C'est un livre sans histoire qui raconte cent histoires. Au plutôt qui n'en raconte aucune pour laisser le champ libre à l'imagination de l'enfant. Sans mots, les images proposent moins un récit que la structure d'un récit laissant à l'enfant le droit entre tous de penser, de rêver, d'inventer et de dire. Il y a là, le lièvre et la tortue, mais il n'est pas nécessaire de connaître la fable éponyme pour raconter leur histoire. Il y a aussi l'immense petit peuple des herbes et des prés que l'enfant va chercher comme autant de minuscules détails qu'il prendra plaisir à découvrir pour s'en saisir. Et encore, le hérisson et le serpent, le blaireau et le lérot, la poule et le renard. Ainsi, dans des oppositions constructives, de couleurs et de formes, l'enfant élabore quelque chose de l'ordre de la compréhension de l'image. La poule est devant tandis que le renard est derrière, parce la poule blanche existe moins par son dessin que par ce qu'elle cache, tandis que les tiges, les feuilles et les fleurs cachent le renard en retour. C'est ainsi que Iela Mari construit ses livres, pour attirer l'attention sur les formes simples, « face au bombardement d'images que la télé produit » mais aussi pour dialoguer avec l'enfant. Quand la pluralité d'interprétations et la compréhension de l'image devient le tremplin de leur liberté d'expression.
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Dans ce livre, il n'y a pas de mots.
Ce sont les images qui racontent, non pas une, mais beaucoup d'histoires. Des histoires de couleurs, d'odeurs, et des histoires d'animaux.
Autant d'histoires qu'il y a d'animaux dans ce pré.
Je pense que pour l’enfant qui cherche à comprendre, la nature est trop complexe. J’essaie de lui rendre les choses claires en créant des images synthétiques, en rendant le réel plus vrai que le réel. Et pour ce faire, il faut partir d’une analyse pour arriver à une synthèse, et non l’inverse. Il faut d’abord dessiner tous les détails d’une feuille, par exemple, et puis gommer, gommer.