J'ai été attirée par cette bande dessinée pour son format, pour sa radicalité graphique. Les cases sont petites, presque toute la mise en page est traité en gaufrier, des petites vignettes se répétant, avec une évolution minime entre chaque illustration, un personnage seul dans une chambre, au bureau, dans son lit, il se passe très peu de choses, et ces moments d'ennuis sont entrecoupés de passage de bande dessinée de super héros, bas de gamme, impression grossière, scénario basique… Un concept pour nous immerger dans une ambiance un peu malsaine.
C'est au fil de la lecture que j'ai découvert le sujet,
Aaron est étudiant, un peu seul, durant l'été, il reste chez ses parents à réviser pour les rattrapages de septembre. Au fil de son ennui et de ses journées sans relief,
Aaron découvre ses penchants sexuels, son attirance pour les jeunes garçons.
Le ton intimiste et le style chirurgical instaurent une ambiance malsaine, nous met mal à l'aise. Sur un sujet aussi sensible, les intentions de l'auteur ne sont pas claires. Cherche-t-il à dénoncer, à soulever un problème, cherche-t-il à nous prendre à témoin, à nous faire comprendre les troubles de son personnage. J'ai plutôt eu l'impression que tout ça n'était qu'un prétexte pour jouer sur le malaise, sur l'ambiguïté, que ses véritables intentions n'étaient qu'une provocation, le sujet de la pédophilie est vu avec une certaine conciliance difficile à accepter. Ce qui est le plus gênant selon moi, c'est qu'il présente
Aaron comme un personnage très ordinaire, ce qui fait passer cette déviance pour un simple trouble ordinaire, à la limite du naturel, c'est ce genre de théories qui placerait la pédophilie et l'homosexualité au même plan, je trouve ça très dangereux et même carrément dégueulasse.
Entre ça et l'ennui provoque cette lecture, j'avoue que je n'ai pas du tout envie de conseiller cette lecture franchement malsaine.