Mise en situation plutôt lente. L'auteur ne semble pas pressé de mettre la table. On comprendra plus tard ce lent début, vu l'impact que certains détails auront sur la suite de l'histoire. Au départ, on a affaire à deux familles, l'une Hazara, pauvre, au service de Baba, pachtoun, classe dirigeante, père de notre héros.
L'auteur laisse au début de son récit des indices qui laisseront présager du drame qui ne manquera pas d'arriver. Ainsi, l'agression de Hassan et de Amir dans la ruelle par Assef.
Ce roman met en lumière les mentalités qui prévalaient en Afghanistan de 1970 à 2011, ses classes sociales, ses misères aussi sous le joug des talibans, lesquels avaient suscités dans la population une lueur d'espoir après l'occupation russe. le retour d'Amir à Kaboul, après plusieurs années passées aux E.U. illustre bien la situation tragique qui y prévalait après la guerre.
La scène du drame est remarquablement narrée, et elle constitue en quelque sorte le coeur de l'histoire autour duquel tout se déploie. Amir tentera même de détruire Hassan, de l'éloigner, sa seule présence lui rappelant sans cesse sa lâcheté.
Mais nous sommes en réalité face à ce que j'appellerais une ''oeuvre miroir''. L'histoire se répète à travers d'autres personnages, viol de Sohrab par celui-là même qui a abusé de son père, son goût pour les cerfs-volants, son habileté à la fronde, etc. J'ai savouré certaines réflexions des personnages dont celle-ci de Baba: "Mentir c'est priver quelqu'un de son droit à la vérité."
Premier roman de
Khaled Hosseini, un coup d'essai qui s'avère un coup de maître, une oeuvre touchante et remarquable d'histoire et d'humanité. C'est tout un pays qui vie et qui souffre dans ces pages. L'histoire de Sohrab nous sensibilise aux souffrances des enfants plongés dans l'enfer innommable de la bêtise humaine et de ses conséquences. Ses profonds silences et sa difficile adaptation au mode de vie américain.
Une oeuvre majeure largement saluée par la critique.