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EAN : 9782200271978
160 pages
Armand Colin (03/07/2013)
3.57/5   7 notes
Résumé :
L'étude des plantes a récemment été considérée comme une science désuète si bien que les enseignements de botanique ont tout simplement disparu des universités françaises. Pourtant, l'engouement populaire pour la nature n'a jamais été aussi fort. À l'heure de la prise de conscience des risques de dégradation de l'environnement et de disparition de certaines espèces végétales, les plantes méritent de retenir tout notre respect et notre attention.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voici un petit essai intime croisant retour d'expériences, anecdotes de voyages, et réflexions sur le statut de la botanique actuellement. Plus qu'une vision du jardin (comme le suggère le titre), l'ouvrage est intéressant à plus d'un titre sur l'analyse de la forêt et notamment de la canopée et de son écosystème. J'ai particulièrement appréciée les dessins des structures des arbres (passionnant), les techniques d'approche des canopées par objet volant (on dirait du Jules Verne), et l'évolution du regard sur les plantes qui s'est longtemps concentré sur les fruits et les fleurs, délaissant les feuilles, tiges et racines... Les parties sur l'université, les ellipses sur les différentes positions de spécialistes sur ces sujets ne m'ont pas parlé car je ne suis que néophyte. En tout cas, il s'agit d'un petit ouvrage intéressant pour qui souhaite poser un regard différent sur la nature.
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Francis Hallé mériterait, tout comme la botanique qu'il pratique et défend, d'être mieux connu. Tout au plus certains ont-ils entendu parler de lui comme l'un des co-inventeurs du "radeau des cimes" qui donne un accès nouveau et inégalable à la canopée, cet ensemble formé par la cime des arbres tropicaux qui forme un écosystème à part, original et surtout riche d'une biodiversité époustouflante.
L'idée de ce livre est bonne : témoigner de son expérience et faire connaitre cette science injustement délaissée. Je crains hélas que la forme quelque peu austère et le côté décousu décousu du propos n'accroche que les lecteurs déjà sensibilisés à cette problématique. Francis Hallé est un scientifique de grande qualité mais hélas pas un vulgarisateur "grand public" : on ressens à le lire qu'il a d'avantage l'habitude de s'adresser à des étudiants qui sont déjà intéressés par les sciences naturelles qu'à un public simplement curieux et dont l'attention est déjà fort sollicitée par ailleurs.
A conseiller donc surtout aux lecteurs qui ont un minimum d'esprit scientifique et une certaine curiosité pour les sciences naturelles.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
p.31-2.


L’exploitation industrielle des forêts tropicales est conduite par des groupes financiers qui n’ont aucun idéal, aucune éthique, aucune parole mobilisatrice, et dont les moteurs sont la technologie et le profit. Par prudence, ils pratiquent le greenwashing, comme j’ai pu le constater en 2012 sur un chantier de Rougier-Gabon, dans l’Ogooé-Ivindo : œuvrant dans la légalité la plus complète ce chantier est titulaire du label Forest Stewardship Council (FSC), censé garantir le respect de la forêt exploitée ; mais les experts décidant du maintien du label n’arrivent plus à l’improviste comme par le passé : on sait d’avance quand ils vont venir, et les responsables ont donc le temps de mettre de l’ordre ; de toute façon ces experts ne verront que ce que l’on veut bien leur montrer : il suffit de bloquer avec un tronc tombé les pistes qui mènent aux parcelles saccagées.
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p.126.

D’ailleurs nous avons pris l’habitude de considérer comme critères de la vie des traits purement animaux : le mouvement et l’expression sonore. Il en résulte que, pour beaucoup d’entre nous, les plantes ne sont pas vivantes puisqu’elles ne bougent pas et ne font pas de bruit. Serions-nous des plantes, j’imagine que notre biologie aurait comme point commun culminant la forme végétale et que nous verrions dans la plupart des animaux de simples prédateurs aux mœurs étranges et éclectiques – une définition qui, on le remarquera, s’applique assez bien à l’espèce humaine.
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Ce que le scientifique feint d'ignorer – ou qu'il ignore peut-être – c'est que sa démarche intellectuelle est la même que celle du poète et des artistes en général. Les psychologues l'ont démontré, toutes ces activités innovantes reposent sur une mentalité commune, où se mêlent une complète disponibilité d'esprit, beaucoup d'imagination, une exigence de gratuité, la capacité de ne pas se satisfaire du réel tel qu'il est, un certain dédain envers la rigueur, une préférence pour l'esthétique et l'amusement, et enfin une bonne dose d'humour pour surmonter les échecs.
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Cependant, une différence sépare le travail du scientifique de celui de l'artiste : le soin apporté à la mise en forme du résultat. Le poète, le peintre, le musicien où le romancier présente l'œuvre achevée telle qu'elle est, sans songer à masquer qu'ils doivent une part de leur inspiration a une sorte d'ivresse parfois acquise par des moyens variés [...].
Rien de tout cela dans la "recherche scientifique" où il importe de sauver les apparences : après coup on met en forme les résultats pour les rendre présentables ; j'ai l'air de me moquer, mais il s'agit aussi d'une autocritique. Le produit final, un "article" qui sera soumis à une revue internationale ne doit rien laisser paraître des incertitudes des auteurs : le paragraphe "Matériel et méthodes" ne dit rien des détours de la pensée, des embardées du cheminement intellectuel, des affres de la découverte ni, bien sûr, des litres de café ou de whisky qui ont lubrifié les débats et donné aux esprits l'audace nécessaire ! Bien entendu, il y a eu beaucoup de bon au cours de ces années d'efforts, d'indiscutables émotions, de la joie à l'état pur, de saines altercations et de la franche hilarité, mais tout cela est trop humain pour une revue internationale et fera donc l'objet d'une véritable autocensure. Le scientifique actuel, comme jadis le prêtre, est méfiant envers la nature humaine et préfère apparaître, aux yeux extérieurs, comme un surhomme ou au moins comme un homme parfait.
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p.31.

Nous devons, dit Claude Lorius, nous faire à l’idée de vivre sur une planète entièrement soumise, à l’être humain. C’est en vain que quelques écologistes isolés s’élèvent publiquement pour la défense des forêts tropicales ; Chico Mendes, Bruno Manser et bien d’autres encore ont payé de leur vie leurs activités en faveur de la défense de ces forêts.
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Vidéo de Francis Hallé
03.05.18 - INTEGRALE - Zep, F. Hallé, D. Kennedy, J. Tassin, S. Avallone et G. Clément.
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