J'ai acheté cet ouvrage dans les années 70 car je voulais mieux connaître l'histoire du jazz ,musique que j'appréciais . son auteur a eu une influence capitale , musicale et surtout critique dans le jazz français; Il me semble avoir entendu de chroniques de lui à la radio. le livre est très complet (parfois un peu technique pour moi et se divise en deux parties : une avec le titre éponyme :/Introduction/2 Des "primitifs" aux "modernes"/3Le problème de l'improvisation/4Le problème de l'essence du jazz/5 le jazz et l'Europe.
Deuxième partie : la religion du jazz . Plus Glossaire,index des disques edes personnes.
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On a réalisé, depuis la Seconde Guerre mondiale, d’appréciables progrès dans la diffusion et la connaissance du jazz. Le temps n’est plus où les noms de Paul Whiteman, George Gershwin, Ted Lewis, Jack Hylton, Wiener et Doucet symbolisaient cette musique aux yeux du public européen, où la vedette nègre du film Le chanteur de jazz se révélait être un Blanc, Al Jolson, à la figure barbouillée par souci de couleur locale. Il est devenu évident aujourd’hui que les grands musiciens de jazz, à l’image du jazz lui-même, sont noirs. On connaît Louis Armstrong, Duke Ellington, Sidney Bechet, Dizzy Gillespie ; on les a applaudis à Paris et en province, dans les mêmes salles de concert que Gieseking et Menuhin. Il est désormais impossible à l’« honnête homme » de confondre, comme c’était chose courante il y a quinze ou vingt ans, le jazz authentique avec la musique de bastringue ou celle, prétentieuse, de la Rhapsody in blue. Le jazz reste, dans bien des cas, d’accès difficile, mais on sait où le trouver. C’est une curieuse aventure que celle de cette musique dont tout laissait à penser qu’elle dût demeurer confinée aux bords du bas Mississippi. Quel témoin de l’époque eût deviné que ce folklore d’un petit groupe d’hommes deviendrait en quinze ou vingt ans le langage de tout un peuple et, quelques années plus tard, un phénomène mondial ? Il n’est pas indifférent à notre propos que des orchestres de jazz puissent exister simultanément à Melbourne, Tokyo et Stockholm.
L’univers des amateurs de jazz est un monde fermé. Il est alimenté spirituellement par des ouvrages et des revues dont l’intelligence nécessite une initiation préalable ; lorsqu’on y parle de « Louis », il faut savoir que c’est d’Armstrong qu’il s’agit. Sauf exception, ses habitants n’entretiennent aucune relation avec ceux des autres mondes : neuf fois sur dix, l’amateur de jazz, s’il ne méprise la « grande musique », ne la connaît que dans ses manifestations les plus sommaires. Quelques sujets exceptionnels montrent de l’intérêt à la fois pour Armstrong et les Italiens du xviie, pour Parker et les dodécaphonistes ; on les compterait presque sur les doigts d’une main. Que de différends, pourtant, déchirent le groupe d’hommes de ce domaine fermé ! En règle générale, les amateurs de jazz ont trop la conviction de la supériorité de leurs goûts pour ne les pas affirmer au nez et à la barbe du voisin. Ils se groupent en petites chapelles dites hot clubs, dont la fonction principale, assez mal définie, semble être l’entretien d’une discorde permanente entre tenants du jazz traditionnel et partisans du jazz moderne. Ainsi, le monde du jazz est celui de l’intolérance.
Prise dans l’ordre descendant, la réunion de ces deux cellules reconstitue, par l’élision du IVe degré, l’un des mélismes les plus familiers aux chanteurs de blues et aux bluesmen de l’époque ancienne.
André Hodeir auteur des thèmes de
jazz pour le film de
Jacques Yves Cousteau "Autour d'un récif"
Assis devant un piano,
André HODEIR explique comment s'est déroulé sa
collaboration avec
Jacques Yves COUSTEAU sur le film "Autour d'un récif" dont il a composé la bande originale à partir de sa
musique "
jazz". Il explique que de grands noms du
jazz français et
américain ont été sollicités pour jouer
la musique du film.