Un très beau projet, dont on ne peut que souhaiter l'aboutissement. Un pari sur le futur également, à travers les générations, et une éloge de la lenteur. A l'instar de ces forêts primaires que nous avons ou sommes en passe d'éradiquer, et qui ne demandent qu' à se regénérer, à contre-courant des tendances actuelles d'exploitation forestière.
A mettre en oeuvre pour préserver la biodiversité, pour résister au changement climatique, ou tout simplement ...pour la beauté.
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Un tout petit manifeste pour une très grande cause.
Un grand projet qui nous dépasse tant par l'utopie qu'il semble représenter que par le temps nécessaire pour le réaliser mais qui est pourtant ô combien essentiel.
Ce ne sont pas que des mots, pas que des idées, le projet est en marche même si nous, pauvres mortels, n'en verrons jamais la réalisation, mais à l'heure où la rentabilité prime, cela réchauffe le coeur de lire la mise en place d'un idéal de biodiversité et de beauté.
A compléter par la lecture du très bon "Main basse sur nos forêts" de Gaspard d'Allens pour obtenir un panorama complet de la situation de nos forêts et des façons indignes avec lesquelles elles sont exploitées.
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François Halle a créé une association pour le retour d'une forêt primaire en Europe. Ce livre est le manifeste de la démarche qu'il souhaite inspirer.
Le contenu est riche mais écrit dans un langage clair, didactique. Les idées développées forcent à se poser la question de son rapport aux arbres, aux forêts. J'ai beaucoup apprécié le changement de conception auquel nous oblige ce manifeste. Un livre à partager et sur lequel s'appuyer pour diffuser cette vision de la forêt.
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Qu'il s'agisse de plantes ou d'animaux, la beauté visible et fonctionnelle n'est nullement subjective. Il s'y ajoute un acquis important: si nous apprécions cette beauté, c'est bien que l'être humain a les mêmes critères esthétiques que les animaux et que, si pour nous les fleurs sont belles, c'est que les plantes ont, en matière de formes, de couleurs et de parfums, des charmes auxquels nous sommes aussi sensibles que le reste de la faune.
La forêt mérite une définition ambitieuse car c'est bien plus qu'une collection d'arbres vivant côte à côte ; ces arbres doivent appartenir à des espèces diverses et être d'âges variés ; c'est pourquoi une plantation monospécifique dont tous les arbres ont le même âge ne doit pas être considérée comme une forêt.
p. 13-14
On retrouve l'anthropocentrisme dans ce que les écoles forestières enseignent aux futurs ingénieurs : "Une forêt que l'on n'exploite pas va s'étouffer et mourir." Si l'on se souvient que les forêts mondiales existent depuis le Dévonien, il y a 380 millions d'années, on admettra que l'anthropocentrisme atteint ici les dimensions de l'arrogance.
Il est ironique de constater que l'agriculture industrielle, lorsqu'elle prend conscience de ses échecs en matière d'écologie, tente de redresser la situation en imitant les mécanismes biologiques de la forêt.
De tout cela il semble qu'il faille garder l'idée forte et dérangeante que la diversité biologique et l'industrie du bois sont deux adversaires irréconciliables pour l'instant et que, dans leurs affrontements, la biodiversité est toujours perdante ; l'avenir dira s'il est possible d'imaginer un terrain d'entente, mais c'est un domaine où l'avenir est sombre.
Au milieu du XIXe siècle, la plupart des forêts anciennes de nos plaines d'Europe avaient disparu et aujourd'hui, au début du XXIe siècle, la seule qui subsiste est la forêt primaire de Bialowieza en Pologne, une forêt magnifique où des arbres de dimensions exceptionnelles abritent toute la faune forestière européenne, y compris les grands animaux, loups, cerfs, lynx, sangliers, élans et bisons.
03.05.18 - INTEGRALE - Zep, F. Hallé, D. Kennedy, J. Tassin, S. Avallone et G. Clément.