A Morrow, une petite ville près de Boston, les Farell sont une famille ayant tout de la belle famille américaine : une belle maison au milieu des bois, des enfants merveilleux... Charlie, passionné par les bestioles et les dinosaures et sa grande soeur Amanda, une jolie fillette qui veut devenir gymnaste et qui s'y consacre corps et âme. Tout se passe bien jusqu'à ce qu'un jour, Amanda tombe bien malade. Et au cours de hospitalisation, les parents de celle-ci apprennent l'inimaginable, l'inconcevable, l'horrible vérité : leur fille est séropositive, ayant été contaminée lors d'une transfusion sanguine voilà quelques années... A partir de là, la vie de la famille sera bouleversée : changement des règles à la maison, désarroi des adultes... Mais le pire, ce sera les autres. L'école, l'entourage des Farell, et autres proches qui en apprenant la maladie d'Amanda, vont l'exclure...
Un livre sur un sujet difficile, d'un titre insolite, une petite fille triste sur la couverture... Je me demandais ce que serait ce roman peu connu.
Il ne faut pas oublier que ce livre est sorti à la fin des années 80, où le sida n'était pas encore totalement connu. Et cela se ressent terriblement.
En effet, la réaction des gens autour d'Amanda est le point fort du récit : si dans sa famille, on la soutient, on l'aime encore plus, on se serre les coudes pour elle, dans l'extérieur, les autres font preuve d'intolérance. Entre les parents retirant leurs enfants car convaincue qu'elle contaminerait les autres enfants, l'ami de Charlie qui ne peut plus jouer avec lui car sa mère craint que Charlie a le sida... C'est la foulée des idées reçues débiles sur le sida qui est mis en avant et qui fait souffrir la pauvre Amanda, tragique victime des transfusions contaminées (il ne faut pas omettre que quelques temps avant, on avait eu un scandale à propos de cela chez nous !). Même dans sa famille, tout se détraque aussi : la mère d'Amanda se torturant et se demandant pourquoi elle n'a pas pu protéger sa fille...
Amanda est le personnage le plus touchant du roman. C'est une enfant ayant une belle passion et qui tente de la pratiquer malgré la maladie qui l'affaiblit de plus en plus et l'exclusion que les gens lui font subir au dehors. Quand à son frère, lui aussi nous touche aussi : le frère adorant les dinosaures et qui se pose sans cesse des questions sur l'état d'Amanda...
Tous les personnages ont des réactions crédibles, qu'on pourrait trouver dans une situation semblable.
L'histoire se centre quand même plus sur les instants de la vie que sur Amanda, pour nous montrer comment une maladie affecte le patient et ses proches mais aussi que malgré tout, elle ne fais pas le poids face à l'immense amour familial que ceux-ci lui portent. Toujours les mêmes rituels quotidiens alors que le sida use la petite fille...
La fin est ouverte, bien que malheureusement, il y a bien un issue tragique. Or, cette fin s'ouvre sur un espoir.
Par contre, j'ai pas vraiment apprécié l'écriture. Très plate, à certains moments insipides, bien qu'elle 'claque' à certains moments, je me suis ennuyée à les lire. Heureusement que l'histoire était intéressante car sinon, j'aurais renfermé le roman tout de suite.
Et il était trop court aussi. J'aurais bien voulu qu'on nous expose encore plus les personnages, certains étant peu approfondis.
Mais c'est un récit à lire, bien que je préfère
la Vie à reculons de
Gudule. Mais tous deux, par leur sujet et le traitement, sont particuliers... Cependant,
La ville qui avait peur d'une enfant n'est pas mauvais, mais si l'histoire est très bonne, l'écriture l'est moins. A vous de juger.