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EAN : 9782302090927
152 pages
Soleil (15/06/2022)
3.74/5   31 notes
Résumé :
Librement inspiré d'événements réels survenus dans le Sud-Est de l'Australie, Le Serpent à deux têtes, signé Gani Jakupi, brille par son intelligence d'approche ainsi que par les thèmes soulevés.

À l'aube de la fondation de ce qu'on appellera l'Australie, tandis que Sidney n'est encore qu'un village, les destins de M'rrangoureuk, guerrier aborigène revenu d'entre les morts, et de William Buckley, fugitif britannique, se croisent et se confondent. Cett... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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L'Australie est le dernier continent à avoir été colonisé par l'homme blanc. Les peuples aborigènes y vivaient depuis des milliers d'années. Les anglais n'ont pas trouvé de mieux que d'installer une colonie pénitentiaire loin du monde dit civilisé. Evidemment, il y en a qui peuvent s'échapper. On sait que cette nation s'est construit à la dure avec tout le rebut de l'Angleterre.

A vrai dire, je n'ai pas trop aimé le premier chapitre dont la narration m'a paru un peu chaotique. Cependant, avec la seconde histoire qui s'établit avec une narration complètement différente, on voit les liens qui se construisent. Enfin, la dernière partie nous donne un autre point de vue du premier passage et on comprend mieux. Bref, c'est le genre de lecture où il faut véritablement s'accrocher jusqu'au bout pour en percevoir toute la beauté à travers les nuances.

L'auteur a visiblement fait un très gros travail de recherche car il s'agit d'une histoire vraie dont on verra tout un dossier de 12 pages en fin d'ouvrage avec toutes les explications complémentaires. En effet, on suivra le parcours non conventionnel d'un certain William Buckley envoyé au bagne en Australie au début du XIXème siècle pour un menu larcin.

Je crois que le thème principal est de décrire les incompréhensions entre Européens et Aborigènes ce qui se manifestera dans la narration d'une même histoire avec deux perceptions fort différentes.

La lecture devient captivante en cours de route. Je souligne également un beau dessin totalement en phase. Il y a manifestement une qualité littéraire des textes qui confère un supplément d'âme à ce récit passionnant. Dépaysant, instructif, intéressant et surtout bien dessiné. Que dire de plus ?

Bref, nous avons là une épopée assez immersive sur les débuts de la colonisation de l'Australie. Encore aujourd'hui, ce pays peut fasciner les voyageurs entre modernité et mythes ancestraux. On ressort tout de même de cette lecture avec le sentiment d'avoir un autre sentiment vis à vis de l'Australie qui a tant fait rêver.

Enfin, je tiens à remercier Babélio ainsi que les éditions Soleil de m'avoir permis de découvrir ce titre dans le cadre d'une opération spéciale de masse critique. C'était vraiment une bonne pioche et je le dis sans complaisance.

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Les anglais implantent, au début du XIXème siècle, un bagne en Nouvelle Galles du sud, le sud de l'Australie, à côté de la ville de Sidney et en face de la Tasmanie.

William Buckley y est envoyé : pour un larcin de sans importance et d'une sentence disproportionnée, dit-il.

Il profite des fêtes de Noël de 1803 pour s'échapper accompagné de deux autres bagnards. Mais l'aventure tourne court dans ce pays inconnu et inhospitalier. Les deux compères abandonnent et se rendent, Buckley continue.

A bout de force, mort de soif et de faim, Buckley tombe d'inanition dans un buisson, là, précisément, ou presque, où le grand guerrier aborigène, M'rrangoureuk est tombé sous un coup de lance. D'autres le trouvent et le ramènent à la tribu en pensant qu'il s'agit du fantôme de M'rrangoureuk ou de sa réincarnation. Il est blanc crayeux, ça ne peut être qu'un esprit. Mais l'esprit est bien vivant et mange de bon coeur. La veuve après une longue palpation et avoir reniflé sa peau décide que ce n'est pas son mari.
Qu'à cela ne tienne l'homme est adopté par la tribu, il sera M'rrangoureuk, d'ailleurs n'a t-il pas sur le bras gauche des traces de son tatouage, un serpent à deux têtes? Il restera 35 ans dans cette tribu.

C'est un magnifique roman graphique, un objet superbe. Les dessins sont très adaptés à la vie telle que l'on peut se l'imaginer, les personnages, dans leur simplicité, sous fond de bush et de couleurs chaudes accompagnent avec bonheur l'histoire de cet homme, héros sans le vouloir dans cet immense pays. L'auteur dessinateur a voulu faire la différence entre le côté aborigène de Buckley (couleurs chaudes, ocre, rouge, orange, jaune) et la partie évasion (couleurs froides, bleu et vert), ce qui tranche entre la convivialité et son absence.

Le scénario emprunte à la langue aborigène (du moins je le suppose) la poésie de la vie locale, sans tomber dans le pathos car la sévérité du climat, la vie des tribus, la rudesse des hommes n'ont rien de poétique. Mais la référence à la simplicité de ces femmes et hommes en face de la réalité est attirante et presque prenante. Je pense qu'à voix haute, à écouter, le texte doit être formidable.
Un excellent moment de lecture, une détente réussie. A lire

En fin d'ouvrage un cahier sur la vie de William Buckley et celles des peuples "Australiens".

Je remercie Babelio pour cette masse critique ainsi que les éditions Noctambule de m'avoir expédié le livre. Je les félicite pour la qualité exceptionnelle de cet ouvrage.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Je suis très contente d'avoir reçu ce roman graphique. D'abord, parce que le livre en lui-même est superbe. Mais aussi et surtout parce que l'Australie et son histoire font partie de mes thèmes de prédilection.

Ce livre raconte comment William Buckley, bagnard fugitif du début du XIXe siècle, s'est retrouvé à vivre dans une tribu aborigène pendant 35 ans, en "usurpant" l'identité de M'rrangoureuk, légende et héros de la tribu revenu d'entre les morts. Gani Jakupi s'est basé sur un fait réel, mais comme il l'explique, il n'a pu que s'en inspirer, compte tenu des difficultés à prouver la véracité de certains éléments. Il a tenté au mieux d'établir les faits comme ils se sont certainement déroulés.

"Le serpent à deux têtes" tient son titre du tatouage que M'rrangoureuk a sur l'avant-bras gauche : un serpent avec une tête à chaque extrémité de son corps. C'est le symbole qui persuade toute la tribu qu'il est revenu du monde des esprits.

C'est un livre magnifique, tant par le fond que par la forme. Les graphismes, telles des peintures à l'aquarelle, se distinguent par deux aspects : tantôt et essentiellement aux nuances de brun, comme sur la première de couverture, à l'image du bush australien, de cette terre revêche et sèche, des dessins et tatouages aborigènes ; tantôt un peu plus coloré, avec davantage de bleu et vert, à l'image des terres côtières et des moments d'errance de William. Les "peintures" représentées en double page sont vraiment très belles et évocatrices.

Le texte, quant à lui, est poétique et envoûtant. Il s'accorde parfaitement avec les illustrations. le livre se découpe en 3 chapitres : la résurrection de M'rrangoureuk selon les Aborigènes, l'errance et la vie sauvage au sein de la tribu de William Buckley, et enfin son retour parmi les hommes blancs. J'ai eu du mal à suivre par moments, il manque parfois d'explications plus précises, et certains points de vue divergent quelquefois pour un même fait (l'auteur nous laisserait-il le choix dans l'interprétation de certains éléments ?).

Le dossier, à la fin de l'ouvrage, est très intéressant et répond aux questions que l'on a pu se poser durant la lecture.

En dehors du fait que ce livre est instructif quant au mode de vie et aux us et coutumes des Aborigènes, il rassemble également de belles leçons de vie, de partage et d'humanité au milieu d'une terre vaste et indomptable, pour laquelle l'homme dit "civilisé" a encore tout à apprendre.

Reçu dans le cadre de la masse critique privilégiée, je remercie Babelio et les éditions Soleil pour cette très belle découverte.
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Le valeureux guerrier M'rrangourouk est mort au combat. Il a été enterré sur le lieu même où il est tombé. On y a planté le bout de sa lance, en prenant soin d'y déposer des victuailles pour qu'il puisse amorcer son chemin vers le pays des esprits. M'rrangourouk a traversé le monde des esprits et il est de retour dans sa tribu.
Ainsi commence le premier des quatre chapitres qui composent cet album inspiré de l'histoire véritable de William Buckley évadé du bagne de la Nouvelle-Galles du Sud, la future Australie, et qui a vécu pendant 32 ans parmi les Aborigènes. Je ne suis pas un lecteur avisé de bandes dessinées mais j'ai beaucoup apprécié ce bel album, la construction du récit est originale et elle a réussi à me surprendre. Les couleurs choisies pour les dessins, ocre et bleu pastel notamment, collent parfaitement à l'histoire. À la fin de l'ouvrage se trouve un dossier qui éclaire le propos entre légende et faits historiques.
Je remercie les éditions Noctambule et Babelio pour leur confiance.

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Pour les personnes curieuses d'en découvrir plus sur l'histoire des aborigènes australiens, ce roman graphique inspiré d'événements réels est fait pour vous.

Gani Jakupi nous offre ici un très bel ouvrage qui nous plonge au début des années 1800, quelques décennies après que l'explorateur britannique James Cook ait planté le drapeau de la couronne d'Angleterre sur les terres australiennes. Alors que le Royaume-Uni envoie des bagnards sur l'île pour repeupler le pays, une rencontre va amener deux civilisations que tout oppose à se confronter. Ce roman graphique aux dessins réalistes magnifiquement exécutés nous interroge sur notre rapport à l'autre et fait écho à notre société. Il nous fait découvrir la situation des habitants d'Australie où la cohabitation des populations peut toujours être compliquée de nos jours... J'ai pris plaisir à parcourir les pages de cet ouvrage qui offre à la fin un dossier qui reprend l'histoire de William Buckley que vous découvrirez dans ce roman graphique.

Je tiens à remercier Babelio et Les Éditions Soleil pour la découverte de l'un des derniers ouvrages de sa collection Noctambule que j'ai trouvé passionnant et qui m'en a appris un peu plus sur les aborigènes autraliens et sur la colonisation de ce pays...
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critiques presse (3)
LigneClaire
16 août 2022
Gani Jakupi a su associer en parfaite osmose trait et récit qui raconte le parcours sans pareil d’un mort-vivant qui a su s’adapter à sa nouvelle civilisation bien que l’ancienne réapparaisse en temps voulu.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
BDGest
19 juillet 2022
On ressort de cette lecture avec le sentiment d'avoir un autre sentiment vis à vis de l'Australie qui a tant fait rêver.
Lire la critique sur le site : BDGest
BDGest
20 juin 2022
À l'aube de la fondation de ce qu'on appellera l'Australie, tandis que Sidney n'est encore qu'un village, les destins de M'rrangoureuk, guerrier aborigène revenu d'entre les morts, et de William Buckley, fugitif britannique, se croisent et se confondent. Cette double trajectoire fait écho aux interrogations contemporaines sur l'identité et les mélanges culturels dans notre monde globalisé.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Parmi les Noirs, ces « sauvages » qui ne savaient ni lire ni écrire, j'ai appris le plus difficile : regarder et écouter. Il n'y a pas de mystère qui ne se dévoile par lui-même quand on a la patience d'écouter. Ici, si on manquait de nourriture, c'est parce qu'on ne savait pas la voir.
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Le temps passait comme il l'avait toujours fait. Sauf que moi, je n'avais plus de lien avec lui. Je ne distinguais plus les jours, les semaines, et les années... Il persistait un vague souvenir d'un temps où je ne pensais qu'à récupérer ma liberté, quitte à être condamné à des errances sans fin. Être libre voulait dire avoir un horizon devant moi. Maintenant ... maintenant, J'ÉTAIS l'horizon. J'étais le paysage. J'étais ce sol, tour à tour aride ou couvert d'une végétation revêche, ces arbres sans fruits, ces rivières languissantes. Mon ombre était l'éphémère confirmation de l'existence de mon corps. Il m'arrivait d'être surpris en apercevant mes jambes ou mes bras. Je n'éprouvais que peu de familiarité avec eux. Notre seule relation était la douleur qu'ils me causaient.
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l'homme s'efforce toute sa vie de devenir aussi sage que les vieux. Mais il meurt enfant, car l'enfance est le lieu où naissent les souvenirs qui nous accompagnent durant toute notre vie.
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L'enfance est le lieu où naissent les souvenirs qui nous accompagnent durant toute notre vie.
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Quand l'aube et le crépuscule perdent le sens imprimé par la routine, on les savoure pour leur seule beauté. C'était comme si j'étais le seul homme au monde, et que le soleil ne se levait ou se couchait que pour moi.
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