PREFACE
La tradition littéraire en Islande remonte au temps des Vikings. Les poèmes de l’Edda écrits aux XIIe et XIIIe siècles puisent leur matière dans une tradition orale beaucoup plus ancienne. Les sagas, une autre des contributions importantes de l’Islande à la littérature universelle, sont de cette même
époque. Depuis ces XIIe et XIIIe siècles, la langue a si peu changé que ces écrits sont lus, compris, et font même l’objet de feuilletons radiophoniques,
dans leur version originale.
En fait, la littérature est le patrimoine par excellence en Islande. Là où dans d’autres pays il y a des cathédrales et des villes fortifiées, en Islande, il
y a l’Edda et les sagas. La littérature est tout à la fois patrimoine oral, matériel et immatériel. Elle est l’identité et l’âme de ce peuple.
Les Islandais en sont fiers. Au cours des âges, le soir, même dans les fermes isolées à travers le pays, un membre de la famille lisait à haute voix des sagas, contait ou chantait des rímur, une autre particularité littéraire propre à l’Islande. Cet attachement des Islandais à la littérature a perduré à travers les siècles jusqu’à un renouveau de cette littérature aux XIXe et XXe
siècles.
Il faut savoir que pour une population de 290 000 Islandais, il y a 105 bibliothèques publiques qui ont prêté, en 2001, 2 221 243 ouvrages. En 2000, 92 éditeurs ont publié 1 967 ouvrages dont les trois quarts
étaient écrits par des Islandais. Pour la saison théâtrale 2002-2003, les théâtres ont enregistré 300 236 entrées à des spectacles professionnels et 57 213 à des spectacles amateurs. Ces quelques chiffres suffisent à témoigner de l’attachement des Islandais à la littérature et au théâtre.
Mais de quelle littérature s’agit-il ? Que lit-on aujourd’hui en Islande ? Que lisent les enfants ? Quel théâtre ? Et quelle poésie ? Cet ouvrage devrait per-
mettre de répondre à ces questions.
SVEINN EINARSSON et CHÉRIF KHAZNADAR,
commissaires pour l’Islande et la France de la Quinzaine islandaise