10/10/2010
A cinq endroits de la planète, naissent ce jour-là des orphelins appelés à devenir des « élus ». Elevés dans des orphelinats, quand ils sont âgés de dix ans, ils passent un test bizarre, en général dans des lieux d'exception, un test qui décidera de leur avenir. Certains s'en retourneront à l'orphelinat, d'autres seront élevés dans des endroits mystérieux. L'objectif de ces derniers ? Combattre les forces du mal qui, tous les cent ans, veulent plonger la Terre dans les ténèbres ! Une longue initiation démarre. Arriveront-ils tous à domestiquer le pouvoir qui est en eux ? Sauront-ils affronter les forces du Mal ? Qu'arrivera-t-il à ceux qui échoueront lors des diverses épreuves ?
Critique :
Même dans un roman de fantasy, quand il est question de lieux comme Paris, j'ai envie de savoir si l'auteur a tout inventé ou si certains éléments reposent sur des lieux concrets.
J'ai voulu en avoir le coeur net : le monastère de la Visitation à Paris existe-t-il ? Eh bien, oui ! Dans le 14e arrondissement. Il en va de même pour les autres lieux religieux évoqués en début d'ouvrage tel que le temple Qingyang qui est le plus ancien et le plus grand refuge taoïste jamais construit dans l'histoire du taoïsme chinois. Il y a toutefois de grands absents ! Quid de l'Afrique ? Quid de l'Amérique latine ? Les élus semblent davantage être des Occidentaux, y compris des Russes, que des enfants issus d'autres peuples à l'exception des Chinois. Mais passons. Nous allons suivre les orphelins français.
Notons au passage que l'auteur arrive à placer l'incendie de Notre-Dame de Paris dans son récit de manière plutôt inattendue, de même que la grande famine des années 1930 qui frappa essentiellement les paysans ukrainiens pourtant grands producteurs de céréales.
Cette histoire devrait passionner les (bons) lecteurs dès l'âge de dix ans. J'en ai parmi les élèves que je côtoie qui se prendront au jeu de s'identifier à l'un ou l'autre protagoniste. Les différences de caractères et de physionomies permettent un large choix de personnages avec lesquels les jeunes dévoreurs/dévoreuses de livres devraient sympathiser.
Les éditions JLB, JL. Bertheson, situées à Genève, ne comptent à ce jour, si je me fie à leur site, que deux ouvrages. Celui-ci ne serait que le premier d'une nouvelle série. En tout cas, c'est du beau travail, soigné, bien présenté, sobre, élégant, jolie finition... Pour les amateurs de livres de qualité, cela compte beaucoup.
Voilà un livre de fantasy très plaisant à lire pour de jeunes adolescents. Ce n'est pas moi qui l'affirme, mais les deux « cobayes », âgées de 11 et 12 ans, à qui je l'ai confié après l'avoir lu. Ces deux lectrices avides de livres y ont trouvé des héros qui les ont touchées. Elles ont en particulier apprécié l'aspect « crédible » de l'histoire, l'humour, essentiellement perceptible en début d'histoire, le côté insoumis et aventurier de Nicolas et
Jean-Louis. Une question s'est aussi posée : qui sont ces femmes qui accouchent de ces orphelins et qui meurent ensuite ?
Cependant, ces deux jeunes lectrices déplorent que l'affrontement avec le Mal n'ait pas lieu dans ce premier tome les laissant sur leur faim ne sachant si elles auront un jour droit à la suite de l'histoire. Elles sont déçues de constater qu'il y a une majorité de garçons dans ce récit et que le chef, le Gouverneur, « soit évidemment un mec » ! Si jeunes et déjà féministes ! 😊
Elles estiment qu'il aurait dû y avoir six élus, trois garçons et trois filles, et que la direction du groupe aurait dû être partagée entre un garçon et une fille. Bref ! Selon elles, c'est dommage que dès qu'une histoire est écrite par un homme, il faut que les filles soient des nunuches de second plan. C'est d'autant plus « idiot » que ce sont surtout les filles qui lisent les livres. Messieurs les auteurs, messieurs les éditeurs, vous voilà prévenus : les filles souhaitent des récits où elles sont au premier plan !
Ce roman m'a valu des échanges très « musclés » avec ces deux élèves lectrices assidues qui en ont interpelé d'autres. J'ai eu du mal à m'extirper en vie de ce groupe très revendicatif sur les questions de parité hommes/femmes. 😊
Le livre continue à circuler entre d'autres mains de filles car, malgré les remarques liées à ce problème de « genre », mes deux cobayes l'ont beaucoup apprécié et l'ont suggéré à leurs copines.
Autre problème soulevé : en cherchant à l'acheter, elles ne l'ont trouvé dans aucune des librairies bruxelloises où elles se sont rendues. Cependant, j'ai pu le dénicher sur Amazon.fr. Mais ce n'est pas facile pour des enfants de l'obtenir de cette manière sans l'aide d'un adulte.
J'ai vérifié sur Amazon.com.be (Amazon Belgique) et à la date du 3 juillet 2024, il n'est pas disponible !
Je suis très reconnaissant aux éditions JLB et à Babelio, et les en remercie chaleureusement, de m'avoir fait découvrir cet excellent ouvrage de Kaminsky… ou
Stéphane Nançoz ! Allez savoir puisque le nom sur la couverture du livre, Kaminsky, n'est pas le même que dans la banque de données de Babelio…