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EAN : 9782743661847
336 pages
Payot et Rivages (17/01/2024)
3.83/5   27 notes
Résumé :
Dans une vallée alpine proche de l'Italie, un homme s'est installé dans une maison isolée. Il n'a presque aucun contact avec le voisinage; son unique compagnon est un chien. Un soir, alors qu'il rentre chez lui après être allé en ville pour son travail, il retrouve le chien égorgé, baignant dans une mare de sang. Il comprend aussitôt la signification de cet acte barbare. Il part à la recherche de Charles, le mari de Josepha, l'homme qui règne sur le village et la va... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Fuyant les terribles traumatismes psychologiques d'un drame qu'on imagine horrible, Victor a trouvé refuge au coeur des Alpes dans un petit hameau que l'hiver isole parfois du monde.
Deux longues années n'ont rien effacé de ses souffrances mais il a trouvé un peu de réconfort auprès de Josépha, l'énigmatique épouse de Charles, une sombre brute qui règne en despote sur le village.
Quand il retrouve son chien égorgé, Victor sait que Charles a décidé de mettre un terme à cette liaison qui le ridiculise. L'affrontement est inévitable.
Porté par une belle écriture lyrique, Manfred Kahn nous livre un premier roman noir magnifique avec deux âmes broyées par la violence, deux cabossés de la vie en quête de résilience qui reprennent leur existence en main et défient la mort dans le cadre majestueux des Alpes.
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Le noir n'est pas une couleur ; c'est le cri d'une femme déchirant la nuit moite, un crâne qu'on fracasse pour une poignée de dollars, par goût ou par lâcheté, une Buick aux vitres teintées qui vous suit lentement jusque dans vos rêves. Ainsi va la vie en noir, pour ne pas dire la vie tout court, depuis plus d'un siècle que ce roman de genre - ou d'avant-garde - bouscule la littérature mondiale.

Et croyez-moi, dans le vestibule des lâches, le noir est profond et mat. Il recouvre le monde comme un voile régulier et étouffant. le monde glacé de Manfred Kahn, romancier franco-écossais tout droit sorti des brumes, est une somptueuse vallée qui enferme et rend fous ses propres enfants, Charles, le Grêlé et tous les autres.

Pas la moindre trace d'espoir dans cette tragédie annoncée dès les premières pages du livre. le sang appelle le sang. Nulle manière non plus de déchirer le voile, ce que Victor et Josépha, couple illégitime de bêtes blessées, ne tenteront d'ailleurs à aucun moment - vous apprendrez que ces gens ont vécu l'indicible et savent qu'on ne sort pas des Abîmes. On ne fait que s'y enfoncer à chaque mouvement supplémentaire.

Quant à vous lecteurs, il vous faudra simplement observer la mécanique implacable broyer, une fois de plus, les êtres et les vies. Accompagné d'un Lagavulin, vous pourriez trouver ce spectacle réjouissant ; attention cependant à ne pas y prendre trop de plaisir : il y a des éclats de vérité dans ce livre et la meute des chiens enragés pourrait vous trouver, vous traquer et vous dévorer vous aussi.
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De quoi ça parle ?
Le Vestibule des lâches raconte une tragédie en huis-clos, même si, paradoxalement, elle a pour cadre une Vallée des Alpes du Sud dont on ne connaîtra pas plus précisément le nom. Victor est récemment venu s'installer dans cette Vallée pour fuir un passé qui ressurgira progressivement au fil du roman et sa route a croisé celle de Josepha et de Charles, le chef officieux des lieux. La liaison que Victor entame avec Josepha est l'amorce de la tragédie susmentionnée : car le mari cocu a par ailleurs un passif de mari violent, qui tient Josepha sous sa coupe. le roman débute par la découverte du chien égorgé de Victor, qui se met alors en quête de Charles, qu'il sait d'emblée être l'auteur du forfait. La narration de cette recherche, qui aboutira à la fin du roman, s'assortira de plongées dans le passé des personnages, qui réapparaîtra ainsi par bribes, et tentera de donner un sens à des existences à la dérive.

Mon avis :
Même si j'ai trouvé intéressante l'idée d'épurer l'intrigue au point de transformer les lieux et les personnages en quasi incarnation d'une essence, je dois avouer que je suis restée plutôt en dehors d'un roman qui, à mon sens, lorgne trop du côté du « nature writing » à la Gallmeister pour être convaincant. Un village isolé dont les habitants vivent entre eux comme si le monde extérieur n'existait pas, à mariner dans d'antiques querelles et à subir la loi d'un caïd local, aussi brutal qu'immoral, ça sent son copiage des patelins « à rednecks » du fin fond des États-Unis.
Et il n'y a pas que le cadre qui semble calqué sur ce genre de roman : les dialogues à la fois chiches et censés dire beaucoup en peu de mots ont quelque chose d'irritant. On a l'impression que, dans cette Vallée, personne ne peut parler simplement, mais que tout le monde s'exprime à coups de vérités existentielles d'autant plus profondes qu'elles sont chargées de sous-entendus et de menaces.
Enfin, le style n'aide pas à s'embarquer dans l'histoire, chargé de beaucoup trop de répétitions, d'affirmations sentencieuses et des descriptions dont le manque de souffle ne permet pas d'en faire accepter volontiers la fréquence. Bref, un rendez-vous manqué.

Un grand merci cependant à Babelio et aux Éditions Rivages, pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de la masse critique de Babelio.

https://lirelandoulerevedunemontmartroise.wordpress.com/2022/04/18/le-vestibule-des-laches-de-manfred-kahn/
Lien : https://lirelandoulerevedune..
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Un grand merci a Babelio et masse critique pour l'envoi de ce livre ainsi qu'aux éditions Payot/Rivages.

Un livre poignant froid et dur comme l'histoire, j'ai pris plaisir a retarder ma lecture pour rester avec les personnages aussi énigmatiques que le récit.
L' histoire de Victor qui pour fuir un terrible évènement dont tout le monde a entendu parler, une fusillade a la terrasse d'un café ou sa vie va basculer. Il se voit partir pour essayer de faire face a toute cette horreur.
Il va s'isoler dans un hameau perdu dans les montagnes profondes et noires.
Mais dans la vallée ou il va trouver refuge règne en "maitre" au milieu des abymes un homme terrible , chasseur terrifiant que rien ne retient, homme sanguinaire prêt a tout.
Nous voila plonger dans une histoire terrifiante car Victor va rencontrer une femme qui n'est autre que la compagne de Charles, ce chasseur violent et terrifiant.
Cet homme vit en meute entouré de chiens dressés et de compagnons dangereux et tous aussi perturbés que leur "maitre".
Charles va vite comprendre ce qui se trame entre sa femme et Victor et annoncera la couleur en égorgeant le chien de Victor.
C'est alors que l'histoire va s'ensuivre pour définir le destins de ces êtres.
Histoire perturbante, on est plongé dans la neige, dans le froid, et dans l'oubli de cette vallée de montagnes inaccessibles au falaises affutées.
Un roman noir et méchant a la trame diabolique qui sort du lot, une belle découverte qui m'a emporté dans ces forets glaciales et que dont j'ai apprécié le style et l'écriture.



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Un auteur à l'écriture reconnaissable, voilà déjà une promesse tenue à mon sens. Une écriture ciselée, qui sait aussi se laisser aller au lyrisme et aux longues échappées (quelques fois trop longues ...mais cela reste rare). Quant au récit, autant dire qu'ici l'intrigue change de dimension et on entre dans un huit-clos ayant pour cadre un site grandiose : une vallée des Alpes et les grands espaces.
L'intrigue n'est ni démoniaque ni machiavélique, et voilà enfin un livre qui prend le temps. le temps de poser peu à peu ses personnages, même si on peut regretter que Victor ne nous livre pas tous ses secrets (à moins que d'autres opus soient dans les cartons). On s'étonne du caractère de Josepha, et on se surprend à imaginer son enfance, sa vie, ....Quant à Charles, est-il aussi méchant qu'il peut le laisser transparaître ? Pas un thriller au sens littéral du terme, pas plus un drame psychologique, ni même un récit social, ...Alors qu'est-ce donc que ce vestibule des lâches ?
Un agréable moment de lecture, un plaisir de suivre les personnages dans leurs contradictions (et elles sont nombreuses) .... Bref tout ce qui fait le plaisir d'un livre bien écrit. alors lisez-le et reparlons-en .... Rendez-vous dans les Alpes ...:)
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Quand le chien le voyait passer avec ses guêtres et son sac à dos, il s’accrochait à Victor et le suivait toute la journée avant de retourner s’allonger devant sa porte. C’était devenu une habitude, Victor passait dans le village et emmenait le chien. C’était un bon compagnon de marche qui aimait se vautrer dans les ruisseaux, partager un sandwich et connaissait des passages qui n’étaient pas marqués sur les cartes. C’était un animal intelligent qui avait passé ses premières années avec les bergers gardant les moutons dans les alpages
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C’était ce genre de diablerie qui avait donné sa réputation à la Vallée. Le brouillard s’installait pendant des semaines, effaçait la rue du village au bas de votre fenêtre. Il espérait que Josépha pourrait franchir les Abymes. C’était dangereux ; on ne savait plus où étaient sa droite et sa gauche, on pouvait tourner en rond pendant des heures et basculer dans un ravin. Il se rassura, elle avait les chiens, ils la ramèneraient au village.
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