Ses pouvoirs étaient incontestables, chacun repartait satisfait : la victime avec l'illusion d'avoir obtenu justice ; le coupable, libre d'agir comme avant.
Il y a trois semaines, la Haute Cour a jugé le Premier ministre coupable de truquage aux dernières élections. Ce qui signifiait qu'elle devait se démettre. Mais elle a freine des quatre fers. Alors les partis d'opposition, les ligues étudiantes, les syndicats - tous ont organisé des manifestations de masse dans tout le pays. Réclamant sa démission. Alors, pour se maintenir au pouvoir, elle a prétendu que des troubles intérieurs mettaient en danger la sécurité du pays et a décrété l'état d'urgence.
Soudain, le révolution éclata dans la partie de la salle réservée aux végétariens. Les étudiants bondirent de leurs sièges, renversèrent les tables, cassèrent verres et assiettes, projetèrent leurs chaises contre la porte de la cuisine. La raison de ce soulèvement ne tarda pas à être connue : l'un des d'entre eux avait découvert un bout de viande flottant dans son brouet de lentilles.
La faute en incombait à ce salaud de traiteur qui se moquait de leurs sentiments religieux, piétinait leurs croyances, polluait leurs corps afin d'engraisser son misérable portefeuille. En quelques minutes, tous les habitants végétariens de la résidence avaient envahi la cantine fous de rage contre tant de duplicité. Certains semblaient sur le point de s'effondrer, poussant des cris incohérents, pris de convulsions ,s'enfonçant les doigts dans la gorge pour régurgiter le substance interdite. Plusieurs y parvinrent vomissant tout leur dîner.
En ce moment, je suis ramasseur de cheveux.
"Qui veut vivre dans ces conditions?" Sa main décrivit un demi-cercle, englobant les baraques sordides, le champ ravagé, l'énorme bidonville avec sa couronne nauséabonde de fumée de braseros et d'effluves industriels. "Mais parfois les gens n'ont pas le choix. Parfois, la ville vous saisit, referme ses griffes sur vous et refuse de vous laisser partir."
Mais personne n'oublie jamais rien, en réalité, bien que parfois on prétende le contraire, quand ça nous arrange. Les souvenirs sont permanents. Les douloureux demeurent tristes, malgré les années, quant aux heureux, on ne peut jamais les recréer - pas avec la même joie. La mémoire entretient sa propre affliction. Et cela paraît si injuste : que le temps transforme tristesse et bonheur en une source de douleur.
Une vie, cela se fabrique, se disait-elle, comme n’importe quoi d’autre, il faut la pétrir, la ciseler, la polir afin d’en tirer le meilleur.
On ne balaie pas bien sans salir le balai neuf
Le secret de la survie est l'acceptation du changement , et l'adaptation. En d'autres termes : "Tout s'effondre et se reconstruit, joyeux est celui qui reconstruit"
Vasantrao Valmik, le correcteur d'épreuves, dirait que cela fait partie de l'existence, que le secret de la survie réside dans l'équilibre de l'espoir et du désespoir, dans l'amour du changement.
Flirter avec la folie était une chose; quand la folie commencait à flirter avec vous, il était temps de tout arrêter.