Je n'avais pas lu de romans de cette autrice depuis 2015, et ma dernière lecture avait été plutôt un échec. Il faut dire que ce n'était pas un polar, mais une réécriture d'un roman de
Jane Austen, réécriture que j'avais trouvée ratée. Pour (re) découvrir cette autrice, j'ai choisi cette fois un polar, mettant en scène ses deux enquêteurs phare, Carol Jordan et Tony Hill. le moins que je puisse dire, c'est que cela ne va pas très bien pour Carol. Elle a beau être à la tête de sa brigade, tout n'est pas simple, à cause d'événements tirés de son passé récent (je ne spoile pas, si vous n'en être pas au tome 10), événements dont elle peine à se remettre, événements qui lui pèsent, largement. C'est à cause de ces événements que Tony a emménagé avec elle, pour l'aider. Leur brigade se retrouve au prise avec un meurtre, puis un deuxième. Ce n'est pas que l'enquête prend son temps, c'est que l'enquête prend du temps – pour examiner la scène du crime, pour identifier la victime, prévenir et interroger les proches, au sens large du terme. Une enquête est bien plus facile, justement, quand le coupable est un proche – sauf que personne n'en voulait à Kathryne, pas même ceux qu'elle avait dû licencier. C'est dire à quel point cette jeune femme sans histoire pouvait se montrer pleine d'empathie. le lecteur aura de l'avance, il saura pourquoi le tueur agit ainsi – et le détester encore plus. Oui, l'on ne parle pas de féminicide dans ce roman, ni de patriarcat, et pourtant, cet homme tue des femmes parce qu'elles sont, pour lui, des proies faciles, parce qu'il avait la possibilité de le faire, un tueur réfléchi, appliqué, qui ne s'arrêtera que si on l'arrête. Sera-ce le cas ? Pour ma part, je puis vous dire qu'après lecture de ce roman, je ne verrai plus un paquet de chips de la même manière. Et je respecte la volonté de l'autrice, en en révélant le moins possible sur le dénouement.