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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Qui voit Sein voit sa fin ».

Brieuc et Caroff sont dans une mauvaise passe. Ces deux Finistériens voient dans la mer une planche de salut. Brieuc sort d'une rupture difficile et a cédé sa librairie pour créer une activité de bateau-taxi. Caroff est miné par la pire des infamies pour un marin-pêcheur : il a perdu un homme d'équipage en mer. Privé de son chalutier, il vivote avec sa femme et sa fille jusqu'au jour où un inconnu lui propose de participer à un trafic lucratif. Mais confier son destin à la mer n'est pas sans danger. Elle peut se déchaîner sans délai et écraser les existences comme de modestes rafiots.

La rade, c'est celle de Brest et on se plait dans ce roman à passer le goulet pour naviguer en mer d'Iroise, au large de l'île de Sein. Ronan Gouézec décrit le port et son environnement et les conditions de vie pénibles des travailleurs de la mer.

L'auteur réussit à créer des atmosphères particulières, et cela commence dès les premières lignes, sous une pluie furieuse, dans un rade du port dont on devine l'humidité, l'exiguïté, le brouhaha. On ressent une tension qui porte en elle les germes de l'histoire à venir.

J'ai trouvé que les émotions des personnages étaient rendues avec beaucoup de justesse. Certaines scènes sont cocasses, je pense notamment à l'improbable rencontre entre un marin-pêcheur et deux « cailleras ». L'auteur sait également s'amuser des clichés sur la Bretagne. D'autres scènes sont poignantes ; les deux protagonistes feront des rencontres qui les guideront vers la voie d'une renaissance précaire.

Un « roman de mer », un roman amer, parfaitement maitrisé, dans lequel je vous invite à embarquer.
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Mon quatrième roman lu dans le cadre du prix Cezam Inter-CE 2019 (région Rhône-Alpes-Auvergne)
J'avais lu pour le prix 2018, Seules les bêtes du même éditeur « Rouergue « , que j'avais particulièrement apprécié, et avec Rade amère, c'est de nouveau le coup de coeur… je vais décidément voir de plus près ce que propose cette maison d'édition !
Rade amère, c'est de l'eau qui tombe du ciel, qui brasse dans l'océan, qui dilue l'action dans un brouillard humide. C'est des personnages attachants, tous un peu cabossés par la vie. C'est un style efficace. Une lecture plaisir dans laquelle on a envie de se replonger.
Un roman rude et noir mais qui laisse la part belle aux sentiments humains. On a envie d'y croire pour ceux qui essayent de construire ou reconstruire quelque chose, tout comme on a envie de punir nous-mêmes ceux dont la bêtise dépasse l'entendement. Et quand on se prend ainsi à avoir envie d'intervenir dans un roman, c'est que la lecture est bonne !
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Depuis un accident qui a coûté la vie à son jeune matelot, Caroff est un marin mis au rebut. Il survit dans un mobil-home, face à la rade de Brest, à l'écart du monde et de tout horizon d'avenir. Ce qui le tient en vie, c'est son miracle : celui de sa fille et de sa compagne. Quand sa route croise celle de Delmas, délinquant en apprentissage, Caroff voit dans la combine douteuse qu'il lui présente l'occasion de se racheter. Il reprend la mer sur son bateau qu'il avait laissé sombrer, flanqué des deux acolytes de Delmas, aussi jeunes et béotiens que dangereux. du ciel plombé de Brest, l'espoir semble avoir du mal à percer et, pourtant, Caroff se surprend à rêver d'un ailleurs…

J'ai pu découvrir ce roman en avant-première grâce à une opération « Masse Critique ».
« Rade amère » est le premier roman de Ronan Gouézec, auteur finistérien qui aime à pratiquer le vagabondage côtier et littéraire. Pour une première, c'est une réussite totale, de bout en bout !
Ce roman entremêle, de façon réussie, différentes dimensions.
« Rade amère » se veut un polar et en livre tous les ingrédients : un homme désespéré, au bout du rouleau, coincé dans la rade de Brest et mis au ban de la société ; un malfrat qui fait ses premières armes en organisant un trafic de drogue à distance, coaché par son oncle ; des complices, jeunes trafiquants d'une cité brestoise en mal d'action. Les rouages de l'action se mettent en place progressivement, et le suspens monte crescendo, l'auteur tenant en haleine le lecteur jusqu'au bout.
« Rade amère » est aussi un roman social qui explore différents territoires en marge de la société : celui d'un homme qui a – presque – tout perdu ; ceux des hors-la-loi qui dessinent leur propre géographie ; ceux qui essaient de se créer un nom et une activité rentable, voire utile, dans les clous de la légalité.
Mais « Rade amère » est d'abord et avant tout un roman noir qui sonde les failles de l'âme humaine, ses deuils impossibles, ses douleurs bien arrimées, son envie de s'en sortir quoi qu'il en coûte. Et ce roman noir sort du lot en ce sens que l'auteur insuffle une touche personnelle, vécue, c'est-à-dire ici maritime, à l'intrigue. Derrière chaque description, chaque action, la mer, en ce qu'elle a de libérateur ou d'enfermant, est présente et on sent sa pulsation, le souffle de ses vagues jusque dans les maisons. En creux des mots qui se déploient linéairement, on entend la pluie marteler ses notes lancinantes, l'humidité remonter des fonds de la rade de Brest, le vent cingler les mâts et les hommes, le calme soudain et radieux des eaux à l'étale ; et l'on se laisse porter par la plume voyageuse de l'auteur et l'on se prend à guetter dans le ciel du Finistère nord une éclaircie, une accalmie pour des protagonistes auxquels on s'attache.
« Rade amère » est un polar intensément maritime et humain qui fait vibrer de bout en bout…

Je tiens à remercier Babelio et les éditions du Rouergue pour ce formidable moment de lecture.
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Brieuc. Jos Brieuc se lance dans une nouvelle entreprise : un service de taxi bateau dans la Rade de Brest. Parallèlement, Caroff tente de remonter la pente. Marin pêcheur maudit - il a perdu un matelot en mer - il vivote avec sa femme et sa fille dans une caravane. Il a trouvé une combine pour tenter de se refaire financièrement et recommencer une nouvelle vie. La combine implique un gang. de petites frappes locales, 180, d'après un burger et Yann. A bord, avec ce vieux, pas si dézingué que cela, les deux jeunes, surtout 180, vont laisser tomber les masques.
Des relations filiales se tissent, entre Caroff et 180 ; entre Brieuc et son premier passager. Des relations amoureuses émaillent le parcours : amour stable (Caroff et sa femme ; René et Josette), amour naissant (Brieuc et Babeth). Les figures de malfrats se répondent également : aux petites frappes locales correspond un duo de pros, pas si efficace que cela non plus.
Un roman noir. "Rappelle-toi Barbara il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là et tu marchais souriante épanouie ravie ruisselante sous la pluie". Forcément, dans cet univers noir, le crachin de Brest se fait sentir.
Les phrases sont très travaillées, les images, sensorielles, s'appuient sur la pluie et le vocabulaire des marins. Mais sans être indigeste pour ceux qui ne maîtrisent pas cet univers.
Un très bon roman.
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Entre la rade de Brest et la presqu'île de Crozon, Ronan Gouézec nous plonge dans cet univers humide, venteux baigné de la lumière que renvoie la mer d'Iroise au gré de ses humeurs. Il réussit à nous faire espérer pour ses personnages mûs par l'impérieuse nécessité de s'en sortir. Comme ils sortent du goulet de la rade pour se refaire une vie. Gouézec nous fait sentir la houle, passant de la tension extrême où le pire semble sûr, puis nous rassérénant avec la belle histoire de René et Josette qui finissent leur vie parallèle à celle de Jos et Babeth qui commencent la leur. Pas de place pour la mièvrerie, les mots sont comptés et nous suffisent pour nous amener vers la fin avec une certaine impatience qui ne réussit pas à dissiper l'inquiétude de l'inéluctabilité.
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Magnifique roman, dur, noir et pourtant d'une extrême sensibilité.
Pas un mot de trop, pas une virgule à supprimer.
Et une ambiance lourde et maritime.
A lire absolument
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