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Jean-Paul Kauffmann (Préfacier, etc.)
EAN : 9782912667298
120 pages
Finitude (30/09/2005)
3.86/5   7 notes
Résumé :

En décembre 1943, Raymond Guérin sort du stalag où il vient de passer trois ans et demi.

Il arrive à Paris et découvre la France de l'Occupation, bien différente de celle qu'il avait laissée en 1940. Il constate qu'ici aussi " la sottise bat son plein ".

Il reprend contact avec le petit monde littéraire parisien. Piloté par Marcel Arland, jean Paulhan ou Gaston Gallimard, il rend visite à Camus, Sartre, Queneau, Chardonne, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je lis tous les livres de Raymond Guérin.
Toujours heureux après avoir fermé le livre.
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critiques presse (1)
SudOuestPresse
08 avril 2024
En 1943, Raymond Guérin revient à Bordeaux après plus de trois ans au stalag. Ce monde, qui n’est pas encore sorti de la guerre, lui semble étranger et trouble
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On ne m’aura pas eu. Au contraire, je suis tellement sûr de savoir désormais étreindre les choses comme je ne l’ai jamais su autrement. C’est là un aveu pénible, mais je me le dois à moi-même : j’ai lamentablement manqué le spectacle du monde autrefois. Et le plus navrant c’est que je n’ai pris conscience de ma déficience qu’au moment où il était trop tard, momentanément, pour réparer. Oh ! mais je réparerai. Comme je serai attentif ! Comme je serai habile à capter ce monde qui m’entoure et m’escorte ! Il me semble que des mes premiers pas dans la vie retrouvée, je serai à l’affût des plus insignifiantes manifestations de la nature et des hommes et prêt à leur donner justement une signification prodigieuse. Il me semble que, sur ce plan, les épreuves ne m’auront rien enseigné ou plutôt si : qu’elles m’auront enseigné à faire plus de cas que jamais de ces délicatesses qui font le prix d’une existence humaine. C’est que (…) entrant comme les autres dans les glaces d’un cinquième hiver – depuis que j’ai perdu la liberté, je n’ai pas eu une seule fois chaud au cœur. Oui, transi, même dans le plein des étés, je n’ai cessé de l’être moralement. Aussi, comment ne pas sentir plus durement l’exil en ces jours où les nuages porteurs de la longue neige, comment à cerner notre horizon de toutes pars ? Parbleu ! N’est-il pas naturel que nous parions la vie des vivants – pourtant si cruellement tourmentés – et la fassions l’égale de mille rêves ? D’ici, nous avons tellement l’impression que ces deux mondes – le nôtre et le leur – resteront impénétrables et hostiles, quoi que nous fassions…
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Je ne connais plus le Printemps, ni l’Eté, ni l’Automne. Il paraît que c’est l’Automne en ce moment. Il vente, c’est vrai ! il vente un vent aigre et la pluie se fracasse sur la cour comme un galop. Demain, la neige sera là, tourbillonnante, dans son éternelle chute. Il y a donc un monde ailleurs, où les yeux peuvent pas voir les roses s’effeuiller et une goutte d’eau trembler sur l joue de leurs pétales ? Il y a donc un monde, ailleurs, où la froide et herbeuse odeur de la terre campagnarde envahit les villes, et, au plus profond d’elles, répand partout l’odeur pourrissante des lourds chrysanthèmes ? Il y a donc un monde, ailleurs, où le décor change avec les saisons, où le passage des grands oiseaux migrateurs trace, dans le ciel d’Automne, des signes convenus, où l’on sait encore ce qu’il peut y avoir d’émouvant dans la vue d’un perron vétuste que la mousse envahit, d’une allée où s’abandonne le désordre crissant des feuilles mortes, où la mer change de teint comme un visage qui blêmirait la colère et où sa violence même semble chargée d’approfondissements ?
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Il n’y a que cela de vrai dans la vie : les fantoches. Tout le reste est de la foutaise. L’art y compris. Le spectacle vraiment, c’était dans la salle qu’il était. L’art n’est jamais qu’une très pâle copie de la vie. On dit que l’art rend la vie. Non ! C’est la vie qui rend l’art. Qu’on fasse comme moi une gentille petite retraite de quatre ans derrière les barbelés et l’on verra si je mens. Bref, c’était pendant les entractes que je jouissais. Et j’avoue que j’aurais donné toute ma soirée pour une demi-heure de parcours dans le métro. Le plus beau théâtre du monde, tellement imprévu, tellement coloré, tellement changeant, tellement vrai, c’est dans le métro qu’on le trouve. Mais c’est à croire que les habitants d’une ville comme Paris ne savent ni écouter ni regarder. Ils vont s’enfermer sottement(…) quand ils ont les rues, les cafés, tous les lieux publics où il n’y a qu’à lancer son filet pour le ramener frétillant.
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Video de Raymond Guérin (1) Voir plusAjouter une vidéo

Jean Paul Kauffmann : 31, allées Damour : Raymond Guérin, 1905 1955
Depuis le café parisien "Le Rostand" Olivier BARROT présente le livre ""31, allées Damour : Raymond Guérin, 1905 1955" de Jean Paul KAUFFMANN en compagnie de l'auteur. Photos du livre.
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