Servitudes virtuelles

Jean-Gabriel Ganascia est un éminent chercheur et professeur qui oeuvre à la fois dans les sphères de la philosophie et du numérique (intelligence artificielle en tête). Ce sont deux sujets qui me tiennent à coeur : le premier pour des raisons personnelles et le deuxième pour des raisons professionnelles. J'étais donc pleine d'entrain en ouvrant cet ouvrage !
Malheureusement, j'ai été très déçue. Outre le style très inégal (tantôt académique, fourmillant de digressions et de notes ; tantôt populaire, utilisant les infos "buzz" pour revenir vers la populace), j'ai trouvé le démarrage poussif et lourd. Ensuite, j'ai été gênée par l'auto-promotion de son propre roman (écrit sous pseudonyme). J'ai eu l'impression d'un placement de produit malheureux, puis d'un certain égocentrisme qui m'a mise mal à l'aise.
Aussi, malgré tout mon enthousiasme de départ, je n'ai pas réussi à dépasser la cinquantième page, malgré mon intérêt pour le thème et son traitement a priori philosophique...

Le sujet avait tout pour me plaire : aborder sous un angle sociétal et philosophique un phénomène technologique, et donc quitter l'aspect purement technique et utilitariste. Seulement voilà, l'auteur est bavard, trop bavard. Il y a des passages intéressants et pertinents, mais noyés dans de longues phrases, des digressions, des références et des sigles surabondants parfois qu'il faut aller chercher en fin d'ouvrage ce qui rend la lecture laborieuse. Dommage car le ton se révèle original, et le tout parfaitement juste et documenté, mais la lecture est rendue ardue par une profusion d'éléments parasites.
J'ai donc abandonné cette lecture. Mais certainement que des personnes avec un plus grand bagage intellectuel que moi, ou simplement plus pugnaces, trouveront leur lecture moins compliquée que la mienne.

Là où je m'attendais à un petit tour d'horizon du numérique dans nos sociétés, je me suis retrouvé avec une analyse lourde, bourré de références et autres digressions à n'en plus finir. Si comme moi il vous manque des bagages littéraires, vous risquez de galérer à en venir à bout !

En dépit de ça, certaines analyses restent très intéressantes et on sent que l'auteur aime (un peu trop) parler du sujet des machines, de l'IA et autres progrès technologiques liés à l'informatique et au numérique. À réserver selon moi à ceux qui ont l'habitude des lectures laborieuses !