Du silence...
Des cris...
Du vide ...
Une famille qui éclate...
Un divorce...
Du silence, à nouveau...
Une mère qui survit...
Un père qui redevient ado...
Et le narrateur qui n'en peut plus de se retrouver au milieu...
"Je me balance dangereusement entre une mère trop présente, un père trop absent, et moi seul, trop seul."
Aussi, lorsque son père lui annonce qu'il déménage, quitte Paris et s'en va s'installer dans les Hautes-Alpes, il cache la nouvelle à sa mère et décide qu'un week-end, une fois tous les quinze jours, il ne sera plus chez l'un ou chez l'autre, il se retrouvera, lui.
Et le voilà qui s'installe en secret dans une chambre de bonne inoccupée (celle que ses grands-parents lui réservent lorsqu'il sera étudiant). Les premiers temps sont difficiles. Il n'a pas prévu son installation et il doit s'organiser pour gèrer son quotidien et combler son temps libre. C'est surtout la nuit que la solitude et ses angoisses le rongent. Mais, peu à peu, il s'organise, redécouvre sa ville, trouve des lieux de travail scolaire pour le moins orginaux et fait de belles rencontres...
Cette séparation lui permettra-t-elle de se (re)trouver et de se rapprocher de ses parents ?
Un petit livre de 115 pages qui se dévore d'une traite. L'auteure, elle-même divorcée et maman de trois enfants, se place du côté de l'enfant, victime du désamour des parents. Enfant qui, du jour au lendemain, voit ses parents devenir des étrangers. Difficile d'être encore un enfant lorsqu'on doit prendre soin de l'adulte, compliqué d'être jeune lorsque les parents abandonnent leur statut d'adultes responsables et deviennent des copains... Elle retrace à merveille le temps nécessaire pour que chacun puisse se reconstruire et retrouver sa place, que la vie retrouve un certain équilibre...
Du début à la fin, le narrateur nous embarque dans son monologue. On le suit avec bonheur dans ses peines, ses doutes, ses joies, ses découvertes sur lui et les autres, sa rencontre de l'Amour...
"C'est bien d'écouter une voix différente.
De marcher à un autre rythme que le sien.
De partager le précieux de la vie.
De sentir un autre être être.
C'est bien d'aimer.
Et de l'être."
J'ai particulièrement aimé que, lors de ces week-ends où il se retrouve seul avec lui-même, il trouve refuge dans les musées, les bibliothéques, les livres... Mais, loin de s'enfermer, il nous montre également le chemin à suivre pour renouer le dialogue avec ceux qui nous entourent. A mesure qu'il se révèle, les gens viennent à lui et se nouent des conversations, des connaissances, des relations. Bref, il grandit et ça fait plaisir à voir ! Même si, d'un autre côté, je n'ai pu m'empêcher de me mettre également dans la peau de la maman : dur dur d'accepter que son enfant grandisse loin de soi !
En bref, une belle mise en perspective d'un sujet douloureux. Un texte fluide, presque poétique, empli d'optimisme, qui m'a beaucoup plu. Seuls bémols, peut-être, une voix de narrateur qui parait par moments un peu trop adulte pour être vraie et des rencontres que j'aurais aimé voir s'approfondir...
" Un divorce, ça détruit. Mais après on reconstruit.
Un divorce, c'est une fin. Mais après on recommence.
Un divorce, ça tue. Mais après on renaît.
Et on aime, encore, on aime ailleurs."
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