Le deuxième tome de cette série est plus complexe, et donc plus intéressant, que le tome précédent.
Dans un premier temps on assiste à l'arrivée en Angleterre et la tournée du spectacle des Maoris avec le fameux Hartmann qui se donne des airs d'entraîneur mettant la pression à son équipe pour qu'il réalise des performances. Puis les réactions de la bonne société anglaise face à ces bons sauvages que la Couronne a su apprivoiser.
Puis les péripéties font que la troupe se dirige vers le Jardin d'Acclimatation , à Paris, et là, tout se dégrade… Les Français font une mise en scène ridicule qui a plus trait au fantasme qu'à la réalité, et leur réservent un espace entre les lions et les singes. Puis on les force à manger avec les doigts pour "faire plus sauvage", la direction prend le soin de mettre un panneau pour que les spectateurs ne jettent pas de nourriture, etc. Bref, rien de bien reluisant.
Alors, les points de vue s'opposent : prendre sur soi et rester pour avoir l'argent promis ou partir la tête haute ? Que faut-il privilégier ? La réaliste socio-économique ou les valeurs ancestrales ? le besoin doit-il guider tous nos choix ?
Ce jeu de miroirs des regard sur l'Autre, des incompréhensions et des points de vue est très bien rendu et montre comment les représentations influent sur les perceptions des étrangers, en particulier à une époque où la morpho-science est LA grande mode en France …
Un tome à lire, même sans avoir lu le premier.
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Toujours beaucoup de rigueur dans cette deuxième partie.
Les danses maoris ne rapportent pas assez ! les organisateurs en sont pour leurs frais dans le voyage de la tribu néo-zélandaise... il faut donc trouver des solutions. Qu'à cela ne tienne ! Un zoo demande à avoir ces individus afin d'attirer le public : et voilà les maoris loués et exposés comme des bêtes. Sommés de feindre d'ignorer l'anglais, de pousser des cris à heures régulières, de s'habiller en tenue traditionnelle (avec tatouages, siouplé) habituellement délaissée et de faire de fameux haka qui reste encore impressionnant, ils sont observés comme des animaux et évalués comme les anciens esclaves. La tribu entière est humiliée.
Mais que voulez-vous : le zoo humain attire.
Bienvenue dans les expositions du début du XXème siècle !
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Cette histoire est toujours aussi intéressante, émouvante et si bien écrite et dessinée. Un très beau moment !
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Deuxième volet de cette histoire, où de danseurs traditionnels "exotiques" les maori passent au statut de bêtes curieuses et sont exhibés dans un zoo au même titre que des animaux.
La bêtise humaine n'a pas de limite...
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- Mon Dieu, ils sont effrayants !
- Pas d'inquiétude, ma chère, ces sauvage sont impressionnants mais notre belle Angleterre a su les rendre dociles et civilisés…
… du moins je l'espère !
Nous sommes venus dans ce coin du monde nous produire en spectacle…
….Et nous nous retrouvons exhibés comme des bêtes curieuses. Les gens ne sont pas là pour admirer nos danses et nos chants, […]. Ils nous jugent, ils nous étudient, ils nous jettent des pièces…
… Comme à des mendiants...
- Il faut parfois prendre des risques pour survivre ! Je n'ai pas vraiment le choix.
- Je crois qu'on a toujours le choix...
[…] ils n'ont que les mots honneur et fierté à la bouche, mais ce n'est pas cela qui va nous faire vivre !
Les rues de Lyon c'est l'histoire de Lyon en bande dessinée. Le projet a déjà conquis 600 souscripteurs qui vont permettre d'éditer douze mensuels. Quant au vivier d'histoires locales, il est quasi inépuisable...
Intervenants : Olivier Jouvray, directeur de publication des Rues de Lyon et scénariste & Benjamin Jurdic, dessinateur et scénariste
Reportage de Christian Conxicoeur & Paul Satis - juin 2015