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Georges Tyras (Traducteur)Jean-François Carcelen (Traducteur)
EAN : 9782070494866
352 pages
Gallimard (15/10/1996)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Jésus Alque dort chez lui dans un village perdu de Catalogne lorsque son beau-frère l'appelle de Barcelone pour lui annoncer au milieu des éclats de rire et des tintements de verres que sa soeur a claqué le mois dernier. Jésus descend donc en ville à la recherche de la vérité. Il la trouvera au milieu du vice, de la violence, du mensonge et de la séduction de la ville des merveilles.
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Le Poulpe : La petite écuyère a cafté par Albédo

Le Poulpe

Albédo

(8725)

199 tomes

Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Biutiful d'Alejandro González Inárritu m'avait déjà montré le visage sombre de la rayonnante capitale catalane. J'ai poursuivi avec Jésus aux enfers, un polar d'Andreu Martín. Paru en 1996 sous le titre Jesús en los infiernos, ce roman entraîne le lecteur dans les bas fonds barcelonais, côté vieux quartiers mal famés.

L'histoire ? elle paraît toute simple sur la quatrième de couverture, et au fond elle n'est pas si simple que ça. Jésus Alque dort chez lui dans un village perdu de Catalogne lorsque son beau-frère l'appelle de Barcelone pour lui annoncer au milieu des éclats de rires et des tintements de verres que sa soeur a claqué le mois dernier. Jésus descend donc en ville à la recherche de la vérité. Il la trouvera au milieu du vice, de la violence, du mensonge et de la séduction de la ville des merveilles.

C'est sans compter la jalousie tapie et sournoise de ce frère qui n'a pas pu s'échapper de la campagne et de son village natal, contrairement à sa soeur, partie en ville. Contraste étonnant d'ailleurs : cette vie que Jésus n'a jamais osé nier était pourtant lumineuse et paisible contrairement à celle qu'il va trouver à Barcelone, sombre, bruyante, agitée et glauque.

C'est sans compter cette entrée de plein fouet dans la vie de sa soeur et de son beau-frère Pedro, disparu ; les soupçons qui grandissent à l'égard de ce beau-frère disparu dans la nature. Jésus réfute le fait que sa soeur ait pu mourir de mort naturelle comme le lui explique la gardienne de l'immeuble. S'ensuit une recherche impitoyable : quête de vérité, quête de ce beau-frère disparu, quête de l'identité de sa soeur.

Et puis, il y a Barcelone. Bruyante, sombre, glauque, malfamée, violente et débauchée. Jésus oscille entre quartiers de seconde zone, réseau de prostitution, violence, drogues… le Vice s'invite même à sa table dans cette quête familiale. Vicio, un type louche, qui va le mener sur les traces de Pedro, entre proxénétisme, tripots, tabassage et mauvaises fréquentations. Une "Barcelona connection" de haut vol, autre titre d'Andreu Martín qu'il me tarde de lire.

Un roman court mais dense, tout en chapitres saccadés. On lit au rythme d'une descente aux Enfers, sans respirer, sans faire de pause. Pas de psychologie ici, des coups, rien que des coups.

Décidément, Barcelone peut ne pas être ensoleillée…


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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Le communisme, par contre, c’était la vérité, l’altruisme, la générosité, un monde meilleur. Mais, une fois au pouvoir, sans la compétition pour le faire avancer, la routine, l’apathie, le conformisme, l’ennui, ont transformé le communisme en stalinisme, en goulags, en paradis pour fonctionnaires qui ne travaillent pas pour vivre mais ne vivent pas non plus pour travailler, parce qu’ils ne travaillent pas et ne vivent pas. Tu te rends compte qu’on a permis, comme des cons, que tout foute le camp ? Il faut être au jus, Paysan. Il faut de l’imagination pour renouveler sans cesse les attraits de la vie. Si tu ne fais pas gaffe, la meilleure théorie philosophique se réduit à de simples mots. Et les mots, c’est la corruption.
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La mort de Carmen (« ce n’est pas possible, ce n’est pas possible ») a semé la panique en lui. Barcelone s’est brisé en même temps que le sourire de Carmen. À présent tout lui paraît hostile. Les feux, les coups de klaxons, les piétons qui traversent la chaussée à contretemps. Il a du mal à circuler dans ces rues et à réfléchir en même temps. Tout va trop vite, il faut faire attention à trop de choses à la fois, il a l’impression que les immeubles, excessivement hauts, vont s’écrouler sur lui et l’écraser, les voitures lui foncent dessus comme s’il n’existait pas ou bien s’arrêtent brusquement, mettant ses freins à rude épreuve. Personne ne connaît personne. Personne ne s’intéresse à personne. Personne ne voit personne.
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De nos jours, le gonze qui sniffe ou qui se pique pour la première fois, il ne peut pas dire qu’il ne sait pas ce qui l’attend. Il n’y en a pas un qui ignore que le manque va leur grimper le long du dos, leur mordre la nuque, qu’il seront dévorés de frissons, qu’ils auront la tremblote, que leurs dents vont se déchausser et qu’ils finiront par se taper la tête contre les murs. Mais ils y vont. Exactement comme la fille qui se laisse éblouir par un mac. Elle ramasse une volée à l’envoyer à l’hôpital, le mec l’oblige à écarter les cuisses dix, vingt, trente fois par jour, il lui pique tout son pognon, en lui laissant trois queues de cerise pour payer ses culottes et son coiffeur, mais elle y va.
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La télévision, ce n’est pas la culture, évidemment non, Jésus le sait bien et ne cesse de le répéter dans les discussions, les soirs d’été, autour du banc en pierre qui jouxte la fontaine. La télévision est une vitrine où un cul-terreux comme Jésus peut voir ce qu’est le pouvoir. Et pas seulement : la télévision, c’est l’exercice même du pouvoir, c’est l’intrus que le pouvoir introduit chez les gens avec pour mission de faire du prosélytisme. C’est le pendule qui éblouit les simples d’esprit, qui les hypnotise et les persuade qu’ils sont importants en même temps qu’il leur vide le cerveau et y introduit un ordre nouveau basé sur des concepts qui leur sont étrangers.
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Elle était encore belle, avec son bikini, montrant sans retenue son corps solide, modelé à force de monter et descendre les montagnes derrière le bétail, et d’arroser, et de battre le blé avec les mules, ou à force de le vanner avec la vieille machine qui faisait tant de poussière. Elle avait (elle a) trois ans de moins que lui, elle doit donc avoir à peu près trente-sept ans. Gracieta en a trente-deux et n’oserait jamais se mettre en bikini. Gracieta n’oserait jamais prendre un bain de mer, ni conduire une voiture, pas plus qu’elle ne parlerait (ni bougerait, ni vivrait) avec la désinvolture de Carmen.
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