- Tu sais, Bennett, quand tu perds une choses dont tu n'avais pas conscience d'avoir besoin dans ta vie, la leçon est dure à encaisser, déclarai-je. Ce n'est que peine et regrets. Et, tout ce que tu espères, c'est retrouver cette personne pour lui montrer tes sentiments.
Parce que tous les jours, chaque jour, tu es toujours dans ma tête, dans la moindre de mes fichues pensées.
C'était le problème avec les amis de toujours. Ils se montraient trop perspicaces.
Je sais que je te reverrai. Il faut que je m'accroche à cette idée. Dieu ne peut avoir la cruauté de t'enlever à moi sans le moindre espoir de retrouvailles.
L'amour n'était qu'un ridicule conte de fées, sans chaleur ni satisfaction.
L'amour était un bâton de dynamite. Une promesse de souffrance et d'implosion.
Ce garçon avait ramassé mon coeur meurtri dans le caniveau et l'avait bercé délicatement dans ses bras. L'heure était venue d'accorder au sien la même tendresse.
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Pour commencer, je savais pertinemment que monter à son étage était une mauvaise idée, du genre qui confine au harcèlement. Après avoir transféré mes vêtements dans le sèche-linge, j'avais donc filé en douce en prenant soin de régler une alarme sur mon téléphone pour revenir une heure plus tard.
Sauf que je m'étais endormie sur mon mannuel de soins infirmiers et, quand je déboulai de l'ascenseur pour récupérer mon linge, je tombai sur Bennett qui sortait mon soutien-gorge en dentelle rouge du sèche linge.
- Tu comptais voler mes dessous pour ton petit plaisir personnel ?
Bennett se figea, mon bonnet B à la main, une expression indéchiffrable sur le visage, à l'exception du tic nerveux de sa mâchoire. Si ce beau mec pouvait rester insensible face à de la lingerie fine, alors tout espoir était perdu pour lui et pour moi.
Il portait un short kaki, et je parcourus des yeux ses jambes musclées et ses mollets fermes. Il se tourna vers moi, un petit sourire aux lèvres.
- Ca t'appartient,hein ?
- En effet.
Je vis sa façon d'observer mon short et mon haut rose fluo, son regard s'attarder sur ma poitrine, comme s'il me visualisait dans cette dentelle rouge.
- Tu voulais me l'emprunter, ou peut-être que tu préfèrerais le voir porté ?
- Je suis sûr que ça doit être un régal pour les yeux. (Mes joues s'enflammèrent. Les envies de flirt du Canon portaient-elles enfin le bout de leur nez ?) Comment se fait-il que tu montes faire ta lessive ici ?
- C'est une habitude que j'ai prise pendant que ton apparement était vide. Ton voisin n'est jamais là et, à mon étage, la machine est toujours en panne. (Je lissai l'avant de mon tee-shirt et remarquai que son regard suivait attentivement mes doigts.) Et toi, pourquoi tu foullais dans mes affaires ?
Le Canon sembla troublé.
- Je... heu... tu... (Il passa sa main dans ses cheveux.) J'attendais pour faire sécher mon linge et je me suis dit que j'allais retirer le tien jusqu'à ce que tu viennes le récupérer.
- Oui, désolée. (Je m'approchai et notai que sa barbe mal rasée lui donnait un air un peu plus tatoué-débraillé et moins sportif-propre-sur-lui.) Je me suis endormie sur les subtilités des maladies infectieuses.
[...]
- Plus quoi ?
Qu'est-ce que le Canon pensait réellement de moi ? Peut-être fallait-il m'estimer heureuse qu'il pense à moi tout court.
- Plus agressif, plus compétitif, j'imagine.
Je me décomposai. Par là, il me faisait comprendre qu'il savait que j'en avais eu après lui, l'autre soir. Et, d'une certaine manière, je détesrais ce qu'il avait perçu de moi. Je ne courais pas après les garçons. C'était eux qui couraient après moi.
Mais lui, me voyait comme une sorte de prédatrice. J'avais envie de lui prouver le contraire.
Je me fichais pas mal des garçons. Tous confondus. Et je me fichais encore plus de ce qu'ils pouvaient penser de moi. Sauf à cet instant précis.
- Eh non.
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S'agissait-il du revers de la médaille en amour ?
On se créait une vie avec quelqu'un, on partageait son coeur et son âme tout entière, jusqu'au jour où l'autre vous quittait. Telle était la cruelle réalité.
Il y a l'amour malsain, étouffant. On rejette sa personnalité pour l'autre. Comme ma mère l'a fait toute sa fichue vie.
Il prit une inspiration lourde de sens.
- Et il y a l'amour libérateur, qui te permet d'être toi-même. On forme une seule et même personne quand on est avec celle ou celui qu'on aime inconditionnellement - mais sans jamais devenir invisible pour autant.