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3,84

sur 545 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Soyez publié et, soudain, écrire devient une question de jalousie professionnelle, d'obscurs budgets de marketing et d'avances qui ne se comparent pas à celles de vos confrères. Les directeurs littéraires s'imposent et transforment vos mots, votre vision. Marketing et publicité vous obligent à distiller plusieurs centaines de pages de réflexion soignée, nuancée, pour obtenir de mignons éléments de langage de la taille d'un tweet. Les lecteurs infligent leurs attentes non seulement à votre histoire, mais à vos opinions politiques, votre philosophie, votre position éthique sur tous les sujets. C'est vous, pas votre oeuvre, qui devenez le produit – votre physique, votre esprit, vos réponses bien senties et vos prises de position dans des disputes en ligne dont personne n'a rien à foutre dans le monde réel. » ● Athena Liu, une autrice asio-américaine de vingt-sept ans, a connu un succès foudroyant : déjà trois romans publiés, trois succès phénoménaux et maintenant un superbe contrat d'adaptation signé avec Netflix. Juniper Hayward, dite June, elle-même écrivaine, fête cet accomplissement avec Athena. Comme June n'a vendu que deux ou trois mille exemplaires de son seul roman publié, elle est extrêmement jalouse d'Athena mais se garde bien de le lui montrer. La soirée bien arrosée commencée dans un bar se termine dans le somptueux appartement d'Athena où les deux filles décident de se faire des pancakes. En les mangeant, Athena s'étouffe et meurt. June en profite pour voler le dernier manuscrit d'Athena, qu'elle n'a encore fait lire à personne... ● Ce roman est l'occasion de découvrir le monde des maisons d'édition américaines et de constater avec consternation que tout le monde pense en termes de marché, de produits, de parts de marché, etc. La littérature est devenue une partie de l'industrie du divertissement au même titre que le cinéma ou les jeux vidéo, et les auteurs ont complètement intégré cet état de fait. ● Bienvenue dans ce monde où tout est fabriqué par magouille, à commencer par les best-sellers : « je sais que les efforts de l'auteur n'ont rien à voir avec le succès du livre. Les best-sellers sont choisis. Rien de ce qu'on peut faire n'a d'importance. […] Je me demande si c'est là la dernière portion obscure du monde de l'édition : si un livre casse la baraque uniquement parce qu'à un certain moment tout le monde a décidé, sans aucune bonne raison, que ce serait le titre du moment. » ● La concurrence entre auteurs est très rude, et passe par une surenchère de wokisme à la fois amusante à lire et dramatique dans certaines de ses conséquences. ● le récit en lui-même est haletant ; les pages se tournent toutes seules. L'intrigue est très bien menée. ● Les ravages que peuvent faire les réseaux sociaux sont impeccablement démontés ; on se prend au jeu de June, on croirait presque à ses mensonges et on a envie de la défendre. L'autrice évite tout manichéisme et June comme Athena ont toutes deux des qualités et des défauts. ● La thématique du plagiat qui parcourt tout le livre est explorée dans ses moindres recoins si bien qu'on en vient à se demander qui plagie qui. ● J'ai moins aimé la fin, un peu plate, pas à la hauteur du reste. Et la traduction est tout à fait insuffisante, avec des tournures de phrases calquées de l'anglais de façon vraiment lamentable. Par exemple : « J'ai d'abord hésité à signer avec Eden Press, surtout dû au fait qu'il s'agit d'un éditeur indépendant et non de l'un des ‘Cinq Grands'. » « J'attends mais elle n'élabore pas. » ● Malgré ces petits défauts, je recommande vivement ce roman qui m'a fait passer un très bon moment de lecture.
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À l'heure où les multiples controverses des auteurs agitent le milieu littéraire, ce roman traite de pistes intéressantes de réflexions.
L'appropriation culturelle, la cancel culture, le harcèlement de masse sur les réseaux sociaux.

L'autrice nous emmène dans les coulisses des maisons d'édition, nous faisant découvrir l'envers du décor de ce microcosme si particulier.

Suite au décès de son amie Athena Liu, jeune écrivaine talentueuse, étouffée par un malheureux pancake au pandan, June Hayward écrivaine désabusée, va s'approprier son manuscrit. Un manuscrit qui traite du corps des travailleurs chinois durant la Première Guerre mondiale.
Le roman va être un succès phénoménal, et la narratrice, exécrable à souhait, va s'engluer dans ces nombreux mensonges pour ne pas être découverte.

Si toutefois, j'ai aimé apercevoir certains pans méconnus du milieu de l'édition, la fin m'aura laissé un petit bout de pancake coincé dans la gorge, l'extrait de pandan n'étant peut-être pas assez à mon goût.
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Yellow face de R.F kuang
Une couverture d'un jaune attrayant
Un titre qui met en avant une certaine etnie, à priori il s agie de la communauté asiatique .
Le monde de l'édition et ses backstages misent en avant .
Un roman intéressant qui met pas mal de chose à la lumière, comme le vol de création, la difficulté d être un auteur étranger...
Quelques longueurs et une fin qui laisse en suspens.
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Je ne m'étais pas attardée sur cette couverture et après l'avoir aperçue sur l'insta de @l_encre_de_la_magie, ce livre m'a intrigué. Un livre coup de poing, addictif, corrosif et déroutant. On se questionne sur la propriété intellectuelle, la légitimité d'un auteur et cela est assez perturbant, car ces questions ne sont pas simples. Je trouve que ce roman est impactant, car en plus des problèmes de conscience qui se posent, la narratrice s'adresse directement au lecteur, ce qui nous inclue dans ses réflexions. le malaise est présent tout au long de la lecture : par moment et c'est un peu honteux, j'avais envie que tout fonctionne pour Juniper, même si cela était moralement discutable. Et à d'autres moments j'avais envie de précipiter sa chute tellement elle était détestable. Et c'est ce qui fait toute l'ambiguïté du livre ! Ce livre interroge aussi sur la place du talent, des maisons d'édition et des réseaux sociaux dans le succès d'un roman et c'est vraiment un sujet complexe, même si j'ai trouvé beaucoup de situations finalement très tristes. le mode de l'édition semble assez impitoyable. Bon, par contre, je n'ai pas trop aimé la fin. Pour toutes ces raisons, ce sera un 4/5.
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Un livre que je n'aurai sûrement pas lu si il n'avait pas été choisi par mon club de lecture, mais que je suis très heureuse d'avoir lu ! Un rythme captivant et divers sujets de société, j'ai dévoré cette lecture.
Le personnage de June est agaçant au plus haut point. Je l'ai détesté, mais en même temps, j'ai adoré la détester. Et cela a contribué pour beaucoup à mon intérêt pour le livre. Je voulais continuer à la détester, trouver de nouvelles raisons pour le faire. Et il y en a ! C'est un personnage qui ne se remet pas en doute et qui ne prend pas vraiment la responsabilité de ses actes, qui se trouve toujours des excuses et qui renvoi toujours la faute sur les autres. J'étais abasourdie par cette capacité à toujours se justifier. Avec la gloire qu'elle obtient, son comportement et ses opinions changent de façon négative (à mes yeux), montrant l'impact que l'attention, la célébrité, peuvent avoir sur une personne. Je n'attendais qu'un seul moment : qu'elle tombe.
Mais elle n'est pas la seule à être horrible : au final, tous les personnages sont pervers, corrompus, égoïstes, faux. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Et si tout le monde est comme cela, y a-t-il d'autre choix que de s'adapter te faire comme eux ?
J'en ai beaucoup appris sur le monde de l'édition et le processus derrière la publication d'un livre. C'est un monde que je connais pas, et j'ai l'impression d'avoir pu en avoir une meilleure compréhension à travers ma lecture.
J'ai été stimulée par la question de si n'importe qui à le droit d'écrire sur n'importe quoi. Une personne ethniquement blanche peut-elle écrire un roman sur l'histoire asiatique ? Est-elle légitime, et faire des recherches est-il suffisant pour justifier cela et assurer une bonne représentation ? Une question d'autant plus pertinente aujourd'hui, où l'information est facilement accessible, mais où le racisme et les stéréotypes sont toujours aussi présents.
Par ailleurs, où s'arrête l'inspiration et où commence le plagiat ou le vol ? Dans un monde où on partage tout, il peut parfois être difficile d'établir strictement cette frontière. Cette zone grise est également bien présente et débattue dans le livre.
L'impact des réseaux sociaux et de la visibilité sur la santé mentale est aussi un aspect important du roman, que l'on peut voir au travers June. Ce besoin d'être toujours présent, que l'on parle de nous, et de toujours chercher ce pic de dopamine en lisant tout ce qui se lit sur nous... Mais aussi le harcèlement, l'impact des avis négatifs, et la difficulté à lâcher prise.
La fin est un peu confuse, et part peut-être un peu trop loin. Je n'ai pas aimé le chemin choisi pour le développement de la fin, mais le rythme et le style facile à lire ont gardé mon attention et mon enthousiasme.
Une lecture qui permet des discussions de fonds sur divers sujets de société, que je recommande avec plaisir.
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A force de voir des retours de lecture encourageants, j'ai cédé à l'appel de ce roman.

Les thèmes abordés sont forts puisqu'on y parle de racisme, de plagiat mais aussi de jalousie, du monde de l'édition, de légitimité, d'inspiration et d'écriture. C'est résumé très grossièrement mais ça rappelle bon nombre de polémiques que l'on peut voir circuler dans le monde du livre.

La trame est assez convenue, compte-tenu du contexte dans lequel on suit June. L'intérêt se situerait plutôt sur les malversations d'un système bien rodé.

J'ai passé un moment de lecture agréable mais j'ai aussi trouvé quelques longueurs alors que le livre n'est pas si épais que cela.

En dépit de la gravité du vol de manuscrit, je n'ai pas su détester June tout le long. Comme quoi, tout reste possible.

A découvrir, pour les lecteurs qui ont envie de lire sur le sujet.
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Ce roman est surprenant. Écriture très fluide, il est encré dans des références actuelles et traduit, d'après moi, très bien le malaise qui règne dans notre société actuelle en pleine mutation.
Les réseaux sociaux, le racisme, le monde culturel et intellectuel, les buts dans la vie, autant de questions abordées et qui créent un malaise chez le lecteur.
Grâce à cela, on est emporté dans l'histoire et, jusqu'au bout, on éprouve un malaise quant au personnage principal et ses actions.
Au final, ce roman met mal à l'aise et dérange ce qui prouve qu'il pose les bonnes questions et que l'écriture est efficace.
Uniquement 4/5 (et non 5) car certaines longueurs alourdissent le récit.
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De base, ce roman ne me tentait pas plus que ça mais j'ai dû le lire dans le cadre de mon podcast Les Focus de Jade et Romy, et je me suis laissée prendre au jeu.

J'ai beaucoup aimé ma lecture qui aborde un sujet très actuel dans le monde de l'édition par rapport à la légitimité des auteurices. L'autrice aborde le sujet du racisme, de l'appropriation culturelle dans ce milieu et soulève des questions assez intéressantes.
Ce roman permet clairement le débat et la réflexion.

L'écriture est incisive et satirique. J'aime beaucoup la façon dont l'autrice dénonce des choses tout en restant dans l'ironie et en démontrant l'hypocrisie de certaines personnes.
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Quand je me suis lancée dans ce roman je ne connaissais ni l'histoire ni un semblant de pitch. Et c'est vraiment ce qui a fait toute la différence !

Je vais donc essayer d'être la plus taisante sur les évènements de cette histoire.

L'autrice utilise son histoire comme un prétexte bien trouvé pour pouvoir dénoncer la légitimité des auteurs/autrices non racisé(e)s à écrire des histoires qui représentent des minorités.

L'énorme + de ce bouquin c'est qu'avec sa protagoniste elle interroge tour à tour les dévoiements que constitueraient une censure des auteurs européens qui traitent de sujets mettant en avant les minorités et dans le même temps, l'énorme apport que constituerait une littérature des minorités portées par des voix plus représentatives.

Ce livre m'a réellement permis de m'interroger sur ce que j'attendais de la littérature notamment étrangère et il m'a donné envie de lire plus d'ouvrages sur des minorites et écrit par ces dernières. Il démontre également la nécessité de faire appel à des sensitive writers dès qu'est présente la représentation des minorités. Car oui, ça j'en suis persuadée, il faut arrêter d'écrire des représentations stéréotypés des minorités ou faire de la représentation carte postale (mettre des minorités pour en mettre).

Pour autant je continuerai à lire des livres d'auteurs français, anglais, australiens, italiens et j'en passe qui traite de l'esclavage, des us et coutumes de certains pays, ainsi que de la guerre et des souffrances des habitants que ce soit du proche ou moyen Orient, d'Afrique ou d'Asie. Je pense que la richesse est également à trouver dans les différents points de vue et je ne suis pas pour une littérature exclusivement centrée sur soi (ce qui n'est pas exclusif de ma volonté de découvrir plus d'auteurs étrangers qui parlent avec une légitimité certaine de leur culture).

En bref c'est une réelle lecture engagée et militante que nous confie l'autrice et elle est portée par une protagoniste que l'on adore détester ! L'incongruité et la méchanceté de certaines de ces réflexions ne font qu'augmenter notre volonté de voir les auteurs représentantifs des minorités réellement prendre voie au chapitre 🏳️‍🌈
En outre, certaines des pensées de l'autrice s'agissant des difficultés d'accès à l'édition, de la concurrence parfois déloyale entre auteurs/ autrices ainsi que du caractère éphémère du succès m'ont beaucoup plu. Je pense qu'elles sont assez représentatives de ce milieu qui demeure très difficile à percer.
Enfin c'est vraiment une lecture page Turner dans laquelle différents événements pour le moins intrigants se succèdent pour pouvoir laisser place aux divers sujets politiques en littérature que l'autrice veut aborder !
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Ce roman me laisse pantoise, mon avis est mitigé.
On est plongé ici dans une critique du monde de l'édition et de l'appropriation culturelle. le livre est objectivement bon. Il est bien écrit, les pages se tournent toutes seules. L'écriture est fluide et addictive.
Les thèmes abordés le sont correctement. La satyre est en elle même réussi. En effet, le personnage principal est bien développé et sert correctement les messages passés. J'ai rarement autant détesté un personnage principal. Elle incarne parfaitement l'appropriation culturelle dans toute sa splendeur. le tout en étant persuadée de bien faire, de servir la communauté à laquelle elle n'appartient pas.
Les problèmes du monde de l'édition sont également bien amenés et bien menés. La partie de descente aux enfers des auteurs à succès est impressionnante.
Néanmoins, la partie thriller m'a laissée un bon goût de "tout ça pour ça". J'ai trouvé dès le début le dénouement de l'histoire qui au final n'est pas totalement résolue. La fin reste en suspend pour une paranoïa installée sur plusieurs chapitres. J'ai été déçue de cette partie thriller et de la fin proposée.
En somme, il s'agit là d'un bon livre qui n'a tout simplement pas fonctionné pour le public que je suis.
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