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J'ai rencontré, il y a quelques jours, au festival Quai du polar, une jeune autrice américaine, qui publie, ici, son second thriller, et ce fut une belle découverte.
Son roman sera classé dans mes coups de coeur du genre, cette année, sans aucun doute.
Une totale réussite.
Danya Kukafka m'a accroché du début à la fin.
Scotché.
Pris au piège de son intrigue.
Une exécution, c'est les dernières heures d'un condamné à mort.
Je vous arrête tout de suite, Danya ne vous livre pas, là, un énième pamphlet contre la peine de mort, ce n'est pas son but.
Elle laisse le lecteur se faire son opinion.
Son personnage, Ansel, n'est ni sympathique, ni antipathique.
Ni un monstre, ni une victime.
Et pourtant on pourrait le classer dans les deux catégories.
Au vu de ses actes pour l'un et au su de là d'où il vient pour l'autre.
Né dans une grange, fils d'un très jeune couple, qui n'est peut-être pas fait pour être parents.
Un jour tout va basculer.
Et si c'était ce jour là que s'est joué la suite de sa partition ?
Si une décision, prise dans l'urgence, avait créé l'homme qui, aujourd'hui attend sa fin ?
Dyana Kukafka nous invite à égrener les dernières heures de cet homme et surtout, elle nous fait revivre son histoire, depuis son enfance. Les femmes qu'il a croisées, ce qu'elles ont fait ou été pour lui.
Son roman est captivant, parce qu'à sa lecture on sent le temps qui passe. On suit les aiguilles de l'horloge qui va mettre un terme à une vie chaotique.
Bien sûr, la tension est palpable.
Bien sûr, il y a de l'émotion.
C'est une exécution, tout de même.
Pas un acte banal.
Et quand se tourne la dernière page, nous reste en mémoire, tous ces personnages, Ansel, Lavender, Jenny, Hazel, Blue et des fantômes aussi...
La fin aurait pu être brutale, mais là, je la qualifierais d'intelligente.
Danya Kukafka, une romancière prometteuse.
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12 heures avant l'exécution d'Ansel Packer, condamné à mort pour les meurtres de 4 femmes aux Etats-Unis, le compte à rebours est enclenché.

Au fil des heures qui passent, rapprochant le condamné de sa mort, on retrace le déroulement des événements ayant amené à cette condamnation. On revient sur la vie du meurtrier, abandonné à l'âge de 4 ans par ses parents, sa mère fuyant un conjoint violent et pensant protéger ses deux enfants, Ansel et son petit frère de quelques mois.

En plus de la voix d'Ansel, on entendra celle de Lavender, sa mère, de Hazel, la soeur jumelle de son épouse Jenny et celle de Saffy, l'enquêtrice en charge de cette affaire.

Roman sur la trajectoire d'un tueur et de ses victimes. La personnalité d'Ansel est disséquée. Beaucoup de questions se posent mais très peu de réponses sont apportées.

La construction est originale, habile et introduit de la tension, du suspense, et oui, même si la fin est connue dès le début, et un intérêt croissant pour l'histoire.

L'autrice n'apporte aucun jugement de valeur, ni moralisateur. Elle ne prend aucune position quant à la peine de mort. Elle reste sur la crête, en équilibre, ne basculant ni d'un côté ni de l'autre. Tous les personnages rencontrés sont profondément humains.

Un livre percutant, brillant, intelligent.

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Ansel Packer est dans le couloir de la mort.
Le compte à rebours est lancé, l'exécution a lieu dans 12 heures. L'aumônier lui rend visite, Ansel a peur, espère une autre issue.
Le lecteur apprend ce qu'il a fait. Mérite-t-il de le payer de sa vie ? Selon les proches des victimes, oui. Mais cela suffira-t-il à leur apporter une forme de paix ?
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J'ai pensé à 'La dernière marche' (Tim Robbins, 1995) avec deux acteurs bouleversants : Sean Penn dans le rôle de l'accusé et Susan Sarandon dans celui de la religieuse qui "l'accompagne". Ce film brillant bouscule mes certitudes bien-pensantes, et j'oscille lorsque je le (re)vois et y pense entre l'indignation & le besoin de revanche, et le plus grand respect pour le combat de Badinter (et d'autres) qui mena à l'abolition de la peine de mort en France en 1981. J'ai ressenti les mêmes incertitudes en lisant La Bête de Anders Roslund et Börge Hellström, où non, décidément, il n'est pas question de laisser un prédateur calculateur et froid, tueur d'enfants, s'en tirer à bon compte (cf. également F*urniret, entre autres...).
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L'intelligence de ce roman tout en nuances m'a séduite ; il faut dire que j'ai lu récemment 'Le tueur intime' de Claire Favan, qui prétend nous faire entrer dans la tête d'un serial killer, alors qu'on assiste pendant plus de 700 pages à des massacres de psychopathe, de plus en plus violents & monstrueux, et parfaitement calculés. Quel intérêt d'entrer dans ce genre de caboche vide ?
Danya Kukafka, en revanche, dépeint ici un personnage intéressant, en souffrance, souvent sympathique et touchant, précocement détruit par 'la faute à vraiment pas de chance'. Son histoire nous invite à réfléchir sur la possibilité (?) de 'choisir' entre le bien et le mal - c'est d'ailleurs l'idée qui obsède Ansel Packer. Mais est-ce si facile lorsque tout a si mal démarré ?
Le fait de suivre quelques proches des victimes rend nos sentiments pour Ansel encore plus ambivalents.
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Alors ce roman est subtil, intelligent et émouvant, mais il souffre de longueurs ; j'ai trouvé que ça piétinait cent pages avant la fin... . Je me demande parfois si les éditeurs imposent des seuils aux auteurs de thrillers : en-deça de 400 pages, ça ne serait pas sérieux ?
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Sur un thème proche, j'avais admiré le talent de Marc Dugain qui exprime bien la dualité de son personnage dans 'Avenue des Géants'.
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Il ne s'agit pas d'un thriller ou polar classique puisque, dès le début, on connaît le tueur, Ansel Packer, qui va être exécuté prochainement pour avoir tué 4 femmes.
L'histoire de sa vie va nous être racontée par plusieurs voix féminines : une enquêtrice de police qui l'a connu petit en famille d'accueil. On entend aussi la voix de Lavander, sa mère qui l'a abandonné tout petit. Un autre point de vue vient de la soeur jumelle de sa femme.
Tous ces témoignages vont donner un portrait complet du meurtrier.
Un roman qui se lit très bien même si j'ai été déçue qu'il n'y ait pas plus de suspens. C'est très bien écrit et intéressant sur le plan de la psychologie des personnages. Un bon moment de lecture.
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Je suis une grande adepte des romans policiers et polars et je suis de plus en plus attirée par les titres de la maison d'édition Buchet-Chastel que je trouve différent et plus novateur actuellement que certaines maisons d'éditions avec des auteurs plus connus qui ronronne à mes yeux actuellement.

Après ma belle surprise de lecture avec le Silence des Repentis de Kimi Cunningham Grant de la même maison d'édition j'ai décidé de tenté la lecture d'Une Execution de Danya Kukafka.

Dès le début j'ai été désarçonné car nous commençons pas un compte à rebours en effet Ansel sera exécuté d'ici 12 heures et d'ailleurs le récit débute ainsi et va aller jusqu'à la fin de plus en plus proche jusqu'au moment J de l'exécution.

Ce récit nous prend également à contrepied car ici ce n'est pas Ansel qui nous narre son récit mais trois autres personnages Lavender sa mère, Hazer la soeur jumelle de son épouse et Saffy l'enquêtrice sur l'affaire d'Ansel et qui le connait depuis des années.

Certains personnages sont conventionnels comme l'enquête ou la mère d'Ansel mais j'avoue que la soeur jumelle de son épouse et à mes yeux un personnage plutôt inédit dans ce type de récit.

J'ai cependant été par moment justement un peu perdu du fait du côté novateur du compte à rebours et de la soeur jumelle de l'épouse d'Ansel, car j'avoue que dans les thrillers/polars il y a un côté mécanique avec certains codes du genre auquel je suis beaucoup plus habitée et du coup j'ai une certaine routines avec ce type de récit.

Je continuerai avec plaisir à lire des romans de cette maison d'édition et à découvrir de nouveaux auteurs.

Un récit vraiment intéressant pour le côté psychologique des personnages et dont a fin est du côté connu dès le début.

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Je viens de le terminer et je suis abasourdie de cette lecture envoûtante, flamboyante, magnifique.
Ce n'est pas un thriller, pas un policier car on sait dès le début qui tue.
Il m'a fait penser à Avenue des géants de Marc Dugain, dans lequel il raconte le périple monstrueux et sanglant du tueur en série Ted Bundy.
Mauvais départ pour Ansel ; sa mère très jeune qui reçoit coups et violences du père ne peut faire face et donner beaucoup d'amour à ses fils. Sous emprise, elle a un nouvel enfant, Ellis. Elle abandonne ses deux enfants à la maison dont un nourrisson, et ne revient pas les chercher.
Ansel petit garçon reste avec le bébé qui pleure et crie sans arrêt.
Plus tard, il entendra tout le temps ces hurlements, ces pleurs, qui n'existent que dans sa tête. Son abandon le rejoint et lui donne l'accolade. Petit, il tuera des animaux en les dépeçant comme tout bon petit psychopathe...
Il est vrai que certains tueurs en série débutent leur vie de manière dramatique, comme un meurtre de l'âme, des actes ignobles de la part des parents, et l'on retrouve souvent un épisode incestueux du fils avec sa mère, réel ou fantasmé, des secrets de famille monstrueux, de la violence.
Livre à plusieurs voix, et à plusieurs époques, ce qui, de temps en temps, m'a troublé.
Le fond est extraordinaire, une "belle" histoire, des personnages avec une sacrée profondeur, une histoire passionnante.
Mais là où j'ai été bluffée c'est la forme.
Ce fut une lecture merveilleuse ne serait-ce que pour cette écriture, cette profondeur des phrases, des mots, des descriptions minutieuses.
Un épisode qui m'a marqué c'est lorsque la mère d'Ansel et Ellis fait la démarche de retrouver ses fils, elle manque de tomber dans le chaos quand elle apprend la vérité.
Ce qui revient tout le temps, de manière délicate et forte, c'est l'amour maternel. C'est un livre de femmes qui ont un instinct maternel de folie (c'est le cas de le dire...).
Cet amour est tellement présent dans ce livre, presqu'à chaque page, chaque rencontre, chaque retrouvaille.
Et puis n'oublions pas le titre du livre ; il s'agit bien des derniers moments d'Ansel avant d'être tué par des piqûres létales. C'est si bien écrit, que l'on ressent cette peur ancestrale de la mort en nous, cette iminence d'être dans le néant, le chaos, la souffrance ou bien le noir total. On/off.
C'est très grand livre vous l'aurez compris, riche, nous apportant du bien (si, si), et de belles rencontres.
Mais le plus extraordinaire c'est qu'il parle à chacun de nous, en nous, et nous touche au plus profond de notre être.
En tous cas, un très beau moment de lecture.
Ne faites pas l'économie de cette oeuvre, ce serait dommage.
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Les coups de coeur 2023 des bibliothécaires : les chouchous du comité de lecture polar
La construction de ce roman est très intelligente.
Ansel Packer, un tueur en série, attend dans sa cellule le moment de son exécution prévue douze heures plus tard. Son monologue intérieur est entrecoupé par les récits de trois femmes, sa mère, son amante et Sally, une enquêtrice qui l'a rencontré dans son enfance. Violence et tragédie se succèdent, questionnant la fascination qu'exercent les tueurs sur la société.
L'intrigue évolue et se dévoile au gré des retours en arrière –chapitres consacrés à un personnage à un instant T- qui alternent avec le présent du condamné. Sans se positionner, l'autrice nous amène à différents questionnements : quelle punition pour ce genre d'individu ? La peine de mort –et sa « mise en scène » américaine-se justifie-t-elle ? Y'a-t-il une rédemption possible ? Un roman dense et d'une grande force, qui fait la part belle aux femmes, et dont on ne ressort pas tel qu'on y est entré tant il bouleverse nos certitudes.
Par Flo, Bibliothèques de la Ville de Paris

Lien : https://collectifpolar.blog/..
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La maturité littéraire de Danya Kukafka est époustouflante, bien loin de l'image d'extrême jeunesse reflétée par ses photos, la montrant avec une frange et un col claudine de petite fille sage ; qu'elle soit considérée ici ou là comme un prodige est amplement justifié. J'ai lu Une exécution très lentement, désirant savourer chaque ligne, chaque idée développée par l'auteure et dire que j'ai été soufflée par l'intensité, la qualité, l'intelligence, la profondeur, l'universalité de ce roman ne reflète pas le choc ressenti ; depuis la lecture de Crime de Meyer Levin rien d'un tel niveau ne m'était arrivé.


Il a assassiné des jeunes filles, l'Etat va le tuer à son tour, au nom de la justice qui l'a rendu « éligible à la peine capitale » quelle belle expression, comme s'il avait décroché la cagnotte au loto. C'est sa dernière journée, il sait à la minute près à quelle heure sa vie terrestre s'arrêtera, au bout du couloir de la mort. Il a rédigé – comme un testament - une Théorie fumeuse, philosophie de bazar, vague exploration de la vérité humaine la plus fondamentale, selon laquelle personne n'est mauvais ou bon à cent pour cent. Chacun vit dans la grisaille entre les deux. Et bien sûr, compte-tenu de sa situation précaire, par opportunisme il considère que tout humain mérite d'avoir une seconde chance.


Le dernier jour d'un condamné, a été décrit par de nombreux auteurs depuis Victor Hugo et les amateurs de noir foncé sont coutumiers de leur présence sur les tables des libraires. Alors, qu'est-ce qui rend le roman de Danya Kukafka unique ? Pourquoi sidère-t-il ? Pourquoi provoque-t-il des réflexions qui longtemps, longtemps hantent le lecteur ?


L'angle d'attaque choisi par l'auteure est à mon sens, novateur, féministe, subversif. Trois femmes évoquent le dingo dont sa mère et la soeur jumelle d'une victime, celui qui dans certaines séries addictives et trompeuses ou romans complaisants attire des avocats tirés à quatre épingles qui tournent comme des mouches autour de ce tueur séduisant. Des génies du mal qui préméditent leurs actes horribles pour le plaisir, montrés comme des esprits brillants capables de manipuler la police et de monnayer des faveurs contre leur aide. Dans Une exécution (le « Une » indique qu'il pourrait s'agir de n'importe quelle autre exécution) le sériol quilleur n'a rien d'un génie du mal. Il n'est même pas intelligent, il a l'air d'un quidam ordinaire, quelconque, apathique, vieux et bouffi : un petit homme fade qui tue juste par envie de le faire.


En revanche, les victimes occupent la place prépondérante, bien que le malheur qui les a frappées arbitrairement, les réduise à une histoire, à un fait divers, à un sujet de conversation dont toute leur vie, elles sont contraintes de parler à mi-voix.


Le futur euthanasié sait que si quelqu'un avait pu faire quelque chose pour lui, il y a longtemps qu'il aurait reçu de l'aide ; les proches des victimes ou la mère du tueur s'interrogent sur leurs choix, sur le ressentiment ou les regrets qu'ils leur inspirent alors que sous leurs yeux se développent leurs conséquences. Et la policière qui a croisé le tueur dans sa jeunesse sait que pour chaque criminel qui correspond à un stéréotype, des dizaines d'autres y échappent car chaque cerveau est différent dans sa déviance et la souffrance prend des formes aussi variées que mystérieuses. Elle sait que la plongée dans la psychologie d'un suspect pour le comprendre est à la fois nécessaire mais qu'il s'agit aussi d'une démarche établissant avec lui une intimité équivoque. Tous ces aspects d'une même affaire sont racontés dans un style élaboré, riche ; les idées développées s'appuient sur des recherches documentées, et dans chaque page affleure l'humanité et l'intelligence de l'auteure.


J'en viens pour conclure à la partie la plus émouvante, poignante d'une exécution : lorsque Danya Kukafka évoque, mettant les larmes aux yeux des lecteurs, les possibilités, le nombre infini de vies que les victimes si jeunes n'ont pas vécues, le nombre illimité d'avenirs dont elles ont été privées par la volonté d'un prédateur.


A lire, de toute urgence ! Laissez tomber tout le reste.
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Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture de 289 pages sur liseuse.
En lisant la 4eme page je me suis que j'allais passer un bon moment de lecture. Malheureusement pour ma part ça été une lecture confuse,peut etre par le fait des differentes epoques ,par moment incohérente. En plus j'ai trouvé ma lecture longue. J'ai un peu plus apprécié la seconde partie mais bon ce livre ne restera pas dans ma mémoire bien longtemps.
Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel.
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Etat de New York, Ansel Packer attend dans le couloir de la mort la peine capitale à laquelle il est condamné pour avoir commis trois meurtres. le décompte est entamé, il lui reste 12 heures avant de recevoir l'injection létale. Ansel ne veut pas mourir, il veut être « écouté, admiré, compris ». Depuis sa cellule, il revient sur son histoire, comment en est-il arrivé à commettre à trois reprises l'impensable ? En parallèle, les récits de trois femmes dont les destins sont irrémédiablement liés par cet être, s'enchevêtrent et mènent vers l'inexorable. Lavender, la mère d'Ansel, celle qui subit les coups d'un mari violent et qui pour protéger ses enfants, décide de les abandonner. Hazel, la soeur jumelle de Jenny, l'épouse et victime d'Ansel. Saffy, l'enquêtrice, dont le parcours chaotique a croisé celui d'Ansel à l'adolescence. Ces trois femmes, toutes impactées par les victimes du tueur en série, sont elles aussi victimes de ses actes, mais également d'une société qui ne s'intéresse qu'à ce qui se passe dans la tête du tueur et non à ses victimes. Danya Kukafka parvient dans ce roman à rééquilibrer les choses.

Un récit mené avec une grande intelligence, profondément humain, dont on ne ressort pas indemme. Nous voilà plongés au coeur d'une cellule, dans un état d'Amérique où l'on peut être « éligible à la peine capitale » comme on peut l'être pour une réduction d'impôt… Difficile de se mettre à la place de cet homme, qui a commis les pires crimes et attend seconde après seconde que sa dernière heure arrive, et pourtant l'angoisse monte implacablement et l'on écoute ce qu'il a à nous dire. Ce n'est pourtant pas un enfant de choeur qui, en un instant d'égarement, a commis l'irréparrable. Il est manipulateur, comme le prouve sa dernière tentative avec une gardienne de prison qu'il est parvenu à séduire. Il a rédigé une Théorie selon laquelle aucun être humain n'est fondamentalement bon ou mauvais, qu'il existe des univers parallèles ou un homme peut être radicalement différent, bref parvient-il à se convaincre, une dernière chance devrait être possible. En parallèle, l'autrice dresse les portraits de trois femmes qui ont toutes un lien avec le condamné. Par leur approche, le lecteur se pose des questions sur les choix de vie, sur la pertinence de la condamnation à mort. Les différents points de vue abordés sont très nuancés, l'auteure pose les faits, les ressentis, et laisse au lecteur le soin de se faire sa propre opinion. Il faut s'attendre à être ému, secoué par cette lecture dérangeante et passionnante.

Je remercie les Editions Buchet-Chastel et NetGalley pour cette lecture.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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