Normalement, un flic pue le flic. Mais Jon, qui ne paie pas de loyer et dont tout le salaire passe dans sa garde-robe, ressemble plutôt à un directeur marketing, avec son costume trois-pièces sur mesure en laine de printemps et ses souliers italiens.
Les réseaux sociaux continuent d’en parler, mais peu importe. C’est une simple question de temps avant que les hyènes de Twitter trouvent une autre charogne à ronger jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que les os.
Les Italiens ont une maxime : Nessuno ricorda il secondo. Chez eux, tous les coups sont permis, tant que ça leur assure la victoire. Simuler pour obtenir un pénalty n’est pas un déshonneur. Donner un coup de pied fait partie du jeu.
On ne peut pas toujours suivre les règles au pied de la lettre.
Un petit ange sorti du droit chemin par la faute de la société et toutes les conneries habituelles.
L’esprit d’Antonia s’apparenterait plutôt à une jungle, une jungle grouillant de singes, qui bondissent à toute allure de liane en liane en transportant des choses. Énormément de singes portant énormément de choses, qui se croisent dans les airs en montrant les crocs. Voilà comment, en trois minutes – les yeux fermés, assise par terre, pieds nus, jambes croisées –, Antonia est capable de calculer : – la vitesse à laquelle son corps heurterait le sol si elle sautait par la fenêtre qui se trouve face à elle ; – le nombre de milligrammes de Propofol nécessaires pour sombrer dans un sommeil éternel ; – combien de temps elle devrait rester immergée dans un lac gelé pour que son cœur cesse de battre.