Envers et malgré nous

Je remercie chaleureusement l'auteur Laurent Koessler ainsi que les Editions Jourdan pour ce service presse !
"Envers et malgré nous", le brillant roman historique signé Laurent Koessler est un récit poignant, une réflexion sur le transgénérationnel, la nécessaire résilience, la compréhension que le blanc et le noir sont entremêlés, que ce qui passent pour des vérités cachent, bien souvent, une réalité tout autre. Pendant longtemps, l'historiographie concernant les "Malgré nous", surnom donné aux Alsaciens et Mosellans, qui n'eurent d'autres choix que d'entrer dans la Wehrmacht ou la Waffen SS,, fût placé sous le signe de la collaboration, de l'immoralité d'avoir combattu sous l'uniforme allemand. le récit des "Malgré nous", c'est dans ce roman, la petite histoire qui rejoins la grande histoire. Accusé d'avoir collaboré de leur plein gré avec les Allemands, les "Malgré nous" ont souffert pendant longtemps des images caricaturales permettant de simplifier, au possible, l'engagement de ces Alsaciens et Mosellans, contraint par la force, sous peine de représailles pour leurs familles et eux mêmes, à combattre sous l'uniforme allemand. C'est l'histoire d'un grand père et de son petit-fils Etienne Weber. Ce dernier est journaliste et s'intéresse à l'histoire de sa région et notamment au passé de son grand père. Lorsqu'un ami, spécialiste de ces questions en tant qu'historien, apprend à Etienne que son grand père avait servi sous l'uniforme de la Waffen SS en tant que volontaire, le choix de ce petit-fils est très clair, il va renier son grand père et n'assistera même pas à son enterrement. La violence de la découverte de ce passé d'un grand père pourtant si doux et aimant, fait terriblement mal à Etienne, d'autant plus qu'Hélène, sa compagne, est juive. Laurent Koessler nous plonge dans les années noirs et fait surgir que ce que l'on appelait "un choix" est en réalité une coercition où l'on explique aux jeunes recrues qui sont aux yeux des nazis des Allemands de seconde zone, mais des Allemands quand même, puisque l'Alsace et la Moselle ont été rattaché au Reich. Depuis la défaite de Sedan et l'abdication de l'empereur Napoléon III en 1870, l'Alsace et la Moselle ont été rattaché au Reich allemand. En 1914 déjà, l'armée allemande contraint les jeunes conscrits alsaciens et mosellans à se battre contre leurs frères du côté français. Les Allemands ont voulu intégrer de force ces hommes et femmes en les contraignant à oublier tout ce qui faisait d'eux des Français. En 1918, ces régions retrouvent le giron de la France et ce jusqu'en juin1940 et la trahison du régime de Vichy sacralisé sous les traits du maréchal Philippe Pétain. Abandonné à son sort, une nouvelle fois, l'Alsace et la Moselle sont condamnés à l'assimilation à marche forcé au IIIème Reich. Ce roman, c'est l'histoire d'une famille tiraillée, brisée, écartelée entre leurs désirs profonds, un patriotisme faisant le choix de la France, mais une réalité terrible, ce régime nazi qui broie et recherche au fur et à mesure que les défaites font vaciller leurs espoirs d'un Reich devant durer mille ans. le grand-père d'Etienne a laissé un texte pour son petit-fils où il nous conte sa vie, ses espoirs, la vie, l'amour, la mort et la puissance du destin. A contre coeur, Etienne se plonge dans la lecture de ce texte qui bouleverser cet homme pétris de certitudes, notamment celle que son grand-père est un nazi, qui plus est, un SS. Mais les choses ne sont ce qu'elles semblent être. Plongeant dans l'enfance et l'adolescence de son grand père, de ses premiers amours, des drames qui ont secoué sa jeunesse bafouée par l'irruption de la guerre. A l'été 1942, la machine de guerre nazi a besoin d'hommes.. A l'Est, le Blitzkrieg a depuis longtemps échoué et les nouvelles, du front près de Stalingrad, sont mauvaises. le reste, je vous laisse le soin de le découvrir. Particulièrement réaliste dans sa façon d'appréhender la complexité de l'engagement forcé des Malgré nous, l'auteur, aidé d'un ami docteur en histoire, spécialiste de cette thématique, entreprend, au prisme de ce point de vue d'un tout jeune homme durant la guerre, de révéler les épreuves subies. Un roman historique fascinant, passionnant de par son réalisme. On s'attache aux différents personnages, à leurs parts d'ombre et de lumière. C'est sans doute celle-ci la morale de ce livre, s'il doit en avoir une, ne jamais juger l'histoire d'hier à l'aune du présent et de nos certitudes, nos croyances. "Envers et Malgré nous" de Laurent Koessler, aux éditions Jourdan, est un formidable roman historique dont je ne peux que vous conseillez la lecture.
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Je remercie l'auteur de m'avoir confié son magnifique roman ! Quel travail !
J'ai été franchement émue par l'histoire de Louis.
Je ne connaissais absolument pas ce fait historique.
Les "Malgré nous" et leurs histoires m'étaient totalement inconnu, jusqu'à présent.
L'auteur a su mettre en avant l'Histoire de cet homme qui a été courageux, même outre tombe.
Je me suis prise d'affection, et pour le jeune homme qu'il a été,
et pour le grand-père qui tente d'expliquer à son petit-fils -Etienne- l'histoire de son passé.
Alors par contre, je n'ai eu aucune empathie envers le personnage d'Etienne.
Dès le début du roman, je ne l'ai pas du tout apprécié ! Et plus les chapitres se sont enchaînés, plus il m'a semblé énervant...
Faute à ses paroles contre son grand-père. Je trouve qu'il n'a pas cherché plus loin que le bout de son nez...
Et puis quand il ouvre enfin les yeux, j'ai trouvé ses réactions prévisibles, mais aussi trop facile...
Et puis, il y a les personnages secondaires. J'ai eu un coup de coeur pour Louis, mais également pour son compagnon d'infortune -Jean-
qui est près d'Etienne pour pouvoir lui témoigner son passée, mais surtout pour le remettre en place !! Et ça, j'ai adoré !
On pourrait dire que c'est un "petit vieux" d'aujourd'hui, qui n'a pas sa langue dans sa poche, et ne se gène pas pour dire le fond de sa pensée !
Je dois aussi vous avouer que l'écriture m'a un peu déroutée. Autant, l'écriture de Louis, belle, raffinée, m'a totalement convaincue.
C'est convaincant qu'un homme de son âge et ce genre de language.
Autant l'écriture d'Etienne -trentennaire- beaucoup moins. L'auteur n'a pas différencié les deux écritures, ça m'a un peu dérangé.
Mais ça n'est qu'un détail, parce que l'âme du roman, le point névralgique est l'auto-biographie qu'a écrit Louis pour son petit-fils.
C'est émouvant, effroyable, beau... Il y a beaucoup de date, de lieu, ect...fférencié les deux écritures, ça m'a un peu dérangé.
Mais ça n'est qu'un détail, parce que l'âme du roman, le point névralgique est l'auto-biographie qu'a écrit Louis pour son petit-fils.
C'est émouvant, effroyable, beau... Il y a beaucoup de date, de lieu, ect... pour ceux d'entre nous qui aime apprendre
(et je salue le travail de l'auteur pour ses recherches) mais il y a aussi cette intrigue tout autour des "Malgré nous".
Et je dois avouer que c'est vraiment bien mené. On connait l'issue dès le départ, c'est inévitable,
mais on en apprend plus sur le passé de ce grand-père qui a caché son histoire à toute sa famille.
Un roman que je ne peux que conseillé aux personnes qui, comme moi, aime en apprendre toujours plus sur l'Histoire de la seconde guerre mondiale.

Étienne avait une relation très complice et très forte avec son grand-père. Son regret était que ce dernier ne se confie pas au sujet de son vécu durant la guerre. Il esquivait systématiquement les questions. Son petit-fils l'a toujours admiré pour son courage et ses valeurs et a eu « besoin d'entendre le héros qu'il a été » (p. 40). Il a alors demandé à un ami historien d'enquêter sur les actes de son aïeul. Il a été dévasté par la honte, quand il a appris que le livret militaire de son héros révélait une histoire différente de celle qu'il imaginait. Il a découvert que Louis Weber a combattu dans le mauvais camp, qu'il était un Malgré-Nous. Alors que l'article 23 de la convention de la Haye stipule que « Il est interdit de forcer les populations des territoires occupés à prendre part aux opérations militaires contre son propre pays », l'Allemagne a enrôlé de force des Mosellans et des Alsaciens, après l'annexion de leur région, en 1940. Ils étaient forcés de combattre leur propre nation, sous peine de représailles envers eux et leur famille. Étienne pouvait entendre que les Malgré-Nous étaient des victimes qui n'avaient pas eu le choix. Mais son ami lui a précisé que son grand-père s'est engagé de son propre chef : la classe de 1922 à laquelle il appartenait ne comprenait que des volontaires. Meurtri par la déception, la haine et la colère, Etienne n'a plus parlé à celui qu'il aimait tant. Trois ans plus tard, l'être honni est décédé et Etienne a refusé d'assister à ses obsèques.


Quelques mois après la mort de Louis, il apprend que ce dernier lui a légué un témoignage ; il a confié le manuscrit à un couple, installé dans le village de son enfance. Étienne accepte de s'y rendre. Il est prêt à entendre les raisons qui ont conduit Louis à commettre l'impardonnable, même s'il est persuadé que rien ne peut justifier un passé nazi.


Dès le début de sa lecture, il reconnaît l'homme qu'il a aimé à travers les valeurs exprimées. Aussi, il attend, avec appréhension et impatience, de découvrir le moment qui a transformé un petit garçon, fier d'être français, aux nombreuses qualités humaines, en un monstre, engagé volontairement auprès des Allemands. le précieux héritage de Louis révèle qu'une mention sur un papier ne permet pas de juger. Un mot seul ne suffit pas à comprendre l'Histoire d'une personne.


La première fois que j'avais eu connaissance des « Malgré-Nous », c'était en lisant Un homme tranquille de Yves Jacob. Alors que je vivais en Lorraine et que j'avais même passé une partie de mon adolescence en Moselle, j'avais été surprise de n'avoir jamais entendu parler de ces hommes enrôlés de force dans l'armée allemande. J'ai constaté que, sur mon blog, je n'avais chroniqué que deux livres sur ce sujet. Lorsque j'ai reçu Envers et malgré nous, j'ai indiqué le thème à mon mari. Il est né en Lorraine et n'a jamais quitté la région, pourtant, il n'a jamais entendu parler des Malgré-Nous. L'Histoire semble vouloir effacer leur existence et je remercie Laurent Koessler d'oeuvrer pour leur éviter l'oubli. de plus, même si le nom, qui était donné à ces hommes, m'était connu et que je savais l'opprobre dont ils avaient été victimes après la guerre, je n'avais jamais lu un récit aussi circonstancié. J'étais ignorante de nombreux faits tragiques décrits dans ce roman. le travail de documentation est énorme et l'auteur apporte des explications claires sur les évènements et le contexte dans lequel ils se sont produits.


Le récit alterne entre le vécu de Louis et la manière dont Etienne reçoit ses confidences. J'ai pu observer un parallélisme entre ses réactions et mes réflexions. Ce roman semble puiser les émotions dans notre coeur et nous oblige à nous confronter à ces terribles questions : « Qu'aurions-nous fait si la vie de nos proches était menacée ? Comment aurions-nous agi face à un soldat de la même nationalité que nous ? Comment justifier aux alliés russes le port de l'uniforme ennemi ? Aurions-nous pu confier l'indicible à nos descendants ? », etc. Il interpelle, également, sur la facilité à juger l'Histoire avec la perception du monde actuel. « L'héroïsme paraît toujours si facile quand on n'est pas soi-même devant le précipice… » (p. 11) J'ai déjà pensé qu'il m'était impossible de savoir comment je me comporterais face à l'horreur, si la sauvegarde de ma vie ou celle de mes proches dépendaient de mes actes, si j'étais forcée à l'impardonnable.


Envers et malgré nous est un roman bouleversant sur une page méconnue de l'Histoire. Il donne la parole à ceux qui n'ont pas osé parler, à ceux qui ont été jugés sans être entendus.


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Bonsoir,

Merci beaucoup à Laurent Koessler Auteur de m'avoir permis de découvrir un pan d'histoire grâce à son livre « Envers et malgré nous » aux Editions Jourdan. Un trentenaire, journaliste, renie son grand père qu'il adore parce qu'il découvre qu'il a fait partie des SS. Faut il croire les éléments de manière brute ? ne faut-il pas chercher plus loin que ce qui semble une évidence ? C'est ce que nous apprendrons en suivant le parcours de cet homme à la recherche du passé de son grand-père.
Une découverte d'un pan d'histoire car dans ce livre très bien documenté nous découvrons que la partie Alsace Lorraine n'a pas été épargnée par la seconde guerre mondiale ce que nous savons tous mais j'ai ainsi appris l'existence des malgré-nous, ces hommes enrôlés de force dans l'armée allemande puisque le territoire était déclaré allemand lui aussi. Passionnant et instructif.
Quatrième de couv. Ce récit se base sur le témoignage post-mortem d'un homme devenu SS par obligation envers sa région, son pays. Acculé par son passé nazi, Louis Weber va se livrer, témoigner, confesser l'inénarrable, pour qu'aucun ne puisse jamais plus le juger sans savoir... malgré lui.
Le jour où il découvre le passé nazi de son grand-père, Étienne Weber tourne définitivement le dos à cet homme qu'il a tant admiré. Des années plus tard, le décès de son aïeul fait ressurgir un improbable témoignage adressé à son intention. Son besoin de comprendre l'impardonnable, et sa curiosité de jeune journaliste, vont le convaincre de rencontrer ce couple d'anciens qui héberge le manuscrit. Là-bas, dans ce village de l'est de la France où grand-père Louis a vécu. Où le meilleur puis le pire se sont autrefois noués.

Cette immersion en terra incognita va confronter Étienne à l'histoire d'un homme, d'une région, d'une époque contrastée, et à la tragédie collective des " Malgré nous ". Et parallèlement exhumer une terrible vérité qui va bouleverser son rapport à son existence...

Et si c'était moi ? Oui... si moi aussi j'avais été confronté à la nécessité de rentrer dans les rangs de l'occupant, au risque de finir dans un peloton d'exécution. Si j'avais dû refuser d'abattre un innocent, en étant certain de me condamner, et mes proches par la même occasion. Si du haut de mes vingt ans, j'aurais été capable de sacrifier mon existence sur l'autel de l'honneur, de la patrie, et du sang versé pour autrui.

Bien que titulaire d'un Master recherche en histoire contemporaine et donc passionné d'histoire, je n'avais jamais entendu parler des "Malgré Nous". La "Grande Histoire" semble vouloir effacer leur existence et il nécessaire, en premier lieu, de remercier Laurent Koessler d'oeuvrer pour leur éviter l'oubli.

Le récit décrit et narre le destin tragique de Louis Weber en alternant avec des passages qui montrent la manière dont Étienne reçoit les confidences de cet homme, qui n'est autre que son grand-père. Comme pour marquer une pause, ces courts passages de réflexion d'Étienne permettent également au lecteur de remettre de l'ordre dans ses pensées.
En effet, ce roman questionne le lecteur et l'oblige à se confronter à ces terribles questions : "Qu'aurais-je fait si la vie de mes proches était menacée ? Comment aurais-je agi face à un soldat de la même nationalité que moi ? Comment justifier aux alliés russes le port de l'uniforme ennemi ?", etc. L'ouvrage interpelle aussi sur la facilité à juger L Histoire avec la perception du monde actuel, ce dont il faut bien évidemment se garder de faire.

Envers et malgré nous est un roman bouleversant et terriblement captivant sur une page méconnue de l'Histoire. À n'en pas douter, nombreux sont les lecteurs qui auront le désir d'en savoir plus sur les "Malgré Nous" au sortir de cette lecture. Les personnages sont attachants et ont de fortes personnalités. La plume est fluide, généreuse et on a toujours envie de connaître la suite des aventures de Louis.
Le travail de documentation est sérieux, d'une grande rigueur, et la collaboration de l'auteur avec l'historien Nicolas Mengus a, semble-t-elle, porté ses fruits. La documentation apporte des explications claires sur les évènements et le contexte dans lequel ils se sont produits. Les notes de bas de page viennent enrichir le roman d'informations complémentaires sans pour autant rentrer dans des détails superflus. Les lecteur n'est donc pas noyé par le contexte historique, mais possède tout de même toutes les clés nécessaires à la bonne compréhension du texte.

Pour conclure, il faut remercier Laurent Koessler de donner la parole à ceux qui n'ont pas osé parler, à ceux qui ont été jugés sans être entendus et aux oubliés par L Histoire.