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3,7

sur 619 notes
Entrer dans un livre de P. Jaenada, c'est entrer dans une aventure qui se transforme en spirale au cours des 700pages que contient le livre… À force de détails on finit parfois par perdre le fil. Connaître tous les détails de la vie de chaque personne dont l'auteur parle n'est peut être pas toujours d'un grand intérêt. Et malgré tout, je suis toujours triste lorsque j'arrive au terme de l'histoire.
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Au printemps des monstres de Philippe Jaenada
Je ne connaissais absolument pas Philippe Jaenada avant de lire ce livre Au printemps des monstres. Ai-je été attiré par la couverture d'une jeune femme énigmatique pointant un stylo vers un chat noir ! Peut-être, mais plus sûrement par sa quatrième page de couverture commençant par : «  Ce n'est pas de la tarte à résumer cette histoire. » celle-ci est vraie ! Celle d'un petit garçon Luc Taron qui au printemps 1964 à Paris suit ou est enlevé ? Vous le découvrirez en lisant ce livre, et dont on retrouve son corps dans une forêt de la banlieue parisienne. Les premières investigations laissent penser qu'il a été assassiné sans raison. Mais c'est alors qu'un individu «  enragé » inonde les médias, la police de lettres de revendication signée par des X suivis du nom de L'Étrangleur.
Non content d'inonder pendant plus d'un mois médias et police, il adresse même aux parents de Luc Taron, et plus particulièrement à son père Yves, des mots ignobles, diaboliques, cruels. Arrêté, L'Étrangleur se révèle être un jeune homme banal, infirmier de son état . Il avoue spontanément être l'auteur de ce meurtre. Il s'appelle Lucien Léger et son nom va être repris sur toutes les ondes et faire la une des médias. Incarcéré il est mis hors d'état de nuire à l'écart de la société. Fin d'une histoire sordide. Mais comme le dit Philippe Jaenada : «  Si cette histoire était aussi simple, je n'aurai pas passé quatre ans à écrire ce gros machin , ce livre ! ( je ne suis pas fou ).
Le procès de Lucien Léger se déroulera du 3 au 7 mai 1966 devant la cour d'assises de Seine-et-Oise. Alors condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il déclare au président de la Cour d'Assises : «  Monsieur le Président, vous venez de commettre une erreur judiciaire ! Je suis bien l'auteur des 56 messages signé L'Étrangleur, mais je n'ai rien avoir avec le meurtre de Luc Taron. » Pourtant il sera bien condamné définitivement , sans réelle preuve, sans témoin, sans mobile.
Je vous l'ai dit en préambule je ne connaissais absolument pas Philippe Jaenada et je dois vous avouer que j'ai eu un peu de mal, non pas à entrer dans l'histoire de ce roman , mais dans la façon que Philippe Jaenada l'a écrit. En effet vous n'aurez pas le choix que de suivre toute cette affaire, et je vous invite absolument à lire Au printemps des monstres, sans goûter à l'envie toutes les digressions que vous allez rencontrer dans ce pavé de près de 750 pages.
Oui, Philippe Jaenada commente et parsème son récit de ses propres réflexions, décrit très précisément des situations, présente des lieux aussi bien qu'un cartographe , nous permet de rencontrer son médecin en nous livrant ses ennuis de santé, revient sur ses souvenirs d'enfance et place des saillies ironiques que j'ai beaucoup apprécié.
Ce livre et c'est là que je tire un grand coup de chapeau ( restez couvert me dirait-il )permet au lecteur par son extrême minutie à relire, relier, démontrer, s'étonner, confronter les différents éléments de cette affaire judiciaire hors norme. Où dans cette société naissante, tout est trouble, factice, ou tout le monde ment, triche,ou ce que l'on savait écrit-il «  les pervers, les fous, les odieux, les monstres ne sont pas souvent ceux qui sont désignés par la justice ni par les hommes. » Philippe Jeanada aux cours de ses enquêtes va déboulonner tous les personnages de leur piédestal.
Tous ne sont pas blancs bleus et loin s'en faut. « Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre ».
Dès ses premières investigations, Philippe Jaenada nous démontre, et là on peut s'étonner quoi que, que des investigations menées par les services policiers, de la justice magistrats du siège ou mêmes les avocats de la défense ont laissé des zones troubles ( et c'est un euphémisme ! ) qui n'ont pas été suffisamment éclairées, voir abandonnées, pour des raisons qui échappent à l'entendement.
Du côté de la victime ou des victimes, vous l'apprendrez, c'est un festival ! le vernis de la famille modèle, craque au fils des chapitres. L'accusé ment pour protéger le véritable auteur des faits, mais pourquoi ? L'épouse Solange collectionne les internements psychiatriques. Des résistants de la dernière heure drapée dans leur haute idée qu'ils se font de leur personne se trouvent démasqués mais pour d'obscures raisons, protégées, par une justice aux ordres ? Les avocats et les juges défendent et instruisent en ne se compliquant vraiment pas l'existence. Les médias profitent de ce fait hors norme, ( cela fait du papier ) sans chercher à contredire une opinion acquise à leur cause. Ce qui donnera l'occasion à Philippe Jaenada de compléter ses très nombreuses investigations et de colmater les brèches d'un dossier volumineux mais qui manque malgré tout de certaines pièces essentielles qui se sont égarées ! Que sont-elles devenues ?
Se plonger, ( s'immerger est peut-être plus approprié ! N 'est-ce-pas Philippe Jaenada ) dans ce livre Au printemps des monstres, vous fera revivre en première partie ( le fou sur 286 pages ) l'historique de l'affaire Lucien Leger dans son intégralité, comme l'on pu vivre les plus anciens lecteurs au travers de la Presse et des médias, de la premières minute de l'enquête jusqu'à sa libération quarante-et-un ans plus tard, de Lucien Léger et même jusqu' à son dernier souffle. La seconde partie ( Les monstres 322 pages ) dont son contenu est particulièrement captivant à mes yeux, est la contre-enquête de Philippe Jaenada où il s'attache scrupuleusement, minutieusement à démonter la version officielle de l'accusation de Lucien Léger pour meurtre et d'en démontrer son iniquité.
Vous me direz sur un livre de plus de 700 pages, si je comptabilise les pages mentionnées, il en manque au moins 130 pages, hé bien celles-ci sont entièrement écrites pour que l'on connaisse en détail ( cela va sans dire ) la vie de Solange, Simone, Vincent née le 5 juillet 1938 à Lyon , décédée le 10 janvier 1970 dans une chambre de l'hôtel Moderne à Paris 11e , épouse de Lucien Léger, décrite par Philippe Jaenada « comme un point de lumière .»
Au printemps des monstres de Philippe Jaenada, ne vous révélera pas in fine qui est l'assassin de Luc Taron, mais il vous fera douter, comme moi d'ailleurs, de sa culpabilité. Lucien Léger est mort à 70 ans, et quelques mois avant sa mort, son épouse Solange étant décédée il a dit rappelle Philippe Jaenada, lors d'une soirée à Montmartre «  En tout cas je me suis bien amusé. » ( Etrange Non ! )
Que sait-il véritablement passé dans la nuit du 26 au 27 mai 1964 dans les bois de Verrières ? Qui sont le ou les auteurs de ce meurtre  et quel en était le mobile. ? Lucien Léger est-il véritablement l'assassin, sinon qui-est-ce ? Ces questions sont toujours pendantes. Est-ce-qu'un procès en révision permettra de connaître enfin la vérité de cette affaire qualifiée de résolue. Je vous laisse le soin de faire votre propre opinion en lisant ce gros ( très gros pavé ! ) au printemps des monstres de Philippe Jaenada. Bien à vous.
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J'ai dévoré les 750 pages du dernier livre de Philippe Jaenada « Au printemps des monstres » et je ressors de cette aventure avec une double impression de malaise .
Tout d'abord, un malaise à propos de l'affaire Taron, identique à celui éprouvé à propos de l'affaire Girard, qui est l'objet du précédent livre de l'auteur « La serpe ». C'est celui que provoque l'accumulation des erreurs, omissions, biais, mensonges, etc. dans l'enquête judiciaire. La presse, malgré quelques exceptions, n'en sort pas grandie : le sensationnalisme l'emporte sur toute autre considération et pour soutenir l'intérêt des lecteurs de journaux, les reporters sont prêts à écrire n'importe quoi. Que les magistrats, les avocats, les policiers, les gendarmes, les experts se laissent aller à oublier leur mission de recherche de la vérité au profit d'une instruction presque constmmant à charge est à la fois stupéfiant et effrayant. Dans l'affaire qui occupe Jaenada dans « au printemps des monstres », c'est d'autant plus terrifiant qu'il y a un homme, Lucien Léger, qui a été condamné pour ce meurtre, qui a passé 41 ans en prison (« le plus vieux condamné de France »), qui est mort trois ans après sa libération conditionnelle enfin accordée et qui, c'est au moins la thèse de l'auteur, n'est probablement pas l'auteur principal du crime même s'il a reconnu être l'Etrangleur.
Ensuite, un malaise à propos de la méthode employée par l'auteur. Je ne parle pas bien entendu de la manière dont il refait l'enquête et alimente le lecteur d'une profusion de détails (même si je ne suis pas sûr que le prénom du professeur de guitare, dans le cours duquel Lucien Léger a rencontré Douchka, soit indispensable...). Je parle des fameuses digressions, qui sont l'une des particularités de cet auteur. Si certaines rêveries, devant les lieux où se déroule une partie de la vie de certains protagonistes, sont plaisantes à lire et participent de l'atmosphère que l'auteur s'efforce de restituer, je ne suis pas certain qu'il en aille de même, par exemple, de ses rendez-vous chez le dentiste ou de la texture des seins de l'infirmière-anesthésiste. Que pèsent ces notations personnelles à côté de l'enquête ou des 41 ans que Léger a passé en prison ? Bref j'ai trouvé ça gênant voire déplacé.
L'auteur peut être remercié de remettre sur le devant de la scène une affaire judiciaire qui cumule les erreurs, j'aurais aimé simplement un peu plus de concision.
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Au Printemps des Monstres ?
"J'adore les enquêtes de Jaenada. Non, je crois que ce mot n'est pas encore assez fort. Sulak est l'un des livres qui m'a le plus marquée en onze ans de blog, la Petite Femelle n'est pas loin derrière. Alors ce n'est pas peu dire que c'est avec joie que j'ai appris la parution de celle-ci et je remercie les éditions Mialet Barrault pour l'envoi."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"1964. le petit Luc Taron, onze ans, disparaît. Avant même que l'on ait le temps de s'en inquiéter, le corps est retrouvé au pied d'un arbre, dans la forêt. Puis les journaux, la police et les parents commencent à recevoir des lettres du meurtrier..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"D'abord et avant toute chose, c'est passionnant. Dense, sur 750 pages, mais passionnant. La plume de Jaenada, ses digressions, son humour permettent le parfait équilibre avec tout ce que l'histoire peut avoir de glauque. Et elle est glauque. Son travail d'enquête aussi impressionne. Et puis, il nous balade, nous présente les faits d'une façon, puis d'une autre et ce nouveau point de vue change tout. Mais justement, le problème, c'est que ça ne semble être qu'une question de point de vue. Si je dois le comparer à ses précédents ouvrages, ce que je ne peux m'empêcher de faire, je constate que la finalité ici m'échappe. Enfin, ce n'est pas vraiment le bon terme, j'ai bien compris où il voulait en venir mais je ne suis pas sûre qu'il y a arrive, à mon grand regret. À part avoir prouvé que dans cette affaire tout le monde ment, oui, absolument tout le monde, même cette "femme, un point de lumière" que nous vante la quatrième de couverture, et qu'absolument tout le monde est dégueulasse, même ceux qui ne devraient pas l'être, il n'aura pas vraiment réussi à me convaincre de l'innocence de l'accusé ou me le faire apprécier."

Et comment cela s'est-il fini ?
"Attention, Jaenada ne promet rien, il répète à de nombreuses reprises qu'on ne saura jamais mais je ne peux m'empêcher d'être un petit peu déçue (mais comprenez-moi bien, un petit peu déçue par cet auteur, ça reste quand même un grand livre). Quant à son indulgence pour les femmes, elle me fait sourire, mais je regrette tout de même qu'il ne soit pas allée parler à celle, la seule, qui est toujours en vie, et peut-être sait..."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Beau travail de journaliste à la manière de Capote pour ce nouveau livre de Jaenada, gros travail d'investigation et de recherche avec des parenthèses qui allègent le texte.Mais vraiment trop long, plus de 700 pages (le nombre ne m'a jamais fait peur mais ça dépend quand même du livre) on a parfois l 'impression de relecture .Dommage !
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Silence radio.


Que dire de ce drame touchant véritablement des vraies gens dans un voyeurisme si propre aux français. Je ne suis pas juge je ne suis pas flic je suis juste lectrice pour moi l enfant fasciné par les radios, metier de son père a entendu qlq chose l institutrice ment.
Mais voilà chacun son opinion vérité difficile à distinguer et la foule veut des coupables à lyncher.donc que vaut t il mieux trouver un coupable innocent ou dire qu on ne sait pas ?
Ce livre est intense mais cela reste un livre. Cela me met toujours mal à l aise de penser aux victimes que cet auteur respecte je trouve.


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Est-ce un roman ? Enquête sur l'histoire de Lucien Léger, "l'étrangleur", condamné à la réclusion à perpétuité (il restera en prison 41 ans, record de durée en France !) pour le meurtre du petit Luc Taron en 1964. C'est sans doute une "erreur judiciaire", mais l'affaire ne sera jamais élucidée. Gros pavé (900 pages, en poche), touffu, avec des détails à foison ,des acteurs multiples, des mensonges, des digressions fréquentes, mais aussi l'humour et l'autodérision de Jaenada qui mêle à son récit sa propre autobiographie. C'est une vision assez noire de la France des années 60, avec ses anciens collabos qui réussissent à se faire passer pour des résistants, ses policiers incompétents, ses juges et ses avocats qui commettent des erreurs graves (tous des "monstres"). le seul personnage auquel on ne peut rien reprocher et qui a toute la sympathie de Jaenada, c'est Solange, la femme de Lucien Léger. Sa vie (courte, elle est morte à 31 ans) aura été bousillée par sa rencontre avec Léger, qu'elle a pourtant aimé. Léger s'était d'abord accusé lui-même du meurtre de Luc Taron pour ensuite se rétracter, mais il n'a jamais réussi à convaincre de son innocence car mélangeant trop de mensonges à des bribes de vérité sans qu'on comprenne pourquoi il a attiré sur lui tous les projecteurs de l'information et toutes les foudres de la justice. Qui voulait-il protéger ? Quel serment devait-il tenir ?
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Malheureusement je suis restée en panne dès le premier tiers, j'ai feuilleté tout le reste. Il y a des moments intéressants, mais comment est-ce possible d'aussi peu résumer ? synthétiser ? D'où de nombreuses redites, des retours en arrière qui m'ont perdue.
L'idée était pourtant intéressante dans l'absolu, mais le manque de recul de l'auteur sur ses découvertes rend parfaitement indigeste l'ensemble.
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Dans les années 1960 , un jeune garçon fugueur est enlevé et retrouvé mort dans une forêt. Pendant un mois , durant
l'enquête policière , une personne , qui se fait appeler "l Etrangleur" inonde les médias de l'époque de courriers les plus abjects les uns que les autre et revendique le crime.
La police finit par identifier le scripteur lequel ,après des aveux, se rétracte mais reconnaît être l'Etrangleur des écrits et en aucun cas le meurtrier.
Condamné à la réclusion à perpétuité , il restera 41 ans en détention en clamant pendant des années son innocence du crime .
L'auteur s'attache aux différentes personnalités des intéressés : avocats parents de la victime épouse du condamné pour trouver le mystère qui entoure ce fait divers retentissant .



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Philippe Jaenada se replonge dans un fait divers qui a défrayé la chronique pendant plusieurs décennies. Comme à son habitude, des digressions sur son travail de recherche mais également sur sa vie personnelle (et ses soucis de santé) émaillent le récit.
Enquête extrêmement fouillée qui semble réhabiliter Lucien Leger, "le plus ancien détenu de France".
On croise une multitude de personnages bizarres, malveillants, qui ont trempé de près ou de loin dans cette affaire. Quel secret voulait garder Lucien Léger en s'accusant du meurtre du petit Luc Taron? C'est ce mystère que tente d'éclaircir l'auteur dans ce pavé de plus de 700 pages.

C'est intéressant bien sûr, très prenant, et l'on admire le travail titanesque de Jaenada.
Cependant, à un moment j'ai plus ou moins décroché et n'avais qu'une hâte, terminer ce bouquin. Bref, c'est très bien mais un peu indigeste au final, donc un sentiment mitigé...
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