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Citations sur Contre nature (57)

Oui, c'était la cité, c'était laid, et les mômes dont elle avait partagé la cour de récréation en maternelle, en primaire, un peu au collège, et plus du tout au lycée, n'étaient plus qu'une bande de petits charognards, qui se regroupaient pour se prouver, entre eux, qu'ils étaient devenus des durs, des vrais.
Se cultiver ne faisait pas partie de leur plan de carrière. Il leur fallait de la tune, vite fait bien fait, parce que jusqu'à preuve du contraire, Kafka, c'était pas une marque de baskets et c'était sûrement pas en se remplissant le crâne de trucs inutiles qu'ils poseraient leurs fesses pas finies dans le siège baquet tout cuir d'une belle BM.
Ils dealaient, donc. Et ils violaient, pour se détendre.
(p. 28)
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J'aurais aimé être une émouvante [...] C'est ainsi que je nomme les femmes qui possèdent la beauté pas tapageuse, pas saute au paf, pas saute aux yeux, une beauté rare parce qu'elle ne ressemble à rien. Une émouvante mystérieuse qui ne joue pas la belle. Les jolies filles jouent presque toujours un jeu superficiel dans des décors de carton-pâte, avec lumières artificielles et filtres Instagram. Elles s'aiment elles-mêmes, bouche en cul-de-poule et teint lissé. Elles sont belles comme tant d'autres. Les émouvantes sont en accord avec la nature, elles sont la nature, fondues dedans, herbes sauvages, gracieuses, insaisissables, pour les débusquer il faut y regarder de plus près, et alors on ne peut que s'émouvoir.
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«  Il n’y a pas de saison en prison et il n’y a pas de fleurs.
Il n’y a que des heures, que des jours, rythmés par une routine rassurante et abrutissante
C’est ça, nous sommes abruties, désincarnées , obéissantes, il vaut mieux être tout ça et attendre » .
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«  La prison pue le chagrin .
L’odeur du chagrin est une peau gluante , emprisonnant les gens et les murs, empestant l’air stagnant .
C’est une mâchoire qui se referme après chaque porte, qui vous mastique à l’infini , comme la gueule d’un brochet hérissée d’une multitude de rangées de dents acérées » ...
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«  Lorsque viendra le printemps,
Si je suis déjà mort,
Les fleurs fleuriront de la même manière
Et les arbres ne seront pas moins verts qu’au
Printemps passé
La réalité n’a pas besoin de moi » ....

Fernando Pessoa .
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Pour son premier Noël en prison, ses parents lui ont fait passer un colis par le Secours Populaire (il est interdit d'envoyer des colis de Noël par la Poste).
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«  Elle savait où elle vivait depuis seize ans. Elle savait que macérait une sanie de colère et de haine, qu’elle y bouillonnait comme une rumeur, enflait comme un bouton blanc disgracieux et énervant , mûrissant lentement, ne demandant qu’à percer . Elle savait que, là où elle habitait , il relevait de l’exploit de n’être pas victime quand on n’était pas bourreau » ..
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Il ne pouvait pas savoir que chez nous, mon père était, depuis son arrivée en France, un grand adorateur de la langue de Molière, qu'il l'avait découverte lorsqu'il avait été embauché comme magasinier dans une grande maison d'édition parisienne et que nos murs étaient tapissés de ce que compte de plus grand la littérature française. "Regarde, m'a-t-il dit, regarde comme nous sommes riches ! Ça vaut tous les trésors du monde, tu sais, habibte, ça vaut tous les meubles inutiles et très chers, toutes ces choses qui ne servent à rien. On n'a besoin que de ça, retiens bien, un lit pour dormir, un sofa pour recevoir les amis et la famille, ce qu'il faut pour préparer les repas, un bon fauteuil pour lire, et beaucoup, beaucoup de livres. C'est tout, tout est là."
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Mais vous savez bien que toutes les vies ne se valent pas. Sinon, pourquoi laisserait-on crever les migrants sur leurs radeaux de fortune, au pire dans l'indifférence, au mieux en soupirant " Les pauvres, ils sont pas nés au bon endroit, mais ici, on est déjà assez nombreux..."
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Mes parents n’ont jamais apprécié que je m’acoquine avec ce Français. J’ai eu beau leur rappeler que, née en France, j’étais moi aussi française, j’ai eu beau leur parler de l’amour qui ne connaît aucune frontière, vanter les qualités de l’élu, ils n’y entendaient rien. (...) Ma mère portait le voile, comme une corvée, mon père se rendait à la mosquée, comme on fait son devoir. Les gens, que diraient les gens de cette folie de leur fille ? Si je me suis retenue d'aller leur dire le fond de ma pensée, à ces gens, c'est uniquement pour ne pas créer à mes parents plus d'embarras encore. Les bien-pensants empoisonnaient nos existences, les leurs étant régies par les lois conformistes de ce qui est correct et de ce qui ne l'est pas. Jolie manière de s'embrigader, les uns les autres, sans autre dessein que de prouver sa respectabilité. C'est épuisant et ça ne sert pas le bonheur, mais le bonheur étant une notion directement rattachée à l'avis général, chacun entretient ses petites frustrations et en tire, si ce n'est du bonheur, la satisfaction d'être bien comme il faut.
Quelle plaie !
(p. 55-56)
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