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Quel beau livre! Une histoire bien racontée où les personnages sont attachants. On est au Liban, celui du présent et celui des mémoires du passé. Un voyage au coeur d'un pays qui a été dévasté par la guerre. On en parle peu, mais les conséquences bien présentes sont attachées à chaque personne qui jalonne ce très beau récit. L'auteur nous parle de sa vision des arabes, de la religion et de cette profonde déchirure qu'il y a entre l'orient et l'occident. Déchirure d'autant plus réelle et universelle depuis ces dernières années. C'est aussi un appel à une ouverture d'esprit sur l'état du monde et sur la nécessité d'ouvrir nos horizons pour comprendre dans quelle situation humaine tous les pays sont désormais confrontés.
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excellent ouvrage. le héros Adam, retourne dans son pays (le Liban qui est aussi un héros du livre) pour répondre à l'appel de Mourad avec lequel il est fâché depuis des années.Quand il arrive Mourad est mort, c'est trop tard pour pouvoir se parler. il va redécouvrir son pays et les souvenirs remontent: le club des Byzantins qu'il avait formé avec ses amis : Naïm le Juif dont la famille a dû s'exiler au Brésil lors de la 1ère guerre au pays, Albert qui est parti aux USA où il travaille en relation avec le Pentagone, Ramez et Ramzi qui ont fondé leur société (jumeaux dans l'âme mais que la vie a séparés, Ramez devenant riche et plus ou moins véreux , et Ramzi devenant moine orthodoxe, méditant, sous le nom de frère Basile et enfin la belle Sémiramis dont Adam fut amoureux alors que celle-ci a épousé le frère de Bilal mort à la guerre.
Bilal est devenu islamiste et haineux vis à vis de ceux qui sont éxilés tandis que Mourad intolérant mais intégriste aussi a fini par devenir ministre et très riche.
Adam veut tous les réunir de reste au Liban pour les accueillir au nom de l'ancienne amitié.
tous ont changé en fait, ils se sont éloignés de leurs idéaux et de leur certitudes d'adolescents. une relation charnelle se crée entre Sémiramis et lui, aller jusqu'au bout de ce qui a été ébauché il y 25 ans.
Amin Maalouf découpe son livre en journée (depuis son retour) et il alterne les notes prises par Adam, ses réfléxions et les événements qui se produisent : les liens par mails ou par téléphone avec ses amis. il pose des questions sur la fidélité, l'engagement, l'exil (lui en tant qu'historien se sent bien dans la France qui l'a accueilli mais a-t-on raison de s'exiler?
il revisite des lieux qui ont été détruits par les guerres ou abimés.
s'exiler est vécu comme une trahison par ceux qui sont restés et ceux qui restent sont devenus des victime (c'est la faute de l'agresseur Israël) qu'est-ce que la fidélité? peut elle résister? qu'est-ce que la foi? où est la vérité? musulman pratiquant en dilettante ou intégrisme ou chrétien ou juif?
c'est un bilan de l'homme de 50 ans sur ces rêves d'adolescent voulant changer le monde.

il pose la question du "double Je" d'Israël et son fonctionnement schizophrénique les juifs ont été massacrés lor de l'holocauste et sont devenus à leur tour des bourreaux.
jeu aussi sur le titre : désorientés c'est à dire perdu, décontenancé mais aussi dans le sens des-orientés : qui ont perdu l'Orient, le réél ou celui des souvenirs.
le style est limpide, il coule en nous. Amin Maalouf parle directement à nos coeurs et nous parle si bien de cet Orient, de cette culture arabe, LEVANTINE aux saveurs sucrées et érotiques quea l'on découvert avec Léon l'Africain et qu'on a envie de connaître encore plus dans chaque nouveau livre de cet auteur.
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Ce livre s'inspire pleinement de l'origine libanaise de l'auteur. « J'ai puis » dans mes rêves, dans mes fantasmes, dans mes remords, autant que dans mes souvenirs », peut-on lire dans le résumé et je trouve que cette phrase correspond bien l'essence du roman, il sent le vécu, c'est beau et triste comme seule la vie peut l'offrir. Je trouve qu'il y a une magnifique moralité de résilience dans ce récit, arriver à se revoir après des embrouilles, sans rancoeur mais de quoi séparer des amis d'enfance, le temps fera le reste pour les réconcilier.
La maturité du récit comme l'écriture sont superbes, c'est un vrai bonheur à lire, avec une simplicité déconcertante, Amin Maalouf nous entraîne dans son histoire. La fin est touchante, bien vue et surtout inattendue et offre donc un dernier rebondissement qui ferait presque lâcher une larme. J'ai ressenti de l'apaisement en le lisant, ça peut paraître bête mais c'est assez rare en ce moment pour moi, il m'a fait du bien, il m'a fait grandir.

Le thème de l'amitié y est particulièrement bien traité, c'est d'ailleurs ce qui m'a le plus touché, il fait réfléchir sur nos propres relations, notre rapport à l'autre. Alors que le thème de l'exil, même si j'y suis sensible, je ne l'ai jamais vécu autrement que par la littérature. Il garde toutefois une sorte d'intemporalité, une façon d'aborder l'être humain qui ne changera pas au fil des siècles car c'est de notre nature profonde qu'il est question.

Trouvé dans une boîte à lire d'un hôpital, la personne qui l'a laissé là a fait le bon choix en le partageant et je pense en faire tout autant.
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Les Désorientés d'Amin Maalouf érigent la fresque des déboires d'une génération. Celle de ces hommes et femmes qui avaient 20 ans dans les années 1970 et se ressuscitent des décennies plus tard, effarés.
Maalouf écrit à partir de son expérience, de l'histoire d'un autre pays, le Liban, jamais cité, avec aussi son acuité et cette humanité qui font de lui un prosateur et un être précieux. Pour démonter les mécanismes qui vont faire passer le monde, à tout le moins une génération, du “rêve” à “l'enfer”, il met en scène Adam, un Franco-Libanais exilé à Paris qui s'en revient, pour la première fois, dans la ville où il est né et a grandi. Il tentera de reconstruire, pour un soir, le cercle jaspé des amis d'enfance – aujourd'hui clairsemé et divisés par la guerre – qui, quelque vingt-cinq ans plus tôt, se retrouvaient dans la grande maison de Mourad pour refaire le monde. Adam le laïc sera l'artisan de ces retrouvailles qui devraient réunir la belle Sémiramis, Tania la veuve de Mourad, Nidal devenu islamiste, Ramzi, converti en moine Bazile et retiré dans un monastère, Ramez, ancien ami intime de ce dernier riche entrepreneur installé avec sa famille à Amman en Jordanie , Naïm le juif parti à Sao Paulo et Albert Kithar qui a fui aux États-Unis la guerre et la turpitude , pour vivre en paix son homosexualité.
L'histoire se développe entre le journal tenu par Adam, quelques photos et courriers conservés, les échanges de mails et les dialogues nombreux. Il faut oser deux bémols : l'amalgame entre les différents registres ne prend pas. Cette fragilité de même que des dialogues souvent livides et décolorés laissent entendre le côté factice de la construction. Autre bémol, la liaison entre Sémiramis et Adam placée sous la surprenante bénédiction de Dolorès, la compagne restée à Paris A' cet effet je me m'interroge entre parenthèse existe-il une épouse une mère de famille qui donne le feu vert a' son cher mari de coucher avec une femme ?. Tout cela paraît un peu entortillé
Ce récit nous tient en haleine. D'abord par l'intrigue, dont le dénouement n'intervient qu'à la toute fin du roman. Ensuite par l'intelligence (et l'urgence) du propos sur des thèmes : l'omniprésence envahissante des religions, les fragmentations communautaires et identitaires, la civilisation arabe perçue comme une “civilisation vaincue”, déconnectée de la marche du monde, le mépris occidental, la liberté individuelle, celle des corps et des coeurs. À ces thèmes, le Franco-Libanais en ajoute au moins un : le retour au pays de l'exilé.
Hormis les deux bémols cités ci-dessus .Un roman acceptable en perspective
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Mon premier livre d'Amin Maalouf qui me poussa à en lire tant d'autres... Cet auteur est agréable à lire et sait lier le roman à l'histoire, sous une plume légère et mordante s'il le faut.
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Les Désorientés, le titre est un peu mystérieux et l'on en comprend mieux le sens au fil de la lecture. Pourquoi les Désorientés? C'est un jeu de mots, pour qualifier les personnages de ce roman. Certains se sont compromis pendant la guerre vingt cinq ans plus tôt, d'autres ont été sauvés par les événements. Enfin la plupart sont partis, se sont expatriés devenant des gens qui ont perdu leur Orient" d'où le subtil jeu de mot "Désorientés".
Le narrateur revient dans son pays natal après 25 ans d'absence, à la demande d'un ami mourant. Une fois sur place, il revoit ses anciens amis l'un après l'autre et c'est l'occasion pour le lecteur curieux que nous sommes pour découvrir leurs passés respectifs, leurs souvenirs de jours heureux et d'autres plus douloureux.
Chose singulière, le narrateur ne nomme pas un seule fois ce pays au cours des 520 pages du roman.
Je dois avouer que j'ai été surprise par la façon abrupte et quelque peu dramatique dont s'achève cette histoire.
A lire absolument!
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Ce roman m'a profondément touchée sans pouvoir dire réellement pourquoi
Des amis qui ont quitté leur Orient 25 ans plus tôt s'y retrouvent suite au décès d'un des leurs

C'est une brique je l'ai dévorée
Je voulais comprendre apprendre de ces gens séparés de leur pays et de leur enfance.
Mes racines sont ma vie je m'imagine pas les couper
Pour moi ce livre est un bijou comme pas mal des livres de l'auteur.
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Une belle histoire. Mais au delà du récit plein de subtilité et de douceur, l'auteur offre des réflexions, des bouts d'essais sur les conflits et les enjeux qui traversent nos sociétés modernes. Des propos intelligents et justes qui résonnent avec les évènements, les discours et les propos vus et tenus depuis le début de l'année. Si c'est avec une grande tristesse et un gout âcre que l'on ne peut que reconnaitre la pertinence de ce livre, il témoigne de son immense qualité.
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Amin Maalouf nous livre cette année un très beau roman, dans lequel on sent qu'il a distillé beaucoup de lui-même. Les Désorientés nous parle avec beaucoup de finesse et d'émotions des émigrés libanais et de leur diaspora, de leur amour de ce pays unique et multiple, de leurs regrets pour l'avenir qu'il ne s'est pas construit. À la fois très intime et universel, Les Désorientés ne peut que toucher, émouvoir et transporter chaque lecteur. Pour moi, un indispensable.
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Le premier que je lis de cet auteur et du coup, après un tel plaisir, sûrement pas le dernier !
Un vrai régal que ces retrouvailles d'amis après plus de vingt ans de séparation, dans un pays jamais cité, dans lequel nous entraîne à plusieurs personnes le narrateur.
Chacune des histoires vécues par les différents protagonistes nous captive tout autant.
La fin du roman, très lucide et visionnaire sur le 21ème siècle, n'est pas pour nous rassurer.
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