Avant de faire la critique, j'aimerais parler du moment où j'ai connu ce livre : La première fois que j'ai entendu parler de Game of Throne (où le Trône de fer), c'était à l'âge de treize ans, dans un magazine pour adolescents que je lisais beaucoup alors, Science et Vie Junior sur une section spécial fantasy. Il faisait partie des série de fantasy à lire mais il était recommandé à lire à partir de quinze ans, pour sa violence et son réalisme cru. Evidemment, moi je lisais les romans adapté à mon âge sans y faire attention et oubliant même ce roman...
Entre-temps, au fil des années j'ai remarqué qu'une curieuse série émergeait, faisait de plus en plus parler d'elle, était abondamment commenté sur les réseaux sociaux comme dans la vraie vie... et cette série, c'est Game of Thrones. Et le premier tome que j'avais vu dans le magazine trust maintenant depuis plus de six ans les librairies, est présent partout dans les maisons. Et moi aussi j'ai succombé à la série, qui est vraiment époustouflant et qui est une référence absolue désormais dans la télévision. L'univers est très original avec un réalisme cru , l'histoire classique au départ casse ses propres codes et ne cesse de nous surprendre, ses personnages très humains ni blanc ni noir mais gris, et ses musiques mémorables... sans compter la fâcheuse tendance des personnages favoris et habituellement vus comme des héros invincibles où essentiels à l'histoire à mourir d'une mort cruelle... mais cet introduction de critique est un peu trop longue donc j'abrège. Après la série (j'ai vu les six saisons en entier) et en attendant la septième saison, j'ai décidé d'enfin découvrir la saga littéraire et de lire ce fameux tome aperçu dans le magazine. Autant dire qu'il est comme la série : magistral. Mais je vais essayer de ne pas trop faire de comparaison avec la série, car sinon j'y reviendrais souvent...
Donc le pitch : tout va bien dans le meilleur des mondes à Westeros (où les Sept Couronnes) depuis que Aerys le Roi Fou a été tué et détrôné par Robert Baratheon vingt ans plus tôt. Celui-ci rend visite à la famille Stark, dont le chef de famille, Eddard est son meilleur ami. Mais le lendemain des festivités, l'un des Stark, Bran, chute d'une tour et sombre dans l'inconscience. Malgré ce terrible drame, Eddard doit partir à Port-Réal, la capitale royale, pour devenir la Main du Roi. Entre-temps, son bâtard Jon Snow s'engage chez les Frères de la Nuit, un ordre de patrouilleurs veillant sur le Mur qui limite les confins du monde pour protéger Westeros de toute menace extérieu . En parallèle, en Essos, à l'est de Westeros, on découvre la fille du défunt roi, Daenerys qui se marie avec Khal Drogo, chef d'un clan Dothraki (des sortes de barbares en quelque sorte) et qui veut récupérer le trône... Donc trois intrigues qui se déroulent dans le même monde. Mais une sourde menace plane également, froide et glaciale...
Autant vous prévenir, le trône de fer comporte beaucoup, mais BEAUCOUP de personnages et de familles à retenir et son univers est vaste et riche à en perdre la tête.
En effet, le monde de G.R.
R Martin est un monde médiéval avec ses rois, reines, princes et princesses ainsi que ses paysages divers et variés et merveilleux mais c'est un monde également cruel et violent. Meurtres, viols, inceste, infanticide et trahisons sont monnaie courante, les preux chevaliers et les nobles sont souvent abominables et n'ont pas un coeur pur, les batailles sont sanglantes avec son lot de viscère et de cadavre en putréfaction, les mariages sont souvent arrangés voire forcés... bref il faut avoir le coeur accroché pour y plonger, d'autant plus que les scènes brutales ne sont pas rares.
La particularité de la saga est que la narration change souvent de point de vue, ce qui est génial et inventif. Cela nous fait revisiter notre vision souvent manichéiste... on voit que les raisons des uns sont parfois équivalents aux raisons des autres. Ceux des "méchants" peuvent paraître plus honorable que ceux des "gentils" par exemple... ils sont variés et différent.
Personnellement, j'ai beaucoup aimé les narrations des deux Stark (et non, ce n'est pas parce que je suis une fille... ) : celle de Sansa est plus celle d'une princesse qui croit que la vie est comme dans les chansons courtois et qui va être confronté à la dure réalité (en plus d'être la plus sensible, d'ailleurs dans la série, c'est un des personnages favoris), Arya est un garçon manqué bien décidé à mener sa vie et plus réaliste que sa soeur. Les personnages sont parfois différents de la série, j'ai été surprise du design de Tyrion, bien qu'il est tout aussi remarquable...
L'écriture est juste magique. Contrairement à ce que j'ai entendu, elle n'est pas simpliste, elle est splendide avec des phrases à retenir, une utilisation de mots élégants, et une variation de ton, qu'il soit familier où soutenu... l'écriture nous transporte dans ce monde et on n' a plus envie d'y lâcher...
En revanche, il y a bien quelques longueurs compte tenu de l'épaisseur du bouquin, et certains moments prévisibles voire ridicules (tout comme la série). Non sérieusement
la scène où Ned avoue à Cersei qu'il est au courant sur son inceste et ses enfants et qu'il veut dire la vérité à Robert est DEBILE, un des plus beaux moments de stupidité. Ned, tu n'aurais pas du balancer cela à Cersei, pourquoi ne p'as l'avoir garder pour toi, le dire ensuite à Robert où comploter après ? Non parce que tu l'as payé très cher après... là, tu as été trop mais trop idiot !
Autre chose aussi : bien que ce soit un roman de fantasy, les éléments magiques arrivent mais légèrement, tapies dans l'ombre où ne se dévoilant qu'au dernier instant. Pas d'elfe, pas de fée, pas de magicien (quoique...)... et pourtant, l'hiver arrive avec les Autres...
En bref, je ne regrette absolument pas d'avoir commencé la série littéraire, une perle fantastique. Il me tarde de lire les autre tomes. Mais n'oubliez pas : dans le jeu des trônes, on gagne où on meurt...