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EAN : 9782070401871
342 pages
Gallimard (02/04/1997)
  Existe en édition audio
3.92/5   1165 notes
Résumé :
«Je me souvenais qu'un jour, dans une plaisanterie sans gaîté, Charlotte m'avait dit qu'après tous ses voyages à travers l'immense Russie, venir à pied jusqu'en France n'aurait pour elle rien d'impossible [...]. Au début, pendant de longs mois de misère et d'errances, mon rêve fou ressemblerait de près à cette bravade. J'imaginerais une femme vêtue de noir qui, aux toutes premières heures d'une matinée d'hiver sombre, entrerait dans une petite ville frontalière. [..... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (118) Voir plus Ajouter une critique
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sur 1165 notes
Comment développer une sensibilité française quand on grandit en Union soviétique après la seconde guerre mondiale ? Ce destin improbable, c'est la vie romancée de l'auteur. Enfant, il a reçu la langue française en héritage auprès de sa grand-mère maternelle comme un jeune arbre reçoit une greffe, et sa vie s'en voit modifiée à tout jamais. Cela nous est conté à travers un récit raffiné, à l'écriture délicate, mais qui laisse parfois place à des passages crus sinon cruels.
Le narrateur apprend le français à travers les souvenirs personnels de cette grand-mère adorée, née à Neuilly-sur-Seine : le Paris de la Belle Époque, l'inondation de 1910, la visite du tsar, les temps de la première guerre mondiale ; il rêve de ce monde inconnu, aussi vaporeux qu'une Atlantide, dont il découvre des parcelles dans des poèmes, des photos jaunies ou de vieilles coupures de journaux. Les hasards de la vie ont égaré cette femme à la personnalité rayonnante quelque part au fin fond des steppes sibériennes, nous ne saurons jamais pourquoi elle a choisi d'y rester. L'histoire familiale se déroule sur fond de révolution bolchevique avec ses prolongements de terreur stalinienne et de normalisation soviétique. le narrateur comprend en grandissant que la langue bizarre parlée par sa grand-mère n'est pas une simple excentricité mais un vrai langage, un fil d'Ariane, une clé qui lui ouvre la porte d'un univers dans lequel il se lance avec passion, dévorant tout ce qu'il trouve dans les bibliothèques. Il s'instruit et se documente, s'imprégnant définitivement de la culture française et de son histoire.
Cependant, sans qu'il en prenne vraiment conscience, la greffe française l'isole des siens, il se replie sur lui-même. Avec pour résultat qu'à l'adolescence, rejeté par ses camarades et confronté à la brutale réalité de la Russie soviétique, il doit se réveiller de cette illusion française. Il ne veut plus vivre entre deux mondes, il reproche à sa grand-mère de l'avoir "enfermé dans ce passé rêvé" en ayant fait de lui "un étrange mutant, incapable de vivre dans le monde réel". Il se révolte et revendique son identité russe, il lui faut expulser la greffe pour étouffer "ce second coeur" dans sa poitrine. Ce n'est qu'alors qu'il entrera dans la vie et connaîtra ses premières expériences. Il lui faudra du temps pour se réconcilier avec lui-même. Un jour, il décide de retourner vers sa grand-mère pour affronter son alchimie des souvenirs qui "transmute le passé". Lors de cette rencontre, il réalise qu'elle n'a que rarement l'occasion de parler sa langue d'autrefois et que sa solitude fait écho à la sienne. Une fois encore, il est ébloui par elle. Il finit par retrouver la sérénité en acceptant ses deux identités, russe et française. Quelques années plus tard, il fuira l'URSS pour venir vivre en France. J'ai été moins intéressé par cette dernière partie du livre mais c'était probablement inévitable, un regard adulte sur la réalité de la France contemporaine ne peut soutenir la comparaison avec la vision idéalisée d'une Atlantide parisienne sortie des limbes du souvenir.
Au-delà d'une histoire particulière, on trouve dans ce récit une réflexion émouvante sur le rapport de l'imaginaire avec la réalité, et la part de la transmission dans ce qui constitue notre identité. On a pu écrire que la mémoire représente le thème majeur du roman français. Ode à la langue et la culture françaises, cette oeuvre en est une magnifique illustration. Il est permis de se demander ce que l'académicien Makine pense aujourd'hui de ses confrères en habit vert dont les mérites littéraires paraissent parfois bien éloignés de ce qui l'a tant fait rêver.
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99 critiques de ce beau roman de Makine, j'ai donc le plaisir de publier la centième de ce livre, un compte rond qui me plaît bien.

Entrer dans un roman de Makine, c'est, dès les premières lignes, retrouver ou découvrir pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, une écriture d'une finesse et d'une richesse inouïe, une écriture qui sait décrire aussi bien la steppe, la rivière, l'immensité russe que les personnages, leur beauté ou leur laideur, mais une écriture pouvant aussi exprimer avec puissance et délicatesse tous les sentiments humains, toutes les émotions qui animent les protagonistes de ses oeuvres.

Toutefois, entrer dans un roman de Makine n'est pas toujours rapide, ni forcément aisé. Je le sais, je l'accepte et j'ai pris l'habitude de savourer ce que d'aucuns nomment longueurs, avant, tout à coup, ici quasiment à la troisième partie, donc presque aux deux tiers du livre, de rencontrer l'éblouissement familier et ne plus le quitter quasiment jusqu'à la fin.

Alors, les deux premiers tiers ne sont pas inintéressants en ce sens qu'ils installent le décor de ce qui sera l'apothéose et qu'ils comprennent quelques belles envolées, toujours avec ce style magnifique.

Le testament français déroule enfance, adolescence du narrateur, à travers les récits de sa grand-mère française, Charlotte. Au fil de ceux-ci, il découvre la France de la fin du XIXème siècle, avec la visite du tsar Nicolas II en octobre 1896. Puis, c'est le XXème siècle avec ses deux guerres et cette révolution russe qui vit naître un régime terrible pour le peuple.

Charlotte traverse le siècle dernier et raconte à son petit-fils presque tout son vécu. Elle est obligée de lui taire divers événements douloureux qu'il découvrira ultérieurement et qui lui feront admirer encore plus le courage et l'abnégation de cette femme.

Le roman déroule aussi l'adolescence du narrateur avec les premiers émois devant la femme, la jeune fille aux appâts qu'il faut absolument goûter quitte à ce que cette première fois soit plutôt décevante.

On arrive ainsi à la troisième partie qui détaille la relation sentimentale unissant le narrateur à sa grand-mère, avec des descriptions du physique de celle-ci, âgée mais diffusant une beauté intemporelle, avec des sorties à deux dans la steppe, sous l'orage et toujours la description puissante de tout ce qu'ils vivent ensemble, se comprenant maintenant par de simples regards.

Alors, il faut découvrir lentement ce livre, en s'attardant le long des saules russes ou dans les avenues parisiennes, en laissant aller le temps de cette lecture pleine de saveurs du talentueux Andreï Makine.
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Qu'est-ce qui fait notre identité, semble nous demander Makine dans ce livre merveilleux, aérien, complexe, raffiné qui a engrangé tant de prix…et qu'à ma très grand honte je n'avais pas lu jusqu'ici ?

Est-ce une famille, une enfance, un pays, une langue maternelle ?

Ou est-ce plutôt un fin réseau de souvenirs rêvés plus que vécus, l'incantation d'un livre lu le soir sur un balcon, ouvert au vent de la steppe, la voix d une grand-mère chérie et doublement lointaine- par ses origines, françaises , et par son lieu de vie, une petite bourgade sibérienne perdue au bout du monde- dont la silhouette tutélaire et bienfaisante se découpe sur la toundra, et qui lit Nerval ou Baudelaire en français, et compare leur traduction en russe, sont-ce de vieilles et mystérieuses photos, soigneusement conservées dans une malle, ou des anecdotes parisiennes pleines d'exotisme et de piquant ?

La réponse est dans la question.

Rien n'est simple, pourtant.

La "francité choisie" du jeune narrateur est son identité rêvée, son identité d'élection mais faute de pouvoir la partager, elle l'isole des autres petits Russes, fait de lui un objet de moquerie, de rejet. Plus tard, ce repli linguistique et culturel devenant insupportable, avec la tension et l'excitation des désirs adolescents, il la rejette, se sent et se veut russe..

Mais une langue, une culture épousées dans l'enfance et dans l'ombre d'un être aimé, cela ne s'abandonne pas comme une mue de serpent…

Dans une langue –française- lumineuse, légère, subtile, presque proustienne parfois, Makine -ou plutôt son narrateur- raconte ce périple culturel et linguistique passionnant.

Qu'on se rassure : jamais le récit ne devient abstrait, intellectuel ou pédant : il est émaillé de scènes intimistes, croquées avec délice, de scènes effrayantes aussi – qui s'inscrivent , en arrière-plan,dans la fresque historique où se déploie la grande Russie.

Celle-ci vit de toute la force de son incroyable résistance, de son inépuisable résilience. On voit passer toutes ses épreuves – la guerre, la révolution, la terreur stalinienne, la guerre encore, la normalisation difficile…- derrière les récits de la grand-mère, Charlotte, Française devenue Russe par amour et par choix –au point de traverser, en pleine guerre et à pied, toute l'étendue qui la séparait de sa mère, au fin fond de la Sibérie !

Mais surtout, même si le jeune narrateur- un avatar romancé de Makine- est parfois égratigné avec humour pour sa naïveté et son égoïsme, c'est le personnage de Charlotte qui jaillit de ces pages avec une merveilleuse netteté, un charme et une force inoubliables .

Belle, cultivée, tendre, forte, toute en retenue et en contrôle de soi, profondément authentique et sincère - et si confiante dans sa relation avec son petit-fils , elle est vraiment l'âme du récit.

Elle éclaire, quand il faut, le jeune garçon, s'ouvrant à lui sans l'envahir, l'enrichissant sans le noyer, et elle lui délivre, par-delà la barrière sombre de la mort, le permis d'être ce qu'il a rêvé , en le libérant de pesants secrets qui vont lui permettre de vivre, d'écrire.

Chant d'amour à une langue et à une culture, ce livre poétique et puissant est aussi –est surtout ? - un chant d'amour à celle qui a permis cet envol, cette mutation, ce choix parfois douloureux.
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Ce livre m'a émue, éblouie.L'écriture est dense, délicate, poétique, même lorsqu'elle évoque des épisodes sanglants, peu supportables, des époques de guerre ou de trouble, en Russie.L'histoire revêt un caractère autobiographique et n'en est que plus touchante.

La grand-mère, Charlotte,au centre du récit, est un personnage magnifique de vie, d'intensité, de fusion avec la nature, malgré toutes les douleurs endurées.Parmi les images évocatrices de cette grand-mère charismatique et à l'aura puissant, en voici une que j'aime tout particulièrement: " L'étroit balcon de Charlotte planait dans le souffle épicé de la plaine, à la frontière d'une ville endormie, coupée du monde par l'éternité des steppes.Chaque soir ressemblait à un fabuleux matras d'alchimiste où s'opérait une étonnante transmutation du passé."

Le narrateur est intéressant dans ses déchirements intérieurs entre la langue russe et le français grand-maternel, entre deux mondes différents.Cet adolescent qui rêvait la France et la découvre, dans sa réalité, à l'âge adulte, va avoir une révélation finale surprenante, concernant ses origines...

L'auteur russe rend un hommage personnel vibrant et unique à cette langue française qu'il manie avec grâce et magie." Elle palpitait en nous,telle une greffe fabuleuse dans nos coeurs, couverte déjà de feuilles et de fleurs, portant en elle le fruit de toute une civilisation.Oui, cette greffe, le français."

Un livre inspiré et inspirant, une ode à la vie, à la beauté des choses, des êtres, de leurs rêves, où Russie et France se mêlent, dans un tourbillon d'émotions qui nous transporte et nous ravit...
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Makinemania, épisode 3.
Oui, ces temps-ci je poursuis avec insistance la découverte de cet auteur unique. Ça me chiffonnerait du coup de passer pour une obsessionnelle monomaniaque mais force est de constater qu'à nouveau l'enchantement est là.

« Le testament français », c'est la base. Celui par lequel, en 1995, tout est arrivé. Prix Médicis, prix Goncourt, Goncourt des lycéens. Trio gagnant à lui tout seul. Pour ma part ces distinctions me passent un peu au-dessus du cigare, mais quand cette année-là elles précèdent, comme par hasard, la naturalisation d'Andreï Makine sollicitée en vain cinq ans auparavant, ben moi je dis youpi carrément.

Né en Russie à la fin des années cinquante, réfugié politique trente ans plus tard, Makine aura donc dû endurer plusieurs années difficiles avant d'être enfin reconnu par cette France qui le fascine et dont il a d'emblée adopté la langue pour l'ensemble de son oeuvre. La faute à Charlotte (merci Charlotte) qu'il nomme sa grand-mère, originaire de Neuilly-sur-Seine (personne n'est parfait), dont l'énigmatique et attentive présence, les souvenirs et la culture, auront façonné pour toujours l'existence et la sensibilité du jeune Andreï.

Empreint de cette double identité culturelle, l'omniprésente mémoire de Charlotte pour guide idéal, « Le testament français » se déploie à la manière d'un songe où, avec pudeur et lucidité, le narrateur transcende de longues et bouleversantes bribes de son parcours et de son imaginaire prodigieusement fertile, merveille d'intuition émotionnelle et de pure poésie.

La base moi j'dis.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Citations et extraits (225) Voir plus Ajouter une citation
Je progressai lentement d'une épitaphe à l'autre : Capitaine aux dragons de l'impératrice. Général de division. Peintre d'Histoire, attaché aux armées françaises : Afrique, Italie, Syrie, Mexique. Intendant général. Président de section au Conseil d'Etat. Femme de lettres. Ancien grand référendaire du Sénat. Lieutenant au 224 d'Infanterie. Croix de Guerre avec Palmes. Mort pour la France… C'étaient les ombres d'un empire qui avait jadis resplendi aux quatre coins du monde… L'inscription la plus récente était également la plus brève : Françoise, 2 novembre 1952 – 10 mai 1969. Seize ans, toute autre parole aurait été de trop.
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Et si la Russie me subjugue c’est parce qu’elle ne connaît pas de limites, ni dans le bien ni dans le mal. Surtout dans le mal. Elle me permet d’envier ce chasseur de corps féminins. Et de me détester. Et de rejoindre cette femme meurtrie, écrasée par une masse de chair en sueur. Et de deviner sa dernière pensée claire: la pensée de la mort qui suivrait cet accouplement hideux. Et d’aspirer à mourir en même temps qu’elle. Car on ne peut pas continuer à vivre en portant en soi ce double qui admire Béria...


Oui, j’étais Russe. Je comprenais maintenant, de façon encore confuse, ce que cela voulait dire. Porter dans son âme tous ces êtres défigurés par la douleur, ces villages carbonisés, ces lacs glacés remplis de cadavres nus. Connaître la résignation d’un troupeau humain violé par un satrape. Et l’horreur de se sentir participer à ce crime. Et le désir enragé de rejouer toutes ces histoires passées — pour en extirper la souffrance, l’injustice, la mort. Oui, rattraper la voiture noire dans les rues de Moscou et l’anéantir sous sa paume de géant. Puis, en retenant son souffle, accompagner du regard la jeune femme qui pousse la porte de sa maison, monte l’escalier... Refaire l’Histoire. Purifier le monde. Traquer le mal. Donner refuge à tous ces gens dans son coeur pour pouvoir les relâcher un jour dans un monde libéré du mal. Mais en attendant, partager la douleur qui les atteint. Se détester pour chaque défaillance. Pousser cet engagement jusqu’au délire, jusqu’à l’évanouissement. Vivre très quotidiennement au bord du gouffre. Oui, c’est ça, la Russie.


C’est ainsi que dans mon désarroi juvénile, je m’accrochais à ma nouvelle identité. Elle devenait pour moi la vie même, celle qui allait, pensais-je, effacer pour toujours mon illusion française.
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Un jour, au retour d'une promenade, nous fûmes surpris, tous les trois, par une averse... Nous marchions dans les vieilles rues de Saranza composées uniquement de grandes isbas noircies par l'âge. C'est sous l'auvent de l'une d'elles que nous trouvâmes refuge. La rue, étouffée par la chaleur, il y a une minute, plongea dans un crépuscule froid, balayé par des rafales de grêle. Elle était pavée à l'ancienne - de gros cailloux ronds de granit. La pluie fit monter d'eux une odeur forte de pierre mouillée. La perspective des maisons s'estompa derrière un voile d'eau - et grâce à cette odeur, on pouvait se croire dans une grande ville, le soir, sous une pluie d'automne. La voix de Charlotte, d'abord dépassant à peine le bruit des gouttes, avait l'apparence d'un écho assourdi par les vagues de pluie.
- C'est aussi une pluie qui m'a fait découvrir cette inscription gravée sur le mur humide d'une maison, dans l'allée des Arbalétriers, à Paris. Nous nous étions cachées, ma mère et moi, sous un porche, et en attendant qu'il cesse de pleuvoir, nous n'avions devant nos yeux que cet écusson commémoratif. J'ai appris sa légende par coeur : "Dans ce passage, en sortant de l'hôtel de Barbette, le duc Louis d'Orléans, frère du roi Charles VI, fut assassiné par Jean sans Peur, duc de Bourgogne, dans la nuit du 23 au 24 novembre 1407"... Il sortait de chez la reine Isabeau de Bavière...
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Elle referma le "sac du Pont Neuf", le porta dans sa chambre, puis nous appela à table. Après un silence, elle se mit à parler d'une voix égale et calme, en français, bien que, pendant les repas (à cause des amis ou des voisins qui venaient souvent à l'improviste), nous parlions la plupart du temps en russe, elle nous raconta le défilé de la Grande Armée et l'histoire du petit caillou brun nommé "Verdun". Nous saisissions à peine le sens de son récit - c'est le ton qui nous subjugua. Notre grand-mère nous parlait comme à des adultes! Nous voyions seulement un bel officier moustachu se détacher de la colonne du défilé victorieux, venir vers une jeune femme serrée au milieu d'une foule enthousiaste et lui offrir un petit fragment de métal brun...
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Désormais,nous parlions pour ne rien dire.Nous vîmes s'installer entre nous l'écran de ces mots lisses, de ces reflets sonores du quotidien, de ce liquide verbal dont on se sent obligé, on ne sait pourquoi, de remplir le silence.Avec stupeur,je découvrais que parler était, en fait,la meilleure façon de taire l'essentiel
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Vidéo de Andreï Makine
Augustin Trapenard reçoit Andreï Makine, écrivain, académicien, pour "L'Ancien Calendrier d'un amour", édité chez Grasset. Ce titre énigmatique fait référence à une "parenthèse enchantée" pendant laquelle Valdas et sa bien aimée peuvent vivre "en dehors de la comédie humaine" entre l'ancien calendrier de la Russie et le nouveau.  En effet, le livre raconte l'histoire d'un jeune aristocrate russe embarqué dans le tourbillon de la révolution de 1917 qui finira sa vie en France. L'homme fera l'expérience de l'amour et ne cessera jamais d'oublier celle qu'il a aimé. Son histoire c'est aussi l'histoire d'un exil, un exil qui rappelle celui connu par l'auteur. 

Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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