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4,17

sur 5675 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est le deuxième roman de John Irving que je lis, et je suis surprise de constater que leurs sujets sont toujours autant d'actualité. Il faut dire que l'égalité homme femme n'avance pas vite, voir même recule... Cet auteur est clairement investi dans l'évolution des mentalités.

Le monde selon Garp, tout comme L'oeuvre de Dieu, la part du diable, sont pour moi de la slow littérature, tant cela ressemble à l'autopsie détaillée de la vie de ses personnages et de leur relation entre eux. Pas de langue de bois, du détail, des précisions, de la chronologie, de l'engagement, tout y est, c'est ce qui fait la force, à mon sens, de ces deux bouquins là en tout cas.

Il y a du drôle, du drame, du fond, de l'inattendu, la vie quoi... Et dans celui-ci, ça parle aussi d'écriture : Je me suis régalée !


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[Lu en 2018]
Ce livre est absolument fantastique ! J'ai mis un certain temps à le lire mais je ne regrette pas mon choix.
On commence le roman avec Jenny, la mère de Garp est misandre mais elle veut un enfant. Et elle parviendra à ses fins de manière très originale ! Rien que pour ce personnage déjà, le livre vaut d'être lu. Elle est si incroyable en son genre, il faut lire le livre pour comprendre ce que j'essaye de dire, c'est difficilement descriptible.
Ensuite nous avons donc Garp, son fils. Et comme les chiens ne font pas des chats, on se retrouve aussi face à un personnage complètement incroyable et hors norme ! Tout ce qu'il entreprend, toutes ses réactions, son comportement et ses émotions... C'est incroyable !
Je ne vais pas détaillé tous les personnages parce que ce serait trop long et inutile mais c'est un livre formidable, un livre qui contient en fait 3 livres en plus des tonnes d'aventures qui s'y déroulent. Quand on le referme on a l'impression d'avoir la moitié d'une bibliothèque tant le texte est riche et intéressant !
Bref, ça faisait un bon moment que je n'avais pas eu un tel coup de coeur mais je note que je suis particulièrement fans des auteurs américains car ils sont plusieurs à m'avoir donné une claque monumentale avec leurs romans. Il fait parti des 100 livres à avoir lus dans sa vie pour moi !
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Quel incroyable roman que le monde selon Garp !

Je n'avais jamais lu un livre si puissant, si profond, si violent, si cru, si dramatique et si comique à la fois.
John Irving est un orfèvre, et il traite les thèmes les plus complexes de l'Homme avec une incroyable vraisemblance. Personnellement, j'ai eu l'impression d'avoir affaire à un ascenseur émotionnel tout au long de ma lecture, qui, cela est certain, ne laissera personne indifférent !

Parlons tout d'abord du premier chapitre, qui relate la conception de S.T. Garp. Nous faisons la connaissance de Jenny Fields, la maman de Garp, un personnage haut en couleurs et dont l'avis tranché sur les hommes définira son entière existence. Infirmière dans un hôpital et future auteure de « Sexuellement suspecte », elle affirme en 1942 vouloir un enfant, mais pas de mari : « Dans ce monde à l'esprit pourri, une femme ne saurait être que l'épouse ou la putain d'un homme — du moins ne tarde-t-elle pas à devenir l'une ou l'autre ». C'est dans cet hôpital de Boston que Jenny rencontrera le futur père de son enfant, un soldat blessé (réduit à l'été végétatif) qui souffre d'érections intempestives. Elle profitera de l'une de celles-ci pour avoir un rapport sexuel avec le soldat Garp (sergent technicien) et nommera son fils S.T. Garp en l'honneur de son défunt père, qui ne survécut pas à ce rapport.

Après la naissance de son fils, Jenny va devenir infirmière au collège de Steering, où Garp fera ses études. Il vivra ici ses premières amours (Helen), ses premiers rapports (avec Cushie Percy) et ses premières batailles (avec le chien des Percy, dont ni Garp, ni le chien ne sortirent indemnes ; chacun y laisse un morceau d'oreille). Comme le dira Jenny « Oreille pour oreille ».

C'est ainsi que nous entrons dans le monde selon Garp, et que nous découvrons ces deux personnages tout à fait inhabituels qui vivent des péripéties plus cocasses les unes que les autres. A mesure qu'il grandit, Garp se retrouvera en permanence face au sexe et plus particulièrement à la concupiscence (le grand mal de ce monde d'après sa mère), que ce soit la sienne ou celle de sa femme (Helen), et de leur entourage.

J'ai notamment adoré plusieurs scènes, que Irving dépeint avec un humour hors-pair et qui dénonce les travers de notre société :
- le couple Fletcher : Helen travaille avec Harrison, qui trompe sa femme avec une de ses étudiantes qu'il trouve « extraordinaire ». Sa femme Alice est au courant de la liaison et confiera son malheur à Garp, qui lui-même en parlera à Helen. Pour aider leur couple d'amis, Helen décidera qu'elle ferait voir à Harry ce qu'est une vrai femme extraordinaire en entamant une liaison avec lui, et Garp fera de même avec Alice.
- L'étudiant Milton, avec qui Helen entamera une liaison rapide et qui finira tragiquement. Garp découvrit la liaison de sa femme un soir et lui ordonna de rompre avec son amant. Pour ce faire, Garp laissera deux heures à sa femme pour appeler le jeune Milton, pendant que Garp emmènera leurs deux enfants, Duncan et Walt, au cinéma. Sur le chemin vers le cinéma, ils croiseront le jeune amant fraîchement éconduit, au volant de sa Buick, ce qui rendra Garp furieux. Bien qu'il ait tenté de tenir la promesse à ses enfants de voir un film, il ne peut s'empêcher de quitter le cinéma et foncer chez lui. En arrivant telle une furie devant son garage, il emboutit la voiture de son ennemi ; Walt meurt, Duncan perd un oeil, et l'amant de sa femme (qui lui faisait une gâterie) y laissera les ¾ de son pénis.

Au-delà de cette trivialité, il y a une réelle profondeur, manifestée par l'omniprésence de la littérature. Jenny n'écrira qu'un seul livre, mais Garp en écrira plusieurs. Au fur et à mesure de ses oeuvres, on voir Garp changer, se questionner, écrire en imaginant des personnages farfelus mais tragiques (La Pension Grillparzer), puis écrire de manière plus autobiographique, avec notamment son dernier roman, le Monde selon Bensenhaver.

Le génie de John Irving est pour moi à ce moment précis : les critiques de Garp n'ont de cesse de chercher une profondeur psychologique et sociale à son oeuvre, qu'il a eu le malheur d'inventer. Je trouve cela si vrai et tellement d'actualité ! de nos jours, il est impossible de faire quoi que ce soit sans qu'on y cherche une raison sociologique (mimétisme ? besoin d'appartenance ?) ou psychologique (traumatisme dans l'enfance ?).

Bref, j'en ai déjà beaucoup dit et il me semble pourtant n'avoir pas couvert un centième de ce que j'ai à dire de ce chef d'oeuvre ! Je trouve à Irving un humour d'une intelligence clairvoyante qui lui permet de critiquer la société qu'il a observée de son oeil aguerri. Tout y passe : la violence, la mort (le « crapaud »), l'amour, le sexe, la famille, les regrets, le féminisme, les mutilations, et tant d'autres.

En deux mots : lisez-le !




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« le monde selon Garp »… ce titre résume à lui seul cette oeuvre unique.

La vie de Garp nous est offerte dès les premiers instants, de sa conception jusqu'à sa mort. Entre les deux, Garp dévoile sa vie passionnante et l'histoire des personnages qui gravitent autour de lui. Car « le monde selon Garp » ce n'est pas seulement l'épopée de Garp mais bien de certains hommes et surtout de toutes ces femmes qui ont fait de lui ce qu'il est : un homme, un écrivain, un père, un amant.

Dans la vie de Garp, il y a d'abord sa mère, Jenny, une femme qui a voulu un bébé toute seule car elle n'avait aucune envie d'homme dans sa vie. Durant toute son existence, elle se battra pour faire accepter ce choix hors du commun pour l'époque. Elle expliquera ses choix et son mode de vie dans un livre qui deviendra un best-seller et qui sera considéré comme une bible par les femmes.
Ensuite, il y a Helen, sa femme et la mère de ses enfants, qui le soutient et l'admire et connaît tant ses faiblesses que ses forces. Les autres femmes qui apparaissent ont chacune un rôle particulier et important.

Lire « le monde selon Garp » c'est entré dans un univers assez particulier. C'est d'abord un livre pudique. Les sentiments de Garp sont amenés avec une grande intelligence, rien n'est en trop. Et pourtant certains passages auraient pu être larmoyants... C'est aussi un livre empli d'humour, d'un humour fin et parfois cynique.
« le monde selon Garp » est particulièrement moderne, les sujets évoqués ne sont pas monnaie courant en 1978… la transsexualité, la monoparentalité, le féminisme, la place du père dans la famille... autant de sujets captivants menés d'une main de maître!

John Irving nous permet aussi d'être aux premières loges dans la construction du métier d'écrivain de Garp en y insérant les nouvelles et débuts de romans que Garp écrit. Même si j'avoue avoir passé quelques passages de ses écrits, le reste est d'une belle intensité.
J'ai adoré suivre l'histoire de cet homme même si j'ai souffert de quelques longueurs mais heureusement que le caractère de Garp m'a vite fait oublier ces petits bémols. C'est un homme qui doute, qui a peur, qui se pose mille questions. John Irving décrit ici un portrait d'homme fascinant et terriblement humain.

Ce livre me réconcilie avec l'auteur qui ne m'avait pas convaincu avec « Je te retrouverai » qui m'était tombé des mains.


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Je suis une grande fan de John Irving et j'ai adoré "Le Monde selon Garp". Il y a une grande originalité dans ses histoires, ainsi que beaucoup d'humour. Son style ne ressemble à aucun autre et son imagination débordante est un régal ! Garp est un personnage que je n'oublierai pas de si tôt.
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Un roman qui est resté très longtemps dans ma pile à lire avant d'être lu dans le cadre d'une lecture commune. J'ai été agréablement surprise par l'écriture, je la trouve très facile et agréable à lire, c'est un style qui me convient très bien. Cette histoire est très originale, tout d'abord concernant la conception de Garp, je suis surprise par la "modernité" de cette genèse, je me demande si cela à fait scandale dans les années 80, cette idée d'une femme indépendante qui souhaite un enfant mais pas de mari ...Aujourd'hui ça ne choquerait plus mais se pose dorénavant la question du consentement de Garp père... Cette genèse est horrible cependant jenny justifie ses choix et le lecteur en est complice. je pense que cela résume ou va résumer ce livre, il y a beaucoup de passages assez glauques ou sombres, mais personnellement je n'y vois pas de mal, le ton et la trame tiennent sur un équilibre parfois précaire... mais cela fonctionne bien.
Je commence à m'attacher un peu à Garp comme je me suis attachée à Jenny, doucement et sans m'en rendre compte, ces personnages sont loin d'être parfaits et sont inhabituels, mais là encore... ça fonctionne.
L'auteur réussi un tour de force en nous racontant des anecdotes et détails choisi (toute l'enfance et adolescence de Garp auraient pu tenir sur beaucoup plus de page et être plus détaillés) sans pour autant créer trop de distance vis à vis des personnages, ni nous ennuyer... L'architecture du récit est vraiment fluide et naturelle, les digressions et les textes de Garp s'agrémentent très bien, quand j'ai vu l'inclusion de passages entiers de ses écrits j'ai hésité à les sauter, car j'avais peur que cela ne m'apporte rien... je ne l'ai pas fait et je ne le regrette pas, c'est très intéressant, on peut lire entre les lignes, avoir des indices sur sa psyché et voir aussi son évolution "professionnelle" . J'apprécie l'approche novatrice de "la concupiscence" l'approche de l'auteur et de garp du féminisme, du sexisme, la distribution des rôles, des rapports humains et amoureux... ça change, le ton est juste... vers les 2/3 du livre, il y a une scène assez choquante et gore, j'étais tellement surprise et je ne m'y attendais tellement pas que j'ai dû relire le passage pour être sûre de comprendre ... l'auteur va loin ! mais ça ne semble pas gratuit et ça s'intègre dans le récit naturellement ..C'est surprenant... et avec le recule on se dit que le coup du levier de vitesse cassé, on l'avait vu venir de loin.. quel récit surprenant !
J'ai beaucoup aimé la fin du roman, j'ai trouvé que c'était exactement le genre de dénouement qui correspondait à cet étonnant livre. j'ai apprécié le fait que l'auteur prenne le temps de nous parler de la fin de vie de chaque personnage. Ce livre semble bien trop moderne pour sa date de publication, l'univers de l'auteur est très singulier et je me demande si ses autres livres sont dans ce genre également, ou si cela est propre au monde selon Garp.
Un livre étonnant qu'on adorera ou détestera.
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Un livre très émouvant. Irving nous propose un roman d'apprentissage où l'on suit un personnage atypique, qui évolue dans un univers particulier. Avec en toile de fond l'Amérique des années 50 à 80, le lecteur s'identifie à Garp, bien qu'Irving mette une distance entre son personnage et le lecteur.
Le ton léger et ironique contraste avec la gravité des thèmes traités, ce qui rend le propos paradoxalement plus fort et plus marquant.

Je le recommande.

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Une claque, une pépite. J'ai lu ce livre il y a 10 ans et j'en garde toujours le souvenir vivace d'un moment d'émotions, d'humour fin, de gravité intense, et tous ses contrastes sont un délice sous une plume remarquable et intelligente. Je ne mets jamais 5 étoiles... ici je ne pourrais me résoudre à ne pas le faire.
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Après avoir lu il y a assez longtemps L'oeuvre de Dieu, la part du diable, j'ai enfin découvert le monde selon Garp, magnifique roman où Irvin excelle à faire devenir ses personnages, les principaux comme les secondaires, à faire advenir le bonheur comme le malheur. C'est un livre sur le féminisme, sur le genre, sur la mort et sur l'angoisse de perdre ses proches, sur l'écriture, sur le personnage écrivain : T.S. Garp, le héros sans prénom, Dans ce roman sont insérés des livres , une longue et magnifique nouvelle ("La pension Grillparzer"), une mise en abyme dans le titre du dernier livre achevé de Garp ("Le monde selon Bensenhaver"), dont le premier chapitre figure en entier dans le roman.
C'est surtout extraordinairement vivant. On a l'impression que le monde littéraire créé par Irving existe pour de vrai, et quand certains personnages nous quittent, on les pleure. Ah Jenny Fields, Walt, Ellen James, Pooh, Helen, Walt, Roberta et tous les autres. L'écrivain-Dieu (Irving, pas Garp), sait tout ce qui adviendra et nous en fait part par de nombreuses anticipations qui ne gâchent pas pour autant le plaisir.
Loufoque, pittoresque, savoureux, dense. Triste. Mélancolique. Joyeux.
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J'ai dévoré ce livre pendant un voyage.
On ne peut se détacher des personnages "foutus" et "incurables" !
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