Je ne connais rien de
Stevenson, si ce n'est L'Étrange cas du Docteur Jekill et de Mister Hyde, mais j'avais beaucoup aimé
Une histoire de la lecture d'
Alberto Manguel, c'est sans doute pourquoi ce très bref roman (88 pages) m'a tentée. Il y aurait beaucoup à dire sur cette histoire qui laisse perplexe le lecteur sur ce qui est « réellement » arrivé. Mangel choisit de nous présenter
Stevenson, en 1894, l'année de sa mort, alors qu'il s'est installé avec toute sa famille (belle-mère incluse) à Vailima, dans une îles des Samoa. Comme de nombreux détails m'intriguaient, je suis allée lire la biographie de R. L.
Stevenson sur Wikipédia. J'y ai appris, entre autres, que
Stevenson était malade depuis l'enfance, qu'il a eu une santé fragile pendant toute sa vie et que l'histoire de son mariage avec Fanny Osbourne pourrait inspirer un long roman…
***
Manguel rend parfaitement la souffrance de
Stevenson sous ce climat tropical, l'étonnement de cet Écossais élevé dans un milieu puritain devant la liberté des corps et la luxuriance de la nature, la complexité de ses relations avec les indigènes qui le considèrent comme un étranger, forcément, mais qui l'admirent comme Tusitala (le conteur d'histoires) ainsi que l'intense nostalgie qu'il éprouve parfois en songeant à son Écosse natale. Mais qui est cet étrange et inquiétant Mr Baker venu apporter la parole de Dieu aux incroyants ? Il n'en finit pas de vitupérer contre les moeurs des indigènes et le laisser-aller des Blancs qui les côtoient. Où habite-t-il ? Personne ne semble le connaître et pourtant
Stevenson lui a parlé. Existe-il-vraiment ? Tout en instillant le doute, Manguel montre l'écrivain au travail, ses difficultés, ses errances, sa satisfaction et sa confiance qui s'écroulent à cause de l'incompréhension de sa première lectrice : Fanny. Je recommande ce bref roman, d'une grande richesse, à tous, mais plus particulièrement aux Babeliotes qui participent au challenge Riquiqui : ils ne seront pas déçus, je crois !