AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4

sur 3114 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me suis dit, il y a un certain temps maintenant, qu'il fallait que je tente de lire un Stephen King, et après quelques essais qui n'ont pas déclenché de passion chez moi, je me suis plongé dans Mr Mercedes et l'ai dévoré, de même que j'ai englouti la trilogie Bill Hodge en entier, puis je suis passée à l'Outsider (que j'ai un peu moins aimé), et L'institut me tendait les bras.

Et ce dernier roman lu, je l'ai adoré au point de m'y réfugier jusqu'à deux heures du mat. Je crois bien que je deviens addicte. Il faut dire que ce maître du suspense sait y faire : il vous amène des personnages hors du commun auquel on s'attache volontiers, prend bien son temps pour décrire l'environnement, les caractères des personnages, pour insinuer délicatement des indices et des éléments pour entretenir la flamme qu'il allume chez le lecteur, un peu comme dans une montagne russe : on monte tout doucement, on s'arrête un peu en haut et puis zou, c'est parti pour le grand saut, celui qui vous met sens dessus dessous, qui vous donne des sueurs et vous mets dans tous vos états, saupoudrant le tout d'un bon gros soupçon de fantastique.


Dans le présent récit, il s'agit d'enfants, d'enfants hors norme, soit, mais d'enfants, de petits êtres sans défense (croit-on), à qui ont inflige d'affreuses souffrances physiques comme morales. Un tout assez manichéen, des bons très bons, des méchants très méchants. Rien de très original... Mais bon, une fois plongé dans le roman, on oublie qu'il y a une vie en dehors, et quand on revient à la vie normale, on continue à se demander comment ils vont pouvoir se sortir de cette prison trop bien gardée, avec pour seules armes, la télékinésie ou la télépathie dont ils pourraient se servir s'ils étaient plus performants dans ce domaine... Mais hélas...

J'ai vraiment passé de bons moments de lecture, même si quelques incohérences ont pu se faire sentir avant le dénouement et même si parfois, l'auteur donne l'impression de diluer pour faire durer le plaisir.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
Commenter  J’apprécie          841

- Bonjour. Vous devez être monsieur Antyryia n'est - ce pas ? Veuillez vous asseoir s'il vous plaît.
Légèrement intimidé par cette femme maigre, d'apparence austère, et plus plate qu'une limande, je prends place sur la chaise de l'autre côté de son bureau.
- Je suis Madame Sigsby et c'est moi qui dirige cet endroit, enchaîna - t - elle.
Je ne peux m'empêcher d'être surpris d'être reçu directement par la P.D.G sans même passer au préalable par le service des ressources humaines.
- Euh, eh bien enchanté Madame Sigsby. Comme vous l'avez deviné c'est l'agence Pôle Emploi qui m'a envoyé ici et je suis là pour l'entretien d'embauche. Ils m'avaient aussi proposé un poste de veilleur de nuit mais les horaires imposés étaient nocturnes alors j'ai préféré décliner cette offre et me voici.
- Avant d'examiner avec vous l'ensemble de vos compétences, j'aimerais vous poser une question toute simple : A votre avis, que fait on dans cette entreprise ?
- Eh bien étant donné qu'elle s'appelle L'Institut j'imagine qu'on y prodigue de nombreux enseignements à de jeunes enfants.
- Vous n'êtes pas loin de la vérité, mais l'éducation ici pratiquée n'a rien de scolaire. Je vais vous expliquer en quelques mots ce qu'on fait ici pour que vous en compreniez les grandes lignes mais rien de ce que je vais vous dire ne devra sortir d'ici. Si vous répétez le moindre mot de cet entretien à l'extérieur de ces murs vous serez découpé puis broyé en morceaux tellement petits que vous tiendrez dans un pot à confiture.
J'acquiescai bien évidemment, en grand habitué des séries médicales et de la notion de secret professionnel, laissant Madame Sigsby poursuivre.
- Sachez tout d'abord que l'Institut existe depuis près de soixante-dix ans. Et qu'ici on sauve le monde des pires menaces. Si vous travaillez avec nous vous participerez à votre échelle au bien de l'humanité toute entière.
- Où est-ce que je dois signer ? demandais-je, tout excité à l'idée d'oeuvrer ainsi pour mon prochain.
- Ne m'interrompez pas quand je parle ! me coupa la longiligne Madame Sigsby.
Elle reprit alors son monologue. Je n'osais plus broncher.
- Comme vous le savez sans doute, on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. C'est la raison pour laquelle l'Institut enlève des enfants âgés le plus souvent de huit à seize ans au taux de BDNF élevé qui ont des capacités de TK ou de TP. Notre équipe médicale les évalue d'abord à l'Avant avec une batterie de tests ordinaires, différentes injections, on leur fait voir des points lumineux également afin de développer leurs capacités. Quelques semaines plus tard ils se rendent à l'Arrière pour accomplir leur véritable rôle et terminent leur séjour à l'Arrière de l'Arrière.
Dubitatif, je levais alors la main avant de risquer de prendre la parole sans autorisation.
- J'imagine que vous avez pas mal de questions. Je ne pourrai certainement pas répondre à toutes mais je vous autorise à les poser.
- Eh bien tout d'abord, ça veut dire quoi TP ou TK ?
Madame Sigsby s'empara s'empara alors d'un manuel de 600 pages sur lequel on pouvait lire L'institut en lettres blanches avec en couverture un petit garçon dans une chambre sur une voie de chemin de fer. Et ce mode d'emploi était rédigé à en croire la couverture par le grand Stephen King himself, dont le nom apparaissait quant à lui en un relief doré.
Elle feuilleta rapidement le pavé jusqu'à me lire un extrait :
"TP, ça veut dire télépathe. Et TK ...
- Télékinésie."
Sachez cependant que les télépathes sont devenus une denrée de plus en plus rare, me précisa la patronne de l'Institut.
- Et BDNF ? C'est pour Banque du Nord de la France ?
- Très drôle monsieur Antyryia. Il s'agit du facteur neuropathique dérivé du cerveau qui nous permet dès la naissance de ces petits prodiges de les identifier et de les enlever le moment venu.
A ce sujet, avez-vous une expérience militaire ? Vous pourriez alors rejoindre l'équipe Rubis ou l'équipe Opale. Elles sont chargées de nous livrer les jeunes prodiges après avoir massacré toute leur famille.
Très intéressé par cette opportunité professionnelle qui devrait en outre me rapporter un maximum de blé, j'essayais de me vendre.
- En effet Madame. J'ai effectué mon service militaire. J'ai passé neuf mois à Paris à la Direction Centrale de Protection et de Sécurité de la Défense, l'équivalent de la police des polices dans l'armée. Mon travail principal consistait à appuyer sur un bouton afin d'ouvrir la barrière à chaque fois qu'un véhicule devait rentrer dans cette zone de haute sécurité.
- Et avez-vous une bonne expérience des armes à feu ?
- Pendant mes classes, à Reims, j'ai tiré deux fois avec un fusil d'assaut. Et je crois me rappeler avoir touché une fois ma cible.
- Je crains que ce ne soit pas suffisant. En tout cas vous ne pourrez pas rejoindre nos commandos ni l'équipe de sécurité de Monsieur Stackhouse. La prochaine cible, un jeune homme du nom de Luke Ellis aux talents balbutiants de télépathe également surdoué, risquerait de vous donner trop de fil à retordre. Peut-être l'équipe du docteur Hendricks ? Est-ce que vous avez des connaissances médicales assez pointues ?
- Parfois j'arrive à m'automédicamenter, répondis-je en toute sincérité.
- Je pense donc qu'on peut éliminer cette hypothèse également. Alors préféreriez-vous être technicien, intendant, travailler au réfectoire ou encore espionner la marmaille avec l'ensemble du personnel d'entretien ?
Pensant que j'étais mal à l'aise avec l'idée de torturer des enfants, Madame Sigsby crut bon de préciser qu'il ne fallait surtout pas les considérer comme tels, mais comme des cobayes qui étaient la propriété de l'Institut et qui devaient être sacrifiés sur l'autel de la préservation du plus grand nombre.
- Ca vous dirait de travailler avec un taser ?
- Si vous me prenez par les sentiments, répondis-je avec les yeux illuminés et plein d'espoir.
- Sachez qu'ici on pratique beaucoup la carotte et le baton. Comme vous vous en doutez les enfants sont parfois un peu perturbés lorsqu'ils sont enlevés pour être emmenés ici. J'ai beau les rassurer hypocritement, certains doutent, d'autres se rebellent comme Nicky Wilholm, actuellement à l'Avant. Votre travail consisterait donc à punir les plus récalcitrants, c'est à dire ceux qui refusent les piqûres et les expériences auxquelles ils n'échapperont de toute façon pas. Dans ces situations quelques volts s'imposent jusqu'à briser les plus récalcitrants. A l'inverse, s'ils font sagement ce qui leur est demandé, s'ils ne protestent pas par exemple au moment de leur prendre la température par la voie rectale, alors vous devrez les récompenser avec quelques jetons. Notre but est de les rendre les plus malléables et dociles possible.
- A quoi servent ces jetons ?
- C'est la monnaie avec laquelle ces enfants peuvent s'acheter de petites récompenses : Accès restreint à un ordinateur, distributeur de sodas et de friandises, et même alcool et cigarettes.
- A huit ans ? m'exclamai-je
- Vous seriez surpris de voir ce que certains sont prêts à faire pour tenter d'oublier qu'ils sont ici. Et les rendre dépendants est une autre façon de les contrôler me dit-elle avec un clin d'oeil.
- Où est-ce que je signe ? demandai-je, salivant d'avance à l'idée d'en faire baver à tous ces petits prodiges mentaux.
- Ici et ici, me dit-elle, en me tendant ensuite mon exemplaire avec le manuel rédigé par Stephen King.
- Vous commencerez dès lundi prochain, poursuivit-elle. Ce qui vous laisse le temps de vous imprégner de notre réglement. Tout est dans ce roman.
- Un roman ? m'interrogeai-je en feuilletant quelques pages et je frissonais en tombant sur les extraits suivants :
"Il pensa aux Juifs à qui on tatouait des numéros sur les bras quand ils entraient dans les camps, à Auschwitz ou Bergen-Belsen."
"Il repensa aux camps de concentration et aux expériences horribles, stupides, menées par les nazis."
- Oui, plutôt que de faire un réglement barbant on a fait appel à un spécialiste qui nous a rédigé une version catastrophe de ce qui pourrait arriver à notre Institut si on ne prend pas toutes les précautions nécéssaires, ce qui rend notre personnel bien plus attentif aux risques tout en lui apprenant tout ce qu'il doit savoir sur le fonctionnement de cet endroit. Vous connaissez Stephen King ?
- Plutôt oui, je dois avoir lu les trois quart de ses romans environ !
- Alors vous vous doutez bien que quand il a appris qu'un centre hébergeait des enfants aux capacités spéciales et qu'on lui en a expliqué le fonctionnement, il n'a pas pu s'empêcher de rédiger une oeuvre sur le sujet à notre demande. A croire qu'il est retombé à la fin des années 70 ou début des années 80 d'ailleurs et qu'il retrouvait à la fois les prémonitions du jeune Danny de Shining, les pouvoirs de télékinésie de Carrie, la pyrokinésie de Charlie ou encore l'amitié unissant les enfants dans Ca. Vous savez que l'enfance et les pouvoirs psychiques ont longtemps été une grande source d'inspiration pour l'auteur américain qui a ainsi saisi l'opportunité de revenir à ses premières sources d'inspiration.
- Et c'est un grand King ?
- Vous vous ferez votre propre avis. En tout cas c'est un réel plaisir de le retrouver à écrire sur ses anciens thèmes de prédilection. Pour ma part en tout cas j'ai adoré même si j'ai trouvé la fin un peu confuse, surréaliste et exagérée.
Le téléphone interrompit notre échange.
- Parfait. Amenez-la le plus rapidement possible. Je vais prévenir Madame Alvorson pour qu'elle lui prépare tout de suite sa chambre.
Une fois que Madame Sigsby eut raccroché, je l'interrogeai des yeux.
- L'équipe Opale vient de capturer une nouvelle pensionnaire, Kalisha Benson. Ses parents ont tous deux été tués et l'opération s'est très bien déroulée me dit-elle avec un grand sourire. Les télépathes sont devenus tellement rares de nos jours ! Je compte donc sur vous dès la semaine prochaine pour dompter cette jeune femme avec l'aide de nos autres intendants. Merci pour votre enthousiasme Monsieur Antyryia. Je dois vous laisser maintenant.
L'entretien d'embauche s'acheva sur une franche poignée de main.
Il sera encore temps lors de ma prise de fonctions de parler de mes émoluments.
Commenter  J’apprécie          7911
Dans l'épilogue de ce roman, une phrase résume tout à fait les romans de Stephen King : Rendre l'impossible plausible.
Tout est dit.
L'institut est un roman du grand Stephen King que j'ai beaucoup aimé. Je n'ai pas vraiment d'avis à donner ni d'analyse à faire après la lecture de cette histoire. Juste que les 815 pages se sont tournées facilement, que j'ai passé un bon moment de lecture. Stephen King nous embarque et c'est tout ce que j'avais envie, me laisser embarquer...
Commenter  J’apprécie          671
Rien de tel pour finir l'année qu'un petit Stephen KING. Enfin petit, façon de parler : 768 pages, mais englouties comme s'il y en avait à peine 200 !
Un King qui nous parle d'enfants avec des pouvoirs télépathiques et télékinésiques, j'entends d'ici les détracteurs ronchonner : c'est du réchauffé, du déjà vu, le King ce n'est plus ce que c'était et bla bla bla. Alors je vous le dis maintenant, la suite ne va pas vous plaire parce que je ne suis pas du tout de cet avis. Ce livre m'a beaucoup plu.

La construction est ingénieuse : on commence par faire connaissance avec Tim, un ex flic qui semble aller là où le vent le porte, à mi-chemin entre le héros blasé et le hippie. Finalement il atterri dans un bled paumé dont l'auteur a le secret. En quelques pages le patelin en question a pris vie, je connais tout le monde, et je sais déjà qui je voudrais comme voisin, qui me fait flipper et qui sont les gus un peu louches à surveiller pour la suite. Je suis bien installé et là paf ! Plus de Tim… Eh ! mon nouveau pote ! Ce n'est pas sympa Mister King j'étais à fond là !
Tu m'emmènes où d'abord ? Je ne suis pas contente ! Faire connaissance avec un gosse ? Luke ? Visiblement c'est un intello le petit. Et voilà il m'a refait le coup en quelques pages je l'adore ce mioche. Je connais ses parents, son meilleur pote, son école, sa petite vie. Et hop une touche de fantastique pour saupoudrer tout ça et aiguiser l'attention du lecteur. Jusqu'à ce que je me retrouve à l'Institut et là coup de stress. On est loin de la colonie de vacances et la vieille peau qui dirige les lieux est carrément flippante ! Encore ‘il n'y avait qu'elle mais non !
Me voilà à trembler pour Luke et ses amis, à haïr les bourreaux, échafauder des hypothèses et des plans d'évasion ! L'ambiance se fait anxiogène mais il y a de la marge, le déroulement de l'histoire est maîtrisé et tout est parfaitement orchestré. La tension monte crescendo et les éléments du puzzle commencent à s'assembler.
J'en aurais presque oublié Tim, mon nouveau pote dans son bled paumé. Qu'est-ce qu'il vient faire dans cette histoire d'institut me direz vous? Moi aussi je voulais comprendre, c'est pour ça que j'ai dévoré le livre jusqu'à la dernière ligne et … maintenant je sais ! mais je ne vous le dirai pas !

Toutefois il m'a manqué un petit quelque chose (ah, vous voyez que je garde mon objectivité même pour le King). J'aurais aimé avoir peur et le palpitant qui s'emballe, les yeux qui courent plus vite sur les mots, l'angoisse qui m'étreint, sentir la pression et l'urgence. Oui bon je suis peut être un chouia exigeante tout ne peut pas être du niveau de Ca, Shining, Salem, Misery ou La ligne verte. Certes je n'ai pas frôlé la crise cardiaque mais le reste y était : les relations humaines, les personnages impeccables et tellement vivants, qu'il s'agisse des héros ou du tout petit rôle, les lieux tellement bien décrits qu'on les ressent, la critique de la société américaine distillée avec style et panache, les petits détails qui donnent de la consistance à l'histoire. Et surtout il y a la plume de Stephen KING et le charme qui s'en dégage. Des pages et des pages sans une seconde d'ennui. Une fois de plus j'ai été ensorcelée !
Commenter  J’apprécie          6327
Nombre d'excellentes critiques ont été commises sur ce roman, notamment celles de @gruz et d'@Antyrya qui m'ont convaincue (s'il en était encore besoin !) de le lire.
Tout comme eux, je suis une fan de la première heure et bien évidemment j'ai été frappée par ce retour aux sources des thèmes : les dons "psy", l'amitié entre ados qui se tiennent les coudes pour affronter les pires dangers, l'organisation secrète qui oeuvre "pour sauver le monde" mais de façon pas vraiment catholique, on retrouve ces gimmicks chers au King des années 70 et surtout 80 (et plus tard aussi, je pense notamment à "Dreamcatcher). Mais on sent que l'homme qui écrit a bien muri depuis et que le monde autour n'est plus le même non plus. Sans parler des lecteurs comme moi, qui sont devenus plus exigeants, plus blasés peut-être ?
Quoi qu'il en soit, il y a 20 ou 30 ans ce livre aurait récolté cinq étoiles sans l'ombre d'une hésitation. Maintenant j'en veux plus : cet Institut je l'aurais aimé encore plus glauque et anxiogène, avec du personnel encore plus sadique. Parce qu'il sait instiller des atmosphères terrifiantes, insidieusement, créer des personnages maléfiques, sans aucun scrupule. Oh, il y en a bien quelques-uns dans cette histoire, des tortionnaires sans scrupules que ça ne dérange pas outre mesure d'électrocuter ou de noyer des gamins au prétexte d'exacerber leurs prédispositions à la télékinésie ou à la télépathie. Mais il m'a manqué un petit quelque chose pour épicer ma lecture.
j'ai commencé par le négatif, une fois n'est pas coutume. Mais si j'ai quand même accordé quatre étoiles, c'est que j'ai totalement plongé dans ces 600 pages, même si je coupais parfois ma lecture, en alternance avec deux autres livres. Une façon de faire durer le plaisir...
La première partie a paru longue à certains, au contraire cela m'a plu de ne pas rentrer tout de suite dans le vif du sujet, de faire d'abord connaissance avec Tim qui à priori n'a absolument rien à voir avec un quelconque don psychologique et ne fréquente aucun enfant surdoué. La façon dont il atterrit dans un bled paumé nommé DuPray et y décroche son poste de veilleur de nuit peu sembler totalement tirée par les cheveux, et pourtant...cela m'a remis en mémoire certains choix impulsifs que j'ai pu faire, et qui ont modifié le cours de ma vie.
On quitte Tim au bout d'une cinquantaine de pages pour faire la connaissance de Luke, "le gamin intelligent", ainsi que s'intitule la seconde partie. Tellement intelligent qu'il s'apprête à rentrer à l'université pour y mener un double cursus, à 12 ans. Accessoirement, et pour son malheur, il arrive parfois à déplacer un plat (vide) sur une table, mais de façon anecdotique, il n'est pas franchement doué en matière de télékinésie. Mais cela suffira pour attirer sur lui l'attention des "recruteurs" de l'Institut...
Une fois confortablement installé (!) là-bas, il va se faire plein de potes, et vivre des expériences, disons, "inédites", dans ce qu'on appelle "l'Avant".
bon, ce n'est pas toujours le pied, mais il y a quelques compensations, sous forme de jetons distribué par le personnel après une bonne séance de tests.
Et si on a suffisamment de jetons, on peut s'offrir un paquet de cigarettes ou un jus de fruit "gonflé" à l'alcool pour décompresser, comme les grands.
Mais l'Avant, c'est un peu le club Med par rapport à l'Arrière, là où les gentils enfants atterrissent une fois qu'ils ont bien développé leur potentiel TK ou TP. Va falloir que ça serve à quelque chose, tout ce qu'on a investi sur leur tête, quand même, l'Institut n'est pas une oeuvre de bienfaisance ! Quoique, tout ça, c'est pour sauver le monde...
Je vous en ai assez dit, si vous voulez savoir le rapport entre Jim le veilleur de nuit et Luke le surdoué, c'est simple ! Yaka lire le livre.
Je crois que quand on lit un Stephen King, il faut vraiment s'affranchir des notions de vraisemblance ou de rationalité si on veut vraiment savourer les univers qu'il crée. Bien sûr, dans son impressionnante production il y a de l'excellent et du médiocre (perso je n'ai pas du tout aimé "Sleeping beauties", un de ses derniers), et il ne s'agit pas de crier au génie à chaque parution. Mais très honnêtement, je salue bien bas cet auteur qui arrive à captiver depuis des décennies tant de lecteurs toutes générations confondues, avec des histoires toujours différentes, dans des registres aussi variés, et avec une écriture de qualité. J'en connais très peu qui ont réalisé cette performance. Je comprends qu'il ne plaise pas à tout le monde, par contre j'ai du mal à admettre certaines critiques lapidaires qui démolissent ses écrits sans nuances. Lisez autre chose si vous n'aimez pas ! Mais laissez-nous savourer notre King annuel...
Commenter  J’apprécie          5910
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de Stephen King, et quoiqu'il en soit mon expérience de ce romancier reste assez limitée. J'avais beaucoup aimé mes deux précédentes lectures ( l'outsider et surtout 22/11/1963) et j'ai été un peu moins convaincue par celui-ci.
J'y ai trouvé des longueurs, notamment dans la partie qui traite de l'arrivée à l'institut de Luke et des expériences qu'il subit. J'ai trouvé l'idée de base moins originale: un groupe qui oeuvre en secret au nom d'un intérêt supérieur et tant pis pour les dommages collatéraux (dans ce livre ce sont des enfants! ....) J'ai eu du mal aussi à me passionner pour les pages sur l'exploitation des pouvoirs de ces enfants et leurs résultats.
Heureusement, il y a les personnages bien campés, attachants pour les bons et qu'on adore détester pour les méchants. J'ai retrouvé avec plaisir le don de l'auteur pour nous les rendre vivants, et susciter notre empathie à leur égard. J'ai aimé les liens qui se créent entre ces enfants et leur permettent d'être plus forts ensemble.
Et puis la tension qui monte, au fur et à mesure de l'avancée du roman et qui fait que les 600 pages du roman se lisent finalement très vite.


Commenter  J’apprécie          5633
Quand tu engloutis plus de 600 pages en 4 jours, c'est plutôt bon signe. Signe d'une histoire qui t'accroche et pour ça, il sait y faire Stephen King. Il te prend dans les filets de son écriture et il ne te lâche plus.

Alors j'ai eu mal et j'ai eu peur, j'ai tremblé pour tous les gamins de L'Institut.

Luke, bien entendu, le héros surdoué enlevé en pleine nuit après le meurtre de ses parents. Et puis Avery surtout. Ah Avery, si petit, si fragile, totalement démoli et pourtant si fort.

C'est qu'il s'en passe dans cet institut. Un endroit hors du temps planqué dans une forêt isolée du Maine. On y séquestre des enfants qui seraient doté de pouvoirs télépathiques et télékinésiques. Emprisonnés, maltraités, frappés, ils servent de cobayes à d'étranges expériences. Mais dans quel but ? Ne comptez pas sur moi pour vous le dire !

Alors oui, c'est vrai, il y a des longueurs, des moments où on se demande où le King veut en venir mais pourtant ça fonctionne. Un don incroyable pour créer un univers avec des personnages auxquels on s'attache ou qu'on exècre. Une indéniable facilité à instiller une ambiance délétère et oppressante.

Laissez-vous prendre au piège de L'Institut, vous au moins, vous êtes sûr d'en ressortir vivants…

Lien : https://bouquins-de-poches-e..
Commenter  J’apprécie          514
Un Stephen King comme je les aime, avec plus de normal que de paranormal (et beaucoup d'anormal aussi).
Luke Ellis, 12 ans est un gamin américain comme les autres, à ceci près qu'il s'apprête à intégrer à la fois le MIT et l'Université Emerson de Boston. Mais ses projets tournent court quand il est kidnappé en pleine nuit et transporté dans un endroit étrange, l'Institut, où il découvre que des expériences sont menées sur des enfants et adolescents. Et bientôt sur lui.

Certes, c'est un Stephen King, alors il y a un fond de fantastique dans cette histoire. Mais ce qui fait vraiment flipper, c'est qu'il n'y a pas de monstres, juste des hommes et des femmes glaçants d'horreur. J'ai aimé cette façon de créer un sentiment de malaise, puis d'angoisse et d'effroi, sans recourir aux gros artifices du genre. Cette fois, King effraie de manière indirecte : on n'a pas peur pour nous (au cas où un vampire passerait derrière notre fenêtre au moment où on lèverait le nez de ce livre), mais pour les jeunes protagonistes.
Parce que King sait avant tout créer un sentiment d'empathie, avec sa façon bien à lui de nous rendre ses personnages attachants, de nous donner l'impression qu'on les connaît et qu'on les aime depuis toujours ; ils nous ressemblent, avec leur petite vie, leurs petits rêves, leurs petits bonheurs -sauf qu'il leur arrive des trucs pas croyables, qui font battre notre coeur au rythme du leur. Et on retrouve donc tout ça dans "l'Institut", avec un King au mieux de sa forme.

Dans ce roman qui se lit d'une traite, il a trouvé le juste dosage entre récit social et aventure surnaturelle. Ce livre est un pur régal, une grosse tranche de plaisir de lecture qui condense le meilleur de Stephen King et le confirme dans son rôle paradoxal d'écrivain américain réaliste ET fantastique.
A l'approche des vacances, pensez à glisser ce livre dans vos bagages ; à coup sûr, il marquera votre été plus longtemps que votre bronzage !
Commenter  J’apprécie          4827
Le roman de Stephen King s'ouvre sur le récit d'un flic nommé Tim, licencié à cause d'une bavure. Celui-ci se trouve dans l'avion qui l'amène à New York. C'est alors que le personnel fait une annonce étrange ; il faut libérer une place contre une somme d'argent. Il accepte. Il se dirige alors vers le sud et trouve un emploi en tant que veilleur de nuit dans une petite ville du Sud. On entendra reparler de lui dans le livre lorsque cela sera nécessaire…
Plus loin, Un enfant de 12 ans Luke, surdoué est promis à un brillant avenir, il passe des tests pour intégrer en même temps deux universités prestigieuses, le MIT et l'université de Boston.
Mais le destin en décide autrement, il est brutalement kidnappé et arraché à sa famille pour rejoindre l'Institut où vivent d'autres jeunes enfants et adolescents particuliers aux pouvoirs surnaturels. Eux aussi ont été séparés de leur famille pour atterrir dans cet endroit lugubre où les chambres ressemblent à du déjà vu pour ceux-ci. Ils subissent des tests qui produisent de curieux effets sur eux. le personnel est inhumain, les enfants sont surveillés en permanence. Aidé par l'un des personnage, Luke va tenter de dévier son destin.
C'est à partir de là que l'action démarre sur les chapeaux de roue et que l'action s'accélère, on halète avec Luke, on angoisse, on étouffe, c'est l'un des meilleurs passages du livre. Il est assez long pour qu'on s'en délecte. Parallèlement d'autres actions tout aussi fascinantes sont développées.
La deuxième partie du livre comprend plus d'actions que la première qui s'étale en longueur, pour ceux qui aiment Stephen King, il ne faut pas se décourager face à ce pavé, il en vaut le coup.
Je ne peux pas en dire plus car le livre est basé sur le suspense. Il me rappelle un peu par certains côtés, le livre -1984- de Georges Orwell, il fait par ailleurs référence à des événements tragiques que le monde a connu en d'autres temps. Ce livre, me semble-t-il ressemble plus à une dystopie qu'aux thrillers habituels de Stephen King, toutefois le roman fait écho à d'autres oeuvres de King, une scène d'horreur est particulièrement développée, celle de la cantine et rappelle les autres histoires de l'auteur.
Je recommande ce pavé aux amateurs du genre surtout. Il est assez lourd à tenir entre les mains.

Commenter  J’apprécie          400
J'ai résisté le plus longtemps possible à la lecture de dernier roman de Stephen King, mais pas lui, dès que je suis entrée dans ma bibliothèque, il était là devant moi à me tendre les bras. Ni une, ni deux, il est tombé comme par magie dans mon sac.
J'ai prévenu mon mari et mes enfants que, à la minute où j'ouvre ce livre, pendant deux jours je n'existe plus.... Il faut mieux anticiper.
Deux jours après ma lecture bien plaisante, j'ai repris le cours de ma vie.
Stephen King retrouve les personnages qu'il affectionne tant, les enfants de 10 à 16 ans, cet âge entre l'enfant et l'adolescent, où tout est possible. Les enfants ont cette capacité de croire à l'incroyable.
Pour ceux qui connaissent, j'ai retrouvé un peu l'esprit de la série le Caméléon avec le Centre, devenu l'Institut, mais en bien plus trash. La justification des actes de ceux qui dirigent cet endroit laissent à désirer, ils se permettent les pires atrocités sur des enfants choisis. La cruauté des adultes est à la sauce King.
Un roman d'un bon cru, vivement le prochain.
Commenter  J’apprécie          390




Lecteurs (6606) Voir plus



Quiz Voir plus

Le quiz Stephen King !

Quel est le premier livre de King a avoir été publié ?

Shining
Dead Zone
Carrie
Le dôme

10 questions
1755 lecteurs ont répondu
Thème : Stephen KingCréer un quiz sur ce livre

{* *}