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EAN : 9782709672795
368 pages
J.-C. Lattès (02/05/2024)
3.5/5   10 notes
Résumé :
Céleste s'interroge : depuis quand son amie Servane a-t-elle développé cette curieuse obsession pour les objets de valeur ?
La première fois qu’elles se rencontrent, elles ont quinze ans, Servane porte des ballerines qui bâillent sur les côtés et débarque dans un lycée huppé de la capitale tandis que Céleste, impeccablement à la mode, règne sur ce monde dont elle n’a jamais eu à apprendre les codes. Céleste introduit Servane à Thaïs, à Mathilde, au déconcert... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le samedi 19 avril 2017, lors d'une soirée rassemblant des jeunes gens qui se connaissent depuis longtemps au domicile des parents de l'une d'eux, au 8 rue Bonaparte, un des quartiers les plus chics de Paris, un précieux vase Lalique disparaît. La fille des propriétaires, Céleste Barruel, se rend au commissariat accompagnée de son amie Servane Lacombe afin de porter plainte. Servane ne vient pas du même milieu que Céleste, qui est la petite-fille d'une des plus grosses fortunes de France. Servane a grandi à Colmar jusqu'à ses quinze ans en 2006. Ses parents sont à l'aise, sa mère est une professeure de philosophie qui a publié deux essais remarqués, mais ils ne sont pas riches. Ils décident de déménager dans la région parisienne et élisent domicile à Viroflay. Servane rencontre Céleste dans un lycée privé du sixième arrondissement. C'est le début d'une amitié, mais l'intégration de Servane dans le groupe d'amis de Céleste sera toujours entachée de leur différence de milieu. Servane est obsédée par l'envie d'avoir les mêmes codes, les mêmes objets, le même niveau de vie, la même désinvolture qu'eux. ● La thématique du roman, si elle n'est pas des plus originales, est cependant très intéressante et donne lieu à une intrigue bien ficelée et à un rebondissement final inattendu. le récit se déploie sur un double axe temporel : 2006 et 2017. ● La critique sociale est faite en subtilité mais n'en est pas moins efficace. La famille de Goursac, notamment, est une merveille d'hypocrisie et de condescendance. ● Cependant, les personnages nombreux m'ont semblé insuffisamment caractérisés, si bien que j'ai passé mon temps à les confondre. ● de même, les parents de Servane, personnages secondaires importants, manquent de profondeur ; ils sont juste présentés comme des parents exemplaires et on se demande pourquoi Servane a si grande hâte de les quitter au profit d'une grande bourgeoisie stupide, moutonnière et méprisante. ● Une fois n'est pas coutume, je pense que le roman aurait gagné à être un peu plus long afin que les personnages soient mieux travaillés. ● le titre est superbe et reflète bien le contenu du livre. ● Je remercie #NetGalleyFrance et les éditions #JCLattès de m'avoir permis de lire #LesObsessionsBourgeoises.
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Ce roman est le second de la journaliste du Figaro M.Meteyer, et c'est dans le milieu de la haute bourgeoisie parisienne qu'elle installe son roman.
Servane est la fille aimante et aimée d'une famille de province ,plutôt intello et bohême.
Elle vient étudier à Paris dans un lycée chic dès la seconde et se fait rapidement des amies-Thaïs, Céleste entre autre- elle se frotte donc à un monde différent où l'argent n'a jamais été un problème et duquel elle ne connaît pas les codes.Mais elle est bien intégrée également dans les familles, elle partage même un appartement avec Celeste.
Des années plus tard, chacun a fait sa vie, et alors que Servane participe aux 27 ans de Céleste, un vase Lalique de très grande valeur disparaît...qui a bien pu voler ce vase, sinon quelqu'un qui n' a pas eu de fortune dans son berceau ?
S ‘en suit une belle démonstration d'entre soi, d'hypocrisie, de dissimulation, pas Balzac bien sur, mais l'esprit y est. Ce qui est un peu malaisant pour moi dans ce genre de roman c'est le pourquoi  de la descente en flammes d'un milieu social, en avoir été exclus ? Ou bien un reniement ?
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« Les obsessions bourgeoises » est le second roman de Madeleine Meteyer. Son ouvrage précédent, « La première faute », mettait en scène le couple et notamment deux êtres qui n'évoluent pas à la même vitesse, l'érosion de l'amour et les vernis qui craquellent sous le joug du temps qui passe. Dans « Les obsessions bourgeoises », l'écrivaine aborde l'adolescence et ses amitiés fortes, et décortique cet attachement complice, suivi d'un certain détachement obscurci par des doutes, quelques années plus tard.

Le roman s'ouvre en 2017, trois jours après une soirée. Céleste Barruel, 27 ans et Servane Lacombe, sa meilleure amie portent plainte au commissariat pour le vol d'un vase Lalique série « Mûres ». Ce vol a eu lieu durant la fête d'anniversaire de Céleste au domicile de ses parents. Pour comprendre les relations entre Céleste et Servane, Madeleine Meteyer remonte aux origines de leur rencontre, en 2006. Elles ont alors 15 ans. Nous sommes le 3 septembre, le jour où Servane met pour la première fois les pieds dans un lycée dit d'excellence « où le latin et le grec continuent de s'enseigner ».

Le sous-titre de ce roman pourrait être : « Les obsessions bourgeoises » ne permettent pas d'habiter le monde de la même façon, car les deux jeunes filles sont issues de classes sociales diamétralement opposées. Céleste va en cours avec un sac Birkin, Servane sait qu'un tel objet coûte 15,5 fois le SMIC. La première vient d'une famille aisée, la seconde fait des baby-sittings plusieurs fois par semaine et ne peut jamais se joindre aux activités de sa classe par manque de moyens. Rien n'était susceptible de les rapprocher et pourtant… « Les amitiés se forgent à partir d'éléments dérisoires. »

Madeleine Meteyer choisit la double temporalité pour explorer la nature des relations humaines, les dynamiques sociales et les défis auxquels sont confrontées les deux jeunes filles alors qu'elles naviguent dans des mondes où les apparences peuvent être trompeuses. Onze années s'écoulent entre la première rencontre et le vol du précieux vase, onze années durant lesquelles la confiance peut avoir été mise à rude épreuve. Les attentes et les désirs divergents entraînent des malentendus tacites. Les rancoeurs et les doutes se frayent un chemin poisseux dans les coeurs et les esprits. Servane peut-elle avoir volé ce vase, elle qui a toujours manqué de tout et qui n'a pas « évolué » à la même vitesse que ses pairs dans la société ?

Grâce à la double temporalité notamment, « Les obsessions bourgeoises » fait le focus sur ce qui lie et ce qui délie. « La grande amitié naît comme un grand amour. Dans un feu qui embrase, flatte, étourdit, rend stupide, brave, possessif. » La naissance de cette amitié, une connexion profonde et quasi immédiate, déclenche un sentiment d'enchantement et de tendresse fascinants. Avoir la sensation de trouver quelqu'un qui comprend vraiment ce que l'on ressent et avec qui l'on peut être soi-même, est d'une pureté rare. Madeleine Meteyer dissèque à merveille ce sentiment d'ouverture à l'autre et de confiance réciproque qui se développe progressivement. Tout au long du chemin, la perspective de partager des expériences, d'apprendre et de grandir ensemble crée de vraies émotions.

Mais… lorsque l'on ne vient pas du même milieu, qu'il faut trouver sa place dans cet environnement inconnu, et sans cesse avoir la sensation de devoir prouver que l'on est à la hauteur de cette amitié, « Les obsessions bourgeoises » prennent alors le dessus (nous n'avons pas tous les mêmes problèmes !). Les préjugés ont la dent dure, les disparités de richesse, de statut social, d'évolution professionnelle convoquent des doutes qui viennent ternir une relation que l'on croyait indestructible. « La grande amitié se tisse au gré des preuves. » (et non pas des épreuves…).

« Les obsessions bourgeoises » est aussi un texte assez drôle qui ose des prises de position cinglantes et acérées. « Céleste a eu 18,1. Elle ira en hypokhâgne. le berger lui a caressé la croupe et la pousse désormais dans une direction. Elle sera Annie Ernaux, ou rien. » Madeleine Meteyer s'en donne à coeur joie dans la critique acerbe de ce monde de prénoms composés et de noms à particule dont on a autant envie de baffer les enfants que les adultes. (cf. : les séances de baby-sitting).

« L'instant d'après, les doigts de Servane courent sur les draps à la texture brillante dans lesquels Michel de Goursac flatule, fornique, rêve. Elle avise les penderies. Laquelle est celle de Laure ? Celle de droite ? Celle de gauche sûrement, du côté de la table de nuit où reposent Les Mémoires d'outre-tombe. Sur l'autre, il y a un exemplaire de Jean-Christophe Grangé. Servane imagine très bien Michel de Goursac en train de s'affrioler de sang, de meurtres d'enfants pendant que sa digne épouse, exténuée, s'efforce de communier avec Chateaubriand en attendant que son millepertuis la flingue pour la nuit. Elle les hait de toutes ses forces. »

« Les obsessions bourgeoises » combine habilement attachement et satire où puissance de l'amitié et critique acerbe de la société bourgeoise s'entremêlent. Dotée d'une plume empreinte de sensibilité et d'humour, Madeleine Meteyer nous offre un roman profondément humain, où la tendresse des liens se confronte à la réalité d'une classe sociale privilégiée. C'est dans cette intersection, entre la tendresse de l'amitié et la critique sociale que réside toute la puissance et la pertinence de ce roman.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Je tiens à remercier NetGalley France ainsi que les éditions JC Lattès pour l'accès à la lecture en avant-première de ce nouveau roman époustouflant de Madeleine Méteyer » Les obsessions bourgeoises » , à paraître le 2 mai prochain. Ce nouveau roman de Madeleine Meteyer est un véritable page turner, à la fois jubilatoire, sarcastique et puissant !
» Il y avait eu une soirée. Il y a avait eu un vol. le samedi 19 avril. Au 8, rue Bonaparte. « 

C'est une histoire d'amitié a priori banale qui lie Céleste et Servane. Aujourd'hui Céleste fête ses vingt-sept ans. Lors de la soirée qui a lieu chez ses parents, un vase Lalique de grande valeur disparaît. le lendemain elles font une déposition. Mais les doutes s'installent.

 » Les amitiés se forgent à partir d'éléments dérisoires. « 

Ces deux amies si proches se connaissent depuis leur quinze ans. En effet, elles se rencontrent pour la première fois au lycée Sainte-Geneviève à Paris, lorsque Servane arrive de Colmar. Une complicité naît rapidement entre elles, partageant leurs doutes quant à leur orientation, leurs petits amis et se projetant même dans des situations cocasses d'un avenir léger.

 » – Je crois qu'il n'y a rien de plus angoissant qu'une fille de trente ans. J'en ai entendu à la terrasse d'un café l'autre jour. Elles parlaient de RTT, de leur santé. Une d'entre elles a dit à une autre : « ça va ma chouchou tes problèmes de périnée ? » Je ne sais même pas ce que c'est le périnée. – Moi non plus. Servane, jure de m'étrangler si un jour on leur ressemble, a supplié Céleste. « 

Deux mondes les séparent. L'une est la fille unique d'un préfet, l'autre est fille d'un prof au milieu d'une grande fratrie. Servane intègre le groupe d'amis de Céleste, et apprend les codes de la bourgeoisie. Servane accepte donc à contrecoeur des heures de babby-sitting pour tenter d'être à la hauteur, aussi asservissantes soient-elles. Mais les tentations sont grandes et la résistance s'étiole…

 » Peut-être, soupire-t-elle, que pour ressembler à quelque chose sur cette terre, il faut s'enduire de crème Chanel aux perles profondes de Chanel. « 

Devant l'évidence des préjugés, comment leur amitié résistera-t-elle ?
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Obsessions bourgeoises ? Il s'agit surtout ici de l'obsession de " s'embourgeoiser" de ressembler et d'adopter les codes de cette classe sociale. Mais pour cela l'argent est indispensable.
Cela pourrait être qu'une histoire d'amitié mais c'est surtout l'histoire de Servane, une Rastignac moderne qui rêve de beauté, de grandeur, avec une furieuse envie de gravir les marches de l'échelle sociale."Bientôt je dirigerai le monde!" .
Quand le vol d'un vase Lalique ( 15,5 fois le Smic) se produit lors d'une soirée chez des jeunes bourgeois parisiens, qui sera suspecté ?
Ils sont tous riches, ils sont même très riches !
Non pas tous...
Servane, fille de profs de province, aînée d'une famille aimante, arrive à Paris, à 15ans, pour étudier dans un lycée huppé.
Céleste, sa meilleure amie, et tous ceux qui l'entourent, habitent avenue Foch ou le VIème, portent des vêtements de luxe, fréquentent les meilleures écoles et les rallyes mondains et avant 30 ans auront de belles situations.
Si Servane, a très vite appris les codes de ce microcosme parisien, elle n'a pas leurs moyens. Tout en étudiant, elle multiplie les petits
boulots et les baby-sittings, économise, courbe l'échine devant les parents hautains et condescendants des enfants qu'elle garde tout en
les détestant copieusement."un jour ils me le paieront!"
Lors de soirées arrosées, ces jeunes gens cultivés, parlent philosophie, littérature et plus tard marchés financiers et Brexit.
L'auteure glisse lors de ces conversations, par petites touches, des signaux qui mettent le doute sur le ou la coupable de ces vols qui se sont multipliés.
Servane change, achète des objets de luxe, gravit les échelons professionnels. Sa doctrine préférée est celle de Nietzsche :" l'homme a besoin de ce qu'il a de pire en lui s'il veut parvenir à ce qu'il a de meilleur"
Les années passent, l'amitié est toujours là mais certaines réflexions, certains soupçons ternissent les relations.
Et toujours revient ce doute : Qui est responsable de ces vols dont celui du fameux vase Lalique ?
J'avoue que l'épilogue est délectable et inattendu
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critiques presse (3)
Marianne_
03 juin 2024
À mi-chemin entre la satire et cette tendresse qu'elle éprouve pour ses personnages, Madeleine Meteyer distille avec brio et beaucoup d'acuité « Les obsessions bourgeoises » (titre de son second roman, qui vient de paraître) d'une jeune fille bien décidée à faire partie du sérail de la grande bourgeoisie parisienne.
Lire la critique sur le site : Marianne_
LeFigaro
30 mai 2024
L’auteur illustre la difficulté et la beauté de la quête qui résume notre condition: les obsessions affectives.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
24 mai 2024
Une plongée en eaux troubles chez les jeunes gens de la haute bourgeoisie parisienne. Un conte social réussi.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'instant d'après, les doigts de Servane courent sur les draps à la texture brillante dans lesquels Michel de Goursac flatule, fornique, rêve. Elle avise les penderies. Laquelle est celle de Laure ? Celle de droite ? Celle de gauche sûrement, du côté de la table de nuit où reposent Les Mémoires d'outre-tombe. Sur l'autre, il y a un exemplaire de Jean-Christophe Grangé. Servane imagine très bien Michel de Goursac en train de s'affrioler de sang, de meurtres d'enfants pendant que sa digne épouse, exténuée, s'efforce de communier avec Chateaubriand en attendant que son millepertuis la flingue pour la nuit. Elle les hait de toutes ses forces.
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- On fait quoi sur Instagram, on regarde la vie des autres ?
— C'est ça, avait dit Servane. On regarde des vies stylées parce que la nôtre est vraiment trop merdique.
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Nous devrons recevoir dans notre propre chair la cicatrice qui fera de nous de vrais hommes. Après il ne restera plus qu'à agir.
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Elle murmure « pourquoi? » en pensant: pourquoi vous ne m'avez pas dit ? que la vie est une lutte pour des victoires factices ?
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« Si tu ne te reconnais pas dans les valeurs du monde que tu habites, crée toi un nouveau monde.»
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Videos de Madeleine Meteyer (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Madeleine Meteyer
Parole d'écrivain avec Madeleine Meteyer
Pour ce second episode de la nouvelle saison de « Parole d'ecrivain », Sarah Masson avait rendez-vous avec Madeleine Meteyer, auteure de « La premiere faute ». Madeleine a toujours aime invente, construire des mondes a part. Elle nous parle de ce debut en ecriture, d'une histoire ecrite sur un ticket de caisse a son premier roman et de sa soif de raconter. Bonne ecoute !
Un podcast de Sarah Masson, egalement auteure d'un premier roman chez JC Lattes : « le Silence apres nous ».
#paroledecrivain #podcast #sarahmasson #sedefecer #tresornational #ecriture
+ Lire la suite
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