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4,23

sur 295 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes à La Haye, au Pays-Bas. Trois personnes se partagent l'histoire : Oumar, un adolescent qui vit prudemment sa vie, explorant son homosexualité. Il y a Kirem, son jeune frère toujours au lycée, et qui renferme une rage terrible. Et il y a Alissa, professeur de russe, qui partage une origine Tchétchène avec les deux garçons.
Un jour, c'est le drame. Un attentat a eu lieu au lycée de Kirem. Et les premières informations rapportent que cela a été effectué par un lycéen tchétchène... Étant donné qu'Alissa a eu comme élève les deux frères, qu'elle parle leur langue et comprend cette culture, elle est vite sollicitée en tant qu'interprète. Oumar va être également interpellé, mis en garde à vue, afin de donner toutes les informations qu'il peut.
Des hommes couleur de ciel, c'est l'histoire d'une petite ville tranquille, qui va être profondément atteinte par ce drame et ces morts, et qui pour tenter de se redresser, va se lancer dans une chasse aux responsables, n'hésitant pas à passer au crible n'importe quelle personne. Les Tchétchènes seront particulièrement visés, qu'ils aient un rapport ou non avec ce drame. Tous sont suspects, tous sont regardés avec suspicion...
Les destins d'Oumar et d'Alissa m'ont particulièrement prise aux tripes. Ainsi, Alissa se retrouve prise entre deux feux : entre l'incompréhension qu'un de ses élèves ait pu commettre cet acte, le désir de protéger Oumar, la police avec laquelle elle est obligée de coopérer, et son désir de se fondre dans la masse. La jeune femme fait tout pour cacher ses origines, se fait passer pour Russe, a une relation avec un homme qui n'a rien à voir avec ses origines... Lorsque l'attentat se produit, Alissa se rend compte que la vie qu'elle s'est bâtie repose sur une couche de glace : fine et craquante, elle a vite fait de se morceler devant le regard de ses voisins, des amalgames et des jugements sans fondements qui pèsent sur elle. de son côté, Oumar cache son homosexualité, étant donné que c'est un tabou – et un crime – en Tchétchénie. Son frère Kirem a beau être celui qui s'est radicalisé, qui a commis un attentat pour disparaître ensuite, le plus grand danger pour sa vie est que sa sexualité soit dévoilée à sa famille...

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Un attentat. Endeuillant la ville de la Haye. Horreur de la violence aveugle frappant des lycéens. Effroi causé par un autre lycéen. 

Un lycéen taiseux, vêtu de noir, refusant les cours de sports mixtes. Kirem Akhmaïev. Un jeune tchétchène.

Sa professeure de russe, tchétchène elle-aussi, Alissa, se demande ce qu'elle aurait pu faire pour éviter ce drame.

Quand à Oumar, frère de Kirem, celui-ci est vite arrêté, malgré son alibi : un rendez-vous avec un autre homme. Oumar, qui se fait appeler aussi Adam, lorsqu'il met du fond de teint et va draguer les hommes dans les clubs. 

Ce point de départ, celui de l'attentat, permet de traiter de l'identité. 

Alissa, la professeure, qui n'assume pas ses origines tchétchènes, préférant se dire russe. le coeur et l'âme encore heurtés par la guerre mais s'efforçant de s'intégrer, au mieux, comme si cela pouvait changer son passé.

Oumar, dont l'homosexualité équivaut à une condamnation à mort auprès des siens, oscille entre moments de liberté lorsqu'il est Adam et culpabilité. Lui le tchétchène, dont la langue natale n'a même pas d'équivalent pour le mot « homosexuel ». 

Ce roman se lit très vite et offre une belle réflexion sur l'identité, ce que l'on tente de fuir en vain, ce passé que l'on ne peut changer et le poids des traditions.

La plume est vive et alerte, les pages défilant à toute vitesse, réussissant à faire monter un suspens crescendo. Une lecture qui montre encore l'impossibilité d'être soi et de se détacher de son passé.

Une lecture qui me donne encore plus envie de découvrir le nouveau roman d'Anaïs Llobet.
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Depuis qu'il a trouvé asile à La Haye, Oumar, jeune Tchétchène à peine sorti de l'adolescence, se fait appeler Adam. le garçon qui vivait reclus dans une cave, redoutant les attaques russes, appartient désormais au passé.

Contrairement à son frère Kirem, il s'est très vite intégré à son pays d'accueil dont il apprécie la paix et le mode de vie, qui l'autorise à accepter son homosexualité. Il est parvenu à maîtriser parfaitement le néerlandais, à passer son bac et travaille désormais régulièrement dans un café où il est apprécié. C'est à sa seule prof de russe Alyssa, qui tait elle-même sa nationalité tchétchène pour s'appliquer à être une Néerlandaise irréprochable, qu'il a confié son rêve de devenir un grand réalisateur qui gravira un jour les marches du Festival de Cannes pour dénoncer le martyre subi par son peuple.

Mais lorsqu'une bombe explose dans son ancien lycée où est à présent scolarisé son frère, tout bascule. Il s'agit d'un attentat, et Kirem apparaît rapidement comme le principal suspect. Tandis que la population pleure ses enfants morts, Oumar doit répondre des accusations de complicité qui lui sont faites.
Mais plutôt que de fournir son alibi, il se mure dans le silence.

Que pourrait-il dire ? S'il parle, il signe son arrêt de mort : l'un ou l'autre membre de sa communauté le tuera. A tout prendre, mieux vaut encore être considéré comme un monstre par le peuple qui l'avait accueilli.

Je m'en voudrais de vous en dire davantage, tant le roman d'Anaïs Llobet est admirablement construit: elle installe dès les premières lignes une tension dramatique qui ne se relâche à aucun moment.
Si elle nous entraîne sur le terrain du terrorisme, c'est pour nous parler d'un peuple que cette jeune journaliste connaît bien, ayant vécu cinq ans à Moscou et, de là, effectué plusieurs séjours en Tchétchénie. Mais elle parvient à articuler le contexte du terrorisme avec la question de l'identité sans que l'un ou l'autre n'apparaisse jamais artificiel. Son intrigue se tient de bout en bout, et elle révèle parfaitement à quel point les idées reçues et les héritages culturels peuvent peser lourd.
Elle montre combien le regard posé sur l'étranger peut être exempt d'une véritable à attention et la manière dont il peut changer brutalement en fonction des événements. Mais elle révèle surtout avec beaucoup de justesse l'impossibilité à trouver un espace pour qui n'a plus sa place dans sa communauté d'origine, la nécessité de renvoyer une image qui ne correspond pas à ce que l'on est intimement et la difficulté à exister qui en résulte. Ni angélisme ni manichéisme dans l'approche d'Anaïs Llobet et c'est ce qui fait toute la force de son roman.

Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Alissa est professeure de Russe dans un lycée à La Haye. Un matin alors qu'elle ne travaille pas elle apprend qu'un attentat a été commis au lycée. Très vite elle se rend sur place et découvre que l'un de ses élèves est soupçonné.
Kirem, jeune Tchétchène comme elle, est arrivé au Pays Bas avec sa mère et son cousin. Ils sont venus rejoindre son frère Oumar installé déjà depuis quelques années ici. Oumar se fait désormais appeler Adam. Adam a réussi son intégration et vit discrètement son homosexualité, chose qui n'est pas tolérée dans son pays d'origine à tel point qu'il n'y a pas de mot pour dire ce qu'il est.
Alissa est encore plus sous le choc quand elle apprend qu'Adam est lui aussi soupçonné d'être impliqué dans l'attentat. Comment est-ce possible ? Comment a-t-elle pu échapper à l'isolement de Kirem et à sa radicalisation ? A quel point est-elle complice de ce qui est arrivé ?

J'ai beaucoup entendu parler de ce livre et j'avais hâte de le découvrir. Et bien je n'ai pas été déçue. Cette lecture est très prenante et se lit rapidement.
Il est ici question d'identité, d'exil, d'intégration, d'homosexualité. C'est une histoire à la fois dure et émouvante. On y parle du pire et pourtant ce livre est empreint d'humanité.
Anaïs Llobet a réussi à mêler avec beaucoup de tact et de finesse ces 3 histoires de vies, différentes et tellement liées.
Une lecture que je vous conseille et qui ne vous laissera pas indifférent.
Lien : https://orlaneandbooks.wordp..
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Une sacrée surprise que ce roman d'Anaïs LLobet, un véritable coup de poing même !
« Faites qu'Oumar reste là ou embrasser des hommes est moins grave que des poser des bombes » … cette phrase me hante encore et est à l'image du livre : percutante.
Oumar est un jeune Tchétchène immigré au Pays Bas et bien intégré. Ici il se fait appeler Adam, il a passé son baccalauréat dans un lycée de la Haye, fait des extras en tant que serveur, boit des vodka-orange et embrasse des garçons dans des boîtes de nuit. Un matin de juin, à l'heure du déjeuner, une bombe explose dans un lycée de la Haye : 24 morts ! C'est la stupéfaction.
Kirem, le frère d'Oumar est de suite soupçonné de cet acte terroriste. Ce frère presque jumeau physiquement et si différent moralement. Ce frère à l'âme sombre, à la colère ancrée et au regard perpétuellement rempli de haine. Dès lors qu'il est désigné coupable, c'est tout le peuple Tchétchène qui est visé. Oumar et Alissa la jeune professeur de russe elle aussi d'origine Tchétchène qui a enseigné aux deux garçons voient tous leurs efforts d'intégrations s'écrouler ...
Il y a beaucoup d'humanité dans ce livre au style efficace (journalistique presque mais cela permet d'aller droit au but avec un réalisme glaçant) qu'on ne peut pas lâcher une fois entamé. C'est un roman à tiroirs, multiples sujets y sont abordés : le reniement de ses origines pour vivre en exil, le fardeau de notre culture, l'homosexualité, l'intégration (et la désintégration), l'intolérance, le racisme, le déracinement ... de chapitres en chapitres je me suis laissée surprendre. Rien n'est simple dans cette histoire et Anaïs Llobet réussit à traiter ce sujet sans jamais tomber dans la facilité. Elle est ici le témoin des fractures de notre société actuelle et déroule cette histoire avec beaucoup d'humanité, sans jugement et sans le moindre cliché. Elle fait vaciller nos certitudes et bouscule nos préjugés.
Ce livre finement construit est un appel à la tolérance, à lire absolument !!
Lien : http://www.instantanesfutile..
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Des Hommes couleur de ciel. Pour nous, c'est juste un beau titre. En Tchéchénie, c'est une condamnation à mort. Être un « homme couleur de ciel » est une faille qui déshonore une famille sur plusieurs générations et que les hommes du clan, père, frère, cousin, oncle, laveront par le sang. Quoi qu'il arrive.

Une faille qui peut amener un frère ayant le sentiment d'avoir été trahi par son ainé à mettre un lycée à feu et à sang.

Oui, c'est un livre sur un attentat. Mais c'est bien plus que cela. À travers les personnages de Oumar, Kirem et Alissia, leur professeur de russe, nous découvrons une culture aux traditions séculaires, un peuple oublié à la jeunesse sacrifiée.
C'est percutant. C'est très bien écrit et ça se lit comme un polar, l'auteure ayant abandonné le style journalistique qui m'avait gênée dans son premier roman.
Ici, on s'attache vite aux personnages, tous complexes, et qui jusqu'au bout, nous ferons douter.

C'est un livre sur l'intolérance, la résignation, l'amour d'une mère, l'aveuglement, l'intégration…
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« Wahou ! », c'est ce qui m'est venu à l'esprit en découvrant la splendide couverture Des hommes couleur de ciel, et « Wahou ! », c'est ce qui s'est échappé de mes lèvres après l'avoir lu…
Anaïs Llobet , journaliste ayant travaillé et séjourné en Russie et Tchétchénie, écrit là un roman qui frappe juste et fort, pile où ça fait mal, dans ce territoire encore un peu flou de l'inconscient collectif où s'agglomèrent de terrifiants souvenirs, de ceux qui jalonnent l'Histoire au fer rouge, rouge sang, rouge honte, rouge colère. Elle nous invite à suivre, avec délicatesse et humanité ces fils ténus, ces fins ruisselets souterrains qui, avant d'exploser en bruyantes et dangereuses cataractes, trouvent leur source dans une terre âpre, labourée d'une histoire violente. Elle se lance un défi terrible, qu'elle relève avec élégance, finesse et sensibilité : ne pas excuser l'inexcusable, ne pas expliquer l'inexplicable, mais donner des pistes, des clefs, pour tenter de comprendre le chemin vers l'incompréhensible.
On le sait, dans chaque famille, l'enfer est pavé de non-dits, damés, génération après génération, du poids des traditions et des obligations. La grande famille humaine n'échappe pas à la règle et il est certaines surfaces du globe où ce poids compte triple, entravant les pas de celui qui veut fuir. On aura beau déguiser son corps, son nom, ses mots, ses gestes, être né quelque part ne laisse, quelques fois, que fort peu de place au hasard, surtout si c'est sur cette parcelle de terre où tous les vestiges de la tragédie classique semblent avoir trouvé refuge : haine fratricide, amours impossibles, honneur chatouilleux, famille tentaculaire. L'exil ne guérit rien, il diffuse ; le silence ne gomme pas, il ronge. Et la douleur individuelle devient drame collectif.
Le ciel de ces hommes-là est bien lourd et l'on pleure devant ces vies gâchées, mais l'on ne peut qu'applaudir à ce très beau roman qui jette une lumière crue sur une douloureuse actualité.

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C'est l'histoire d'Oumar et Kirem. Deux frères tchétchènes. Deux frères en exil qui ont fui leur pays pour reconstruire leur vie en Europe. Oumar se fait appeler Adam, sort en boîte et embrasse des hommes. Kirem, lui, est en colère, se renferme sur lui-même. Deux frères que tout oppose et pourtant si semblables. Deux frères qui seront montrés du doigt. L'impensable se produit. Un attentant dans un lycée. La police est formelle : c'est un lycéen tchétchène qui est à l'origine de la tragédie. La professeur de russe, Madame Zoubaïeva est perplexe, affolée. Elle aussi cache son identité, ses origines. Mais quand Oumar est mêlé à l'histoire, elle décide de coopérer. Elle doit comprendre.

Un roman qui vous emmène dans son tourbillon de mots et d'atmosphère lourde. Qui est coupable ? Comment déceler le vrai du faux ? Qui est Oumar ? Quelle est la véritable personnalité de Kirem ? Un roman fort qui traite de l'immigration, de l'homosexualité, de l'intégration, du jugement. Un roman qui choisit comme trame narrative un attentat, une (en)quête policière, identitaire. Des sujets forts, qui touchent, percutent. Des personnages avec une culture particulière, qui m'était méconnue. On essaie de comprendre, de cerner. Au même rythme que Mme Zoubaïeva – Alissa – on cherche à remonter le temps. le temps où Oumar était lycéen, avide d'apprendre, joyeux, entouré d'amis. Tout le contraire de son frère, mutique et réservé. le temps de la vie en Tchétchénie. de la souffrance d'un peuple. Des messages de haine et de détresse lancés comme une bouteille à la mer. Une plume vraiment percutante, d'actualité, qui maîtrise les mots, le sujet. Dans la retenue, le respect de l'autre, les croyances de chacun. Une plume qui comprend, essaie de transmettre. Un message. Quelques mots.

Cette impression d'inachevé à la fin du roman m'a toutefois chagrinée bien que je pense que cela fait la force du récit d'Anaïs Llobet. Ne pas connaître le sort réservé à un personnage en particulier est toutefois assez frustrant.

Tellement emballée, je le conseille à ma tante qui le lit en quelques jours. Ce sentiment d'inachevé, elle aussi l'a ressentie. Elle avait cette impression d'un roman parfois non abouti, qui aurait mérité quelques pages supplémentaires. Cela vaut, selon elle, pour plusieurs chapitres qui auraient mérité d'être développés un peu plus. Des éléments sont tus, volontairement, mais cela peut laisser le lecteur sur sa faim.

Un roman que je vous conseille bien évidemment !
Lien : https://loeildem.wordpress.com
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Je ne connaissais pas du tout l'autrice, ni le thème central du roman. Ce fut une très bonne surprise et une lecture très belle et riche. le héros qui fuit son pays à cause de son homosexualité, son frère qui le rejoint mais « tourne » mal. Connaît-on vraiment les gens que l'on côtoie au plus près ? Lorsqu'un attentat est commis tous les regards se portent vers eux et on ne peut que lancer dans cette lecture afin de savoir si les soupçons sont fondés. Excellent roman , qui aborde des thèmes forts et d'actualité, tout en douceur et émotions.
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A La Haye, deux bombes explosent dans la cantine d'un lycée.

Kirem, un jeune tchétchène récemment arrivé aux Pays-Bas, est tout de suite identifié comme étant le terroriste.

Rapidement, Oumar, son frère aîné, solaire et parfaitement intégré, est arrêté.

Une situation qui bouleverse Alissa, leur professeure de russe, elle même originaire de Tchétchénie, ce qu'elle a toujours caché à son pays d'adoption.

Un roman magnifique, puissant et bouleversant.

A lire en terrasse, à l'abri des parasols.
Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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