Avec « Veux-tu dîner avec moi ? », l'imagination est au pouvoir….. Maxime Morin développe un scénario original, qui devient débridé pour finir en vrille … le thriller tutoie ici le fantastique et l'épouvante. L'immersion dans un car où un ex-policier, Verlomme, est pris en otage avec sept otages est totale. Il a oublié son passé, il ne sait pas ce qu'il fait dans le car, ce que veulent les ravisseurs. Seul souvenir : l'enterrement de son épouse, qui le laisse dans un désarroi et un chagrin immenses. Les otages sont déposés, un à un, devant leur domicile où ils subissent d'incompréhensibles douleurs et tortures internes qui les poussent à se suicider, à s'enfuir, à s'entretuer…. Comment réagir ? L'ex-policier conçoit des plans, essaie de percer les intentions obscures des ravisseurs. Approché par un vieil homme, il est stupéfait d'apprendre qu'il côtoie « le marchand de sable », un meurtrier qui a tué des enfants et les a mangés… Lui qui a enquêté et traqué ce pervers se voit contraint de pactiser avec le diable pour fuir la situation … La fuite, au fil des kilomètres, s'obscurcit et tourne au tragique. Si la fin maintient mieux le suspens, l'histoire verse dans la" science fiction" et l'horreur. Comment appréhender le récit d'une opération du cerveau, à mains nues, avec une lame de rasoir et une ceinture, pour y ôter une puce implantée par de mystérieuses forces extérieures ? L'histoire s'achève par un renversement inattendu. le narrateur amnésique retrouve son passé…. Les forces de l'implant sont inopérantes. La construction du récit est visuelle, cinématographique. le scénario manque de crédibilité dès le début, puis s'envole vers l'inimaginable pour se terminer dans le glauque.
Le style est inégal, certaines descriptions essaient le genre policier- littéraire, d'autres paraissent maladroites. L'insistance et la répétition nuisent au rythme de l'histoire. Les références aux livres et films du genre sont marquées, le lecteur se souvient de « Shutter Island » de Dennis Lehane, et revoit « le Silence des agneaux » ……..
Je suis resté en retrait du roman et dubitatif au point final….. La lecture est rendue agréable par une typographie claire et une impression réussie.
Merci à Babelio pour « l'opération Masse Critique « et aux Editions de Mortagne.
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