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EAN : 9782070119769
128 pages
Gallimard (31/01/2008)
3.44/5   50 notes
Résumé :
A trois reprises, Pierre Jourde est allé parcourir les pistes du Zanskar, vallée désertique de l'Himalaya, à quatre mille mètres d'altitude.
Le Tibet sans peine raconte ces longs périples (l'auteur avait vingt-cinq ans la première fois) sous forme d'une épopée cocasse, décrivant les tourments, les émerveillements et les ridicules de jeunes banlieusards occidentaux livrés à une nature démesurée. Traverser des glaciers et des tempêtes de neige avec un équipemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai pris ce livre un peu au hasard, pour le titre, pour une amie qui s'intéresse au Tibet.
Mais je connais Pierre Jourde, brillant essayiste qui a défrayé la chronique en publiant « La littérature sans estomac » et « Le Jourde et Naulleau », pastiche des « Lagarde et Michard » et pamphlet au vitriol contre les auteurs médiatiques abonnés aux Top ten (Marc Levy, BHL, Anna Gavalda)
Depuis il s'est, sauf erreur de ma part, désolidarisé de son co-auteur Eric Naulleau depuis que celui-ci à rejoint Hanouna, Eric Zemmour et C8...

Ce récit relate un, ou plutôt trois voyages au Tibet alors qu'il était étudiant.
Il découvrira l'Himalaya par les pistes du Zanskar, un lieu encore peu fréquenté dans ces années 80.
Avec un équipement minimal, il traversera des glaciers et des tempêtes, sans toutefois faire preuve de trop d'imprudence, et il y découvrira des paysages incroyables et des Tibétains hospitaliers.

Dis comme cela, cela fait un peu gentillet alors qu'il n'en est rien !
Il a été biberonné aux récits de Nicolas Bouvier et c'est avec un profond humanisme qu'il relate ses expériences.
Le tourisme de masse n'avait pas encore envahi l'Himalaya, et le contact avec les populations locales était authentique : il est reconnaissant aux guides locaux de le conduire et eux sont contents de gagner leur vie comme guides.
Il est bien conscient d'être un touriste pas très bien équipé pour marcher à 4,000 mètres, d'ailleurs il « fait équipe » avec d'autres compagnons comme lui, et tous ont un sens aigu de l'autodérision qui donne de la légèreté et de la candeur à ce récit.
Donc ce livre a été une bonne surprise, mélange de récit de marche en haute montagne, de découverte des populations tibétaines et de description de paysages incroyables (quelques photos en noir et blanc en illustration)
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Certains livres viennent à vous sans qu'on les recherche. Comme s'ils attendaient patiemment sur une étagère que nos yeux effleurent leur couverture. Et là, on voit ce titre inattendu, "Le Tibet sans peine".
Un oxymore, assurément, qui se moque aussi bien de nous, lecteurs, avides d'exotisme et de récits d'exploits glorieux, que de tous ces écrivains-aventuriers, ayant arpenté les déserts et les glaces éternelles en quête d'absolu.

Du Tibet, je ne sais rien de plus que n'importe quel lecteur de Tintin. Je n'ai jamais essayé d'atteindre les sommets spirituels et géographiques de cet Himalaya mythique, qui a pourtant attiré tant d'Occidentaux depuis les récits des premiers explorateurs.

Trop loin, trop étrange, trop inaccessible, trop dangereux, trop immense, trop haut, trop mystérieux, le Tibet possède toutes les qualités qui fascinent.
On peut aujourd'hui s'y rendre pour 1680 euros tout compris. Dépaysement et sensations garantis.

On peut aussi cheminer avec Pierre Jourde, routard imprévoyant et téméraire, pour qui le voyage commence au Vieux Campeur et s'achève par le récit de ses nombreuses mésaventures. Au départ, son sac à dos est rempli d'illusions, d'espoirs, de rêves et soupes en sachets.

Pourquoi part-il? Pour effacer les HLM de Créteil, la grisaille du quotidien, la monotonie des jours sans imprévu. Pour se sentir vivant. Pour l'incertitude du lendemain. Pour savoir de quel bois il est fait. Pour se frotter à la rugosité de l'inconnu, au froid, à la faim, à la peur de se perdre, de tomber.
Pour tomber en extase, pour perdre la notion du temps et de l'espace, pour le vertige et l'épuisement, pour se rassasier de couleurs et de sons. Il ne nous le dit pas, on le devine en filigrane.

Assurément, on ne traverse pas le Tibet sans efforts. On y trouve beaucoup de caillasse, des yacks, des gouffres sombres, des cols inaccessibles et une pauvreté absolue. On y trouve une lumière différente, des montagnes plus près du ciel, pleines de démons et de visions.
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Humour, autodérision émaillent un voyage non préparé. Pas vêtu correctement, ils ont froid, ils sont sales, les chaussures de Pierre Jourde le lâchent, il lui faut improviser un masque en carton pour un de ses compagnons atteint par une cécité temporaire due à la réverbération de la neige faute de s'être muni de lunettes solaires appropriées ... Mais il y a les descriptions des montagnes, les autochtones, les lamaseries, tout un monde hétéroclite ... et la qualité d'écriture de Pierre Jourde.

Challenge Petits plaisirs - 133 pages
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Mi descente aux enfers façon Nicolas Bouvier relatée dans Oeuvres, mi folle équipée de Tintin au Tibet avec capitaine Haddock, épuisement et tempête aux basques, le Tibet sans peine de Pierre Jourde s'avère plus que sans.
C'est avec un humour mordant, que cette "tête folle" relate son périple vers le Zaskar (qui, on s'en doute "a peu de points communs avec l'île de Ré") au côté de son copain Thierry Tullipe, une "tête brûlée".
Après être revenu dans la première partie de ce récit autobiographique sur les deux voyages précédents qui ont mené de "jeunes banlieusards occidentaux" vers l'Inde du nord et le Népal en 1980, puis le Tibet, Pierre Jourde évoque en se moquant leur "impréparation" et leurs motivations de touristes voulant récupérer sur place leurs précieuses diapos volées à Paris.
Point de guide du parfait voyageur ici, mais un parcours du combattant entrecoupé d'épreuves: escarbille de bois dans l'oeil,crevaison de bus,orage de grêle,beuveries,crasse,manque de vivres,chaussures gelées réchauffes au camping gaz,gastroentérite....bref les voilà entre "l'homme et la merguez"!!!
Outre l'autodérision constante qui rend le style de ce récit alerte et agréable à lire, Pierre Jourdre parle aussi d'amitié car des liens se tissent entre baroudeurs embarqués sur une même galère enneigée, abrupte et un brin délirante car les dégaines changent: lui même devient un "monstre" couvert de croutes, alors que Thierry "s'apprête à passer la porte d'un rade de Cavaillon pour commander une mauresque",Christian qui se joint au groupe a l'air "de chercher un camping quatre étoiles de Saint Jean de Luz, Moe qui suit leurs pas est un "Juif woodyallenien" et l'Anglaise Pamela, ramassée en route "s'en va faire la manche à Picadilly Circus".
De blanc "sans issue et sans repères" en "enfants moines" souriants en lamaseries accueillantes, ce sont des paysages absolus qui se révèlent à eux et des habitants à l'hospitalité incroyable qui leur ouvrent leur porte.
Le Tibet sans peine est un chemin de croix mais une victoire sur les peurs d'enfants, une rencontre sur leur propre chemin intérieur qui sans nul doute en valait la peine.
Auteur de plusieurs romans, Pierre Jourde qui confie dans le Tibet sans peine qu'il venait d'obtenir son agrégation après un an d'école normale, a écrit Pays perdu, Festins secrets et La littérature sans estomac...
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J'ai beaucoup souri et même parfois ri à haute voix en lisant ces récits. Quelques remarques sur les motivations et la condition du voyageur sont même des sujets de réflexion intéressants.
Avec la distance donnée par l'humour, j'ai aimé ces descriptions des tribulations de routards à la fois bien documentés et totalement imprévoyants sur certains points, bravant le froid et les périls de la route.
Je suis pourtant resté un peu frustré : n'est-ce pas un apéritif plutôt que le festin annoncé? J'avais lu la promesse de cataclysmes et je n'ai trouvé que péripéties, on me disait l'émerveillement des couleurs du pays, elles sont restées dans la tête de l'auteur.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Les Ladakhis ne sont plus, dans leur propre pays, que des espèces de Sioux, les vestiges folkloriques d'une culture morte. J'ai pitié de les voir se laisser prendre en photo, tout contents, par des Allemands roses et gras. J'ai pitié de les voir se laisser prendre en photo par moi. Même si je suis famélique. L'Occident aura aussi efficacement anéanti cette culture par la curiosité que, de l'autre côté de la frontière, la Chine par l'oppression. Et notre propre curiosité y aura contribué.
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À la nuit close, les belles bergères crasseuses, aux longues nattes et aux yeux bridés, se mettent torse nu et se glissent sans plus de façons sous une épaisse couche de couvertures multicolores. Les femmes voilées de l'islam sont à un jour de marche. Je pense à ces jeunes filles, à leur grâce et à leur liberté, leur souhaitant qu'aucun prosélyte du Coran ne monte jamais de la vallée, pour chercher à leur faire regarder leur candeur comme de l'impureté.
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On repère Panikhar à sa mosquée couleur jade, insérée dans un creux des montagnes. C'est une oasis au milieu de la roche violette, sur laquelle se détache le vert fluorescent de petits champs circulaires. Des roches cyclopéennes sont restées plantées au milieu, qui les font ressembler à des jardins zen. Des buissons de fleurs d'un rose éclatant bordent les routes. L'eau dévale des montagnes, captée par d'innombrables petits canaux. Mais, dans ce paysage paradisiaque, les hommes ont introduit leur goût de la souffrance et de la soumission. Dans les champs, les femmes effarées, craintives, cherchent à se dissimuler derrière leurs voiles noirs. Quant aux hommes, nous les trouvons entre eux, à la terrasse des cafés, fumant le narghilé.
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Les panneaux routiers ne reculent pas devant l'humour noir, en hindi et en anglais : Mieux vaut tard que jamais, ou Ralentissez : il reste des places au ciel, ou encore, dans une tonalité plus lyrique : La mort pose ses mains glacées sur les rois de la vitesse, ce qui, compte tenu de notre moyenne, peut également être classé dans le genre humoristique.
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J'apprends qu'il s'agit de la cérémonie de réception pour le head lama, qui vient effectuer une visite à Lamayuru. Presque tout le village est là pour l'accueillir, avec une ferveur concentrée. De vieilles paysannes se précipitent vers lui pour recevoir sa bénédiction. Dans presque tous ses détails, reproduits avec une surprenante précision, la scène où le grand lama, accompagné de son orchestre, remet une écharpe jaune à Tintin. Nous aurons voyagé dans une bande dessinée.
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Videos de Pierre Jourde (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Jourde
Une version scénique et inédite de « Bookmakers », par Richard Gaitet, Samuel Hirsch & Charlie Marcelet
Avec Télérama et Longueur d'ondes
En dialoguant avec 16 auteurs contemporains qui livrent les secrets de leur ecriture, decrivent la naissance de leur vocation, leurs influences majeures et leurs rituels, Richard Gaitet deconstruit le mythe de l'inspiration et offre un show litteraire et musical.
Avec les voix de Bruno Bayon, Alain Damasio, Chloe Delaume, Marie Desplechin, Sophie Divry, Tristan Garcia, Philippe Jaenada, Pierre Jourde, Dany Laferriere, Lola Lafon, Herve le Tellier, Nicolas Mathieu, Sylvain Prudhomme, Lydie Salvayre, Delphine de Vigan et Alice Zeniter.
En partenariat avec Télérama et le Festival « Longueur d'ondes »
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