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Emma Wolff (Traducteur)
EAN : 9782378802516
L' Iconoclaste (07/10/2021)
3.18/5   25 notes
Résumé :
"Lors des nuits silencieuses un homme pleure car il se souvient".

Chanteur du groupe Rammstein, Till Lindemann a rempli les stades du monde entier.
Mais il est aussi poète. L'amour, la mort et le sexe sont des thèmes obsessionnels chez cet homme mélancolique, mêlant son désespoir à un humour grinçant, parfois provocateur.
Difficile de rester indifférent à cette lecture troublante où les fans du groupe metal retrouveront les échos de ce q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'avoue, je ne suis pas fan de poésie. Je m'explique cela par le fait d'avoir dû en lire et en étudier en trop grande quantité, et toujours de manière imposée, durant mes études de Lettres. Ai- je tord ? Toujours est- il que la collection « Iconopop » gérée par Cécile Coulon, une auteure que j'apprécie, m'a attirée plus d'une fois grâce à ses couvertures bariolées. Et quand j'ai vu que le chanteur du groupe de métal allemand « Rammstein », Till Lindemann, venait d'y faire publier un recueil de ses poèmes traduits en français, je me suis précipitée sur ce livre, ma foi, fort joliment réalisé. J'aime ce que fait le groupe ; aimerais- je ce qu'écrit le chanteur ?

« Comment peux- tu rêver
que je te dise
ce que j'ose à peine penser »
On découvre au coeur de ces pages une certaine sensibilité ; l'amour y ayant une place essentielle. Mais attention, nous sommes dans l'univers du métal et la maxime « sex, drug and rock'n'roll » semble être d'usage – attention à l'image ! Point de déclarations romantiques ou passionnelles, mais des propos souvent crus, et parfois à la limite de la vulgarité. Les illustrations de Matthias Matthies sont d'ailleurs dans la même veine…

« Quand les roses fleurissent au jardin
par les roses nous sommes tous captivés
or la violette soupire un si doux parfum
que l'on ne saurait les distinguer »
La nature est également au coeur de ce recueil, comme un puits d'inspiration sans fond, un retour à l'origine, à la Mère Nature que l'on peut remercier ou haïr, en fonction de son propre parcours de vie. La femme est au centre de la plupart des poèmes de Till Lindemann, comme elle l'est dans les chansons du groupe, avec un rapport – inévitable ? – à la violence.

Au final, une expérience de lecture en demi- teinte. Certains poèmes sont émouvants, tandis que d'autres m'ont paru vains : pas de rythme, ni de rime ; la faute à la traduction ? Emma Wolff exprime ses difficultés à traduire les nuances des pensées du chanteur dans une postface éclairante. Ceci dit, cette expérience littéraire m'a donné l'envie de découvrir d'autres titres de la collection. Et vous ; êtes- vous tentés ?
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« Lors des nuits silencieuses un homme pleure car il se souvient »

Est-ce que je suis fan de Rammstein ? Pas particulièrement. Même si je reconnais que c'est un ***ain de groupe qui déchire Samèrelipopette et qu'à l'intro de certains de leurs morceaux, je tape inconsciemment la cadence de mes petits petons. Parce qu'il faut reconnaitre la redoutable efficacité du groupe ! Je m'étais déjà intéressée aux écrits du leader pour me forger mon propre avis quant à certaines polémiques autour du groupe. J'avais aimé lire ses mots, ses allégories et bien que l'Allemand ne soit pas une langue qui m'émeut, avais été touchée par sa poésie. Je m'étais donc fait mon avis, avait opté pour : Rammstein est un ***ain de groupe-qui fait du bien-qui fait bien son job-point-on passe à autre chose-je n'ai pas d'album dans ma discothèque-je le vis bien.
Et voilà que l'Iconopop publie un recueil de poésie d'un certain Till Lindemann.
Est-ce que j'aime la collection Iconopop des éditions Iconoclastes ? Oui, assurément. Déjà responsables du texte vibrant d'Akhenaton ou du merveilleux Mathias Malzieu-Daria Nelson, j'aime leurs petits ouvrages pertinents et délectables.
Est-ce que j'aime la Poésie ? définitivement, profondément oui !
Est-ce que je sais qui est Till ? Pas du tout, mais le bandeau jaune canari « chanteur de Rammstein » bien voyant m'a aidé à me faire une petite idée.
Est-ce que j'ai aimé Nuits Silencieuses du poète Till Lindemann
Oui, indiscutablement.

Parce que l'auteur est mélancolique à souhait, d'une tendresse crue et d'une violente douceur. Parce qu'il a des obsessions qui se marient si bien avec la poésie. L'amour, la mort, le sexe, la vie, la fugacité, la douleur et une certaine colère qui gronde, qui ronronne, qui se love dans nombre de ses mots.

Seulement

Que perd-on
en un clin d'oeil ?
Un battement de cils ?
Pour beaucoup du temps
Pour quelques-uns conscience
Pour certains la vie
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La poésie troublante, brutale, sensuelle et paradoxale, du chanteur et parolier de Rammstein

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/11/07/note-de-lecture-nuits-silencieuses-till-lindemann/

Till Lindemann est certainement connu d'abord et avant tout comme le principal chanteur et parolier du groupe allemand de metal rock industriel Rammstein, dont les tonalités à la fois profondément hypnotiques et résolument caverneuses (en plus d'un intense travail pyrotechnique) lui doivent énormément. Avec ce recueil de poèmes publié en 2013 en Allemagne, et traduit en français en 2021 par Emma Wolff dans la belle collection L'iconopop des éditions L'iconoclaste, c'est une facette littéraire étonnamment différente – même si une forme de cohérence intime et stratégique se dégagera nettement in fine – de celle de l'écrivain des chansons « du hast », « Mein Herz brennt », « Mein Teil », « Keine Lust » ou « Ohne Dich », entre bien d'autres, qui nous est joliment dévoilée, dans une certaine brutalité pleine d'audaces et de paradoxes.

Déclarations d'amour aux tracés ambigus, rêveries charnelles, mélancolies érotiques, odes vraiment ou faussement désenchantées, nuits d'angoisses portuaires, cauchemars glissant vers l'abîme pornographique, fougues primales, passions cérébrales et combattantes : la poésie dévoilée ici par Till Lindemann, sous couvert d'une certaine unité thématique (la plupart des incarnations possibles des rapports – ou absences de rapports – entre sexe et amour seront abordées, directement ou indirectement), parcourt une impressionnante variété de registres, de quelques vers jetés en apparence comme un refrain de chanson à des quatrains plus solidement charpentés, d'incantations lorgnant du côté de quelque sorcellerie amoureuse à des compositions dûment vertébrées et cartographiables. La simplicité et la brutalité, la tendresse bourrue et la sophistication secrète ne se laissent ni approcher d'emblée ni résumer facilement : les obsessions qui hantent ces 123 pages (hors illustrations) sont ici étagées le long de lignes de force travaillées, creusées, rongées par le sperme, la cyprine, le sang et la sueur.

Magnifiés par les nombreux dessins de Matthias Matthies, qui ont été repris dans l'édition française, et qui tirent les textes eux-mêmes, doucement mais fermement, vers davantage de rêverie érotique explicite aux contours parfois fort acérés, les poèmes de « Nuits silencieuses » proposent plusieurs paradoxes à l'intérieur des paradoxes, et cela parfois en très peu de mots, comme si les songes nécrophiles aiguisés d'une Gabrielle Wittkop avaient été brutalement réenchantés par un souffle intérieur pourtant venu d'ailleurs, comme si Jean Genet et Rainer Werner Fassbinder avaient vu fusionner leurs arts respectifs le temps d'une incursion liquide sur des frontières plus ignorées, comme si le feu d'artifices n'était plus désormais une figure pyrotechnique mais bien le symbole profond d'un mysticisme athée profondément logé au point de jonction de la chair et de l'esprit. La poésie de Till Lindemann, d'une manière radicalement distincte de la puissance de feu de Rammstein, trouble et dérange, susurre et accompagne, propose et dispose – de nous et de nos ressentis en matière de contact des corps et des coeurs.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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« Nuits silencieuses » est aux antipodes de la poésie académique, sans respect des convenances, et franchement venant de Till Lindemann c'est le contraire qui eut été surprenant.
Pour ceux qui ne connaitrait pas Till Lindemann, il est le chanteur iconique du groupe Rammstein, groupe allemand de métal.
Je le découvre ici poète et ses textes sont un cocktail de beauté et de laideur, d'énergie et de désillusion, d'humour et de provocation, de tendresse et de violence.
On y ressent une profonde mélancolie teintée de dérision. C'est bien souvent cru, totalement décomplexé et très percutant.
On retrouve l'aplomb des chansons de Rammstein mais aussi une inquiétude, une fragilité et une gravité.
J'ai été insensible à certains textes et fascinée par d'autres. Un ressenti aussi paradoxal que l'auteur.

Traduit par Emma Wolff
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Recueil de poésie de Till Lindemann, le chanteur emblématique du groupe de metal industriel allemand Rammstein.
Illustré par Matthias Matthies et traduit de l'allemand par Emma Wolff.

Ses textes courts sont empreints de mélancolie, d'humour noir, parfois de vulgarité et évoquent le temps qui passe, la nature, la proche frontière entre amour et mort.

On y retrouve le talent de parolier de Till Lindemann.
J'ai en mémoire notamment la chanson "Stein um stein", petite balade à première vue mais avec des paroles qui vont crescendo dans l'horreur.
Ce recueil est dans la même veine que les textes dont seul Till a le secret.

Petit regret que le texte ne soit pas écrit en version bilingue allemand/français.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
SUEUR

Depuis ma naissance ils sont avec moi
Ces étangs gisant sous mes pores
Et cette faune qui dedans se noie
Chaque jour j’empeste encore et encore

Je transpire sans jamais m’arrêter
Cheveux et vêtements constamment trempés
On trouve des îlots et même des nasses
Lorsque ma peau ouvre ses sas

Quand le soleil est au plus haut
Mon corps déverse alors ses flots
En cascade et avec ardeur
Sur la terre dégouline
Ma sueur

Quand je m’imagine dans l’avenir
Que je sois debout ou couché
Eh bien oui je transpire
Même si je suis gelé

C’est difficile à croire je l’admets
Mais je transpire même par les yeux
Je raconte que ce sont des larmes
Je me sens si intensément honteux

Je ne porte pas du noir par chagrin
Les femmes ne font que croiser mon chemin
Je serai toujours un outsider
Et même mort je transpirerai encore
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FÊTE DES PÈRES

Jour après jour et heure après heure
ton sang s’écoule dans mes veines
à chaque minute et à chaque seconde
dilué dans la peur et les larmes glacées
Tu dérives en solitaire
Seul par-dessus les hautes mers
Et tu cries des mots dans le vent
Que jamais je ne comprends

Où es-tu

Mon visage porte tes yeux
je te connais
ne te connais pas
ton sang vagabonde en moi
Je te connais
ne te connais plus
Tu dérives en solitaire
Seul au-dessus des grands fonds
dans mes rêves la nuit tu apparais
tu ne me fais plus mal

Où es-tu
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ORIGINE DES MARÉES

Jadis il était un pêcheur
qui à la mer jeta son cœur
l’eau jamais ne le restitua
la poitrine douloureuse le pêcheur
courroucé priva alors la nuit de ses étoiles
et bientôt exila toutes les eaux
alors les vagues aveuglément repoussèrent
les fleuves désemparés à travers les terres
les flots désespérés se répandirent en pleurs
ainsi l’eau devint salée
une petite étoile tomba sur le pêcheur
puis se transforma en feu de navigation
préservant des récifs les cœurs en perdition
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TRÈS SEUL EN COMPAGNIE DE POISSONS

Quand le soir viendra
Mon cœur se rétrécira
Peu à peu la nuit tombera
Je me sentirai seul

Sur la table de la chambre
Est posé un aquarium
Des poissons tournent dedans
Autour d’un rocher

Je plonge la tête
Dans l’aquarium
Les poissons ne s’en soucient pas
Ils tournoient en silence

Je contrôle ma respiration
Jusqu’au fond de mes poumons
Je retiens l’air toujours plus longtemps
Les poissons s’en fichent royalement

Alors j’ai failli me noyer
La lumière blanche déjà m’apparaissait
Les anges me faisaient signe d’approcher
Les poissons eux s’en fichaient

Ainsi j’introduis l’obscurité dans la lumière
Tout le monde ne pense pas comme toi
Voici la morale de cette histoire :
Fais attention à ceux qui comptent pour toi
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TAIS-TOI

La bouche est baignée d’une douce volupté
Les lèvres répriment un frémissement
Ma salive se répand jusqu’à l’oreille
Tout commence à me démanger
Si seulement ma langue pouvait gratter
J’en ai souffert durant longtemps
D’avoir détaché une partie de ma chair
À présent je retire un à un les morceaux
Les larmes sur mon visage roulent à nouveau
J’ai extirpé le chagrin à travers ma peau
Remplacé par un bel arc-en-ciel
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