Sydney écrit, Alicia peint. le couple vit dans une maison isolée de la campagne anglaise. Seule une vieille dame habite depuis peu dans une villa en face. Mais le couple bat de l'aile. de plus les créations de Sydney, romans ou scénarios, ne trouvent pas preneurs, ce qui n'améliore pas l'humeur du bonhomme. Il devient colérique et violent. du coup, Alicia s'absente quelque temps, sans laisser d'adresse, ni prévenir qui que ce soit, pour laisser les tensions s'apaiser. Sidney utilise cette absence, dans l'idée d'une histoire à écrire, pour faire croire à une disparition, voire un meurtre dont il serait le responsable. Au point d'enterrer un vieux tapis dans une forêt et de se sentir coupable. Leur entourage ne tarde pas à réagir.
Patricia Highsmith joue sur la perversité de ses personnages qui jouent un jeu dangereux. Sidney qui se retrouve face à la police, aux médias et au regard de travers de son voisinage. Alicia, qui se complait dans une nouvelle identité et qui se refuse à retrouver son ancienne, et surtout à faire face aux conséquences de son attitude (elle refuse notamment d'avoir à s'expliquer, se justifier). Mais également la voisine, qui n'est pas insensible au charme de l'américain Sidney, mais dont les paroles auront de graves conséquences… Ou Alex, le partenaire d'écriture de Sidney, qui aime à plaisanter sur le départ d'Alicia, avant d'essayer de profiter de la situation. Sans parler des amies du couple, qui refusent de parler à la police des maigres indices qu'elles pourraient avoir… Ces personnages, loin d'être tous sympathiques vont devenir les marionnettes d'un destin funeste.
L'auteure signe là une comédie grinçante, un peu dans le style des films de
Claude Chabrol, jouant sur des ressorts psychologiques pas toujours avouables.