Y a-t-il beaucoup d'auteurs qui font une nouvelle entière sur la pulsatille barbue ?
Kenji Miyazawa, lui, le fait dans ce recueil, à côté d'autres nouvelles où la nature apparaît comme le personnage principal, l'histoire n'étant qu'un prétexte aux belles descriptions de Miyazawa. D'autres nouvelles mettent en scène des traditions ou des légendes japonaises, notamment la figure de l'Homme-des-Montagnes dont l'intégrité naïve est touchante. Il y a aussi les contes moraux que Miyazawa aime écrire, comme le Rat Tsué, et des nouvelles qui célèbrent la modernité naissante.
Une grande diversité d'inspiration, donc, dans ce recueil de nouvelles. Elles m'ont d'ailleurs plu de façon inégale, mais c'est un joli recueil de nouvelles, pour qui aime les textes un peu contemplatifs, à l'image de cet homme complexe que semble avoir été Miyazawa, à la fois poète à la santé fragile et agronome désireux de venir en aide à une paysannerie trop régulièrement en butte aux famines dans ce Japon aux portes de la modernisation.
Kenji Miyazawa est un auteur discret sur les étagères de nos librairies, un auteur dont, si je ne me trompe, seules des nouvelles ont été traduites en français, mais un auteur qui ouvre une porte vers un Japon rural fascinant et plein de poésie.