Après la mort de leur grand-mère, deux soeurs qui ont été hyper fusionnelles mais ne se sont pas vues depuis cinq ans, vont passer dans la maison familiale, une semaine avant qu'elle ne soit vendue...
Emma est la plus agée, elle toujours pris soin de protéger sa petite soeur du caractère "changeant" de leur mère, des problèmes des adultes, et puis un jour, elle en a eu marre de porter sa soeur à bout de bras, elle s'est tournée vers son mari et ses enfants, a mis des kilomètres entre elles ...et puis cinq ans.
Agathe est instable, célibataire sans enfants, mais très "vivante", la cohabitation promet...
A l'aide d'allers-retours passé-présent,
Virginie Grimaldi revisite les souvenirs d'enfance de ces deux-là, qui n'ont pas été épargnées par la vie et qui pourtant estiment qu'elles ont eu
une belle vie, à l'heure des bilans.
C'est quoi
une belle vie ? Des souvenirs d'enfance à la pelle, un amour entre soeurs très touchant, des amours, des amis, des emmerdes, et des drames... Et puis le pays basque comme écrin à tout cela...
C'est un roman très touchant sur la famille, le lien sororal, des parents absents (pour des raisons différentes...), sur la mort, le fait que les personnes aimées nous aident à surmonter l'insurmontable, les maisons d'enfance à qui on doit dire adieu...
Forcément ça touche, parce que forcément ,un des thèmes dévellopés fera écho en vous...
Virginie Grimaldi sait merveilleusement parler de l'essentiel , des choses simples, de la vie , (et du pays basque !) . Elle sait merveilleusement voir le verre à moitié plein, tout en nous suggérant qu'il est à moitié vide aussi. L'équilibre est subtil et elle sait vraiment bien décrire toutes les nuances de gris.
Mais forcément, parce que c'est (parait-il ) l'auteure française, a plus lue chez nous, forcément on se dit : pourquoi elle ?
Et forcément on est plus exigeant que pour un illustre inconnu ... Et c'est là, que je me dis qu'elle fait un peu dans le facile parfois, dans la mode du moment .En effet, nombreux sont les auteurs français qui s'auto-cite l'air de rien, en glissant des titres de leurs livres dans certaines tirades. C'est marrant, ça fait du lecteur , un complice, quelqu'un d'intelligent qui a compris la blague, mais ça fait aussi décrocher de l'histoire quand on est bien dedans, et qu'avec ce "joke", on se rappelle qu'on est dans une fiction .
Facile aussi, nombres de répliques, à vocation comique , qui font un peu beauf, parfois...
Virginie Grimaldi est la grande prêtresse du style fell-good, mais je n'ai pas trouvé ça si feel-good que ça, malgré beaucoup de répliques très drôles, il y a deux ou trois morts qui refroidissent ! Et j'ai terminé cette histoire avec les yeux bien mouillés...
J'ai un petit peu pensé au livre de sa consoeur,
Camille Anseaume dans
Quatre murs et un toit, pour le côté : "je dis adieu à ma maison de famille, pièce par pièce.."
Les romans de Virginie se suivent et se ressemblent dans sa capacité à nous émouvoir , à toucher juste là où ça fait mal, ou ça fait sourire, ou ça nous rappelle des souvenirs ; mon préféré reste
Tu comprendras quand tu seras plus grande ( on a droit à une petite visite très courte aux Tamaris, décor de ce roman); Je la préfére dans le style comédie romantique ,et moins mélo dramatique...
Très agréable à lire et très émouvant..