Ils sont jeunes, beaux et cultivés, et se rencontrent en école de journalisme, avec la vie devant eux : cela pourrait être le début d'une longue et belle histoire à l'eau de rose… Mais, loin de la facilité, c'est ici la vraie vie qu'on raconte, avec toutes ses failles et sa complexité.
Dès le début,
François et
Valentine sont différents : par leurs caractères, leurs opinions politiques, leurs modes de vie. Tout les oppose – à tel point qu'on a du mal à saisir pourquoi ils s'accrochent autant l'un à l'autre, alors qu'eux-mêmes n'avaient pas d'ambition pour leur histoire.
C'est justement cette opposition et ce défi qui les attirent l'un vers l'autre ; mais cela sera-t-il suffisant pour stimuler et entretenir à long terme la richesse de leur relation? Ou leurs divergences ne feront-elles que creuser au contraire un inévitable fossé, qui les éloignera de plus en plus avec le temps ?
Avec un style clair et précis,
Madeleine Meteyer s'intéresse à la réalité d'une relation de couple, et aux efforts nécessaires pour assurer sa longévité. Elle dresse un portrait très juste des différentes étapes à traverser - la pression d'une vie de famille, les choix professionnels, le désir, les doutes, les concessions - auxquelles elle intègre finement diverses grandes questions de société.
Mais c'est avec un regard sans complaisance, et même vraiment acide qu'elle dissèque les ressorts d'une relation qui apparaît vite déséquilibrée, destructrice et même assez malsaine. Un parti pris particulier, original mais vraiment déroutant : les personnages sont au fond aussi antipathiques l'un que l'autre, quel que soit celui auquel on s'identifie le plus ; la conception de l'amitié y est pour le moins pessimiste, et la vision de la parentalité carrément effrayante.
Le lecteur traverse le récit sous tension, sans jamais savoir comment il va évoluer. Un positionnement risqué, déstabilisant, qui m'a pour ma part perdue… Je suis restée de côté, sans saisir l'objectif profond derrière ses lignes, même une fois le livre fermé et digéré. le panorama fataliste et pessimiste dressé dans ce livre ne m'a semblé aucunement constructif - juste profondément amer et triste.
Malgré tout, j'ai apprécié ma lecture, grâce à la plume et au regard affûté de l'auteur ; et c'est dans tous les cas un roman qui ne peut laisser insensible . Et définitivement pas une histoire à l'eau de rose !