Darius, anti héros inadapté et romantique se questionne sur l'âge où l'on devient adulte, au fil des décès qu'il rencontre.
Cela amène le sujet très présent de la mort de nos aînés, nos racines, nos mémoires partagées. Celles qui attestent de nos liens, de nos vies avec eux, de nos légitimités. L'autrice articule son lire autour de 3 grandes parties, 3 décès, 3 bilans de souvenirs pour Darius. Il retrace sa vie avec nous.
Une réflexion du temps qui passe dans nos vies, et des événements qui laisseront une trace, des souvenirs. À quel moment devenons nous des adultes ? Des adultes en présence de la génération précédente.
« Les parents, Alain, Gilbert, ils font partie de cette génération qui a l'air d'avoir tout connu, tout vécu, tout inventé, tout libéré. Tout libéré à tel point que Darius se sent dans une prison. Libre de ne rien pouvoir entreprendre, analyser ou espérer sans encourir le risque de la sentence des adultes autour de lui : c'est déjà vu, déjà fait, c'est moins bien, nous sommes encore là. »
Adolescent, on passe notre temps à élaborer des théories se disant qu'il faudra les démontrer, les éprouver, les expérimenter. Est ce que être adulte c'est finalement ne plus faire de théorie ? Ne plus se laisser la possibilité d'essayer quelque chose ? Ou se souvenir d'une époque où tout était possible ?
Mais qu'est ce qu'un souvenir ? le souvenir est pour moi une situation passée, souvent déformée par notre perception. Je pense que le souvenir est un morceau de temps passé qu'il nous reste lorsque les personnes qui le partagent ont disparu. Contrairement au moment de vie passé que nous pouvons encore partager avec les personnes l'ayant vécu, comme si leurs présences attestaient la réalité de ce moment. le souvenir lui est individuel, subjectif.
J'ai aimé la plume de l'autrice, le sujet abordé et la réflexion qu'elle nous offre. Cependant j'ai été déstabilisée par le format. Il m'a manqué des dialogues pour donner vie aux relations entre les protagonistes et pour nourrir les réflexions de Darius.
Le petit plus : la playlist en fin de livre que l'autrice nous partage.
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Il imagine un long fil dont les êtres seraient des perles qu’une Créature Néant enfilerait méticuleusement.
Parfois, une perle entrechoque une autre et les informations s’échangent.
Parfois, le Néant lâche une perle sans le faire exprès et elle tombe dans l’oubli.
Lorsqu’il écoute la vie des autres, Darius se sent comme cette perle perdue que le Néant rattraperait in extremis pour le remettre dans le long collier de l’humanité. De justesse, il existe de justesse.
Les parents, Alain, Gilbert, ils font partie de cette génération qui a l’air d’avoir tout connu, tout vécu, tout inventé, tout libéré. Tout libéré à tel point que Darius se sent dans une prison. Libre de ne rien pouvoir entreprendre, analyser ou espérer sans encourir le risque de la sentence des adultes autour de lui : c’est déjà vu, déjà fait, c’est moins bien, nous sommes encore là.