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4,17

sur 5674 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne m'attendais pas à cette vision du monde selon Garp, en ouvrant ce best-seller de 1978. le ton, certes plein d'humour, de John Irving, n'a rien à voir avec le film que j'avais vu quelques années auparavant, mettant en scène Robin Williams et Glenn Close dans un cadre tout aussi loufoque mais beaucoup trop léger.

La vie de John Irving, en revanche, traverse ce roman de manière évidente, depuis la conception de Garp, pratiquant comme lui la lutte gréco-romaine et mis au monde presque sans père par une mère d'exception, jusqu'aux succès d'un écrivain qui doute. L'environnement universitaire américain, les contrastes entre les villes progressistes et les campagnes reculées de Nouvelle -Angleterre, ou de Vienne dans la vieille Europe, sont aussi clairement ancrés dans le réel.

Bien qu'on puisse en effet trouver une tentative d'enchantement du réel par le roman et l'humour, bien que Garp puisse suscite l'affection par sa lutte d'enfant, puis de père de famille, pour exister autrement que dans la lutte contre autrui et contre soi, le film évoqué plus haut est pour moi clairement à contre-sens du livre.

Le monde de Garp n'a rien à voir avec Forrest Gump, et ne lasse aucune chance à son héros d'échapper à son destin, si ce n'est celui de l'accepter, aves les souffrances absurdes qu'il transporte : John Irving se situe résolument dans un veine tragicomique. le rire au vitriol se noie souvent dans les larmes et l'horreur du "crapaud du ressac" qui vient détruire les vies... c'est un livre violent, amer, concupiscent, profond et morbide.

Comme l'écrit Garp dans ses propres romans -romans dans le roman-, les ellen-jamessiennes à la langue coupée, les scènes de viols, d'accident de voiture et de membres arrachés sont là pour rappeler combien la réalité peut parfois rattraper la fiction... c'est d'ailleurs à force de vivre que Garp abandonnera la fiction et reprendra le flambeau du réel légué par sa mère, avant de mourir à son tour tragiquement dans la force de l'âge.

Socialement, le monde de Garp dénonce toute forme d'intolérance, renvoyant dos à dos les excès des féministes comme ceux du machisme ambiant, et l'on peut donc comprendre le succès de ce roman dans les années 80. John Irving y décrit crûment et largement le comportement de prédateur sexuel des mâles, que son héros lui-même devra combattre toute sa vie. Il y combat toutes formes de préjugés, au nom d'une condition humaine que l'amour seul permet de supporter.

Ainsi, une gravité angoissée sourd à chaque instant, cachée sous le burlesque parfois outrancier, laissant le lecteur dans un sentiment de malaise... malgré les apartés romanesques du héros qui ne mènent nulle part, et ne font que répéter le réel en le grimant, si ce n'est à des questions sans réponses.

Le héros et sa mère tiennent le lecteur en haleine. Le fil de leur destin se dévide imperturbablement, tandis que l'on cherche avidement et vainement dans la prochaine péripétie une suite logique, une raison d'être... qui ne vient jamais...

Bref , un roman à ne pas lire dans un moment de déprime, et avec beaucoup de second degré ; un roman plus compliqué que le laisse croire le film, un bon roman, révélateur d'une époque, d'une certaine Amérique, du mouvement de la beat generation, qui qui me rappelle à ma lecture inachevée d'Henri Miller, et au projet de m'attaquer à Jack Kerouac.

Cette découverte de John Irving ne restera pas dans mes préférés, manquant parfois de nuances, jouant d'un savant mélange d'intellectualisme et de crudité qui n'est pas de mon goût. J'en ai aimé le cynisme chaotique, mais pas les longues digressions autocentrées sur le statut de l'écrivain célèbre. J'en suis sorti groggy comme après un match de lutte gréco-romaine, écrasé par le poids d'un adversaire implacable et ruisselant de sueur, plus mort que vif... je n'ai pas aimé l'expérience, mais elle n'en fut pas moins édifiante...


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Jenny ne voit pas d'un très bon oeil la vie qu'on lui prépare : l'envoyer à l'université dans l'espoir qu'elle trouve un bon mari et... et c'est tout. Contre l'avis de ses parents, elle choisit de faire des études d'infirmière, pour le côté pratique du métier. Pendant la guerre, elle se « sert » d'un soldat sur le point de trépasser pour faire un enfant, Garp, qu'elle élèvera seule. Toute sa vie s'organisera autour de celle de Garp : elle acceptera un poste dans une école pour pouvoir y inscrire l'enfant plus tard, elle suivra elle-même les cours pour choisir les plus intéressants plus tard et l'aider dans les matières.

Quand Garp manifeste son désir d'être écrivain, elle s'attellera aussitôt à écrire son propre livre, basé sur sa vie, « Sexuellement suspecte », qui remportera un grand succès et fera d'elle, un peu contre son gré, une icône du féminisme. Rôle qu'elle assumera en accueillant les femmes qui ont besoin de son aide, même les plus extrémistes comme les Ellenjamesiennes qui se tranchent la langue pour protester contre les violences faites aux femmes.

Quant à Garp, après une nouvelle prometteuse, c'est un peu la panne sèche. le temps que l'inspiration revienne, il devient homme au foyer, s'occupe du ménage, de la cuisine et des enfants. Son couple traverse quelques orages à cause des infidélités.

Comme dans tous les livres d'Irving que j'ai ouvert jusqu'à présent, j'ai beaucoup aimé le côté réaliste mêlé de quelques scènes totalement loufoques. Toutefois, même si le livre fourmille de thèmes, j'en attendais un peu plus au vu des commentaires. Peut-être les thèmes abordés (insémination artificielle, mère célibataire, féminisme) ont un peu vieillis et surprennent moins aujourd'hui ? J'ai eu aussi beaucoup de mal avec les romans dans le roman. À part la première nouvelle, j'ai passé tous les écrits de Garp, je n'arrive pas à changer totalement d'univers en cours de route.

Bonne lecture, mais je n'ai pa s trouvé le chef-d'oeuvre auquel je m'attendais.
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Voilà un livre que j'avais hâte de découvrir et mon sentiment après lecture est assez mitigé. Peut être la déception est-elle à la hauteur de l'enthousiasme avec lequel j'ai commencé à lire les premiers chapitres ?
Tout commence ainsi : Jenny Fields a décidé très jeune, qu'elle ne remplirai pas le contrat tacite qui lie toute femme à sa famille puis à la société : Être épouse et mère et passer sa vie sous la c(r)oupe d'un homme, avec pour seul horizon, des enfants, un foyer... et un mari à combler.
Ambitieuse ? Révoltée ? En tout cas, bien déterminée à tenir les rênes de sa propre vie !
Elle veut un enfant, l'obtient d'une façon peu orthodoxe, mais non moins originale (sic), organise sa vie, la planifie pour offrir à cet enfant la meilleure éducation possible.
S. T. Garp, donc, suis la route que lui a tracée sa mère qui deviendra, contre son gré, une icône du féminisme et passera tout le reste de sa vie à aider celles qui en ont besoin...
S. T. Garp a décidé qu'il serait écrivain. Soutenu par Jenny, il mettra tout en oeuvre pour réaliser son ambition.
Je ne rentre pas plus dans le détail, tant ce roman foisonne de personnages, de situations cocasses ou tragiques, faisant échos à de grands mouvements sociaux, idéologiques, émancipateurs de notre monde : notamment l'émergence de l'émancipation des femmes, du féminisme et de la mise en lumière de la transsexualité.
Alors que dire ? J'ai dévoré certains passages, admiré toute cette galerie de personnages auxquels on s'attache et qui nous embarquent dans les méandres de leurs vies. On aime leurs particularités et on n'a pas vraiment envie de les lâcher. Avec John Irving, aucun personnage n'est secondaire, je trouve. Seule fera la différence les « affinités » du lecteur : Pour moi Roberta, Jenny et Ellen, et pour vous ?
J'ai aimé découvrir le parcours de Garp, déterminé à se faire une place dans le monde clos et élitiste des écrivains, apprécié cet homme, qui prend en charge ses enfants et reste au foyer pour concilier ses deux obsessions : l'écriture et l'éducation, la protection de ses enfants. Être là pour contrer «le Crapaud du Ressac»...
On a beau tout planifié, mettre toutes les chances de son côté, la vie nous rappelle que nous n'avons pas toujours toutes les cartes en main, et que nous n'avons pas tous, un bon jeu !
Alors, qu'est ce qui explique ce sentiment mitigé ?
J'ai peiné, et c'est peu dire, sur les extraits des oeuvres de Garp, qui coupent notre récit. Et avec mauvaise conscience, car je trouve que ce procédé de la part d'Irving est génial. Nous inclure dans l'évolution de l'écriture de son héros. Parler des oeuvres d'un écrivain, somme toute fictif, et nous les donner à lire...
Admirative, je suis dans la théorie, mais enlisée dans la lecture, je me suis trouvée.
Une lecture en dents de scie donc, qui n'a pas généré toute l'euphorie escomptée. Mais une lecture que je ne regrette pas !

Ah, si j'avais aimé lire les 3 oeuvres de Monsieur Garp, quelle lecture fulgurante cela aurait été, « le Monde selon Garp » de Monsieur Irving ! ! !
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Je n'ai malheureusement pas été aussi emballée parce cette lecture que prévu. Les attentes sont élevées quand on lis toutes les critiques magistrales écrites sur ce roman. J'ai trouvé ce roman plutôt long, trop long. Je retenterai peut-être un Irving, mais je crois que je n'adhère pas au style de l'auteur.
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Quand on aborde ce livre, l'attente est tellement forte qu'elle risque d'être décevante. Ca a un peu été le cas ici. J'ai trouvé les aventures de Garp et ses proches très prenantes, émouvantes parfois...Mais certaines longueurs, notamment les écrits de Garp insérés dans le récit, ont imposé un peu de lourdeur dans cette lecture...
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Lu pour un challenge, j'avais un peu peur de me lancer dans un livre qui n'est pas du tout mon style de lecture.
Finalement j'ai adoré la plume de l'écrivain, j'ai dévoré la vie de Jenny et de son fils ST Garp.
Ce roman traite de beaucoup de sujets comme le féminisme mais aussi la famille et la sexualité, parfois de manière satirique mais j'ai trouvé également drôle

Ce roman a été publié dans les années 70 mais reste pour moi d'actualité.
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Je sais que ce livre est considéré comme culte et a même été brandi comme le livre phare d'une génération, celle de la fin des années soixante-dix et pour moi c'est bien là le "problème". J'ai adoré la première partie de ce livre, celle qui décrit l'origine et l'enfance de Garp. Par contre je n'adhère pas trop, pour ne pas dire pas du tout, à Garp adulte qui apparaît totalement obsédé par le contrôle, à tous les niveaux. Si c'est cela la caractéristique de la génération de la fin des années soixante-dix, ce n'est guère enthousiasmant. Je ne dis pas que l'auteur a tort car notre société actuelle, née de cette génération, se big-brotherise de plus en plus mais, pour cette raison, toute la partie du livre dépeignant l'âge adulte de Garp m'a déprimée alors que la première partie m'avait enchantée...
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Sans conteste, « Le monde selon Garp » est un bon roman. Est-il pour autant un roman que l'on prend plaisir à lire ? Pas toujours. J'avoue avoir sauté quelques passages, en particulier les extraits de romans rédigés par Garp que j'ai jugés particulièrement imbuvables.

Malgré tout je ne peux nier les qualités littéraires de l'oeuvre d'Irving, que je découvre avec ce roman. L'histoire est travaillée, avec une écriture qui rappelle celle des contes philosophiques. Certains passages étaient même presque drôles !

J'en garderai un souvenir positif teinté de quelques doutes...
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Je ne sais pas trop comment rédiger ma critique tellement ce roman m'a déroutée, je ne sais même plus trop quoi en penser...
Roman très original avec les multiples personnages quelques peu loufoques et des situations extravagantes.
J'ai apprécié les thèmes abordés, la concupiscence, le féminisme, l'angoisse des parents, la perte d'un enfant, l'écriture, l'extrémisme etc.. Mais justement il y en a peut-être trop, on se retrouve un peu noyé dans la masse.
Mais il y a beaucoup de longueurs qui ont failli me faire lâcher le livre et j'avoue que j'ai fini par sauter l'écrit de Garp "Le monde selon Besenhaver".
bilan mitigé : de bons moments de lecture, mais des moments d'ennui également.
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Ce livre ne m'a pas franchement emballée, et je n'arrive pas à en connaître la cause...Il parle du féminisme, j'adore; il parle de l'amour profond que l'on porte à ses enfants, j'adore; il parle de lecteurs , j'adore...Le style est fluide. Mais pourquoi est-ce que je n'aime pas trop LE TOUT? Peut-être parce que je n'arrive pas du tout à m'identifier à Garp? Mais je le comprends, pourtant...Peut-être parce que le groupe des "Ellenjamesiennes" m'horripile et me semble trop irréaliste?...Je n'en sais rien...Mais ce dont je suis certaine, c'est que je ne relirai pas de sitôt!
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