AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 27 notes
5
5 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Fuyant les terribles traumatismes psychologiques d'un drame qu'on imagine horrible, Victor a trouvé refuge au coeur des Alpes dans un petit hameau que l'hiver isole parfois du monde.
Deux longues années n'ont rien effacé de ses souffrances mais il a trouvé un peu de réconfort auprès de Josépha, l'énigmatique épouse de Charles, une sombre brute qui règne en despote sur le village.
Quand il retrouve son chien égorgé, Victor sait que Charles a décidé de mettre un terme à cette liaison qui le ridiculise. L'affrontement est inévitable.
Porté par une belle écriture lyrique, Manfred Kahn nous livre un premier roman noir magnifique avec deux âmes broyées par la violence, deux cabossés de la vie en quête de résilience qui reprennent leur existence en main et défient la mort dans le cadre majestueux des Alpes.
Commenter  J’apprécie          353
De quoi ça parle ?
Le Vestibule des lâches raconte une tragédie en huis-clos, même si, paradoxalement, elle a pour cadre une Vallée des Alpes du Sud dont on ne connaîtra pas plus précisément le nom. Victor est récemment venu s'installer dans cette Vallée pour fuir un passé qui ressurgira progressivement au fil du roman et sa route a croisé celle de Josepha et de Charles, le chef officieux des lieux. La liaison que Victor entame avec Josepha est l'amorce de la tragédie susmentionnée : car le mari cocu a par ailleurs un passif de mari violent, qui tient Josepha sous sa coupe. le roman débute par la découverte du chien égorgé de Victor, qui se met alors en quête de Charles, qu'il sait d'emblée être l'auteur du forfait. La narration de cette recherche, qui aboutira à la fin du roman, s'assortira de plongées dans le passé des personnages, qui réapparaîtra ainsi par bribes, et tentera de donner un sens à des existences à la dérive.

Mon avis :
Même si j'ai trouvé intéressante l'idée d'épurer l'intrigue au point de transformer les lieux et les personnages en quasi incarnation d'une essence, je dois avouer que je suis restée plutôt en dehors d'un roman qui, à mon sens, lorgne trop du côté du « nature writing » à la Gallmeister pour être convaincant. Un village isolé dont les habitants vivent entre eux comme si le monde extérieur n'existait pas, à mariner dans d'antiques querelles et à subir la loi d'un caïd local, aussi brutal qu'immoral, ça sent son copiage des patelins « à rednecks » du fin fond des États-Unis.
Et il n'y a pas que le cadre qui semble calqué sur ce genre de roman : les dialogues à la fois chiches et censés dire beaucoup en peu de mots ont quelque chose d'irritant. On a l'impression que, dans cette Vallée, personne ne peut parler simplement, mais que tout le monde s'exprime à coups de vérités existentielles d'autant plus profondes qu'elles sont chargées de sous-entendus et de menaces.
Enfin, le style n'aide pas à s'embarquer dans l'histoire, chargé de beaucoup trop de répétitions, d'affirmations sentencieuses et des descriptions dont le manque de souffle ne permet pas d'en faire accepter volontiers la fréquence. Bref, un rendez-vous manqué.

Un grand merci cependant à Babelio et aux Éditions Rivages, pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de la masse critique de Babelio.

https://lirelandoulerevedunemontmartroise.wordpress.com/2022/04/18/le-vestibule-des-laches-de-manfred-kahn/
Lien : https://lirelandoulerevedune..
Commenter  J’apprécie          60
Une vallée perdue, comme un refuge pour Victor qui depuis une année mène une vie quasi monacale parmi les gens de la vallée sans s'intégrer même s'il y a passé une partie de son enfance en vacances avec son père. On ne sait pas grand chose de Victor, au retour d'une randonnée dans la montagne, il retrouve son chien égorgé dans sa cuisine. Il sait qui a fait le coup, c'est Charles le mari de Josepha, une brute épaisse qui la tient sous son emprise tout comme le reste du village. Mais Josepha c'est vers Victor qu'elle est attirée, la guerre est déclarée et nous allons suivre ce triangle amoureux tragique. Je ne m'attendais pas du tout au thème développé par l'auteur sur le passé de Victor. Un thème que je vous laisserai découvrir et qui entraîne Victor hors des sentiers battus vers une résilience de longue haleine et une rédemption impossible. Pour Josepha c'est aussi une histoire compliquée, malheureusement plus banale, douloureuse aussi. Ces deux là, ils étaient fait pour se rencontrer. Un premier roman qui nous parle de l'ambiance sombre de la vallée, des chasseurs, des habitants sous emprise et du passé qui les lient. C'est bien écrit avec des scènes graphiques et atmosphériques dans le courant natural writing. J'ai apprécié particulièrement tout ce qui concernait les visions cauchemardesques des loups avec une scène déterminante. Un scénario où passé et présent se conjuguent pour un avenir qu'on espère mais dont on sait déjà qu'il ne se présente pas sous les meilleurs hospices. Étape par étape on apprend à connaître Victor avec des flash-back incomplets qui font apparaître la complexité de ce personnage. Un récit dont le fil se déroule inéluctablement sans que rien ne puisse empêcher ce qui doit arriver. Une belle découverte d'un nouvel auteur talentueux. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
Commenter  J’apprécie          60
Huis-clos dans l'enfer montagnard, dans celui aussi de la reconstruction de soi après la violence aveugle, conjugale ou collective comme lors d'un attentat. Hanté par ses souvenirs d'enfance, amnésique autrement, se retire dans la Vallée, un lieu de fantasmes, de représentations stéréotypées également. le vestibule des lâches se révèle un premier polar qui joue sur les codes (la redécouverte de soi, l'éternel trio amoureux, le nature writing...) mais auquel, notamment par son inscription contemporaine, Manfred Kahn donne un rien de singularité.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          60
Le noir n'est pas une couleur ; c'est le cri d'une femme déchirant la nuit moite, un crâne qu'on fracasse pour une poignée de dollars, par goût ou par lâcheté, une Buick aux vitres teintées qui vous suit lentement jusque dans vos rêves. Ainsi va la vie en noir, pour ne pas dire la vie tout court, depuis plus d'un siècle que ce roman de genre - ou d'avant-garde - bouscule la littérature mondiale.

Et croyez-moi, dans le vestibule des lâches, le noir est profond et mat. Il recouvre le monde comme un voile régulier et étouffant. le monde glacé de Manfred Kahn, romancier franco-écossais tout droit sorti des brumes, est une somptueuse vallée qui enferme et rend fous ses propres enfants, Charles, le Grêlé et tous les autres.

Pas la moindre trace d'espoir dans cette tragédie annoncée dès les premières pages du livre. le sang appelle le sang. Nulle manière non plus de déchirer le voile, ce que Victor et Josépha, couple illégitime de bêtes blessées, ne tenteront d'ailleurs à aucun moment - vous apprendrez que ces gens ont vécu l'indicible et savent qu'on ne sort pas des Abîmes. On ne fait que s'y enfoncer à chaque mouvement supplémentaire.

Quant à vous lecteurs, il vous faudra simplement observer la mécanique implacable broyer, une fois de plus, les êtres et les vies. Accompagné d'un Lagavulin, vous pourriez trouver ce spectacle réjouissant ; attention cependant à ne pas y prendre trop de plaisir : il y a des éclats de vérité dans ce livre et la meute des chiens enragés pourrait vous trouver, vous traquer et vous dévorer vous aussi.
Commenter  J’apprécie          50
Pour un premier roman, alors là , CHAPEAU!!! car tout y est, l'histoire originale, la structure du roman avec des retours dans le passé , nombreux mais bien gérés ....( on en voit souvent qui contribuent surtout à vous perdre...) ,une belle écriture simple ,facile à lire et un lieu où se passe l'intrigue , froide, grise, hostile .... Une vraie réussite et du coup, une impatience à découvrir son prochain livre!
Commenter  J’apprécie          40
Un auteur à l'écriture reconnaissable, voilà déjà une promesse tenue à mon sens. Une écriture ciselée, qui sait aussi se laisser aller au lyrisme et aux longues échappées (quelques fois trop longues ...mais cela reste rare). Quant au récit, autant dire qu'ici l'intrigue change de dimension et on entre dans un huit-clos ayant pour cadre un site grandiose : une vallée des Alpes et les grands espaces.
L'intrigue n'est ni démoniaque ni machiavélique, et voilà enfin un livre qui prend le temps. le temps de poser peu à peu ses personnages, même si on peut regretter que Victor ne nous livre pas tous ses secrets (à moins que d'autres opus soient dans les cartons). On s'étonne du caractère de Josepha, et on se surprend à imaginer son enfance, sa vie, ....Quant à Charles, est-il aussi méchant qu'il peut le laisser transparaître ? Pas un thriller au sens littéral du terme, pas plus un drame psychologique, ni même un récit social, ...Alors qu'est-ce donc que ce vestibule des lâches ?
Un agréable moment de lecture, un plaisir de suivre les personnages dans leurs contradictions (et elles sont nombreuses) .... Bref tout ce qui fait le plaisir d'un livre bien écrit. alors lisez-le et reparlons-en .... Rendez-vous dans les Alpes ...:)
Commenter  J’apprécie          40
Pour le choix de mes lectures, je fonctionne souvent à l'instinct.
Une couverture, un résumé en quatrième de couverture, deux des critères que je prends en compte même si certains trouveront idiot celui de la couverture, je l'assume.
Un livre c'est comme une personne : si la couverture est laide, vous n'aurez pas forcément envie de découvrir le contenu.
Ici, je la trouve superbe cette couverture même si au fond elle n'a pas de rapport avec le roman.
Et quel roman !
Certains seront très surpris car ici passé et présent se chevauchent au travers de la vie de Victor. Sa nouvelle vie qu'il essaie de construire dans la Vallée, dans un village de chasseur dominé par la montagne et ses Abymes, un lieu que les anciens disent maudit. Une nouvelle vie que vient chambouler une femme, Josepha, à la personnalité étrange, indéfinissable et dont le mari règne en maître sur la Vallée.
Son ancienne vie, avec sa femme et sa fille, dont il recouvre peu à peu le souvenir, après qu'ils ont été tous trois victimes des attentats à Paris.
Les personnages sont impalpables et déroutants.
Victor est un homme brisé physiquement mais aussi psychologiquement. Retrouver la mémoire est comme revivre sans cesse sa douleur. Quand il retrouve son chien tué dans sa cuisine, quand il comprend que Josepha est victime d'un mari violent, il a besoin d'explications, besoin aussi de retrouver un semblant de sérénité, de calme.
Josepha est la femme du « mâle dominant » d'une meute de chasseurs de la Vallée et de leurs chiens. C'est certainement le personnage le plus étrange de ce roman. Ni les autres personnages, ni le lecteur, ne parviennent à la cerner réellement.
Charles, le mari de Josepha, est quant à lui un personnage de « méchant » plus classique dans ces romans noirs qui se déroulent dans de petites villes reculées de France ou d'ailleurs.
Quant à la trame de ce roman, c'est bien évidemment un drame pour lequel on souhaiterait un « happy end » bien mérité mais existe-t-il des conclusions où tout se finit bien dans les romans noirs ? Je ne crois pas.
Le style enfin est aussi original que le texte auquel il s'applique. Il est de ces styles qu'on aime ou qu'on déteste, à l'image du magnifique roman de Noëlle Renaude Les Abattus (Rivages 2020). Personnellement, j'affectionne ces romans qui sortent du lot. C'est ici aussi un premier roman, il est magistralement réussi.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
Commenter  J’apprécie          40
Un grand merci a Babelio et masse critique pour l'envoi de ce livre ainsi qu'aux éditions Payot/Rivages.

Un livre poignant froid et dur comme l'histoire, j'ai pris plaisir a retarder ma lecture pour rester avec les personnages aussi énigmatiques que le récit.
L' histoire de Victor qui pour fuir un terrible évènement dont tout le monde a entendu parler, une fusillade a la terrasse d'un café ou sa vie va basculer. Il se voit partir pour essayer de faire face a toute cette horreur.
Il va s'isoler dans un hameau perdu dans les montagnes profondes et noires.
Mais dans la vallée ou il va trouver refuge règne en "maitre" au milieu des abymes un homme terrible , chasseur terrifiant que rien ne retient, homme sanguinaire prêt a tout.
Nous voila plonger dans une histoire terrifiante car Victor va rencontrer une femme qui n'est autre que la compagne de Charles, ce chasseur violent et terrifiant.
Cet homme vit en meute entouré de chiens dressés et de compagnons dangereux et tous aussi perturbés que leur "maitre".
Charles va vite comprendre ce qui se trame entre sa femme et Victor et annoncera la couleur en égorgeant le chien de Victor.
C'est alors que l'histoire va s'ensuivre pour définir le destins de ces êtres.
Histoire perturbante, on est plongé dans la neige, dans le froid, et dans l'oubli de cette vallée de montagnes inaccessibles au falaises affutées.
Un roman noir et méchant a la trame diabolique qui sort du lot, une belle découverte qui m'a emporté dans ces forets glaciales et que dont j'ai apprécié le style et l'écriture.



Commenter  J’apprécie          30
« Ici il convient d'abandonner toute crainte ;
la moindre lâcheté ici doit être morte.
Nous sommes venus au lieu que je t'ai dit,
où tu verras les gens dans la douleur
qui ont perdu le bien d'entendement. »
Dante, L'enfer et le Vestibule des lâches.
Je ne l'ai pas lu, mis à part quelques extraits, et je viens de comprendre, grâce à Manfred Kahn, que la poésie peut se trouver partout, même dans la lâcheté des hommes…
Je n'avais jamais entendu parler de Manfred Kahn. C'est normal, tu vas me dire, parce que c'est son premier roman. être édité, pour un premier roman, dans la Noire de M'sieur Rivages, t'as que deux solutions.
Soit tu as couché avec Gaston Gallimard, et il t'a jeté, donc tu as envoyé ton manuscrit à son concurrent, soit tu écris foutrement bien.
Le mec a l'air jeune, alors pour Gaston, j'ai un doute.
Pour faire simple, et éviter de perdre du temps, tu me connais, on va tout de suite pitcher ce que tu vas apprendre par les chroniqueurs bien intentionnés.
Victor est parisien. Et il a décidé de vivre au grand air. Décision qu'il a prise après avoir pris une bastos pendant l'attaque parisienne des terrasses de restaurants, et surtout parce que sa femme et sa fille sont mortes, juste en face de lui, en le regardant dans le fond des yeux.
Voilà.
Comme d'habitude, je ne vais pas te raconter l'histoire, mais juste te dire ce que tu vas y trouver.
Tu vas donc croiser Victor.
Celui qui vit sous la montagne, au pied des forêts. Pas très loin des Abymes, un endroit où il ne faut pas aller, parce qu'il est maudit et qu'il peut t'arriver des malheurs.
Tu vas croiser Josépha.
Josépha prend des photos. Et elle les colle sur le mur de sa maison. Des photos de la forêt, de la montagne, et de ce qu'elle trouve beau autour d'elle.
Tu vas voir aussi Charles.
Charles, c'est le mari de Josépha. le chasseur qui tue par plaisir et qui possède le village, la Vallée, et tout ce qui y vit. Sa femme, donc, y vit aussi, et elle est sa propriété.

T'en connais des mecs comme ça ?
Ces mecs qui imaginent que le fait d'avoir une paire de couilles leur autorise tout et n'importe quoi…
Tu connais tout le monde.
L'écriture de ce roman, j'aurais pu passer à côté et ne pas t'en parler, mais il est nécessaire de t'expliquer quelque chose.
Les attentats, celui du Bataclan, en particulier, d'aucuns ont déjà écrit des choses dessus. Et d'aucuns ont sans aucun doute réussi à partager la douleur et la peine immense ressenties au lendemain de ces actes ignobles.
La suite, sur le blog :
Lien : https://leslivresdelie.net/l..
Commenter  J’apprécie          30



Lecteurs (82) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2908 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}