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4,23

sur 295 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Des Hommes couleur de ciel, et des femmes couleur de l'ombre. Quelle que soit différence, l'écart à ce qui est considéré comme la norme, parce que la nationalité d'origine pèse de tout le poids de l'amalgame, ou que les choix amoureux n'aillent pas dans le sens de ce qui est dicté par la religion, la souffrance est là, omniprésente, lourde de mise en scène et de dissimulations, encombrée de non-dits et de malentendus, lestée du prix du silence.

Lorsque les bombes explosent à l'heure du repas dans la cantine du lycée, Oumar s'abrite derrière l'alibi d'un rendez-vous amoureux avec Alex, dans un café où tous apprennent la nouvelle de l'attentat. Et cependant il se retrouve au poste de police avec son cousin, prêt à le tuer pour avoir trahi les textes sacrés. Quant à Kirem, le frère d'Omar, il a disparu, mais ne fait pas partie des victimes.

C'est ainsi qu'Alissa est mêlée à l'affaire, pour ses talents de traductrice tchétchène, elle qui a caché ses origines en laissant croire qu'elle était russe.

La terre d'accueil peut se révéler bien cruelle, car elle n'efface jamais le passé. le renier expose à des conflits de loyautés inextricables et le révéler ne peut qu'aboutir à l'isolement.

Les événements fictifs qui font le coeur du récit sont hautement vraisemblables, et l'analyse psychologique des conséquences de la fuite quand elle est devenu inévitable pour rester en vie et finement décrite. On souffre avec ces personnages malmenés et condamnés à se cacher.


Roman riche d'une actualité que l'on aimerait désuète, ce qui est loin d'être le cas, l'écriture est juste et sensible.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un roman bouleversant par son thème, voire ses thèmes.
On y retrouve le terrorisme, l'exil, la guerre, le pardon, l'identité, l'homosexualité, l'Islam, la manipulation.
Les personnages sont captivants, bien posés.
On ne lâche pas le roman car une sorte d'intrigue, d'incompréhension s'installe. On veut savoir quoi et pourquoi.
le style d'écriture est accessible. J'ai pu apprendre beaucoup de choses sur le peuple Tchétchène, Russe, et Néerlandais.
Un roman franchement bien écrit pour pouvoir concentrer tous ses sujets délicats.
A lire sans aucun doute.

Lien : https://lacabanedemeslivres...
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La Haye, Pays-Bas, juin 2017 : un attentat vient d'être perpétré, à l'heure du déjeuner, dans la cantine d'un établissement scolaire, le lycée où travaille Alissa Zoubaïeva, professeur de russe originaire de Tchétchénie.
Très vite, les informations tombent : c'est un gamin de l'école qui a posé la bombe, un Tchétchène. Alissa pense à Kirem Akhmaïev : comment a-t-elle pu ne rien voir, ne rien deviner ? le frère de Kirem a été arrêté : il s'appelle Oumar et au moment de l'attentat, il se trouvait avec un ami dans un café où, après avoir passé son bac, il a trouvé du travail. Oumar vit une double vie et porte deux noms : pour sa famille, qui l'a rejoint aux Pays-Bas, il est Oumar le Tchétchène mais pour les autres, il est Adam, le Jordanien, celui qui aime les hommes. Si sa famille apprenait quoi que ce soit de cette double vie, ce serait pour lui la mort : être homosexuel en Tchétchénie est une honte absolue et vaut la mort. D'ailleurs, dans ce pays, il n'existe aucun mot pour désigner l'homosexualité sinon une périphrase : stigal basakh vol stag « homme couleur de ciel ». C'est pourquoi Oumar se fait le plus discret possible.
Il est arrêté car la police se demande dans quelle mesure il est impliqué dans cette affaire…
Nous suivons alternativement le point de vue d'Alissa et celui d'Oumar, ce qui nous permet de comprendre de quelle façon ils vivent de l'intérieur les événements : j'ai trouvé assez intéressante la réaction d'Alissa lorsqu'elle apprend que son ancien élève Oumar est homosexuel. En effet, cette femme qui vit depuis plusieurs années à La Haye a encore du mal à accepter ce fait. On sent chez elle tout le poids des traditions qui l'empêchent encore de penser librement.
De même, on perçoit assez précisément la façon dont Oumar comprend que s'il sort de prison, il sera assassiné : finalement, dans son cas, la prison est un lieu terrible mais dans lequel paradoxalement, il se sent protégé.
Le roman met bien en évidence le fait qu'il est difficile d'échapper à sa culture d'origine, bien compliqué de s'intégrer dans un nouveau pays, quasiment impossible, au fond, d'être soi-même dans un pays comme la Hollande qui se veut pourtant libre et ouvert.
L'auteur (actuellement journaliste à Chypre pour l'AFP) a travaillé cinq ans en Russie et a séjourné en Tchétchénie où elle s'est intéressée aux persécutions que vivent les homosexuels. Elle connaît donc très bien le sujet et on le sent à la lecture de ce texte.
Si j'ai lu ce roman avec intérêt, j'avoue avoir eu du mal à « entrer dedans ». J'ai trouvé en effet que certaines situations sonnaient faux ou n'étaient pas crédibles, par exemple la réaction des enseignants au moment de l'attentat : je n'imagine pas une seule seconde des professeurs qui , après un attentat dans leur établissement, seraient « au meilleur de leur forme, galvanisés par les circonstances exceptionnelles, grisés d'être au coeur de l'actualité internationale. » J'avoue même avoir été un peu choquée par ces phrases ! Je m'étonne aussi de la naïveté d'une remarque comme celle-ci, toujours au sujet des enseignants : « La liste des élèves tués fut commentée abondamment. Certains regards s'embuèrent de larmes, quand bien même ils s'étaient plaints à chaque cours de l'élève trop bavard, paresseux, insolent, bruyant... »
Par ailleurs, la réaction de l'ami d'Alissa, Hendrik , me paraît tellement stupéfiante que j'ai vraiment eu beaucoup de mal à y croire, même en partant du postulat que cet homme est un abruti complet : immédiatement après avoir annoncé l'attentat à son amie, il lui dit : « N'y pense pas trop… Essaie de te reposer. Fais-toi un thé. » (!) avant de lui rappeler qu'ils doivent se retrouver tous les deux le soir même au restaurant ! (Ben voyons!) Et il l'attend toute une soirée dans ledit restaurant, visiblement sans bien comprendre pourquoi elle ne vient pas... Elle va même jusqu'à devoir s'excuser « Pardon, c'était compliqué hier. » (Ah bon pourquoi ? - Quel bel euphémisme, s'il en est!!!) le même personnage, Hendrik, arrive et découvre la porte de l'appartement de son amie complètement pulvérisée par la police (je devrais dire l'absence de porte d'ailleurs) et le voilà demandant à Alissa « -Tu t'es fait cambrioler ? » Je rêve ! (Si la situation n'était pas tragique, on aurait envie de rire) Et le même individu, après avoir dégusté une tarte, interroge la jeune femme : « Qui de ses élèves était mort ? Étaient-ce ses préférés ? » J'ai du mal à croire à de telles réactions. Vous me direz que ce sont des détails mais ils m'ont vraiment empêchée d'entrer pleinement dans ce texte.
Je m'interroge aussi beaucoup sur le jugement final : Alissa écope « d'un an avec sursis, avec interdiction à vie d'enseigner »… MAIS POURQUOI ??? QU'A-T-ELLE FAIT ??? QUI PEUT M'EXPLIQUER ??? « La cour avait estimé que la dernière rédaction de Kirem, si Alissa l'avait lue à temps, aurait pu éviter le massacre. » (????) Promis, je corrigerai mes copies dans les temps dorénavant ! Trêve de plaisanterie, expliquez-moi, je n'ai peut-être pas tout compris, mais de quelle faute s'est-elle rendue coupable ? de n'avoir pas vu un de ses élèves se radicaliser ? Est-ce si simple ?
Encore une fois, ces éléments et d'autres me paraissent tellement invraisemblables qu'ils m'ont empêchée d'adhérer pleinement à cette histoire.
Je n'ai pas non plus senti vraiment l'émotion (et dans une telle situation elle doit forcément être immense!) des personnages principaux ou secondaires ou du moins, pas suffisamment.
Bon, serait-ce que l'enseignante que je suis ne s'y est pas vraiment retrouvée ? En tout cas, mon impression reste un peu mitigée sur ce roman. Pour être honnête, je pensais qu'avec la matière dont disposait l'auteur, sa connaissance de la Tchétchénie et des persécutions que subit la population homosexuelle, ce texte allait me toucher, m'émouvoir davantage... du reste, ce n'est que mon petit avis parmi une foule de chroniques unanimement élogieuses...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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indifférence polie....c'est ce qui me vient spontanément à l'issue de ma lecture. Un rendez-vous manqué !!
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Il faudra attendre presque la fin du roman pour que nous soit dévoilé le sens de son titre: une image pour désigner les homosexuels, un mal si honteux qu'on peut les tuer en Tchétchénie. Un attentat éclate dans un lycée à La Haye. Kirem, un des élèves d'Alissa, est soupçonné. Elle le savait Tchéthène, tout comme elle, qui a fui un pays en guerre pour se réfugier en Hollande. Alissa ne dit à personne qu'elle est musulmane, pas même à son petit ami; elle se fait appeler Alice et dit qu'elle est Russe: s'intégrer, devenir invisible et oublier un passé traumatisant sont ses buts. Elle seule peut comprendre peut-être son élève accusé de l'attentat. Tout se mélange: qui est coupable? Kirem, à qui on voit de la haine dans les yeux, Oumar, devenu Adam, obligé de cacher qui il est vraiment? Alex participe aussi au récit, car il avait rencontré Adam, dont il était tombé amoureux et il a remarqué son comportement étrange le jour de l'attentat. dire qu'il existe des peuples où il est pire d'être un homosexuel qu'un tueur...
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Comment concilier d'un côté une vie aux Pays-Bas de jeune homme homosexuel parfaitement intégré, et de l'autre la pression de sa famille, le poids de la culture et de la tradition de son pays d'origine, la Tchétchénie, pays dans la langue duquel on n'évoque l'homosexualité que par des périphrases ? Quand sa famille comprend qu'elle a été abusée, et alors que le pire advient, que le fossé entre son frère et lui devient impossible à combler, Oumar ne peut se résigner à dénoncer sa famille. le récit d'un jeune homme tiraillé entre intégration, désir de vivre sa vie en accord avec ses envies, et l'obligation morale de fidélité à tout prix.
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Un livre intéressant car écrit par une auteure habitant en Russie. On découvre de l'intérieur l'histoire et le ressenti des tchétchènes. Mais je trouve qu'on attend un peu trop longtemps pour savoir plus en detail l'histoire des deux frères et de leur cousin. le livre est bien écrit.
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Tout d'abord, ce livre nous se passe à Amsterdam où a eu lieu un attentat dans un lycée et la communauté Tchétchène est visée.
Le titre ne paraît pas très énonciateur au départ mais on comprend sa signification durant le livre et cela prend tout son sens.
Ce livre est une manière de dénoncer le racisme et la discrimination encore trop présents dans toutes les communautés.
L'écriture nous permet de ressentir cette culpabilité que ressentent certaines personnes dans le livre. Il ne s'agit clairement pas du livre le plus joyeux mais il nous fait réfléchir sur notre comportement envers les autres.
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