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EAN : 9791021035560
384 pages
Tallandier (11/02/2021)
3/5   1 notes
Résumé :
Sommes-nous tous Africains, émigrés du « berceau de l'humanité »? Qu'a été, ou qu'est toujours, la Françafrique? Comment « l'Islam noir tolérant » a-t-il donné naissance au djihadisme au Sahel? L'Internet et la téléphonie mobile révolutionnent-ils le quotidien africain? Comment expliquer la percée de la Chine en Afrique? Faire le tour d'un continent sept fois plus vaste que l'Union européenne en explorant son histoire, sa culture, ses évolutions sociales, économique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Très dense, bon point de départ si l'on souhaite s'intéresser à un sujet particulier, ou avoir une idée vague de l'Afrique, ou de certaines des cultures les plus connues, mais pas suffisant ; à l'échelle d'un continent difficile d'être exhaustif.
L'ensemble de sources est un bon point et certaines explications tombent bien, mais il y a des déclarations qui mériteraient des citations ou des liens vers de vrais articles. Je n'ai pas trouvé des choses qu'il a pu dire et je ne sais pas si ma recherche a été trop sommaire ou s'il faut les croire.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
La France ne finit pas d’en finir avec la Françafrique *1, le spectre qui
hante ses relations avec ses anciennes colonies au sud du Sahara. Pourtant,
depuis l’ère Jacques Chirac (1995-2007), tous ses présidents ont pris des
engagements fermes. Il faut « chasser les vieux démons du paternalisme, du
clientélisme et de l’assistanat » et « tourner la page des réseaux d’un autre
temps, des conseillers officieux, des officines, des émissaires de l’ombre »,
a affirmé le candidat Sarkozy. « Je romprai avec la Françafrique en
proposant une relation fondée sur l’égalité », a promis le candidat Hollande.
« Il n’y a plus de politique africaine de la France », a surenchéri le président
Macron, le 28 novembre 2017 à Ouagadougou, pour achever de banaliser la
relation postcoloniale avec l’Afrique, dans l’espoir – ou au risque – de faire
table rase du passé.
Ce ne sont pas là de vaines promesses mais il est difficile de se défaire
du passé et de ses habitudes. Sarkozy a dissous la cellule africaine à
l’Élysée et subordonné son conseiller Afrique à son conseiller
diplomatique, mais les « amis » africains sont alors passés par Claude
Guéant, le secrétaire général de la présidence et, à ce titre, lointain
successeur de Jacques Foccart. Hollande – « Si je suis si exigeant, c’est
parce que j’aime l’Afrique » – a tancé des autocrates africains, notamment
le Congolais Joseph Kabila, au sujet de la situation « inacceptable » des
droits de l’homme. Mais il a choyé ses « camarades » de l’Internationale
socialiste, au point d’envoyer l’armée française au Mali d’Ibrahim
Boubacar Keïta en janvier 2013, quelques mois seulement après avoir
déclaré ne pas vouloir remettre le doigt dans l’engrenage d’un conflit
africain. Enfin, Emmanuel Macron, le champion de la rupture
générationnelle avec « l’Afrique de papa », a créé un tout nouveau Conseil
présidentiel pour l’Afrique et confié sa coordination au Franco-Béninois
Jules-Armand Aniambossou 1, son ancien condisciple à l’ENA.
La volonté politique d’assainissement fait naufrage sur le problème de
fond qu’est la relève de la France en Afrique : celle-ci est prise, ou n’est pas
prise, mais toujours au détriment de Paris. Elle est prise quand l’Afrique
peut rapporter. Ainsi en 2017 l’Allemagne a-t-elle supplanté la France
parmi les fournisseurs européens de l’Afrique et, à l’échelle mondiale, non
seulement la Chine, le Japon et les États-Unis lui ont damé le pion mais
aussi l’Inde et la Turquie. En 2000, les exportations françaises
représentaient près de 11 % des flux vers l’Afrique ; en 2017, ce n’était plus
que 5,5 % 2. En revanche, quand les islamistes au Mali ont progressé vers le
sud, Paris a été seul à réagir. Malgré plus de 2 milliards de dollars investis
dans la coopération antiterroriste au Sahel depuis le 11 novembre 2001, les
États-Unis n’ont pas bougé. Quant à la relève que l’alliance militaire de
cinq pays africains 3 dite « G5 Sahel » doit prendre, on l’attend depuis 2017
et, pour le moment, cette force peine à défendre son QG 4.
Bien que la France cherche à se redéployer dans l’Afrique non
francophone, sa présence sur le continent se réduit comme peau de chagrin.
En 2018, ses expatriés de l’Afrique subsaharienne et de l’océan Indien ne
représentaient plus que 7,9 % des 1 802 382 inscrits sur ses registres
consulaires du monde entier. Le nombre des salariés du secteur privé
diminue dans des vestiges de l’économie coloniale et augmente dans des
multinationales qui n’ont plus l’ancien pré carré pour seul horizon. En
même temps, les obligations de Paris au nom de ses liens historiques avec
l’Afrique résistent à l’érosion du temps, y compris l’obligation de réserve.
La France est ainsi blâmée qu’elle s’arroge un magistère démocratique ou
qu’elle manque de défendre les droits de l’homme, qu’elle agisse ou qu’elle
n’agisse pas. Elle est aujourd’hui l’anti-Chine. Pour elle, l’Afrique est une
proposition « lose-lose ».
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Avant de tomber dans le domaine public, le mot « Françafrique » a été
employé par le président ivoirien Félix Houphouët-Boigny 1 pour exalter
l’étroitesse des liens entre la France et l’Afrique, puis par des journalistes 2
et un pamphlétaire 3 pour dénoncer l’enchevêtrement corrupteur de ces
liens, un micmac pour s’enrichir. Tour à tour laudateur et péjoratif, le terme
marque ainsi le début en fanfare et la fin dans l’opprobre de ce que
l’anthropologue Jean-Pierre Dozon a appelé, avec plus d’objectivité,
« l’État franco-africain » issu d’une décolonisation inachevée. À l’origine,
c’était un projet politique – l’indépendance dans l’interdépendance – porté à
la fois par le général de Gaulle et le président Houphouët-Boigny, de 1960
jusqu’à la mort en 1993 du chef de file de l’Afrique francophone. Le
secrétaire général de l’Élysée chargé des affaires africaines sous de Gaulle,
Jacques Foccart, par la suite également conseiller Afrique des présidents
Pompidou et Chirac, en était la cheville ouvrière. Aujourd’hui, le jeu de
mots, traduisant la dérive que le système franco-africain a subi au fil du
temps, est un terme de combat contre la « France-à-fric ».
En ce sens, comme raccourci journalistique, la Françafrique mêle la
dénonciation de magouilles de toutes sortes à une condamnation de principe
de la présence française dans ses anciennes colonies. Elle est l’ombre portée
de l’État franco-africain qui, pendant une trentaine d’années, était fondé sur
un partage de souveraineté entre la France et les États de son pré carré,
notamment dans le domaine de la défense, de la diplomatie et de
l’économie. La France se faisait l’avocat de « son » Afrique sur la scène
internationale en échange d’un bloc de votes qui lui étaient favorables dans
les instances multilatérales ; elle assurait la défense de ses alliés – des pays
ou des présidents… – en Afrique ; enfin, en contrepartie de son aide
multiforme, qui allait du détachement de fonctionnaires au titre de la
coopération à des subventions budgétaires, Paris se voyait garantir un accès
privilégié aux matières premières africaines, du pétrole à l’uranium en
passant par le café, le cacao ou le coton. Dans quelle mesure ce partage de
souveraineté a été inégal, inique ou mutuellement bénéfique est âprement
controversé (et susceptible de le rester encore pendant longtemps).
En revanche, il est indéniable que ce pacte postcolonial était lié à des
conditions sine qua non : la connivence d’élites issues d’une politique
coloniale d’assimilation (de futurs présidents africains, dont Houphouët-
Boigny, avaient été députés et même membres de gouvernements français
sous la IVe République) ; la longévité au pouvoir des dirigeants tant en
Afrique que dans la France gaulliste, faute d’alternance ; la guerre froide,
qui permettait à la France de perpétuer sa tutelle en tant que gendarme de
l’Afrique pour le compte du camp occidental.
Toutes ces conditions, sans parler du déséquilibre démographique qui
s’est instauré entre l’ex-métropole et ses anciennes colonies, ne sont plus
réunies. L’État franco-africain est mort. Les multiples accords de
coopération civile et militaire, qui constituaient sa base légale, ont été
dénoncés ou sont devenus, de facto, caducs. Pour avoir été « privatisés »,
les avantages qu’il procurait ont fait scandale, par exemple à travers
l’affaire Elf, à savoir le démantèlement judiciaire du vaste système de
commissions mis en place par cette compagnie pétrolière pour arroser des
dirigeants africains et français. L’État franco-africain a été enterré avec l’un
de ses cofondateurs, Houphouët-Boigny, lors de funérailles réunissant, le
18 février 1994 dans la basilique de Yamoussoukro, tous ses protagonistes
encore vivants, de l’ancien gouverneur Pierre Messmer aux présidents
Omar Bongo et Mobutu, en passant par François Mitterrand et Jacques
Chirac, sans parler de missi dominici tels que Jean-Christophe Mitterrand,
surnommé « papa-m’a-dit », ou l’avocat conseil Robert Bourgi, sur le tard
la « paire de jambes » en Afrique de Jacques Foccart, également présent
dans un fauteuil roulant.
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Parmi les anciennes civilisations africaines, celle de l’Égypte antique est
la mieux documentée. Non seulement parce que l’égyptologie est une
science ancienne et riche, mais aussi parce que cette civilisation dont
Hérodote disait qu’elle était « un don du Nil » fut d’une extraordinaire
longévité – trois millénaires, de l’unification de la haute et de la basse
Égypte jusqu’à la pax romana imposée trente ans avant notre ère. Par
ailleurs, dans le sillage du chercheur sénégalais Cheikh Anta Diop (1923-
1986), l’Égypte pharaonique passe pour la matrice originelle des
« civilisations nègres 1 » aux yeux des Afrocentristes.
Les références au Pays de Pount, sur le territoire actuel de la Somalie et
du Soudan, remontent à vingt-cinq siècles avant J.-C. Le royaume de Koush
date de la même époque ; il existait au sud de l’Égypte, dans le désert
nubien, pendant près d’un millénaire, tout comme le royaume d’Aksoum,
situé au nord de l’Éthiopie. Ce dernier tirait le meilleur parti de sa situation
au carrefour de la Méditerranée et de la route des Indes pour asseoir sa
domination sur la mer Rouge. Les marchands romains y établirent des
comptoirs et les matières premières venant de l’intérieur de l’Afrique –
l’ivoire, l’encens, l’or… – transitèrent par ses ports. À son apogée, au
IIe siècle avant J.-C., le royaume d’Aksoum s’étendait jusqu’en Arabie et au
Yémen, constituant ce que nous appellerions aujourd’hui une puissance
mondiale, avec l’Empire romain, la Perse et la Chine.
Également très ancienne est la culture Nok (de 1000 à 300 avant notre
ère), sur le plateau du Nigeria, que la découverte, en 1928, de sculptures
d’une grande sophistication a rendue célèbre. Cette civilisation se
distinguait aussi par un système judiciaire très complexe, avec des instances
d’appel. En parallèle, depuis le VIIe siècle avant J.-C., existait dans les
basses vallées du Logone et du Chari, sur le territoire actuel du Tchad, du
Cameroun et du Nigeria, la civilisation Sao, connue pour ses cités-États.
Celles-ci furent envahies et détruites au XIVe siècle. Avant cela, en 1240,
l’une des civilisations les plus cosmopolites, l’empire du Ghana, longtemps
terre de cohabitation entre des Arabo-Berbères et des Soninkés aux confins
de la Mauritanie et du Mali actuels, avait été conquise et intégrée par
l’empire du Mali. Lequel empire, à son tour multiethnique, se maintint
pendant trois siècles. C’est moitié moins que le royaume du Bénin, dans le
sud du Nigeria d’aujourd’hui, mais plus que le mystérieux empire du Grand
Zimbabwe, aussi appelé l’empire du Monomotapa, dont les
impressionnantes ruines – sur 7 km2 – ont été découvertes, en 1871, par
l’explorateur allemand Karl Mauch. Le drapeau du Zimbabwe comporte un
oiseau qui est la réplique stylisée d’une statue trouvée sur ce site.
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Quels étaient les premiers contacts des marins avec les Africains ?
S’inspirant de récits oraux sur un « commerce muet », l’écrivain malien
Amadou Hampâté Bâ les a ainsi décrits : « Les Européens, arrivés en bateau
sur les côtes africaines, déposaient leurs objets et marchandises sur une
plage, allumaient un grand feu et retournaient sur leurs bateaux. Les
Africains, qui voyaient la fumée de loin, sortaient alors des forêts
riveraines, venaient prendre les objets européens et déposaient en échange
leurs propres richesses sur la plage 2. »
Après le troc à distance – métaux, tissus, perles et eau de vie contre
fruits frais et pépites d’or –, les marins finissent par se risquer à terre. Sont
alors construits, sur le littoral et quelques îles, les forts que se disputent
ensuite les grandes puissances européennes. L’île de Gorée, en face de
Dakar, a changé de mains plusieurs fois avant de devenir une possession
française. Elle doit son nom aux Hollandais qui l’avaient appelée Goede
Reede (« bonne rade »).
Lancés eux aussi dans l’exploration du littoral africain, ces Hollandais,
bientôt rejoints par des huguenots français, sont les premiers à s’enfoncer à
l’intérieur de ce qu’ils appellent l’Hottentotie. En 1648, après le passage des
Portugais, l’équipage d’un navire hollandais naufragé près du Cap trouve le
climat si sain que, peu après, Jan van Riebeeck y établit une « escale de
rafraîchissement » ouverte aux navires de toutes les nations sur la route des
Indes. En 1795, peu reconnaissants, les Anglais profitent de l’invasion de la
Hollande par la France pour occuper le Cap, puis l’annexer par traité.
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« On ne peut apprécier la danse des masques sans bouger de sa place. »
Dans l’esprit de ce proverbe igbo, nous tenons à croiser les points de vue
pour réduire les angles morts. Toutefois, pour ce qui est de l’Afrique
contemporaine, nous privilégions le fait qui nous semble le plus structurant,
à savoir l’exceptionnelle jeunesse de la population : plus de 40 % des
habitants du continent ont moins de quinze ans *2. Une pyramide des âges
aussi large à sa base est sans précédent dans l’histoire de l’humanité. À titre
de comparaison : en France, pourtant un pays jeune sur le Vieux Continent,
cette proportion est de 18 % ; au Brésil, de 21 %. Cette particularité dans la
géographie humaine de l’Afrique entraîne des conséquences dans tous les
domaines de la vie, pas seulement dans l’éducation nationale ou sur le
marché du travail. Par exemple, elle transforme le droit de vote en un
privilège d’âge lorsque bien plus de la moitié de la population est d’emblée
exclue des urnes et, donc, du jeu démocratique. Ou encore, dans le domaine
sanitaire, elle explique la forte prévalence du sida et, inversement, l’impact
apparemment limité du coronavirus au sein des populations très jeunes au
sud du Sahara.
La jeune Afrique est le résultat d’une forte croissance démographique
sur près d’un siècle. Le nombre des habitants du continent est passé de
150 millions dans les années 1930 à 1,3 milliard aujourd’hui. À présent,
l’Afrique du Nord et l’Afrique australe sont en train d’achever leur
transition démographique, c’est-à-dire le passage de familles étendues dont
les membres ont une faible espérance de vie à des familles plus restreintes
mais dont les membres jouissent d’une espérance de vie plus longue. En
revanche, dans une quarantaine de pays au sud du Sahara, chaque nouvelle
génération est encore sensiblement plus nombreuse que la précédente. Et
même si, par extraordinaire, le planning familial y était adopté par tous du
jour au lendemain, la croissance de la population s’y poursuivrait encore
pendant plusieurs décennies du fait de l’inertie propre aux changements
démographiques. D’où la prévision médiane des Nations unies que nous
reprenons à notre compte dans notre sous-titre : dans trente ans, l’Afrique
comptera probablement 2,5 milliards d’habitants 2.
Le quasi-doublement de la population africaine d’ici à 2050 va décupler
et les défis et les opportunités sur le continent, notamment au sud du
Sahara. Dans l’absolu, on pourrait penser que l’Afrique bénéficiera de la
vitalité de sa jeunesse, d’un élan pour se projeter dans l’avenir que
devraient lui envier, par exemple, le Japon et bien des pays européens aux
populations vieillissantes. Mais toute la question est de savoir dans quelle
mesure cette force de la jeunesse sera productrice ou destructrice, bénéfique
ou néfaste. Car, de deux choses l’une : soit l’Afrique trouve les moyens
pour adéquatement nourrir, loger, former et employer tous ses jeunes, et elle
pourra engranger un « dividende démographique » ; soit le nombre accru de
ses habitants ne cessera de diviser sa richesse per capita déjà toute relative,
et les conflits sur le continent risquent fort de s’exacerber. Quoi qu’il arrive,
le poids de l’Afrique dans le monde ne sera plus le même en 2050.
Aujourd’hui, le continent représente moins d’un sixième de la population
mondiale ; dans trente ans, il abritera plus du quart de l’humanité. Le niveau
de son développement, de sa stabilité politique ou de son état sanitaire, le
rythme auquel l’Afrique migrera en dehors de ses frontières ou le degré
auquel elle contribuera à la (dé-)pollution de la planète – alors, moins que
jamais, ces questions ne pourront laisser indifférent le reste du monde. À
commencer par l’Europe de l’Ouest qui, en 2050, comptera toujours
environ 500 millions d’habitants, dont l’âge médian tournera autour de la
cinquantaine. De l’autre côté de la Méditerranée, les Africains seront cinq
fois plus nombreux ; deux sur trois d’entre eux auront moins de 15 ans.
Ce face-à-face sera-t-il fraternel ou conflictuel ? C’est la véritable
ambition immodeste de cet ouvrage, au-delà du défi de répondre à cent
questions dont chacune mériterait un livre : mieux faire connaître l’Afrique,
dans l’espoir que cela augmentera les chances d’un bon voisinage entre les
deux continents.
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