La vie de Racine

Une biographie terriblement ennuyeuse vue essentiellement d'un point de vue religieux sur un ton grandiloquent propre à Mauriac, l'orateur (ton qui, j'ose l'espérer, ne caractérise pas toute son oeuvre).
On sort frustré de cette lecture poussive : une vie de croyant fervent (Racine est tombé dans la fosse de Port-Royal peu après sa naissance du fait qu'il se retrouve orphelin très tôt) interrompue par une jeunesse tumultueuse marquée par l'ambition, la jalousie, une âme de courtisan et une dévotion béate pour Louis XIV. Celui-ci le prend sous son aile et lui clouera le bec en en faisant son historiographe. C'est juste après le triomphe de Phèdre. le poète n'écrira presque plus rien jusqu'à Athalie qui signera sa disgrâce. Mais cette disgrâce, Racine l'accepte sans broncher et renonce à sa carrière littéraire pour se consacrer à une vie quasi monacale en épousant une bonne bourgeoise qui lui donnera huit enfants et se désintéresse totalement de son oeuvre. Il élèvera sa marmaille sous l'influence d'un jansénisme rigoureux et mourra de la même manière.
C'est l'occasion de constater une fois de plus que l'homme et l'oeuvre sont loin d'être en adéquation.

Ce livre a été écrit en 1928. Il est l'un de ces 143 livres écrits par l'auteur, académicien français, par ailleurs Prix Nobel de littérature en 1952.
Écrit dans une langue que l'on enseigne plus en France j'ai trouvé, personnellement, le style lyrique c'est-à-dire un style qui convenait parfaitement pour traiter de l'un de nos plus grands poète et dramaturge du XVIIème siècle, ce siècle qui lui a donné pour contemporains et pas toujours ses amis, Corneille, La Fontaine, Boileau, Pascal et consorts. Mauriac pour écrire cette vie a sans aucun doute lu tout ce que Racine a pu écrire, beaucoup de tragédies, Andromaque , Britannicus, Bérénice, Bajazet ou Phèdre dont Mauriac fait une longue analyse, mais aussi des comédies, des essais … Toute cette littérature lui vaudra d''obtenir un siège à l'Académie française. Racine aimait Louis XIV qu'il plaçait avant Dieu ! Peut-on lui reprocher quand d'autres admirent Napoléon, De Gaulle ou … M. ! A ce titre Racine fut remarqué par le Roi-Soleil qui en fit son historiographe (avec Boileau)
J'ai passé un agréable moment à la lecture de ce livre (numéro 11 de la Collection 10-18, paru en … 1962).