Nous, filles de Sparte

Nul doute que la mythologie grecque et ses nombreuses figures ont le vent en poupe ces dernières années et ce, bien davantage encore depuis les oeuvres de Madeline Miller, dont ma poétique lecture de le Chant d'Achille s'est révélée un coup de coeur. Depuis, j'ai aussi découvert les écrits de Pat Barker avec sa série dédiées aux Femmes de Troie et c'est avec un intérêt certain et assuré que je me suis plongé dans cette nouvelle parution, laissant la parole à deux femmes mythiques, endurant à leurs tours de nombreux combats.

C'est pourquoi et autant le dire dès maintenant, quand bien même la plume de Claire Heywood n'est nullement aussi raffinée que ses consoeurs, cette dernière ne s'en dévoile pas moins passionnante et captivante à parcourir. Sans lyrisme mais avec réalisme, rythme et efficacité, cette dernière m'a emporté au coeur d'importantes destinées, portées par deux touchantes et attachantes femmes prêtes à tout pour assurer la survie de leurs proches et s'assurer un avenir décent au sein d'un univers dominé par les hommes et les Dieux bien souvent aussi séduisants que violents. Ainsi, j'ai adoré faire la connaissance et suivre l'évolution de Klytemnestre et celle de sa soeur Hélène, dont la conception reste énigmatique. Ces deux jeunes princesses prises aux pièges dans une guerre de clan n'ont que d'autres destinées que d'assurer la paix et la prospérité de leur royaume en échange de leurs indépendances ainsi que de leurs libertés. Séparées contre leurs grès et mariées aux valeureux rois et frères que sont les puissants Agamemnon et Ménélas, ces dernières découvriront le sacrifice d'une vie mais aussi le pouvoir et les risques de l'amour en son tout. En effet, l'amour, la passion et les sentiments sont les poumons de ce récit à la fois mystique, de guerre et d'aventure et j'ai été sensible aux délicats sentiments et autres émotions mis en lumières avec affectivité par l'auteure. Qu'il s'agisse de l'amour maternel, conjugal ou bien encore charnel, celui-ci se dévoile sublimé à travers ces attachantes et touchantes héroïnes responsables de bien des maux, en particulier à l'origine de la guerre de Troie, ainsi qu'à travers la douce et éloquente plume de Claire Heywood.

Ne connaissant d'ailleurs nullement l'origine de ce conflit et j'ai apprécié découvrir comment une telle tragédie a pu avoir lieu. L'auteure prend ainsi le temps de dresser son cadre et place un contexte historique fouillé et riche d'évasion et de dépaysement. C'est avec intérêt que j'ai découvert les différents royaumes ainsi que les divers mythes et légendes revisités avec extrême simplicité. En ce sens, j'ai été ravi que Claire Heywood décide de mettre en action des figures moins connues de ce marquant épisode historique et pourtant hautement passionnantes à rencontrer. D'autant plus qu'à l'aide de ces savoureuses reines consoeurs, cette dernière traite de sujets sensibles et délicats et au combien bien trop actuels encore comme la place de la femme au sein du mariage et l'appartenance de son corps. En ce sens, je ne m'attendais pas à autant de contemplation et j'ai vraiment été réceptif à ce choix de ne pas placer pleinement son oeuvre au centre du conflit mais bel et bien de le situer au centre du quotidien de Klytemnestre et d'Hélène. Pour autant, Nous, Filles de Sparte n'en demeure pas moins épique et chevaleresque dans ses dernières parties, réservant au passage quelques surprises et autres révélations séduisantes. Ainsi, une certaine violence ne cesse de bercer cette oeuvre et bien qu'au préalable psychologique, cette dernière tend à devenir davantage physique au gré du rythme de l'oeuvre et de celui de la bataille dévoilée, s'accentuant au fil des chapitres pour finir telle une délicieuse tragédie grecque.

Finalement, le seul reproche que j'aurais à émettre envers le roman de Claire Heywood reste les quelques ellipses narratives utilisées par cette dernière. Bien que nécessaires dans le traitement de son intrigue et sans pour autant hacher son évolution se déroulant sur plusieurs années, j'avoue que je n'aurais pas été contre davantage de chapitres afin de détenir tous les tenants et les aboutissants de la fine et profonde psychologie des protagonistes dévoilés. En effet, chacun des principaux personnages se dévoile d'une finesse délicieuse et savoureuse à creuser et qu'il s'agisse de Klytemnestre où d'Hélène et même de leurs maris respectifs et d'autres personnages rencontrées, aucun de ces derniers ne se démontre blanc ou noir, bon ou mauvais mais se dessine une éloquente et pertinente toile de portraits humains et nuancés, tous, finalement, animés par différentes aspirations. Mieux encore, j'ai adoré découvrir les complexes liens unissant les personnages les uns et aux autres mais aussi aux quelques déités et autres figures emblématiques dévoilées que j'ai pris plaisir à retrouver, pour certains à nouveau. C'est pourquoi et au vu du sujet passionnant et narré avec force et style, je suis resté insatiable et en aurait voulu bien davantage.

Néanmoins et malgré ce léger manque, j'ai passé un merveilleux moment en compagnie de la plume de Claire Heywood qui donne la parole à deux figures mythologiques à la richesse psychologique passionnante et captivante à découvrir. A travers ses héroïnes, cette dernière élève la voix de femmes fortes et combatives, piégées entre les hommes et dieux qui, finalement, ne rêvaient que d'amour et de liberté et non de violence et autres conflits qui n'auront d'autres choix que de faire face aux conséquences de leurs choix.
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Nous, filles de Sparte retrace la vie de Clytemnestre (écrit Klytemnestre dans le roman pour se rapprocher au mieux de son héritage grec) et de Hélène, de leur enfance à leur premiers pas dans la vie de jeune femme puis mère, jusqu'au grand retentissement de la guerre de Troie, dans laquelle les deux femmes jouent de grands rôles. On ne présente plus ses deux figures de la mythologie grecque, l'une épouse du grand Agamemnon et l'autre ayant fui la Grèce pour Troie aux côtés de Pâris.

Quand on me présente une "relecture féminine" de la mythologie grecque, comme il s'en fait beaucoup actuellement, je pense que je m'attends exactement à ce que j'ai trouvé dans Nous, filles de Sparte : un point de vue féminin qui explore les idées, les envies, leurs peurs de femme qui n'ont pas leur destin entre leur main mais qui décident tout de même de faire tout leur possible pour trouver cette place dans l'histoire. Ce sont des femmes à première vue soumises mais qui en réalité cachent une force, qui ont leur propre pensée et leur propre désir, et pas seulement celui que leur dicte leur mari ou leur père. Je prends l'exemple de le Silence des Vaincues de Pat Barker, qui nous montre les ravages de la guerre de Troie du point de vue de Briséis, cependant nous suivons le récit d'une femme brisée et qui ne peut qu'obéir en regardant le monde passer sous les yeux et je n'ai pas ressenti ses pensées et ses envies, espoirs, peurs comme je l'ai ressenti dans Nous, filles de Sparte.

Ici, les deux soeurs se questionnent tout au long du récit sur leur place au sein d'un monde qui repousse les femmes, sur leur place en tant qu'épouse, mère et femme. On voit leur déception, comme avec Hélène qui a si longtemps attendu d'être épouse et qui finalement se rend compte que ce n'est pas ce qu'elle souhaite, ou leur tentative de se rebeller face à leur mari, bien que ceux-ci leur font bien vite comprendre que c'est peine perdue. On suit des femmes qui vivent et qui semblent même réelles (encore une fois contrairement à Briséis dans le Silence des Vaincues, où bien que j'ai eu énormément d'empathie pour elle, je n'ai pas eu l'impression qu'elle soit aussi vivantes que Clytemnestre et Hélène dans ce roman), qui ont leur propre opinion bien que teintée des attentes des hommes à leur égards, et qui font tout pour prendre leurs propres décisions.

La lecture est fluide et très agréable, malgré l'édition Pocket City qui a des erreurs parfois... étranges, comme réussir à confondre Ménélas et Pâris. Je me demande encore comme c'est possible, ça ne peut pas être une faute de frappe ? Bref, les chapitres sont tantôt très courts, tantôt assez chargés, bien que je trouvais parfois qu'ils s'arrêtaient et reprenaient sans qu'il y ait vraiment besoin, comment pour aérer artificiellement le texte ou laisser le lecteur sur sa faim. J'ai cependant adoré l'ambiance du roman, bien que j'ai trouvé les dieux et déesses grecs un peu absents contrairement aux autres romans sur la mythologie grecque que j'ai pu lire.

En bref, je pense qu'il s'agit de l'un des meilleurs romans sur un point de vue féminin des tragédies grecques. J'ai adoré voir la vie au travers des yeux de Hélène qui, souvent, n'est rabaissé qu'à une magnifique femme détestée de tous et avoir son raisonnement est un bol d'air frais.

A Sparte, le roi Tyndare a quatre enfants. Deux jumeaux, et deux filles, Klytemnestre et Hélène. Ne pouvant pas désigner l'un de ses fils comme l'héritier du trône de peur qu'ils s'entretuent, le roi prévoit de faire de sa fille aînée, Klytemnestre, son héritière. Alors que les deux jeunes soeurs s'amusent à l'extérieur, elles rencontrent un garçon et Hélène se retrouve seul avec lui. Il ne se passe rien. Pourtant, le doute s'installe et certains pensent qu'elle a été souillée. Obligé de changer ses plans, le roi Tyndare promet Klytemnestre à Agamemnon, recent roi de Mycènes. Klytemnestre avait tout prévu, sauf de vivre loin de sa demeure. Contrainte de se séparer des siens, elle part, meurtrie, mais décidée à honorer la promesse de son père. Quant à Hélène, un tournoi pour lui trouver un époux est organisé, et c'est Ménélas, le frère d'Agamemnon, qui obtient sa main et deviendra rapidement roi de Sparte.

Quel roman ! Sur fond de guerre de Troie (pour une bonne partie du roman), mêlant « réalité archéologique et tradition mythologique », comme elle l'annonce elle-même, Claire Heywood nous offre une histoire inattendue. Celle de Klytemnestre et d'Helène.

Deux femmes aux caractères distincts. Des personnages bien travaillés, qui nous tiraillent. On ne sait plus si on éprouve de la sympathie pour elles ou de la colère.
On voit évoluer ces deux femmes qui ont enfoui leurs rêves, certains resurgissant parfois. Écouteront elles leur coeur ?

Entre amour, trahison, vengeance, découvrez avec une plume fluide le destin de deux femmes emmurées par leurs obligations de donner un héritier à leur roi. Un roman qui ne manque pas d'action, que je vous recommande, palpitant garanti !

Ce n'est pas le genre de livre que j'ai l'habitude de lire (mes connaissances en mythologie sont limitées), et pourtant je me suis régalée !

Mes lectures du week-end sont passées par la mythologie et ce délicieux roman de Claire Heywood.

D'une beauté inégalée et de naissance divine, Hélène et Klytemnestre suscitent l'admiration de toute la Grèce. Les deux jeunes princesses de Sparte profitent d'une existence dorée de luxe et d'abondance. Mais un tel privilège a un prix : jamais elles ne pourront être maîtresses de leurs destins. Elles ne sont encore que des enfants lorsqu'elles sont séparées et mariées aux légendaires rois Agamemnon et Ménélas. Les deux soeurs ne se reverront jamais. Leur devoir est maintenant de donner naissance à des héritiers et d'assumer leur rôle de reines douces et soumises. Mais lorsque le poids de la cruauté et de l'ambition de leurs maris devient trop lourd à porter, elles doivent aller au-delà de leur condition et se rebeller. Leurs décisions font basculer le cours de l'histoire et, trois mille ans plus tard, l'écho de leurs voix résonne encore, au nom de toutes les femmes.
Ce roman nous raconte l'enfance, puis la vie de femme mariée de deux soeurs, princesses de Sparte, Hélène et Klytemnestre. La narration se fait à chaque fois par l'une des deux, quasiment par chapitre alterné. Et c'est donc bien leur point de vue que nous avons là, entre insouciance de l'enfance et cruelle désillusion de la vie maritale. Chacune aura à lutter contre sa propre envie de liberté, pour Sparte, pour la Grèce... à moins que leurs désirs ne soient plus forts que leur devoir.

Si l'histoire d'Hélène est archi connue, celle de Klytemnestre est moins populaire. J'ai pris plaisir à voir évoluer une femme qui a compris son rôle de reine, mais qui cherche à en arrondir les angles. Ses enfants sont tout pour elle, et la lionne protectrice qu'elle est se révèlera au fil des années de guerre. Sa soif de liberté lui fera prendre des décisions qui changeront le cours de l'histoire.

Et finalement, on retrouve beaucoup de similitudes dans les vies de la frivole Hélène et la sage Klytemnestre. Ces soeurs, qui ne se reverront jamais une fois mariées, n'auront jamais été aussi proches dans leur comportement. L'auteure a su retracer les existences intimes de ces deux femmes, en se posant régulièrement des questions sur leurs sentiments, leurs pensées profondes, le pourquoi de leurs actions. le récit ne cherche pas à être précisément exact dans L Histoire, mais suffisamment vraisemblable pour faire de ce roman une magnifique épopée et des portraits de femmes puissantes et libres.

*lecture terminée*

❄️ Nous, filles de Sparte de @claireheywoodauthor publié chez @cityeditions.

Dans ce roman, onnsuit Klymnestre et Hélène, les deux princesses de Sparte. Leurs avenirs sont quasi tracés et elles n'auront pas leurs mots à dire. L'une sera la femme de Agamemnon et l'autre de Ménélas. Après quelques années Hélène va suivre Parìs (de gré ou de force vous le découvrirez ��) et commence ainsi la fameuse guerre de Troie.

Ce roman est un envoi sauvage de la part de @ericpoupet et je le remercie chaleureusement parce que je ne serai jamais retourné sur ce livre. C'est un pan de l'histoire que je ne connaissais pas du tout et qui ne m'intéressait pas forcément. Ça aurait été une grave erreur !!! J'ai été complètement immergée et passionnée par l'histoire que j'ai dévoré en 2 jours! C'est passionnant! Amours, trahisons, point de vue féminin, combats... On ne s'ennuie pas une seule seconde!!
Bon tout n'est pas tout rose, et la place de la femme est à vomir bien évidement, elle ne peut rien choisir et ne doit absolument pas se rebeller mais rester sagement à filer et faire des enfants. Pareil les combats amènent leurs parts de violences... Mais ce n'est qu'une partie de l'histoire!

Si tu aimes L Histoire ou que tu ne connais pas ce pan de l'Histoire fonces !! Tu ne seras absolument pas déçue!!

Encore merci @ericpoupet pour cette magnifique découverte!!

Alors la guerre de Troie est-elle une fiction ou un fait avéré?