Les anglais implantent, au début du XIXème siècle, un bagne en Nouvelle Galles du sud, le sud de l'Australie, à côté de la ville de Sidney et en face de la Tasmanie.
William Buckley y est envoyé : pour un larcin de sans importance et d'une sentence disproportionnée, dit-il.
Il profite des fêtes de Noël de 1803 pour s'échapper accompagné de deux autres bagnards. Mais l'aventure tourne court dans ce pays inconnu et inhospitalier. Les deux compères abandonnent et se rendent, Buckley continue.
A bout de force, mort de soif et de faim, Buckley tombe d'inanition dans un buisson, là, précisément, ou presque, où le grand guerrier aborigène, M'rrangoureuk est tombé sous un coup de lance. D'autres le trouvent et le ramènent à la tribu en pensant qu'il s'agit du fantôme de M'rrangoureuk ou de sa réincarnation. Il est blanc crayeux, ça ne peut être qu'un esprit. Mais l'esprit est bien vivant et mange de bon coeur. La veuve après une longue palpation et avoir reniflé sa peau décide que ce n'est pas son mari.
Qu'à cela ne tienne l'homme est adopté par la tribu, il sera M'rrangoureuk, d'ailleurs n'a t-il pas sur le bras gauche des traces de son tatouage, un serpent à deux têtes? Il restera 35 ans dans cette tribu.
C'est un magnifique roman graphique, un objet superbe. Les dessins sont très adaptés à la vie telle que l'on peut se l'imaginer, les personnages, dans leur simplicité, sous fond de bush et de couleurs chaudes accompagnent avec bonheur l'histoire de cet homme, héros sans le vouloir dans cet immense pays. L'auteur dessinateur a voulu faire la différence entre le côté aborigène de Buckley (couleurs chaudes, ocre, rouge, orange, jaune) et la partie évasion (couleurs froides, bleu et vert), ce qui tranche entre la convivialité et son absence.
Le scénario emprunte à la langue aborigène (du moins je le suppose) la poésie de la vie locale, sans tomber dans le pathos car la sévérité du climat, la vie des tribus, la rudesse des hommes n'ont rien de poétique. Mais la référence à la simplicité de ces femmes et hommes en face de la réalité est attirante et presque prenante. Je pense qu'à voix haute, à écouter, le texte doit être formidable.
Un excellent moment de lecture, une détente réussie. A lire
En fin d'ouvrage un cahier sur la vie de William Buckley et celles des peuples "Australiens".
Je remercie Babelio pour cette masse critique ainsi que les éditions Noctambule de m'avoir expédié le livre. Je les félicite pour la qualité exceptionnelle de cet ouvrage.
Lien :
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