Quel plaisir et en même temps quelle douleur de retrouver Alrin; comme Onyris, j'éprouve presque de la tendresse pour cet homme inconsolable, personne ne peut malheureusement l'aider dans sa douleur;
L'épidémie est stoppée, les familles Royenn et Downstend sont anéanties; Alrin erre dans les rues à sa charge, seul et désoeuvré plus aucun but pour lui maintenir la tête hors de l'eau… Il sombre doucement mais surement, en proie à des accès de violence imprévisibles contre les gens lâches et indifférents à la misère et à la douleur des autres… Il maintient l'ordre dans les rues à sa charge grâce au respect mais aussi à la peur qu'il inspire au pire des brigands.
Au travers des mots de l'auteur, j'ai ressenti cette peine, ce désoeuvrement, cette vie vide de tout sens que l'alcool apaise de moins en moins. Que c'était dur de lire la déchéance, la perdition d'Alrin; le voir se diriger droit vers les ennuis, droit vers un non retour inévitable. J'ai vraiment senti qu'il n'avait plus rien à perdre et c'était douloureux à lire … Et là on sait que rien ni personne ne pourra apaiser cet homme; Allun et Onyris ont compris qu'ils pouvaient juste être présent, l'écouter et le restreindre un peu contre cette envie destructrice. Quant à Ragen, il a peut-être trouvé de quoi raccrocher à Alrin, mais c'est un mince fil de lumière…
Dans ce tome 2, Alrin n'a plus foi en l'être humain, seuls quelques uns ont le privilège d'avoir son respect; Et cette fois, sa folie le freine dans son besoin de violence, dans son besoin de frapper et se faire frapper; Quand il faut elle l'apaise, mais elle sait aussi, on dirait qu'elle a compris qu'elle ne pouvait plus l'arrêter face à l'inéluctable. Par moment on retrouve cette folie sombre et sanguinaire qui le pousse dans l'obscurité et la lectrice, que je suis, comprend ses actes, et comprend surtout ses raisons… mais en même temps j'ai surtout compris qu'il n'avait plus rien à perdre et peu lui importait les conséquences; ça m'a rendu triste…
J'ai les réponses aux questions que je me posais à la fin du « tome 1 : la vengeance du fou », désespéramment…
J'ai aussi retrouvé, dans ce tome 2, cette notion d'injustice entre les classes sociales; Encore plus marquée par le fait que des enfants disparaissent mais tant que ça ne touche pas aux bourgeois et aux nobles, il n'y a pas nécessité de faire une enquête; et ça Alrin a beaucoup de mal à le supporter. de même que le bourreau n'est pas inquiété car il fait partie de la haute société…
Face à cette injustice là, le peuple enfle de colère; le sujet est douloureux puisqu'il s'agit d'enlèvement d'enfant, et bien pire encore. Aveuglé le peuple en arrive aux extrêmes, mais le pire dans tous ça c'est qu'en lisant les lignes de ce passage malheureux, je me suis retrouvée comme le peuple à penser également au voleur d'enfant, étant complètement dans l'ambiance tendue du moment, j'ai compris qu'une étincelle pouvait tout faire dégénérer très très rapidement et déraisonnablement !
Ce tome est entièrement tourné sur Alrin, ses états d'âme, son courage d'affronter l'injustice et d'essayer d'y remédier au détriment de sa personne et de son devenir.
Et cette couverture lui rend bien, on voit un homme résolu, déterminé qui n'a peur de rien et qui n'a plus rien à perdre …
En Bref
Quel tome difficile et marquant !
Définitivement je suis attachée à Alrin peu importe qu'il soit fou, alcoolique et justicier (je veux dire… malgré la loi); c'est un homme fou de tristesse et épris de justice à s'en oublier lui-même.
Merci
Henri Nestière, pour me faire ressentir tout ça rien avec vos mots mais aussi pour me pousser à la réflexion et à la compréhension du monde qui nous entoure;
C'est comme ça que je conçois la lecture !
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