelques hommes sur trois coracles vers une destination inconnue. Cette expédition au fil de l'eau est l'occasion pour lui de se remémorer ses souvenirs et son passé guerrier marqué par des victoires et des défaites pour repousser l'envahisseur. Arrivé à un tournant de sa vie, trouvera-t-il un nouveau sens à lui donner ?

On ne peut pas parler du mythe arthurien sans revenir sur ses origines. C'est la raison pour laquelle Alex Nikolavitch ouvre le bal avec un portrait d'Uther Pendragon. Guerrier et meneur d'hommes, il prend la suite de son père pour bouter hors de la Bretagne les Saxons, les Jutes et les Angles qui n'ont de cesse d'envahir son île. Ainsi, l'auteur a tissé son récit des Trois coracles cinglaient vers le couchant autour des luttes menées par ce chef de clan et égrenées par ses victoires et ses défaites.

Dans son roman, Alex Nikolavitch s'est emparé de ses faits d'armes car ils ont façonné l'histoire de la Bretagne et apparaissent, de facto, comme le parfait écrin pour accueillir sa réécriture. Ainsi, il s'est réapproprié les éléments notables du mythe comme l'assistance d'un célèbre mage, l'usage d'un subterfuge pour pousser une femme à l'infidélité ou encore l'acquisition d'une épée prodigieuse. Ils sont les repères pour éclairer le chemin des lecteurs se plongeant dans cette histoire universelle.

Au fil des pages, on va partager le quotidien et les souvenirs d'Uther. On goûte également à son introspection personnelle le menant sur une voie empreint de magie.

En effet, il ne peut être question du mythe arthurien sans évoquer le merveilleux qui l'entoure. Déjà, il est fait mention du don de double vue qui permet à Uther de percevoir l'invisible. Ensuite, en s'embarquant sur les flots, il va non seulement donner une nouvelle impulsion à sa destinée mais aussi rencontrer ses dieux. C'est la porte d'entrée choisie par l'auteur pour introduire le peuple féérique qui accompagne les hommes dans le façonnage de leur légende. Pour Uther, le représentant le plus prégnant entre ces lignes est bien entendu Cynddylan qui n'est autre que Merlin. Dans ce premier volet, Alex Nikolavitch nous en livre une réinterprétation très sombre. Il est une créature surnaturelle insaisissable et mystérieuse dont il est difficile de connaître les pensées et de comprendre les actes. Sa présence instille au texte toute la dimension folklorique propre au mythe et lui donne même une aura envoûtante. Bien que la magie soit résiduelle, davantage suggérée qu'explosive, l'enchantement, lui, est total car la plume d'Alex Nikolavitch est habile pour redonner vie à certains épisodes des légendes arthuriennes et nous entraîner dans un voyage teinté de nostalgie.

Avec Trois coracles cinglaient vers le couchant, on plonge dans le questionnement d'un homme sur ses actes, sur le futur vers lequel il veut aller et surtout l'héritage qu'il va laisser derrière lui.

Comme dans ses autres romans, Alex Nikolavitch s'est attelé à donner une vraie profondeur à ses personnages qu'il déshabille de leur statut légendaire pour les ramener au rang d'hommes et de femmes animés par des sentiments, des désirs et de l'espoir.

Trois coracles cinglaient vers le couchant donne donc le coup d'envoi d'une réécriture élégante et confidentielle du mythe arthurien. Alex Nikolavitch a les mots justes pour remettre en lumière ce légendaire immortel... plus sur Fantasy à la Carte.


Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Uther, Arthur, les chevaliers de la Table Ronde, les légendes celtiques… ça vous parle ?
Ça tombe bien : Trois coracles cinglaient vers le couchant est le premier roman d'une série de réécritures de ces légendes par Alex Nikolavitch.

Trois coracles cinglaient vers le couchant s'attache à Uther. L'homme, derrière le mythe. En chair, et en os. Avec ses gloires, ramenées à un niveau humain, et ses faiblesses. Il y a beaucoup d'humanité dans ce roman. Alex Nikolavitch quitte le registre traditionnellement épique de ces récits pour proposer un portrait d'homme et de chef de guerre inscrit dans son environnement et son Histoire. Forcément, j'ai trouvé cela moins trépidant, mais paradoxalement, j'ai davantage apprécié; pas sur le coup, mais en y réfléchissant ensuite et à la fin de ma lecture, j'étais bien plus convaincue par ce récit et le parti pris de l'auteur que les romans médiévaux et les réécritures plus fantasy de ces mythes.

Derrière la vie de cet homme, c'est tout un pan de l'Histoire qui se dessine : l'arrivée des Saxons, le morcellement des terres bretonnes, leur christianisation, le pillage de Rome…
Là encore, un récit réaliste et ancré dans son temps. C'était là aussi intéressant pour moi qui ne m'étais jamais vraiment interrogée sur la véracité historique autour de ces récits légendaires.

Le rythme du roman est donné par un double récit, fractionnant la vie d'Uther et alternant deux époques. J'ai aimé ce récit mélodique, qu'on imagine aisément déclamé par les bardes d'antan… le titre qui reprend la phrase seuil, l'alternance des deux récits, la boucle que forme le roman, un phrasé simple mais efficace… : le style m'a fait penser aux récits oraux.
Si j'ai apprécié le voyage, me laissant bercer par ce rythme, j'ai cependant rencontré là aussi un peu d'ennui pendant la première partie du roman, notamment durant le voyage d'Uther vers l'Ouest. Un voyage dont on ne connait pas le but ni la destination, et l'on vogue jour après jour. La raison du voyage se découvre cependant par la suite, et tout alors s'éclaire !

Alex Nikolavitch reprend ici un matériau littéraire bien connu, renoue avec une forme de récit oral, mais dépoussière la narration et le regard sur les personnages et leurs actions.
C'est fin, rafraîchissant, intelligent et sacrément bien fait.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/a..
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Après Eschatôn, j'avoue que j'étais curieuse de voir à quoi allait ressembler le nouveau roman d'Alex Nikolavitch. Une chose est sure. Ou plutôt deux. Trois coracles cinglaient vers le couchant a un titre à rallonge difficile à oublier. Et surtout ce livre est à l'opposé du précédent. Là où le premier nous lançait dans un space opéra lovecraftien, celui-ci repart aux sources de la légende arthurienne et de la Grande-Bretagne. Et si pour vous les chevaliers de la Table Ronde ne sont qu'un souvenir lointain ravivé de temps en temps à coup de Kaamelott, Trois coracles cinglaient vers le couchant va vous dérouter. Déjà, parce que le héros de l'histoire n'est pas Arthur (mentionné sans être nommé en une ligne), mais son père Uther. Hormis un nom familier aux amateurs de la série d'Alexandre Astier, et Uther donc, vous n'y trouverez aucun nom connu. Même cette chère Excalibur change de nom et devient Calibourne (une variante du nom latinisé de l'épée au XIIe siècle), ce n'est d'ailleurs pas le seul élément à changer de nom, voire de genre…
Cette impression étrange entre familiarité et dépaysement totale persiste presque d'un bout à l'autre du roman, donnant au lecteur l'impression de se perdre dans les brumes d'Avalon (encore un endroit non nommé et pourtant bien présent). Ajoutez-y une alternance entre un Uther vieillissant dans un chapitre et un plus jeune au début de sa « conquête », défense de l'île et de son peuple, et vous revoilà encore plus perdu dans les méandres de la légende.
Et pourtant… Pourtant, comme souvent avec les textes d'Alex Nikolavitch, tout coule de source. le récit en lui-même est limpide tant qu'on n'essaie pas de replacer sur carte mentale les différents lieux et personnages. L'île britannique en cette fin d'Empire romain n'a en effet que peu à voir avec la Grande-Bretagne que nous connaissons actuellement ni avec celle popularisée par la plupart des variations de la geste arthurienne. Oubliez donc ce que vous savez déjà et laissez-vous porter par les mots. le récit se veut une fresque historique mâtinée de quelques détails la faisant entrer dans le domaine de la légende et de la fantasy. Suffisant pour qui aime se promener en Féérie sans pour autant apeurer qui préfère une aventure humaine solide. Souvent oublié de l'histoire ou présenté comme un bourrin plutôt rustre (merci John Boorman et Excalibur), l'Uther de Trois coracles cinglaient vers le couchant est touchant que ce soit dans sa naïveté de jeune homme livrant ses premières batailles à la place de son père, ou dans son amertume et sa lassitude d'homme mûr embarqué dans une dernière quête. Il n'en devient pas un héros à la Lancelot ou à la Perceval pour autant et conserve un côté ours et sanguinaire, mais il gagne dans ce roman en humanité.



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critiques presse (1)
Elbakin.net
07 mai 2019
Un sentiment de trop peu. Voilà ce qui ressort à la fin de ce roman. Une forme de goût d’inachevé. La sensation d’être face à un livre soigné mais dont on ne rentre pas vraiment dedans, qui ne nous transporte pas malgré un aspect historique attirant.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il se débarrassa des débris sanglants de sa lance dans les eaux noires et s’empara de l'arme qui flottait dans les airs. De deux empans plus longue qu'un glaive de légionnaire, affilée des deux côtés sur toute sa longueur, l'arme semblait pourtant ne rien peser dans sa main.
L'obscure clarté qui sourdait du métal s'accompagnait d''une douce chaleur, celle d'une matinée de printemps.
Uther en oublia ses blessures, la fatigue des combats, la faim née du jeûne. Il se sentait complet, comme après une nuit d'amour, et prit conscience qu'il n'avait jamais éprouvé une telle plénitude auparavant. Il se savait guerrier plutôt que poète ; la lame dressée devant lui le confortait dans cette certitude.
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Uther eut soudain peur de voir tous ses combats, tous ses engagements, tous ses déboires et toutes ses souffrances se réduire à cela, une mention floue dans des histoires contées par des vieillards pour passer le temps, pendant les soirées d'hiver, jusqu'à ce que d'autres histoires prennent leur place et que les anciennes soient graduellement déformées, puis oubliées.
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Incipit

Trois coracles cinglaient vers le couchant, les peaux de bœuf tendues sur leurs carcasses d'osier luisantes d'embruns. Ballotés par les vagues, les trois canots de cuir avaient dépassé les îles Sorlingues puis contourné la grande Iwerddon par les sud, refusant à chaque fois de toucher terre pour des raisons qu'Uther n'avait pas daigné expliquer à ses hommes.
S'ils étaient soulagés d'éviter ainsi leurs ennemis traditionnels, les pirates Scots qui vivaient en cette contrée immense et sauvage, les équipages demeuraient néanmoins inquiets : que trouveraient-ils plus à l'ouest ? Il n'y avait par là-bas, disait-on, que la mer à perte de vue. À perte de vie, aussi. Et, par-delà ces eaux, les gouffres amers et mystérieux du bout du monde, ou ces îles fortunées vers lesquelles s'en allaient les guerriers valeureux quand une lame plus adroite que les autres leur en montrait le chemin. Mais aucun des Bretons embarqués n'avait jamais entendu dire que ces lieux légendaires se puissent atteindre avec de simples embarcations.
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Peut-être la civilisation était-elle destinée à crouler ? Rome comptait plus de mille années sur son calendrier et, dévorée par la sénilité, elle s'effondrait peu à peu sous son propre poids. Tenter de la sauver ne faisait, semblait-il, qu'ajouter au chaos. Tenter de la relever n'était qu'une farce bouffonne à laquelle seuls des fous comme lui se prêtaient encore sans se rendre compte de leur ridicule. Uther se vit comme un homme qui essayait de contenir le débordement d'un fleuve à mains nues. Mais si futile que puisse sembler sa tentative, elle valait mieux que l'inaction, que rester en assistant au saccage à l'écart. Cela, oui, demeurait au-dessus de ses forces.
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Depuis des générations, dans tout l’Empire mais particulièrement sur l’île de Bretagne, les descendants de légionnaires se fondaient dans la population et portaient leur loyauté vers la terre qui les avait vus naître plutôt que vers la ville de leurs ancêtres : les ordres mettaient des semaines à leur parvenir et elle ne se manifestait guère que pour exiger des impôts toujours plus accablants. Ces descendants de colons armés n’étaient plus romains que de nom.
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Les Notes d'écriture, en manière de making of et explications par l'auteur.
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